Toto a écrit :"Nous concélébrons avec Jésus ; qu'il y ait d'autre part cent ou mille concélébrants cela ne fait toujours qu'une messe. La multiplication des concélébrants laisse à penser, pour le moins, que l'efficacité de la messe dépend davantage de la présence et de l'intention des prêtres que de la présence et de la volonté du Christ." (Mgr Forester)
Il me semble qu'on peut largement faire le même reproche à la multiplication des messes privées, qui laisse à penser que la grâce est proportionnelle au nombre de messes...
Il était impossible à des prêtres vivant en communauté de jamais communier ensemble. Il fallait que chacun célèbre sa messe en privé, puis on pouvait ensuite se réunir pour assister à une messe où personne ne communiait.
Dans ma paroisse, où l'on célèbre en rite tridentin (j'ai décidé d'abandonner l'expression assez laide et confuse de "forme extraordinaire"), les prêtres peuvent communier ensemble sans aucun problème : un prêtre célèbre, le deuxième prêtre reste dans les stalles, et au moment de la communion, s'approche pour communier des mains du premier, puis va lui-même distribuer la communion aux fidèles. De même, dans les messes solennelles, avec prêtre, diacre et sous-diacre, il est évident que les trois communient ensemble (pas simultanément, certes, mais à intervalles de temps peu séparés).
Dans le droit canon pré-conciliaire (et je crois jusqu'au CIC de 1984, mais peut-être que ce dernier a repris un indult délivré auparavant?), on ne pouvait communier qu'une fois dans la journée. Le prêtre vivant en communauté, qui célébrait "sa" messe basse et assistait en plus à la messe de la communauté, communiait donc (obligatoirement) au cours de sa messe, et donc pas à la messe communautaire.
Aujourd'hui, on peut communier une 2e fois au cours d'une messe à laquelle on participe. Je ne sais pas si les prêtres de votre paroisse communient en vertu de ce droit ou bien parce qu'ils n'ont pas célébré d'autre messe dans la journée.
Ceci dit, ce que montre le texte de Dom Botte, c'est qu'on avait perdu de vue le fait que la messe est avant tout l'action de toute l'Eglise pour laquelle le prêtre est délégué, et a donc un caractère communautaire. Il est vrai que de nos jours, certains préfèrent célébrer la messe seuls que d'endurer les abus qui sont associés actuellement aux messes concélébrées. Reste que dans une communauté de prêtres, il paraît normal que tous célèbrent ensemble, sinon ce n'est plus une communauté.
En fait, la question que je me pose et que vous posez aussi indirectement:
Effectivement, le prêtre célèbre en présence de Jésus ; pourquoi devrait-il se focaliser alors sur les autres prêtres en cas de concélébration? Par ailleurs, le prêtre célèbre in persona Christi ; lors de la Cène, Jésus était seul à célébrer.
Pourquoi y a-t-il tellement besoin que chaque prêtre célèbre une messe par jour, que ce soit "à l'ancienne" de façon privée ou façon "moderne" dans une concélébration? Pourquoi ne suffirait-il pas qu'un prêtre célèbre et que les autres y assistent, comme tout fidèle (si ce n'est pour les clercs le fait d'être assis au choeur)?
Y a-t-il une quantité différente de grâces qui pleuvent en un endroit:
- si 10 prêtres célèbrent chacun une messe privée?
- si 10 prêtres concélèbrent
- ou si 1 prêtre célèbre une messe à laquelle les 9 autres assistent (et l'offre à toutes les intentions du jour)?
In Xto,
archi.