La communion dans la main

Larmorencourt
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Message non lu par Larmorencourt » lun. 12 déc. 2005, 12:34

S'il est du devoir du fidèle d'assister à la messe, doit-il communier obligatoirement? Personnellement, je ne communie pas toujours lorsque j'assiste de façon un peu forcée ou lorsque je suis distrait, ce qui m'arrive étrangement toujours lors de l'offertoire ou de la préface. De plus, je communie rarement lors d'une messe du nouvel ordo missae, je sais qu'elle est valide mais je ne me sens pas suffisamment préparé à recevoir la communion. Est-ce de l'orgueil ou est-ce de l'humilité, je ne sais pas, sans doute un peu des deux. Hier, par exemple, je n'ai pas communié, je suis arrivé après l'aspersion, j'avais d'autres soucis en tête, etc. Devons nous communier à tout prix?

De plus, la communion sur la main me fait l'effet de quelqu'un qui vient prendre son dû, je ne sais pas, j'ai assisté il y a un an à une messe chez les uniates, et la communion "à la cuillère" m'a fort impressionné.

jean_droit
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Message non lu par jean_droit » lun. 12 déc. 2005, 14:32

Personnellement je communiais toujours dans la bouche mais depuis que j'ai laissé tomber une ostie à Notre Dame de Paris je ne peux plus.
Ceci étant dit j'ai remarqué que la communion dans la bouche revenait un peu à l'ordre du jour.
Hien à Note Dame de La Salette, à Paris, c'était le cas.
Mais pour les communions sous les deux espèces cela ne me semble pas possible.
Je suis tout à fait d'accord pour dire que communier ne doit pas être considéré comme "obligatoire". Il faut être en état de communier.

James
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Message non lu par James » mar. 13 juin 2006, 9:04

Bonjour,

Voiçi mon avis sur le sujet.

Qui suis-je pour recevoir le Corps du Christ dans mes mains? Suis-je plus grand que Jean-le-Baptiste qui ne s'estimait pas assez digne pour "délier la couroie de Sa sandale"? Certes non! Aussi, je n'ai jamais communié dans la main mais plutôt dans la bouche. Lorsque j'approche du prètre et le vois me tendre l'Ostie pour que je La prenne, mes mains sont dans mon dos et ma bouche ouverte. Inversément, je ne reçois jamais le Corps du Christ par un laïc car je suis de ceux qui pensent qu'il n'y a qu'une personne consacrée qui peut Le donner comme Le recevoir dans la main.

Pour ma part, je vois cette "ouverture" (la distribution des Osties par un laic) que l'Eglise (ou les églises :-x ) fait envers les laïcs comme un des premiers pas pour palier à la crise des vocations. Nous approchons dangereusement de la conception musulmane de la prétrise où tout un chacun, sachant au moins lire et ayant un minimum de culture sur l'islam, peut diriger l'assemblée...De même, je constate que le prêtre perd petit à petit sa spécificité au sein des assemblées! J'en veux pour preuves les multiples délégations aux laics et le témoignage suivant:
Dans les années 80, le manque de prêtre se faisait déjà beaucoup sentir dans la région (rurale) où habite la tante de ma fiancée. Aussi, elle s'est vu à plusieurs reprises dans la situation de pratiquer, entre laics, une "mini-messe" avec la bénédiction du prêtre qui était absent pour je ne sais quelle raison. Tout y était fait sauf la Consécration...

:ranting:

Paix

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Message non lu par jean_droit » mar. 13 juin 2006, 10:05

Les modifications intervenues dans la communion ( communion quasi systématique, communion dans la main )ont fait un peu perdre le sens du sacré.
Si en plus le prêtre vous dit de ne pas s'agenouiller ni de s'incliner ... pour gagner du temps.

James
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Message non lu par James » mar. 13 juin 2006, 10:15

Bonjour Popeye,

lorsque je parlais de communion dans la main ou dans la bouche, je ne parlais pas du côté tactile mais de l'aspect vénérable de la chose. D'un point de vue symbolique, les 2 attitudes peuvent être décryptées de la manière suivante:

*Le recevoir dans la main: la main est un outil qui suggère déjà la manipulation, de plus, elle est symbole de force et d'action.

*Le recevoir dans la bouche: c'est l'endroit le plus intime du corps car ce qui y passe sera forcément ingéré pour rentrer au plus profond de l'être et ainsi participer à la construction du corps. C'est aussi une attitude de soumission et de douceur que de Le recevoir dans cette posture qui, pour ma part, renforce l'attirance et l'attachement à la communion (du point de vue sacrificiel je parle).

De plus, Le recevoir dans la main comporte le danger qu'il ne soit pas ingéré.
J'ai un exemple à cela: un jeune garçon, un dimanche, a reçu l'Ostie dans la main. Tout le monde croyait qu'il L'avait mangé jusqu'au moment où il L'a ressorti de sa poche en plein repas de famille plusieurs heures après...

Je ne veux pas dire que communier dans la bouche arrêterait ce genre de choses (ce serait faux car il suffirait de recracher) mais au moins, cela le freinerait.

jean-droit,

je suis aussi navré d'entendre des prêtre tenir ce langage...comme si honorer le Seigneur constituait une perte de temps! Il est triste de constater aussi qu'un certain nombre de prêtres tentent de boucler leur Messe le plus rapidement possible...comme s'ils avaient quelquechose de plus important à faire :-x

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Message non lu par jean_droit » mar. 13 juin 2006, 10:30

Puisqu'on parle de Notre Dame ce qui est un peu amusant - si on peut dire - c'est de voir des touristes asiatiques aller communier sans savoir ce que cela représente.
C'est pour cela qu'il y a toujours des "appariteurs" pour éloigner ces touristes lors de la communion.
Lors d'une messe basse j'ai vu un asiatique communier puis mettre l'hostie dans sa poche .. Et le prêtre à courir derrière lui ...

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Message non lu par Lutin Grognon » mar. 13 juin 2006, 15:02

popeye a écrit :Me semble donc préférable de communier à genou et sans les mains.
Il vous semble préférable de communier en faisant une genuflexion, recommandation que j'ai retrouvée sur un site traditionaliste (celui duquel j'ai tiré l'article traitant du voile, que j'ai traduit), mais je souhaite seulement demander si vous le faites et si vous aviez déjà vu quelqu'un d'autre le faire dans une messe Novus Ordo ; cette manière de communier doit attirer les regards à tel point qu'il devient difficile de se concentrer sur la communion, non ? :oops:

Je vous remercie d'avance de votre réponse.
Dernière modification par Lutin Grognon le mar. 13 juin 2006, 15:47, modifié 1 fois.
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Message non lu par ndjikipierre » mar. 13 juin 2006, 15:20

genuflexion? on ne m'a jamais fait cette recommandation :blink: Et puis, de toute façon ça ne change rien la façon de recevoir l'hostie consacrée...par les mains, la bouche, après genuflexion, l'essentiel, est de reconnaître le corps du Christ sacrifié pour nous et y être en communion :clown:

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Message non lu par marchenoir » mar. 13 juin 2006, 19:21

James a écrit :Bonjour,

Voiçi mon avis sur le sujet.

Qui suis-je pour recevoir le Corps du Christ dans mes mains? Suis-je plus grand que Jean-le-Baptiste qui ne s'estimait pas assez digne pour "délier la couroie de Sa sandale"? Certes non! Aussi, je n'ai jamais communié dans la main mais plutôt dans la bouche. Lorsque j'approche du prètre et le vois me tendre l'Ostie pour que je La prenne, mes mains sont dans mon dos et ma bouche ouverte. Inversément, je ne reçois jamais le Corps du Christ par un laïc car je suis de ceux qui pensent qu'il n'y a qu'une personne consacrée qui peut Le donner comme Le recevoir dans la main.
Bonsoir James.

Saint Cyrille de Jérusalem se croyait-il vraiment plus grand que saint Jean-le-Baptiste, lui qui recommandait :

"Lorsque tu t'avances, ne t'approche pas les mains grandes ouvertes, ni les doigts écartés ; mais avec la main gauche, fais un trône pour la droite qui va recevoir le Roi. reçois le Corps de Christ dans le creux de ta main et réponds : "Amen".
Avec soin, sanctifie alors tes yeux par le contact du Corps sacré. Prends-le, veille à n'en rien perdre. En effet, si tu en perdais une parcelle, ce serait comme si tu perdais l'un de tes membres ! Dis-moi, si on te donnait des paillettes d'or, est-ce que tu ne garderais pas avec le plus grand soin, en veillant bien à ne pas en perdre, pour ne pas subir de dommage ! Ne dois-tu pas être plus attentif encore à ce qui est bien plus précieux que l'or et les pierres précieuses, pour ne pas en laisser tomber une miette ?
". (Catecheses Mystagogicae)

Ces questions sont réglées par la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements. Je me permets de reproduire le dernier document en date (à ma connaissance) ayant fait mention de la distribution de la sainte Communion :

INSTRUCTION Redemptionis Sacramentum sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Euchastie (23 avril 2004)
Chapitre IV. Paragraphe 92 - Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche.[178] Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles.[179]

Pour la totalité du document :
http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... um_fr.html

Maintenant, un avis tout personnel. Je ne pense vraiment pas que se présenter à la table de communion les mains dans le dos soit la meilleure attitude possible. Les bons pères qui m'ont fait le caté nous enseignaient à communier dans la bouche en ayant fait au préalable une génuflexion pendant que le précédent recevait lui-même la communion (bien), et nous interdisaient de mettre le mains dans le dos (pas bien) ou de croiser les bras (pas bien). Maintenant, ce que j'en dis...

Cordialement.

Marchenoir.
Dernière modification par marchenoir le mar. 13 juin 2006, 20:16, modifié 1 fois.
Il n'y a qu'une tristesse, c'est de n'être pas des saints (Léon Bloy, La Femme Pauvre)

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Message non lu par Lutin Grognon » mar. 13 juin 2006, 19:53

The Encyclopedia Press dans [url=http://www.newadvent.org/cathen/06423a.htm][i]Catholic Encyclopedia[/i][/url], publié en 1913, a écrit :La posture à genou est celle qui est à présent encouragée pour la réception des sacrements, ou du moins la confirmation, la Sainte Eucharistie, la confession et les Saints ordres. Certaines exceptions, cependant, semblent montrer que ceci n'a pas toujours été le cas. Ainsi, le suprême pontife, en célébration solennelle, reçoit la Sainte Communion des deux manières, assis ; et, restant assis, l'administre à chacun de ses diacres qui sont debout. De la même manière, si un cardinal qui est seulement prêtre ou diacre est élu pape ; il est ordonné prêtre (s'il n'a pas encore pris la marche) et consacré évêque, assis sur son siège devant l'autel. Il semble raisonnable de supposer qu'à la Cène les Apôtres étaient aussi autour de la table quand le Christ leur a donné les Corps et Sang sacrés. Que, dans l'Eglise primitive, les fidèles étaient debout quand ils recevaient en leurs mains la particule conscrée ne peut être questionné. Le cardinal Bona en effet (Rer. Liturg., H, xvii, 8) hésite quelque peu quant à l'usage romain ; mais déclare qu'en ce qui concerne l'Orient il ne peut y avoir de doute. Il s'incline de plus à l'avis que dès le début la même pratique se faisait à l'Occident (cf. Bingham, XVI, v). Saint Dionysie d'Alexandrie, écrivant à l'un des papes de son époque, parle emphatiquement d'un « qui a été debout devant la table et qui a étendu sa main pour recevoir la Sainte Nourriture » (Euseb., Hist. Eccl. VII, ix). La coutume de placer la Sacrée Particule dans la bouche, plutôt que dans la main du communiant, date à Rome du sixième, et en Gaule du neuvième siècle (Van der Stappen, IV, 227 ; cf. saint Grégoire, Dial., I, III, c. iii). Le changement d'attitude chez le communiant est peut-être apparu presque simultanément avec ceci. Il y eut davantage d'insistance sur une plus grande révérence ; et s'il est vrai qu'à certains endroits chaque communiant montait les marches de l'autel, et prenait pour lui-même une portion de l'Eucharistie consacrée (Clem. Alex., Strom., I, i), une réforme était urgente.
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Message non lu par jean_droit » lun. 19 juin 2006, 10:09

Bonjour à tous,
Ce texte correspond tout à fait à mon sentiment.


..............

Le P. Cantalamessa met en garde contre la banalisation de l’Eucharistie
Homélie du dimanche 18 juin

ROME, Vendredi 16 juin 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc 14, 12…26

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l'on immolait l'agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal ? » Il envoie deux disciples : « Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d'eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : 'Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?' 15 Il vous montrera, à l'étage, une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent en ville ; tout se passa comme Jésus le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. Pendant qu'ils étaient à table et mangeaient, Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous, qui mange avec moi, va me livrer. » Ils devinrent tout tristes, et ils lui demandaient l'un après l'autre : « Serait-ce moi ? » Il leur répondit : « C'est l'un des Douze, qui se sert au même plat que moi. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui qui le livre ! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né. »
Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

© AELF

Solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ

Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas

Je crois que le plus important lors de la fête du Corpus Domini n’est pas d’illustrer tel ou tel aspect de l’Eucharistie mais de réveiller chaque année l’étonnement et l’émerveillement devant le mystère. La fête est née en Belgique, au début du XIIIe siècle ; les monastères bénédictins furent les premiers à l’adopter ; Urbain IV l’étendit à toute l’Eglise en 1264, en raison, semblerait-il également de l’influence du miracle eucharistique de Bolsena, vénéré aujourd’hui à Orvieto.

Quel besoin y avait-il d’instituer une nouvelle fête ? L’Eglise ne rappelle-t-elle pas l’institution de l’Eucharistie le Jeudi Saint ? Ne la célèbre-t-elle pas chaque dimanche, ou plus encore chaque jour de l’année ? Le Corpus Domini est en fait la première fête qui n’a pas pour objet un événement de la vie du Christ, mais une vérité de foi : la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Elle répond à un besoin : celui de proclamer une telle foi de manière solennelle ; elle sert à écarter un danger : celui de s’habituer à cette présence et à ne plus y faire attention, méritant ainsi le reproche que Jean-Baptiste adressait à ses contemporains : « Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 26).

Ceci explique la solennité et la visibilité extraordinaires que cette fête a acquises dans l’Eglise catholique. Pendant longtemps la seule procession de tout le christianisme et la plus solennelle fut celle du Corpus Domini.

Aujourd’hui les processions ont céder le pas aux cortèges et aux sit-in (en général de protestation) ; mais si la chorégraphie externe a disparu, le sens profond de la fête et la motivation qui l’a inspirée restent intacts : conserver l’émerveillement devant le plus grand et le plus beau des mystères de la foi. La liturgie de la fête reflète fidèlement cette caractéristique. Tous ses textes (lectures, antiennes, chants, prières) sont imprégnés d’un sens d’émerveillement. Plusieurs d’entre eux se terminent pas un point d’exclamation : « Ô banquet sacré au cours duquel on reçoit le Christ ! » (O sacrum convivium), « Ô victime de salut ! » (O salutaris hostia).

Si la fête du Corpus Domini n’existait pas, il faudrait l’inventer. Le danger que courent aujourd’hui les chrétiens par rapport à l’Eucharistie, est celui de la banaliser. Il fut un temps, on ne la recevait pas aussi souvent et elle supposait le jeûne et la confession. Aujourd’hui, pratiquement tout le monde communie. Soyons clairs : ceci est un progrès, il est normal que la participation à la messe comporte également la communion. C’est pour cette raison qu’elle existe. Tout ceci comporte cependant un risque mortel. Saint Paul dit : « Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps » (1 Co 11, 27-28).

Je crois que c’est une grâce salutaire pour un chrétien d’avoir pendant un certain temps peur de communier, de trembler à l’idée de ce qui est sur le point de se produire et de répéter sans cesse, comme Jean-Baptiste : « Toi, tu viens à moi ! » (Mt 3, 14). Nous ne pouvons recevoir Dieu que comme « Dieu », c’est-à-dire en lui conservant toute sa sainteté et sa majesté. Nous ne pouvons pas domestiquer Dieu !

Les prédicateurs, dans l’Eglise, ne devraient pas avoir peur – maintenant que la communion est devenue une chose aussi habituelle et aussi « facile » - d’utiliser parfois le langage de l’Epître aux Hébreux et de dire aux fidèles : « Mais vous vous êtes approchés… d’un Dieu Juge universel… de Jésus médiateur d’une alliance nouvelle, et d’un sang purificateur plus éloquent que celui d’Abel (He 12, 22-24). Dans les premiers temps de l’Eglise, au moment de la communion retentissait un cri dans l’assemblée : « Celui qui est saint, qu’il communie, que celui qui ne l’est pas se repentisse ! ».

Saint François d’Assise n’avait pas fait de l’Eucharistie une habitude. Il en parle toujours avec un étonnement rempli d’émotion. « Que l’humanité soit remplie d’angoisse, que l’univers tout entier tremble, que les cieux exultent lorsque sur l’autel, dans les mains du prêtre, c’est le Christ Fils de Dieu vivant… Ô admirable hauteur et étonnante complaisance ! Ô humilité sublime » ! Ô humble sublimité, que le Seigneur de l’univers, Dieu et Fils de Dieu, s’humilie ainsi jusqu’à se cacher sous l’apparence du pain ! »

Mais la cause de notre émerveillement face au mystère eucharistique ne doit pas être tant la grandeur et la majesté de Dieu mais plutôt sa complaisance et son amour. L’Eucharistie est avant tout cela : mémorial de l’amour dont il n’existe pas de plus grand : donner sa vie pour ses amis.
ZF06061607

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Message non lu par ndjikipierre » lun. 19 juin 2006, 12:03

Hier à la chapelle Notre Dame de la médaille miraculeuse à la rue du Bac de Paris, la femme qui était devant moi a pris la communion d'une seule main (la main droite) et ce n'est pas le prêtre qui a donné l'hostie consacrée...elle l'a prise de la main droite dans la main du prêtre et elle est partie, je ne l'ai même pas vue la mettre dans la bouche, :sick: c'est grave! :ranting:

Jb
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Message non lu par Jb » mar. 27 juin 2006, 17:07

pour ceux qui ne veulent pas communier directement a la bouche par peur de faire tomber le Tres Saint Corps de NSJC tout est prévu! le "petit plateau", sorte de patene qu un enfant de choeur met en dessous de l hostie pour que si jamais elle tombe ce soit sur ce petit plateau et qu il n y ai ainsi pas de sacrilege.

Fraternellement
JB

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Message non lu par Eremos » mar. 27 juin 2006, 17:13

Bonjour JB,

Ce n'est malheureusement pas toujours le cas, excepté dans les messes traditionnelles. Bien souvent, il n'y a pas même d'enfant de coeur aux côtés de celui qui donne la communion.

En Christ,
Eremos
NISI Dóminus ædificáverit domum, in vanum laboravérunt qui ædíficant eam.
(Liber Psalmorum, 126)

Jb
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Message non lu par Jb » mer. 28 juin 2006, 18:04

et pourtant c est censé etre la norme...( cf redemptionis sacramentum)
je pense que si un laic donne la communion dans une paroisse il peut aussi bien tenir simplement le plateau.
D ailleurs je ne suis pas contre que la distribution de la communion dure 5 mn de plus et que seul le(s) pretre(s) (et les diacres si il y en a) distribue(nt) le Saint Sacrement.
Fraternellement
JB

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