La réforme liturgique en question

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François-Xavier
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Message non lu par François-Xavier » mar. 05 sept. 2006, 14:51

Cher Jean...

Vous n'allez quand même pas tourner traditionnaliste ? Pour essayer de vous détrouner de cette idée, lisez plutôt cet excellent article du P. Gitton : http://www.ceremoniaire.net/depuis1969/ ... urgie.html

jean_droit
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Message non lu par jean_droit » mar. 05 sept. 2006, 16:06

Mais non ! Mais non !
Je ne suis pas traditionnaliste.
Je suis catholique romain. Point !
Seulement je me pose beaucoup de questions.
Pour moi l'après concile a été un grave période de déclin.
Qui peut le nier ?
Des erreurs très importantes ont été faites.
Qui peut le nier ?
Je remarque simplement que les évêques qui ont eu à mettre en place les décisions du concile sont ces même "pères concilaires".
Combien de fois a été dit dans ce forum que l'application du Concile n'a pas été bonne ou qu'elle n'est qu'à ses tous débuts.
Et pourtant la très grande majorité des textes du concile sont loués.
Et, en même temps, nos papes, à commencer par Benoît XVI, ont critiqué à mots couverts, de moins en moins couverts, certains aspects des résultats du Concile.
Où se passe le problème ?
Dans l'atmosphère du temps sans contexte.
Mais l'atmosphère du temps a-t-elle déteint sur le Concile lui même ?
Tout cela tourne dans ma tête.
Je vous fais, seulement, part de mes interrogations.

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Message non lu par Deo Gratias » mar. 05 sept. 2006, 16:37

Je vous rassure,vous n'êtes pas le seul, je suis dans votre cas.
D'autant que le "secret de La Salette" a bien dit qu'à la fin des temps, l'Eglise serait éclipsée et que Rome perdrait la Foi et deviendrait le siège de l'antéchrist.
Que le confusion régnerait partout ....
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Message non lu par Selqit » mar. 05 sept. 2006, 18:28

jean_droit a écrit :Malheureusement, je dis bien malheureusement, je suis de moins en moins sûr que le Concile ne soit pas à mettre en cause.
Comment peut-on penser qu'à la suite du Concile tout se soit déglingué ?
Qu'ont fait les "pères conciliaires" de leur concile ?
Comme bien des croyants j'ai longtemps milité pour une "déconnection" du Concile et de la période "post conciliaire". J'en suis moins sûr.
Croyez moi cette constatation je ne la fais pas avec joie.
Je pense la même chose. Pour moi, il est évident que même si Vatican II est resté dans l'esprit de la Tradition concernant la réforme liturgique (ce que j'ai appris ici à ma grande surprise), sa naissance a été le vecteur de l'explosion du progressisme qui existait déjà à l'état plus ou moins latent. En fait, c'était l'occasion inespérée pour les progressistes d'insinuer et de répandre leurs idées.
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François-Xavier
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Message non lu par François-Xavier » mar. 05 sept. 2006, 19:13

A mon avis, tout ce que vous dites n'est pas faux. Vatican II est une première dans tous les Conciles de l'Eglise : un Concile médiatisé à outrance par une presse en quête d'évènements à sensation. Boris a donné l'exemple du sujet des femmes-prêtres...

L'immédiateté des commentaires de la presse au sujet des sessions du Concile a permis aux modernistes d'éclairer avec leur propre lanterne des débats pour faire dire faussement aux Pères du Concile des choses qu'ils n'ont jamais dites. Cela a eu d'énormes conséquences dans la vie des paroisses et des fidèles chrétiens. Il y a depuis une sorte de relecture systématique de tous les textes magistériels à la lumière de tel ou tel "expert" imbu de ses certitudes relativistes.

Ce fut vrai pour Vatican II. Cela le reste pour les encycliques qui dérangent le plus : Humanae Vitae de Paul VI, qui condamne la contraception, Splendor Veritatis, qui condamne les casuistiques relativisant la loi morale.

Il n'en demeure pas moins que plus de 40 ans après, nous ne sommes plus dans cette immédiateté médiatique. Nous devons croire, en tant que Chrétiens que l'Esprit Saint a guidé les réflexions des Pères. C'est la grâce particulière des Conciles oecuméniques, qui peuvent même définir (mais il ne le font pas toujours) des énoncés dogmatiques relevant du Magistère ordinaire (c'est à dire infaillible). Un exemple : Vatican II a ainsi énoncé que la plénitude du sacrement de l'ordre c'est l'épiscopat. Il est évident que tout énoncé conciliaire (et cela ne concerne pas que Vatican II) n'est pas infaillible, ou même non caduc après quelques années. Il y a certains passages par exemple dans Gaudium et Spes qui confondent par leur naïveté (attention - je n'ai pas dit qu'il fallait "oublier" Gaudium et Spes - qui reste une constitution très intéressante et riche).

Que certains évêques n'aient pas su résister aux sirènes du siècle, il n'y a aucun doute. Par contre ce qu'il reste aujourd'hui du Concile, ce sont les textes eux mêmes, et c'est seulement aujourd'hui qu'on peut commencer à les lire sérieusement, à condition de savoir les lire et les comprendre à la lettre.

Selqit, vous êtes étonnée de constater le caractère traditionnel de l'enseignement de la Constitution dogmatique "de Sacra Liturgia". Pourtant, j'ai cru comprendre que vous n'étiez pas du côté moderniste. Imaginez donc quelqu'un qui soit plutôt attiré par ce côté, qui trouve que Mgr Gaillot est un homme formidable et qui lit Golias... Croyez-vous qu'il sera capable de comprendre le vrai sens de Vatican II, à la lumière du reste de l'enseignement de l'Eglise (c'est à dire la Tradition ?). Ce n'est pas sûr. Ou plutôt je suis sûr que non. C'est la raison pour laquelle il faut batailler et répéter que non, Vatican II n'est pas un Concile moderniste, parce qu'en tant que Chrétiens, nous croyons qu'un Concile ne peut pas errer. Nous pouvons désormais tout à fait dire et clamer que Vatican II, c'est la Tradition de l'Eglise. C'est ce que dit Benoît XVI. Personne ne pourra plus désormais nous contredire sur ce point. Profitons-en, c'est nouveau....

Les textes de Vatican II sont des textes magistériels, auxquels les fidèles doivent une soumission religieuse (de la volonté et de l'intelligence). Sachons donc avec intelligence les replacer - et c'est leur place - dans le corpus des enseignements "semper et ubique" de l'Eglise. C'est important, parce que nous avons subi depuis les années 70 et 80 "l'herméneutique de la rupture". Vatican II n'est pas une contituante, une reconstruction de l'Eglise. Tout cela, on l'a pourtant entendu, mais c'est faux.

C'est notre devoir en tant que baptisés d'étudier, et de connaître parfaitement ces textes conciliaires et leurs successeurs (en particulier les encycliques et lettres apostoliques). D'être capable de les lire sans la loupe grossissante ou déformante de certains penseurs ou clercs qui de façon systématique corrigent le Magistère pour le faire entrer dans leur propre conception de la religion.

Quand le magistère s'exprime, ça n'est pas toujours pour faire plaisir. Jean a écrit ici que les évêques vénèrent les textes de Vatican II, et pourtant on attend encore qu'ils les appliquent. Je suis bien d'accord. Je n'aime pas critiquer pour critiquer, mais ce n'est pas parce qu'on est évêque qu'on est saint. Il ne s'agit pas d'être "aveuglement légitimiste" : c'est à l'enseignement de l'Eglise que nous devons être soumis, pas à l'enseignement de tel ou tel pasteur qui malheureusement parfois "s'éloigne de façon impressionante" de ce qu'enseigne et a toujours enseigné l'Eglise.

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Message non lu par Boris » mar. 05 sept. 2006, 19:21

Je pense qu'il faut reprendre le discour du Dr Denis Crouan : les fautes de l'application du concile reviennent à ceux qui en ont eu la charge, autrement dit à nos Evêques !

Denis Crouan est docteur en théologie Liturgique, il a écrit 20 ou 30 ouvrages aux éditions Téqui. Il a porté plainte contre son Evêque après avoir perdu sa chaire universitaire sur le conseil du Cardinal Ratzinguer. Son Evêque (Strasbourg) lui a intenté des procès contre la catholicité de ses ouvrages : l'Evêque les a tous perdu ! Car ce brave docteur ne parle que selon la doctrine Catholique. Denis Crouan est aussi le fondateur et président de l'association "Pro Liturgia" qui milite pour les respect des normes Liturgiques.

Les temps ont changé, les hommes aussi. Les Evêques ...... et ceux qui les entourent.

Les évêques (et les prêtres dans les paroisses) ont laissé les laïques (non formés et soixante-huitard) prendre de plus en plus de pouvoir.
Les conseils qui n'ont qu'un rôle consultatif ont pris le rôle de l'Evêque (ou du prêtre) dans la prise de décision et l'administration.
Ils ont ainsi pu distiller des idées et des actions contraires à la Foi depuis le sommet.

Ils ont même créé de véritable barrière pour empêcher l'information d'arriver à l'Evêque (cf. diocèses d'Angoulème et de Metz par exemple). Cette barrière fonctionne dans les 2 sens : la volonté de l'Evêque ne sort pas de on bureau ni de son évéché.
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Message non lu par Selqit » mar. 05 sept. 2006, 21:22

François-Xavier a écrit :Selqit, vous êtes étonnée de constater le caractère traditionnel de l'enseignement de la Constitution dogmatique "de Sacra Liturgia". Pourtant, j'ai cru comprendre que vous n'étiez pas du côté moderniste. Imaginez donc quelqu'un qui soit plutôt attiré par ce côté, qui trouve que Mgr Gaillot est un homme formidable et qui lit Golias... Croyez-vous qu'il sera capable de comprendre le vrai sens de Vatican II, à la lumière du reste de l'enseignement de l'Eglise (c'est à dire la Tradition ?). Ce n'est pas sûr. Ou plutôt je suis sûr que non. C'est la raison pour laquelle il faut batailler et répéter que non, Vatican II n'est pas un Concile moderniste, parce qu'en tant que Chrétiens, nous croyons qu'un Concile ne peut pas errer. Nous pouvons désormais tout à fait dire et clamer que Vatican II, c'est la Tradition de l'Eglise. C'est ce que dit Benoît XVI. Personne ne pourra plus désormais nous contredire sur ce point. Profitons-en, c'est nouveau....
En effet, je suis étonnée et je comprends d'autant mieux aujourd'hui les discours du Cardinal Ratzinger et de Benoît XVI sur le sujet.
Comme vous l'avez bien deviné, je suis loin d'être moderniste : j'ai grandi dans une famille traditionnaliste, de la FSSPX plus précisément. J'ai toujours connu la messe tridentine et la transition avec la messe moderne telle qu'elle est dite dans les diocèses aujourd'hui me choque toujours et je ne puis me résoudre à m'y habituer.
Mais je m'interroge quand même quant au différend entre justement la FSSPX et Rome : si la réforme liturgique dans sa conception théorique ne s'éloignait en rien ou peu de la Tradition, pourquoi alors ce désaccord entre Elles ?
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Message non lu par In illo tempore » mar. 05 sept. 2006, 22:01

Boris a écrit : Je pense qu'il faut reprendre le discours du Dr Denis Crouan : les fautes de l'application du concile reviennent à ceux qui en ont eu la charge, autrement dit à nos Evêques !
La réforme de 1965 pouvait être considérée comme celle voulue par le concile. N'y a-t-il pas eu aussi une imprudence de Paul VI à se lancer dans une nouvelle réforme ? Il s'est fait imposer des changements par des savants qui se prétendaient spécialistes en liturgie.

Les seuls à avoir eu une position courageuse sont les rares prêtres qui ont continué à utiliser le missel de leur ordination. Ceux qui ont suivi la réfome liturgique en gardant le latin, le grégorien et un respect des rubriques sont encore plus rares (en dehors des monastères), ce qui ajoute peut-être à leur mérite : y en a-t-il en France un autre que l'Abbé Guérin ?

La position de M. Crouan est très honorable. Mais quel retour en arrière peut être effectué ? Ce qui me frappe de plus en plus est un certain retour du latin dans les paroisses utilisant le nouveau missel mais pas un retour du grégorien. On invente des mélodies nouvelles sur le texte latin. On peut raisonnablement penser qu'il est possible de réintroduire le chant du kyriale en grégorien, peut-être aussi assistera-t-on à un retour du canon en latin et à une célébration tournée vers le Seigneur. Pour le reste, je crois qu'il n'y a pas de retour en arrière possible : l'utilisation de la langue vernaculaire pour les autres parties de la messe (même l'épître et l'évangile sont souvent lus en français avec l'ancien missel) est irréversible dans les paroisses.

Dans deux semaines, nous célèbrerons les quatre-temps de septembre. On ne peut que regretter que le nouveau missel ait supprimé ces jours qui apportent une fécondité spirituelle par le jeûne et la prière officielle de l'Eglise.

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Message non lu par Boris » mer. 06 sept. 2006, 8:09

In illo tempore a écrit :La réforme de 1965 pouvait être considérée comme celle voulue par le concile. N'y a-t-il pas eu aussi une imprudence de Paul VI à se lancer dans une nouvelle réforme ? Il s'est fait imposer des changements par des savants qui se prétendaient spécialistes en liturgie.
C'est drôle, c'est le discour d'un prêtre que je connais et qui est extrêmement callé en Liturgie.
In illo tempore a écrit : Les seuls à avoir eu une position courageuse sont les rares prêtres qui ont continué à utiliser le missel de leur ordination. Ceux qui ont suivi la réfome liturgique en gardant le latin, le grégorien et un respect des rubriques sont encore plus rares (en dehors des monastères), ce qui ajoute peut-être à leur mérite : y en a-t-il en France un autre que l'Abbé Guérin ?
Je ne suis pas d'accord avec la première partie : les mouvements "tradi" font plus preuve de fuite et de repli que de courage.
Par contre, il y a la communauté Saint Martin qui célèbre PaulVI en Latin/Grégorien, ou plutôt Jean-Paul II car c'est lui qui a promulgué la dernière édition du Missel Romain (2002)
In illo tempore a écrit :La position de M. Crouan est très honorable. Mais quel retour en arrière peut être effectué ?
Qui vous parle de retour en arrière ? C'est plutôt aller de l'avant et appliquer pour de bon cette RESTAURATION, car il n'a jamais été prévu de faire une réforme.
Le premier pas en avant es d'utiliser le même Missel que le Pape : celui de 2002 qui n'exise pour le moment qu'en Latin.
In illo tempore a écrit :Ce qui me frappe de plus en plus est un certain retour du latin dans les paroisses utilisant le nouveau missel mais pas un retour du grégorien. On invente des mélodies nouvelles sur le texte latin. On peut raisonnablement penser qu'il est possible de réintroduire le chant du kyriale en grégorien, peut-être aussi assistera-t-on à un retour du canon en latin et à une célébration tournée vers le Seigneur. Pour le reste, je crois qu'il n'y a pas de retour en arrière possible : l'utilisation de la langue vernaculaire pour les autres parties de la messe (même l'épître et l'évangile sont souvent lus en français avec l'ancien missel) est irréversible dans les paroisses.
Beaucoup de jeunes apprécient les chants de Taizé : ils sont majoritairement en Latin ! On entend de plus en plus souvent des ordinaires en Latin, il n'y a plus qu'à prendre ceux en grégorien (le XI pour les Dimanche du temps ordinaire, le IX pour les solennité de la Vierge, ...)
Mais surtout , il faut enseigner au caté le Gloria, le Pater, le Cerdo !
In illo tempore a écrit :Dans deux semaines, nous célèbrerons les quatre-temps de septembre. On ne peut que regretter que le nouveau missel ait supprimé ces jours qui apportent une fécondité spirituelle par le jeûne et la prière officielle de l'Eglise.
Où avez-vous vu que les Quatre-temps et les rogation ont été supprimés ? Parce qu'elle ne sont plus célébrées ?
Le Missel Romain de 2002 précise qu'il revient à l'Evêque de fixer les dates de ces délébrations.
Les quatre-temps d'hivers sont les 13, 15 et 16 Décembre.
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Message non lu par François-Xavier » mer. 06 sept. 2006, 9:32

In illo tempore a écrit :La réforme de 1965 pouvait être considérée comme celle voulue par le concile. N'y a-t-il pas eu aussi une imprudence de Paul VI à se lancer dans une nouvelle réforme ? Il s'est fait imposer des changements par des savants qui se prétendaient spécialistes en liturgie.
On est bien d'accord que le missel de 1965 prend en compte un certain nombre de demandes de Sacrosanctum Concilium. Donc, dans l'absolu, c'est déjà une liturgie "conciliaire". C'est ce missel qu'utilisent un certain nombre de monastères connus (Fontgombault, Randol, Trios, et... Le Barroux).

Le Barroux, oui, utilise une liturgie conciliaire tous les jours... Incroyable, non ?

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Message non lu par jean_droit » mer. 06 sept. 2006, 11:43

Je crois que beaucoup a été dit dans les interventions précédentes.
Ce qui est vrai c'est que Paul VI ( je le regrette pour ce pape que je trouve très sympathique ) et bien des évêques du Concile ont failli à leur tâche.
N'oubliez pas que Quelqu'un a dit qu'un bon arbre se reconnait à ses fruits.
Ce qui est intéressant c'est d'essayer de comprendre les raisons de l'échec, dans la pratique, de ce Concile.
Orgueil ? Irréalisme ? Idéologie ? Modernisme ?
Quel est le vers qui était dans le fruit ?
Je ne suis pas spécialiste mais les remarques de la FSSPX ne sont-elles pas en partie valables et recevables ?
On a bien compris que si Jean Paul II puis Benoît XVI essayent de réintégrer cette "dissidence" c'est qu'ils ne sont pas tout à fait opposés à l'analyse de la FSSPX. C'est ce qu'ils disent à demi mot.
Je sais que c'est remettre en cause un évènement que nous avons "sacralisé".
Ceci me semble nécessaire si l'on veut que ne se reproduisent pas les erreurs du passé.
Je pense que Benoît XVI l'a parfaitement compris. Il avance avec une très grande prudence.
Par contre il est ridicule de jetter aux orties ce concile : Il faut, seulement, en gommer les erreurs.

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Message non lu par Boris » mer. 06 sept. 2006, 14:30

jean_droit a écrit :Je crois que beaucoup a été dit dans les interventions précédentes.
Ce qui est vrai c'est que Paul VI ( je le regrette pour ce Pape que je trouve très sympathique ) et bien des évêques du Concile ont failli à leur tâche.
Paul VI a fait tout ce qu'il pouvait, mais son message n'a pas été relayé en France à cause des Evêques de l'époque.

jean_droit a écrit :N'oubliez pas que Quelqu'un a dit qu'un bon arbre se reconnait à ses fruits.
Ce qui est intéressant c'est d'essayer de comprendre les raisons de l'échec, dans la pratique, de ce Concile.
Orgueil ? Irréalisme ? Idéologie ? Modernisme ?
Quel est le vers qui était dans le fruit ?
Je pense que vous les avez cité. L'orgueil qui est l'opposé de l'humilité t de l'obéissance religieuse. L'individualisme qui se base sur l'orgueil.

jean_droit a écrit :Je ne suis pas spécialiste mais les remarques de la FSSPX ne sont-elles pas en partie valables et recevables ?
On a bien compris que si Jean Paul II puis Benoît XVI essayent de réintégrer cette "dissidence" c'est qu'ils ne sont pas tout à fait opposés à l'analyse de la FSSPX. C'est ce qu'ils disent à demi mot.
Je sais que c'est remettre en cause un évènement que nous avons "sacralisé".
Ceci me semble nécessaire si l'on veut que ne se reproduisent pas les erreurs du passé.
Je pense que Benoît XVI l'a parfaitement compris. Il avance avec une très grande prudence.
Par contre il est ridicule de jetter aux orties ce concile : Il faut, seulement, en gommer les erreurs.
Le Concile, contrairement à ce que dit la FSSPX, est très bien.
Là où Mgr Lefevbre avait raison au début, c'est sur le n'importe quoi Liturgique. Par contre il a eu tort de s'enfermer dans l'ancienne forme de la Liturgie. Il eu mieux fait de faire appliquer à la lettre (l'esprit car il l'avait) la restauration et les nouvelles normes du Concile. D'ailleurs il le dit dans son discours à Lille.
Mais il a opté pour des choix radicaux et extrèmistes et une partie de ses fidèles ne comprennent pas de quoi on parle en réalité :
- ils ne lisent pas les documents mais les citent en les déformants
- ils font subire un lavage de cerveau aux fidèles sur l'anti-théologie présumée de Vatican II.

A ce sujet, il est très intéressant de voir la réaction de Selquit :
Selquit a écrit :Pour moi, il est évident que même si Vatican II est resté dans l'esprit de la Tradition concernant la réforme liturgique (ce que j'ai appris ici à ma grande surprise),
(...)
Donc le discours de la FSSPX n'est pas encore le bon.
Celui qu'il faut entendre est celui de la communaut Saint Martin ou encore celui de la congrégation de Solesmes.

Rome est prêt depuis Pâques 2001 à accueillir la FSSPX. Il n'y a rien de particulier. Ils profiteront alors de l'Indult de 1984 et du motu proprio de 1988. Ils pourront être la Voix du retour aux normes.

Le problème est que pas plus dans la FSSPX que dans la FSSP ou parmis les prêtres diocésains, il n'y a de véritables Liturges et Liturgistes attachés au sens plus qu'à la forme.

Au contraire, parmi ces 3 communautés "représentatives", il manque cette attachement au sens :
- la FSSP et la PSSPX sont attachés à la forme, ancienne certes, mais uniquement à la forme. Tant pis pour les redondances, les manques de sens ...
- les prêtres diocésains ne sont ni attachés à la forme, ni au sens et cela fonctionne en cercle vicieux. Comme ils ne comprennent pas le sens de de la forme, alors ils ne s'attachent pas à la forme et créent des choses selon leur propre sens (... sensibilités).

C'est en cela que la Communauté Saint Martin se diffère : ils s'attachent au sens du rite, ce qui les amène à respecter le rite dans sa forme et à savoir s'en échapper de manière opportune quand cela est possible.
Ils ont une telle maitrise du sens Liturgique qu'ils sont beaucoup plus laxiste que tous les autres.

Au sein des FSSP et FSSPX, il n'est pas question de manquer une virgule.
Du coté des prêtres diocésains, il n'est pas question de faire autrement que ce que l'équipe liturgique décide (et qui va à l'encontre de Rome et du Concile).
A la communauté Saint Martin, du moment que cela reste digne et reste théologiquement correcte et non-hérétique, ils sont ouverts.
UdP,
Boris

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Message non lu par jean_droit » mer. 06 sept. 2006, 15:11

Boris,
Je ne défends pas l'extrémisme de la FSSPX.
Je me demande, seulement, si leurs remarques n'ont pas une part de vérité. Les propres remarques de Benoît XVI sont, parfois, similaires.
Par exemple l'accent insistant mis sur l'oeucuménisme et le dialogue inter-religieux ne m'a pas semblé, soyons gentil, très malin.
Il a débouché, parce que non contrôlé, ce qui était de l'autorité de Paul VI, sur le fameux "relativisme", la bête noire de Benoît XVI.
Et la mienne.
Bien sûr si la FXXPX, ou, plutôt, une partie, rejoint l'Eglise cela va faire changer quelque peu le centre de gravité de l'Eglise. Je suis sûr que le pape en est conscient et se refusera, à juste raison, à un "retour en arrière toute". L'Eglise ne peut qu'avancer et n'a que faire des extrémistes. C'est pour cela qu'il me semble improbable que toute la FSSPX suive.

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Message non lu par jean_droit » mer. 06 sept. 2006, 15:19

Le choix des évêques

Je désire commenter le passage de Boris où il parle du choix des évêques.
Il faut, d’abord, préciser que ce choix incombe en partie à l’Eglise de France – mais je me trompe peut-être.
Ensuite le Saint père doit faire attention à ce que tous les courants soient représentés. La diversité de l’Eglise doit être fermement maintenue.
Il me semble, d'ailleurs, qu’il procède de même pour ce qui est des cardinaux.
Le contexte du choix du successeur du cardinal Lustiger à Paris est, un peu, connu.
Le candidat du cardinal était monseigneur Vingt Trois.
D’autres préconisaient l’actuel archevêque de Bordeaux.
Il me semble que de « douces pressions » ont été faites pour que ce soit monseigneur Vingt Trois.
Résultat des courses :
Monseigneur Vingt Trois a été nommé archevêque et l’archevêque de Bordeaux cardinal.
………….
Deux nouveaux évêques vont être ordonnés à Paris ce samedi. Cela fera quatre évêques auxiliaires et 5 ou 6 évêques divers ….
Cela ne veut-il pas dire que les « anciens évêques auxiliaires » ont vocation d’aller dans des évêchés ?
Je connais un peu monseigneur d’Ornellas et je le trouve très bien.
Je vous conseille son livre sur la Miséricorde Divine.

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Message non lu par Boris » mer. 06 sept. 2006, 15:23

Conernant l'oecuménisme, effectivement il y a un problème.

Dans les paroisses, il est en réalité quasiment interdit d'en faire. Or cela se pratique tout de même.
Cette interdiction vien du fait qu'il faille un haut niveau de connaissance pour faire de l'oecuménisme sans tomber dans du relativisme.

La meilleure preuve est la non acceptation de "Domine Iesu" par un grand nombre de Catholiques.

De là à dir qu'il ne faut pas faire d'oecuménisme du tout, il y a un autre pas à franchir.

Si la FSSPX rejoint l'Eglise, en lien avec la FSSP, ces 2 fraternités pourront argumenter dans le sens de Rome pour laisser à chacun faire son boulot : la curie le sien et les laïcs la simple prière et charité qu'on leur demande (et qui est déjà beaucoup et difficile).
Ces fraternités pourront montrer la voie pour avoir une Foi droite.
UdP,
Boris

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