Cessons la guerre des messes

Cinci
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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Cinci » jeu. 25 avr. 2019, 5:10

Carhaix :

Votre sujet s'appelle : Cessons la guerre des messes. On s'attend donc à trouver des propositions visant à une conciliation. Mais au contraire, on trouve une apologie de la messe de 69. Donc le titre est trompeur. Vous êtes toujours dans la disposition de persuader à celui qui résiste de ne plus résister.
Pas plus une apologie de la messe de 1969 que de celle de l'an 1500, ou celle du temps de Charlemagne au lieu de celle de saint Augustin ou des premiers Apôtres. C'est vous qui faites une fixette sur la messe de l'an 1969. Si je parle de la messe catholique, il est inévitable qu'il me faudra parler de la messe régulière qui compose l'ordinaire de tous les catholiques d'aujourd'hui. Par ailleurs, je pourrais difficilement donner mon appréciation de rites qui me sont inconnus.

Je ne suis pas dans la disposition de persuader un amateur de rite ancien d'en changer lui-même comme je suis plutôt dans la disposition de faire ressortir ce que tel auteur peut dire et en même temps exprimer aussi ce que moi je peux penser. Vous avez le droit de vous exprimer ? Moi c'est pareil.

Vous vous en défendez, en disant que je me trompe sur vos dispositions. Mais dans le même temps que dites-vous ? Je vous cite : "il n'y a pas lieu de former une secte dans l'Église" (traduction : vous, les tradis, vous formez une secte dans l'Église)
Il n'y aurait pas lieu de former une secte dans l'Église. Je n'ai pas le droit de le dire ? Parce que ce serait "ma" vérité et soi-disant à votre préjudice ? Il s'agissait pourtant d'une référence à l'Apôtre. Votre décryptage est mauvais. Votre traduction aurait dû être : eux, les irréductibles intégristes, formeraient bien une secte dans l'Église. Je ne parle pas de vous. J'ignore pourquoi il faut que vous vous sentiez tout le temps ciblé ou agressé.

Vous avez de la difficulté, dirait-on, à départager les traditionalistes des 'intégristes, ou les gens de la FSSP, - qui peuvent trouver des défauts ou des faiblesses à la forme ordinaire mais sans avilir la chose, sans repousser le NOM comme un maléfice, une expression d'impiété; sans considérer leurs coreligionnaires comme des protestants, des apostats, - des schismatiques ( = individus ne voulant plus rien savoir du pape, du collège apostolique, du Vatican, du dernier Concile, du NOM ... et tenant la messe catholique actuelle pour une création du démon.

; "ce n'est jamais une raison non plus pour prétendre posséder davantage le Saint Esprit que tout le collège des évêques réunis" (traduction : vous, les tradis, vous prétendez posséder davantage le Saint-Esprit que le tout le collège réuni des évêques, autrement dit : vous êtes schismatiques)
Je regrette mais les intégristes dont je parle revendiquent bien pour eux l'exclusivité du Saint Esprit. On peut avoir des prêtres pouvant penser que c'est le diable qui serait la source d'inspiration des Paul VI, Benoit XVI, etc. Les véritables représentants et défenseurs de l' Église, ce serait bien eux. Votre traduction devrait être : Vous , les Georges de Nantes (etc.), vous prétendez posséder le Saint Esprit à l'encontre des autres : vous êtes bien schismatiques. Il ne sera pas nécessaire de vous tordre les bras pour refuser de participer à ce "sabbat des sorcières" que serait l'office rénové. Un schismatique ne veut plus se mêler de devoir rencontrer, fraterniser, s'associer, célébrer en compagnie de "faux frères", célébrer en compagnie de suppôts du prince des ténèbres. Je ne pense pas que ce serait votre cas. Je ne pense pas que vous êtes ainsi. Mais on dirait aussi que quelque chose n'est pas clair pour vous.


; "Vous êtes incapable de saisir que je puisse être un peu contemplatif" (traduction : le choix de la messe de 69 est pour les contemplatifs, dont je suis, contrairement à ceux qui font l'autre choix).
Vous racontez n'importe quoi - pardonnez-moi de le dire - avec votre interprétation biaisée de ce qui devrait être mon regard à l'égard de je-ne-sais-qui

Si je contemple "quelque chose" par rapport à ce que je disais mais c'est la pensée de ces auteurs cités. Vous me demandez c'est quoi le but de ce fil. Je répond que je partage un texte ou un autre ayant pu me susciter une certaine joie. Votre histoire de dynamique spécialement peccamineuse et que vous me prêteriez généreusement,- oui, avec votre histoire de rivalité vaniteuse (Ah ! c'est moi qui suis plus saint que vous, qui suis un champion de la contemplation bien spirituelle à la différence de ...) - n'a pas de sens, dans la mesure où la nécessaire unité de l'Église (les catholiques entre eux) est une demande du Christ lui-même, et explicitée ensuite par Paul de Tarse ("Qu'il n'y ait pas de sectes ...") et dans le fait que la condition de schismatique est une condition objective et mesurable. Une observation "clinique" n'a rien à voir avec l'un ou l'autre des péchés capitaux. Il n'en tient pas à l'un de mes caprices personnelles si certains sont des vrais schismatiques.

Ce que je retiens, néanmoins, c'est que l'existence de gens qui continuent de mal vivre le missel de 69, et/ou la façon de le célébrer, et vont jusqu'à se réfugier dans des messes traditionnelles, est une idée qui vous tracasse.
Absolument pas !

Je l'ai déjà dit : chez nous, le traditionalisme même le plus licite ou l'intégrisme honni ne représentent absolument rien en terme de courants significativement influents dans nos paroisses. Le traditionalisme n'y est perçu ni comme une menace ni comme un projet d'avenir. Je dis : ce n'est pas présent.

Il faut que je vienne sur ce forum pour entendre parler de FSSPX, de disputes au sujet du rite.


Et la forme de la messe, et la forme de l'édifice pour la célébrer, ont une importance pour les hommes, parce qu'elles conditionnent leurs dispositions intérieures. Personne ne devrait se sentir en mauvaise disposition à cause de la forme de la messe, et l'état de l'édifice. Si c'est le cas, c'est que quelque chose ne va pas, et que c'est la zizanie et le trouble dans l'Église, que pendant que le fidèle se dit : mince, est-ce que je dois m'agenouiller, ou pas ? Celui-ci s'agenouille, l'autre pas, si je le fais on va me regarder de travers, on va me voir comme un pharisien qui veut se faire remarquer. Et là, pourquoi y a des gens qui ouvrent leurs mains pendant le Notre-Père, et d'autres pas ? Pourquoi pendant l'échange de paix, certains traversent l'église pour saluer leurs amis ? Tiens, la dame derrière moi n'a pas voulu me souhaiter la paix du Christ. Et pourquoi les paroles du Notre-Père changent tout à coup ? Hé mais je déteste ces chants, qu'est-ce que ça fait dans l'église ? Etc. Etc.

Et pendant qu'on se pose toutes ces questions, on oublie de louer Dieu librement.
Ce que vous racontez ici est votre expérience. Vous parlez de votre trouble.

A vous lire, ce serait le contenu même des rubriques de la nouvelle messe (la réforme de la messe en générale) qui serait "la" cause en soi de vos perturbations personnelles. Sauf qu'ils sont nombreux ceux qui sont tout autant capables de percevoir tantôt des irrégularités commises par tel prêtre ou tels paroissiens, sans pour autant verser dans l'animadversion contre le rite même de la nouvelle messe et sans prétendre non plus que les participants de la nouvelle messe seraient de bien mauvais catholiques, à la différence de tous ceux de 1930 et avant.

C'est sûr ! S'autorisant plus de variétés dans la façon de conduire la messe, l'on s'expose aussi à certains petits ennuis pour certains (Ce n'est pas le chant que j'aurais pu prévoir, je pensais que la messe aurait célébré pour tel saint, je ne m,attendais pas à ce que le prêtre demande aux enfants de l'accompagner pour le Notre Père, etc.).

Sauf que l'uniformité la plus répétitive et la plus prévisible, qui vous permettrait apparemment de vous reposer, représente aussi une forme qui aura ses inconvénients. Il n'y a rien de parfait. Il y a des raisons pourquoi beaucoup de catholiques auront pu souhaiter eux-mêmes, en 1950, que des modifications soient apporté à la façon de célébrer.

Que les catholiques ne savent plus trop bien quoi faire lors de la messe est un autre problème, qui tient aussi au fait que l'on rencontre de tout parmi les paroissiens (... des néophytes, des raccrocheurs après quarante ans d'absence, des imparfaits, des grommeleurs entre leurs dents et pestant contre le cléricalisme, des féministes qui ne peuvent pas supporter d'entendre saint Paul ("Femmes, soyez soumises ... "), etc,) Une paroisse c'est une paroisse. Ce n'est pas le monastère avec ses "soldats du Christ" bien rangés, en ordre, disciplinés, silencieux, concentrés, préparés, pouvant s'accompagner de chants grégorien ...

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Cinci » jeu. 25 avr. 2019, 6:03

Vous écrivez ensuite :
Mon opinion personnelle est que le modernisme a fini par triompher, et son œuvre a été le Concile, suivi de la Réforme liturgique. Et son vrai but pastoral : la déchristianisation, a été malheureusement atteint. La réforme liturgique en est l'un des instruments, mais il faut aussi citer l'atteinte aux sacrements, l'altération de la catéchèse, la destruction du catéchisme, et l'effondrement de la vie intellectuelle catholique. Et je m'interroge sur la pédophilie. La récente déclaration du pape conforte chez moi une idée que j'ai depuis quelques années.

C'est juste mon avis personnel. Je ne dis pas que ce fut le but conscient et délibéré du Concile, et du clergé, mais plutôt que le Diable, ou l'esprit du monde, est parvenu à manipuler l'Église pour la conduire à ce triste résultat. Résultat bien réel que nous avons sous les yeux.
Le Diable ou l'esprit du monde (...l'immonde, l'impur, le malsain) serait parvenu à dominer l'Église d'une manière, et pour lui faire produire le Concile avec sa réforme liturgique.

Écoutez ...

J'ai dit que je ne vous prenais pas pour un schismatique, un Georges de Nantes. Non, je ne le pense pas. Toutefois, les dires de ces derniers trouveront une écoute favorable chez vous, je pense. Vous êtes possiblement influencé quand même ... légèrement ... Il se peut que votre jugement soit coloré par des arguments ou des arguties que vous pourriez avoir rencontré chez eux (des disciples), pour les trouver ensuite vraisemblables.

Je pense que votre trouble s'en trouve accentué par le fait des racontars des autres.

La suggestion des autres vient alimenter en vous une perception déjà négative en soi (un chant mal interprété, un chant que vous n'aimez pas, un flou par rapport à la bonne posture à adopter quand ... et etc.) et, tel que pouvant fournir un cadre explicatif plus large, vous en donnerait un schéma symptomatique soi-disant d'une invasion du mal au plus haut niveau. Les petites misères ou les petites limites de l'un ou l'autre deviennent un grand symbole à l'effet que l'Église serait plus qu'au trois-quart vermoulue, contaminée ... à fuir pratiquement à la fin.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Carhaix » jeu. 25 avr. 2019, 9:44

Fuir ? Non. La barque de Pierre reste néanmoins le seul vaisseau praticable, même vermoulu. L'incendie de la toiture de Notre-Dame, charpente dont nous connaissons le symbole, la Nef de Pierre, est néanmoins un signe préoccupant. Je ne cherche pas spécialement à creuser ce que je vous dis. Le plus important n'est pas là.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par ChristianK » jeu. 25 avr. 2019, 13:38

'est sûr ! S'autorisant plus de variétés dans la façon de conduire la messe, l'on s'expose aussi à certains petits ennuis pour certains (Ce n'est pas le chant que j'aurais pu prévoir, je pensais que la messe aurait célébré pour tel saint, je ne m,attendais pas à ce que le prêtre demande aux enfants de l'accompagner pour le Notre Père, etc.).

Sauf que l'uniformité la plus répétitive et la plus prévisible, qui vous permettrait apparemment de vous reposer, représente aussi une forme qui aura ses inconvénients. Il n'y a rien de parfait. Il y a des raisons pourquoi beaucoup de catholiques auront pu souhaiter eux-mêmes, en 1950, que des modifications soient apporté à la façon de célébrer.
Cette position me parait a priori. Dire que rien n'est parfait etc.suppose une égalité approximative des défauts. Alors qu'on ne peut écarter a priori que des défauts soient beaucoup plus nombreux et importants d'un coté ou l'autre (eg.séminaires vidés). Faut des tests.
L'expression petits ennuis minimise les choses. Les choses peuvent être plus profondes.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Carhaix » jeu. 25 avr. 2019, 14:58

ChristianK a écrit :
jeu. 25 avr. 2019, 13:38
'est sûr ! S'autorisant plus de variétés dans la façon de conduire la messe, l'on s'expose aussi à certains petits ennuis pour certains (Ce n'est pas le chant que j'aurais pu prévoir, je pensais que la messe aurait célébré pour tel saint, je ne m,attendais pas à ce que le prêtre demande aux enfants de l'accompagner pour le Notre Père, etc.).

Sauf que l'uniformité la plus répétitive et la plus prévisible, qui vous permettrait apparemment de vous reposer, représente aussi une forme qui aura ses inconvénients. Il n'y a rien de parfait. Il y a des raisons pourquoi beaucoup de catholiques auront pu souhaiter eux-mêmes, en 1950, que des modifications soient apporté à la façon de célébrer.
Cette position me parait a priori. Dire que rien n'est parfait etc.suppose une égalité approximative des défauts. Alors qu'on ne peut écarter a priori que des défauts soient beaucoup plus nombreux et importants d'un coté ou l'autre (eg.séminaires vidés). Faut des tests.
L'expression petits ennuis minimise les choses. Les choses peuvent être plus profondes.
Plusieurs disent que l'essentiel des vocations, même diocésaines, naissent dans les familles tradies. Les familles conciliaires ne transmettent pas. L'autre bruit que j'entends, c'est que les jeunes prêtres appelleraient aujourd'hui le Concile : "la Grande Catastrophe". Je ne sais pas si c'est vrai, mais ça me semble assez logique.

Encore quelques années, et il ne sera plus possible de mettre la tête dans le sable pour ne pas voir la réalité. L'heure du bilan approche. Et il va falloir faire ce bilan du Concile. Il ne sera pas possible d'y échapper encore longtemps. Cinquante/soixante ans, c'est long. Le recul est désormais possible. Il va falloir accepter de s'exprimer librement sur le sujet, et de faire voler en éclats les tabous.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Héraclius » jeu. 25 avr. 2019, 17:45

Plusieurs disent que l'essentiel des vocations, même diocésaines, naissent dans les familles tradies. Les familles conciliaires ne transmettent pas.
C'est objectivemment faux. Ce qui produit les vocations, c'est les familles très attestantes (les familles des Saints Martins sont pas tradies, c'est juste des familles d'une bourgeoisie catholique conservatrice qui favorise une novus ordo "classique").

Les familles tradies sont (presque) toutes attestantes, donc elles produisent proportionnellement beaucoup de vocations, mais c'est leur caractère attestant qui me semble beaucoup plus déterminants qu'autre chose, puisque les familles attestantes non-tradies produisent les même résultats.



Par contre il y a clairement une corrélation entre liturgie conservatrice et vocation (qui est peut être juste le résulat de l'incapacité à transmettre des communautés favorisant une liturgie "progressiste").

Il y a aussi une corrélation entre la "radicalisation liturgique" et les opinions des jeunes prêtres (qui tendent à être souvent plus conservatrices que celle de leur milieu d'origine chez les conciliaires).
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Carhaix » jeu. 25 avr. 2019, 19:10

Héraclius a écrit :
jeu. 25 avr. 2019, 17:45
Plusieurs disent que l'essentiel des vocations, même diocésaines, naissent dans les familles tradies. Les familles conciliaires ne transmettent pas.
C'est objectivemment faux. Ce qui produit les vocations, c'est les familles très attestantes (les familles des Saints Martins sont pas tradies, c'est juste des familles d'une bourgeoisie catholique conservatrice qui favorise une novus ordo "classique").

Les familles tradies sont (presque) toutes attestantes, donc elles produisent proportionnellement beaucoup de vocations, mais c'est leur caractère attestant qui me semble beaucoup plus déterminants qu'autre chose, puisque les familles attestantes non-tradies produisent les même résultats.



Par contre il y a clairement une corrélation entre liturgie conservatrice et vocation (qui est peut être juste le résulat de l'incapacité à transmettre des communautés favorisant une liturgie "progressiste").

Il y a aussi une corrélation entre la "radicalisation liturgique" et les opinions des jeunes prêtres (qui tendent à être souvent plus conservatrices que celle de leur milieu d'origine chez les conciliaires).
"Attestant" ? Tiens, un nouveau mot que je ne connaissais pas. J'imagine que ça veut dire : "de conviction" ? Pourtant, il me semble que les pratiquants, même conciliaires-progressistes, ou paroissiens normaux, sont eux aussi des catholiques de conviction, sinon ils n'iraient pas à la messe tous les dimanches.

Enfin bref, peu importe la terminologie que l'on invente au fur et à mesure, et les nouveaux concepts, la communauté de Saint-Martin n'est pas sans lien avec les tradis. Beaucoup d'enfants de familles tradies atterrissent chez elle. Beaucoup fréquentent les messes tradies en parallèle. Et donc, je ne crois pas qu'elle existerait si le mouvement tradi n'avait jamais existé. C'est un univers intermédiaire. Cela ne change pas fondamentalement ce que je disais.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Héraclius » jeu. 25 avr. 2019, 20:07

Par "attestants", j'entends les familles qui se réclamment avec force d'une certaine orthodoxie doctrinale et qui en font le centre de leur vie. Les familles qui disent leur chapelet en familles, envoie leurs gamins aux scouts, les mettent dans des écoles au catholicisme militant, cherchent activement à ce que leurs enfants conservent la foi, pour ainsi dire.

Les familles tradies créent des vocations dans les institus traditionnalistes ; très peu de séminaristes de la communauté saint martin viennent de milieux marqués par la messe de St Pie V.

Bien sûr, les familles tradies et les familles attestantes conciliaires ont beaucoup de codes culturels en commun, et des proximités dans leur démarches, mais elles vivent dans des milieux distincts.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Suliko » jeu. 25 avr. 2019, 23:56

Merci pour vos précisions, Héraclius.

Je pense que nous nous entendrons tous pour déclarer que le milieu NOM ordinaire n'est pas source de vocations. Or, c'est cela qui est hautement problématique, dans la mesure où la majorité des paroisses ne sont ni traditionalistes, ni ne présentent une version conservatrice du NOM.
Je me permets également de penser que tout catholique vraiment fidèle au dogme et à la morale traditionnels se sent naturellement attiré par le VOM lorsqu'il découvre son existence, et ce pour la simple raison que les rites latins traditionnels reflètent si bien la doctrine catholique. Personnellement, si je pouvais remonter le temps, j'aurais énormément aimé recevoir le baptême traditionnel, idem pour la première communion et la confirmation. J'ai l'impression d'avoir été privé d'un héritage auquel j'avais pourtant droit en tant que baptisée...
Pour élargir un peu la question, je crois que beaucoup de catholiques nomistes, surtout d'un certain âge, ont peine à intégrer le fait que messe NOM ordinaire + école publique + entourage globalement indifférent (même si les parents sont catholiques) = perte de la foi des enfants. Le drame, ce n'est pas, comme on le lit souvent, que des parents pas ou peu pratiquants n'aient pas réussi à transmettre la foi à leurs enfants, car cela est absolument logique. Le drame, c'est que des parents croyants n'aient guère fait mieux. Mais lorsqu'on met le doigt sur ce problème, on est vite accusé de sectarisme.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par ChristianK » ven. 26 avr. 2019, 3:09

J'allais écrire que bien des progressistes, ou disons l'abbé guy gilbert, sont souvent très attestants avec vocations mortes, mais comme ce dernier mot a été précisé ce n'est pas nécessaire. Je trouve mon hypothèse plus précise: les attestants à vocations auraient le couple fermeture-dogme plutôt que le couple ouverture-biblisme, peut être avec apologétique classique en prime (qui ne doit jamais être tue pour raisons oecuméniques).


Plusieurs disent que l'essentiel des vocations, même diocésaines, naissent dans les familles tradies.
Au sens large, oui, pas au sens forme extra. Au sens opus dei disons.
En revanche la forme extra connait un immense succès proportionnel, immensément plus grand.
Encore quelques années, et il ne sera plus possible de mettre la tête dans le sable pour ne pas voir la réalité. L'heure du bilan approche. Et il va falloir faire ce bilan du Concile. Il ne sera pas possible d'y échapper encore longtemps. Cinquante/soixante ans, c'est long. Le recul est désormais possible. Il va falloir accepter de s'exprimer librement sur le sujet, et de faire voler en éclats les tabous.
Tout concile peut faire des erreurs pastorales, la pastorale n'a rien à voir avec l'infaillibilité. Pour la doctrine, c'est autre chose.
Pour un élément de bilan, cf guillaume cuchet, comment notre monde a cessé d'être chrétien, livre important de 2018.

(les familles des Saints Martins sont pas tradies,
Ce point de vocabulaire est important. L'opus dei n'est pas tradi bien que la forme extra soit respectée et utilisée rarement, de temps en temps. Je soupconne que c'est proche de st martin. Et on a l'impression que tout ce qui sépare l'opus des tradis c'est la liturgie et la vision du concile qui y est admiré mais un livre d'un membre de l'opus écrit que la mission du concile est de vaincre le relativisme... certains ont dit que l'opus lisait le concile à l'envers...
Alors si les st martin sont tradis sauf pour la forme extra et qu'ils lisent le concile comme l'opus, il semble difficile de ne pas les classer tradis.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Carhaix » ven. 26 avr. 2019, 10:29

Ma vision est partielle : j'ai fréquenté pendant quelques années une paroisse tradie diocésaine (pas fssp, mais desservie par des prêtres diocésains célébrant alternativement en s Pie cinq et Paul six), et je me souviens très nettement d'un groupe de jeunes qui oscillait entre cette paroisse et saint Martin.

En fait, les gens sont très mobiles. Il n'y a pas de séparation hermétique entre les différentes communautés. Plein de gens passent de l'un à l'autre.

On entend dire que les effectifs tradis arrivent tout juste à se renouveler : ils n'augmentent pas, ni ne diminuent. Les familles font beaucoup d'enfants, mais sur le lot, certains perdent la foi, d'autres rejoignent les paroisses classiques, d'autres saint Martin, et une partie seulement reste tradie, ce qui suffit seulement à renouveler l'effectif. Ainsi les paroisses classiques et autres communautés, y compris les séminaires, bénéficient d'un afflux de fidèles provenant des familles tradies, dont le vivier est important.

Ceci étant, je suppose (je peux me tromper) que la raison d'être de la communauté saint-Martin est dans sa position intermédiaire entre le monde tradi (de réputation intégriste, ce qui est difficile à assumer), et le monde conciliaire. C'est une position commode et confortable, avec l'avantage de baigner dans une ambiance d'allure traditionnelle, sans en subir les stigmates. Cet avantage se justifie tant qu'il existe un géant conciliaire qui contrôle toute la vie de l'Église, et charrie des masses de fidèles, face à l'astre traditionaliste, peu influent, d'envergure modeste, encore vulnérable.

Mais si l'Église continue d'évoluer dans la même direction, le colosse conciliaire, du moins en France, est appelé à fondre significativement à cause du vieillissement général de ses effectifs, et de l'absence de renouvellement et de transmission. Alors qu'en face, les réseaux traditionalistes se renforcent et restent solides. Si jamais le colosse conciliaire implose un jour, la communauté saint-Martin risque de perdre sa fonction intermédiaire de refuge pour traditionalistes recherchant la conciliation.

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par ChristianK » ven. 26 avr. 2019, 15:29

Perception très plausible. Au lieu de conciliaire, je dirais "postconciliaire local", pour distinguer la réalité sociologique du texte du concile.
Mes observations: si on a tout le système, une paroisse personnelle avec fssp (pas de diocésain qui aura la triade forme extra-ouverture-biblisme( + généralement absence d'apologétique)), la croissance est constante mais lente et tranquille, de l'ordre de 10% /an, avec clair rajeunissement (les évêques sont souvent sidérés par ce phénomène). La 1ere paroisse perso au monde au Canada: de 200 fidèles à 600 entre 97 et 2017, collectes de 1200$ à 5000$ env.

http://stclement-ottawa.org/fr/home/

La croissance semble se dessiner à Montréal depuis l'arrivée fssp, avec dorénavant 2 ptres. Phénomène intéressant: la paroisse dite alternative (progressiste plutot modérée en termes francofrancais) de Montreal, est liée à la fac de théo de Montréal qui vient de mourir, et à une sorte de groupe de dominicains modernisés d'avant garde, probablement comparable à l'Arbresles de Lyon, lui aussi mort en 2015 (1977-2015).
Le test st martin est de la plus haute importance pour l'identification des pistes et hypothèses. L'opus dei faisait aussi une partie du test, mais sans grand obstacle car elle est une pasto complémentaire en marge , un monde partiellement à part., donc protégé contre toute erreur pasto locale (je suis presque sur que les catés tridentins question-réponses n'ont jamais été abandonnés à l'opus, même en 1975)

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Gaudens » ven. 26 avr. 2019, 16:24

A Suliko:

Vous écrivez:
" je crois que beaucoup de catholiques nomistes, surtout d'un certain âge, ont peine à intégrer le fait que messe NOM ordinaire + école publique + entourage globalement indifférent (même si les parents sont catholiques) = perte de la foi des enfants. Le drame, ce n'est pas, comme on le lit souvent, que des parents pas ou peu pratiquants n'aient pas réussi à transmettre la foi à leurs enfants, car cela est absolument logique. Le drame, c'est que des parents croyants n'aient guère fait mieux."
Je crois que cela correspond à ce que beaucoup d'entre nous peuvent vérifier.Mais ça pose une terrible question:les vocations viennent-elles d'un conditionnement parfait(d'un "enfermement" réussi pour parler comme Christian K) ou d'un appel de Dieu,possible même à grande distance d'un milieu favorable à leur éclosion?

Par ailleurs,il me semble qu'il faudrait éviter de jargonner si vous me passez l'expression,faute de quoi des lecteurs non prévenus risquent de ne rien comprendre à nos échanges.J'ai mis moi-même longtemps à comprendre ce que vous appelez"NOM"(quel est donc ce nom à écrire en majuscule,me demandais-je ?).C'est le VOM qui m'a mis sur la piste:Novus ordo missae contre Vetus ordo missae ,je suppose? En attendant NOC(novus ordo classicus) ! Et les adjectifs qui vont avec: nomiste,vociste ...

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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par Gaudens » ven. 26 avr. 2019, 16:35

Christian K:
Etes-vous sûr qu'il n'y ait pas de place entre les"catés tridentins questions-réponses" et les erreurs pastorales funestes?
Je crois pour ma part, que notre civilisation occidentale est devenue incompatible avec une formation questions- réponses,aujourd'hui très probablement reléguées aux écoles coraniques ,guère en accord avec notre culture ! Ce qui ne vaut pas dire que l'orthodoxie de la doctrine n'a pas à être transmise,au contraire mais pas comme ça.Se l'imaginer est aller droit dans le mur(et on ne peut me répondre que ce ne serait pas grave puisque nous irions déjà dans le mur :on ne parle pas du même mur).

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ChristianK
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Re: Cessons la guerre des messes

Message non lu par ChristianK » ven. 26 avr. 2019, 17:25

Non je ne suis pas sûr mais j'ai des indices très raisonnables.
L'idée que ca ne marche pas, ou que c'est pas la moins mauvaise facon est un a priori avant test répété depuis 50 ans.
Ce qui marche est ce qui va remplir les séminaires comme à la fssp

Ps.je n'ai pas parlé d'enferment mais de fermeture suffisante et explicite, autant que nécessaire en contexte consumériste-médiAtique.

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