L'invasion de la psychanalyse dans l'Eglise

Psychologie - Psychanalyse - Psychiatrie - Psychologie sociale - Pathologies psychiques
Isabelle47
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Re: La psychanalyse est-elle conciliable avec la foi?

Message non lu par Isabelle47 » mer. 25 avr. 2012, 22:32

Non parce que Croire est un acte de liberté!
Ma crainte porterait plutôt sur un dévoiement de cette liberté, un centrage sur l'homme en général et soi-même en particulier, une sorte d'autosuffisance égocentrée empêchant par là toute transcendance...
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

Oedipe
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Re: La psychanalyse est-elle conciliable avec la foi ?

Message non lu par Oedipe » jeu. 26 avr. 2012, 16:37

Bonjour Isabelle, Bonjour Fée Violine, la Paix du Seigneur soit avec vous.

Concernant le préalable d'un psychanalyste chrétien pour avoir la certitude d'un échange constructif, à mon sens ce n'est pas une obligation. D'ailleurs, du fait que les psychanalyste doivent rester neutre, votre thérapeute ne vous dévoilera rien de lui, ce qui induit que l'analysant n'a pas accès à la confession religieuse de son thérapeute. De plus le psychanalyste étant lui-même passé par une analyse personnelle auprès d'un autre psychanalyste, les questions de Dieu, des rituels religieux et du bain culturel de son éducation par rapport au divin, devraient en toute logique avoir été travaillées. Une analyse menée à son terme ne peut pas éluder ces précieuses questions identitaires. Inévitablement la dimension de la foi apparaîtra dans ce cadre, et probablement à plusieurs reprises lors de ce travail qui se déroule sur plusieurs années. Comme je l'ai souligné plus haut, nous pouvons dissocier croyance en Dieu et foi. La croyance en Dieu fait appel à des processus psychiques inconscients qui peuvent être éclairés en analyse et qui ont été théorisés par Sigmund Freud, sans toucher à la foi qui quant à elle relève de l'Appel de l'Esprit Saint, inaccessible, me semble-t-il en analyse. Ainsi, l'appartenance du psychanalyste à la communauté chrétienne n'est pas un préalable indispensable. Seul l'est sa psychanalyse personnelle menée à terme. Surtout, les coordonnées psychiques qui l'ont amené à devenir psychanalyste ne peuvent se dissocier de l'humanisme et de la foi profonde en l'Homme et en sa capacité de changement. Avec une grille de lecture chrétienne, la foi en l'Homme et la foi dans le Christ ne sont-elles pas intimement corrélées ? Le travail pour devenir psychanalyste et l'énergie patiente qu'il demande, ne peuvent-ils pas être inspirés pour le Souffle divin, lorsqu'il s'agit d'aider en profondeur son prochain ?

Ce qui nous amène à votre deuxième remarque Isabelle. Effectivement il a été reproché à la psychologie et à la psychanalyse de se centrer uniquement sur l'individu, et par là-même de renforcer une éternelle introspection qui empêcherait de se tourner réellement vers les autres et favoriserait l'égocentrisme. Je comprends cette crainte et votre question sur la transcendance ainsi sclérosée. Les psychothérapies en général ont pour but de réduire le niveau de souffrance des êtres humains qui en font la demande, en démêlant ses noeuds les plus profonds. Je postulerais que tant que le niveau de souffrance d'une personne est trop important, se tourner vers son prochain est beaucoup plus difficile et la réceptivité à la Parole également. C'est pourquoi la psychothérapie ne doit pas être une fin en soi, mais bel et bien un moyen laïque de libérer la patient, pour reprendre votre terme de la libération. D'ailleurs Fée Violine, vous opposez déterminisme et liberté. Je vous rejoins pleinement d'un point de vue psychanalytique. S'affranchir des handicaps éducatifs, relationnels et névrotiques reçus avant l´âge adulte permet ainsi cette libération. Et la transcendance ne peut avoir lieu qu'avec le retour du libre-arbitre qu'il nous a été confié en tant que créature de Dieu. Or si notre énergie (libido) est éperdument accrochée à notre souffrance terrestre, il est plus délicat de la consacrer à d'autres sphères spirituelles dont celle de la Foi. En effet ma pratique m'a démontré que lorsque une souffrance intérieure est pacifiée de manière durable en psychanalyse, notre énergie alors libérée peut investir dans la joie de nouveaux projets. La transcendance que l'on pourrait rapproché du terme usité de sublimation, serait alors accessible grâce à cette énergie renouvelée, que l'on ressent par ailleurs à un autre niveau à l'issue de la confession, de l'Eucharistie ou de la fête de Pâques et de la Résurrection ainsi révélée. La sublimation de nos pulsions (sexuelles, d'auto-destruction et de destruction d'autrui), permet de s'élever dans nos centres d'intérêt et par la même occasion de faire fructifier la parabole du Semeur en nous. Si nos pulsions restent enclavées à des niveaux plus archaïques, la transcendance ne me paraît pas possible. Et pour ce dessein, certains ont besoin d'une béquille positive telle que la psychanalyse.

Pour finir, recevoir l'aide professionnelle du psychanalyste, dans l'écoute neutre et bienveillante, peut être une étape préalable pour se tourner ensuite vers son prochain et lui apporter une écoute chrétienne bienveillante et non plus neutre. L'altruisme ainsi libéré est sans aucun doute un des ingrédients qui nous fait marcher dans les pas de Jésus et vers le modèle insaissable de son Amour.

Bonne réflexion. Fraternellement.
"Le royaume des Cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache, et dans sa joie il va, vend tout ce qu'il a, et achète ce champ". Évangile selon Saint Matthieu chap.13, v.44.

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Re: La psychanalyse est-elle conciliable avec la foi?

Message non lu par Fée Violine » jeu. 26 avr. 2012, 19:17

tant que le niveau de souffrance d'une personne est trop important, se tourner vers son prochain est beaucoup plus difficile et la réceptivité à la Parole également. C'est pourquoi la psychothérapie ne doit pas être une fin en soi, mais bel et bien un moyen laïque de libérer la patient,
Voilà!
Par contre, je ne comprends pas bien la différence que vous faites entre foi et croyance. C'est une idée qui était à la mode à une époque. Ce que vous voulez distinguer, je suppose, c'est le psychologique et le spirituel?

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Re: La psychanalyse est-elle conciliable avec la foi?

Message non lu par Oedipe » ven. 27 avr. 2012, 0:44

La Paix soit sur vous Fée Violine,

La distinction entre foi et croyance est le fruit de ma pratique en tant que psychologue et non une différence de concepts à proprement dits psychanalytiques.
Tout d'abord le terme croyance se rapporterait au fait de croire ou non en l'existence de Dieu, ce qui différencie alors le croyant de l'athée. De la même manière croire que le Christ est le Fils de Dieu ou que Sainte Marie est Vierge. A l'intérieur même des croyants, nous avons donc plusieurs croyances selon le courant dans lequel nous nous inscrivons ou dans lequel nous avons été éduqués. Le monothéisme connaît donc trois grandes religions avec des croyances sur les représentations divines, les messages de Dieu et le droit canon qui en découle. Et dans ces trois monothéismes les croyances divergent encore. En résumé, vous aurez compris ma conception derrière le terme de croyance. C'est ainsi qu'en psychanalyse les croyances peuvent être lues à la lumière de leur symbolisme dans notre inconscient, en connexion avec des représentations de notre vécu. Encore une fois le psychanalyste ne touche pas à ces croyances qui font partie de l'identité culturelle religieuse de chacun d'entre nous.
Ensuite, dans le langage courant et la parcours d'un croyant, nous pouvons entendre une personne dire qu'elle a perdu la foi en Dieu ou que sa foi a été mise à l'épreuve. La foi, quant à elle, selon ma lecture personnelle de chrétien, relèverait plus de l'enracinement de la Parole en nous et de notre capacité à ouvrir les yeux sur les signes de Dieu dans notre parcours de vie et la résistance face aux obstacles semés notamment par le Malin se logeant dans certaines de nos relations. C'est un roc inaccessible, me semble-t-il en analyse. Si un patient relate sur le divan un miracle dont il aurait été témoin et que sa foi n'en a été que davantage renforcée, qu'est-ce qu'un professionnel de l'inconscient pourrait y ajouter ? A contrario, la perte de la foi par manque d'enracinement de la Parole et à cause de souffrances récalcitrantes dans nos relations humaines, à cause de grande déceptions ou de deuils difficiles, peut être ravivée lorsque l'analyse est avancée. Mais ce n'est qu'un bénéfice de surcroît de la psychanalyse et non son but premier, car cette technique psychothérapeutique demeure laïque.

C'est ainsi que je distingue foi et croyance. J'insiste sur le fait que c'est une distinction personnelle qui ne relève pas de concepts psychanalytiques. C'est pourquoi votre distinction entre le psychique et le spirituel me semble approprié en l'occasion. Je tâcherai de la faire mienne pour nos échanges à venir, si vous le permettez.

Fraternellement.
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Re: La psychanalyse est-elle conciliable avec la foi?

Message non lu par Nanimo » lun. 21 mai 2012, 23:23

J'ai essayé de suivre l'émission de Geneviève Delrue sur la religion et la psy, mais franchement, je n'y ai pas compris grand chose. Diffusé hier sur Rfi :
Religion et psychanalyse I
Religion et psychanalyse II
Lest we boast
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La foi et la psychanalyse

Message non lu par ombre450 » jeu. 15 nov. 2012, 16:57

bonjour

c'est une émission de kto que je trouve très bien faite
vous devez connaitre mais rappeler les bonnes choses ne fait jamais de mal :-D

http://www.youtube.com/watch?v=BfDJx9Hgr-E

bien sur ce fil est la pour parler du contenu de cette video

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Re: La psychanalyse est-elle conciliable avec la foi?

Message non lu par Cinci » mar. 05 févr. 2013, 4:10

Souricette, p.1 :
Bref, la doctrine psychanalytique, qui envahit notre société comme une toile d'araignée (comme ce fut le cas pour l'idéologie marxiste, et on n'en est pas encore sorti), me semble tout à fait contraire à la foi chrétienne.

Contraire ? Les fondateurs de la psychanalyse depuis Freud auront probablement pris leur distance d'avec l'idée d'une religion détenant la vérité avec un grand ''V'' en tout cas. Il n'est vraiment pas rare non plus de trouver des psychologues ou thérapeuthes de divers genres, bien plus aptes surtout à opposer leur façon de voir le monde à ce que pourrait bien raconter l'Église.

Que l'on m'autorise un petit exemple plus personnel ici :

http://www.voxpopuli.tv/testsite/videos ... champ.html

Il y a quelques années, j'aurai moi-même été en contact avec le monsieur que l'on voit sur le vidéo, pu assister à plusieurs conférences (... toujours intéressantes au demeurant; dire le contraire je mentirais. Il reste un excellent conférencier) et échanger un peu avec lui. Je peux dire ce que j'en ai clairement retenu comme impression en tout cas : la religion serait un truc atavique qui ne permet pas trop de devenir conscient de ce qui se joue sur le plan de la conscience individuelle. Ce n'est pas que la religion catholique soit totalement condamnée, mais il y a quelque chose de plus digne à entreprendre la quête à la manière jungienne par exemple.

Je ne pourrais pas dire que fréquenter le cercle Jung serait tellement un gros incitatif à pratiquer son catholicisme. Des gens qui fréquentent le cercle : je n'en trouverais pas beaucoup qui soit sympathique à la cause de l'Église et le pape n'y serait pas tellement le bienvenu.

Pendant des années, le réseau Vox pop m'aura inondé de publicité New Age à la maison ou de publicité pour des gourous indiens et trucs du genre. Enfin, j'aurai déjà séjourné un moment dans un abbaye de moines bénédictins au Québec, et en compagnie d'un des responsables du réseau Vox pop. C'est ce qui m'aura décidé à mettre de la distance d'avec les conférences jungiennes. Mon responsable du réseau n'ayant jamais cessé d'ironiser et de moquer les moines lors que nous nous trouvions tout deux sur place. Très déplaisante expérience. Rien pourtant n'aurait pu le laisser présager au départ, tenant compte de ce que je savais à l'époque. J'aurai pu constater comment mon bonhomme était doté d'un égo surdimensionné, les cheminées plus hautes que celles du Titanic, une infatuation de soi assez barbante à la fin.

Guy Corneau d'écrire :

« ... pour moi qui ai frôlé la mort et connu lors de cette expérience des états d'union tels avec le reste de l'univers qu'ils m'ont marqué de façon indélébile. Il ne s'agit pas de spéculations. Il s'agit plutôt de notions qui m'aident à expliquer ce que j'ai ressenti en profondeur de façon à pouvoir l'intégrer. Je suis conscient du fait qu'un psy ne s'aventure pas tous les jours à parler de ce qui touche au domaine de la spiritualité. J'ai du reste exprimé souvent mes propres réserves par rapport à ce terme et par rapport au doctrines organisées que sont les religions. Néanmoins, certaines idées spirituelles me sont chères, car elles soulignent l'essence créatrice de notre être [...] »

- Guy Corneau, Le meilleur de soi, p. 164

http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... u6zt1TSQ3A#!

(En image ici - touche d'humanité - il ne s'agit pas d'un monstre. Plutôt, une personne de qualité, dirions-nous)

Pour la critique de Freud :

Bibliographie (Je l'emprunte à Michel Onfray)

Richard Webster, Le Freud inconnu. L'invention de la psychanalyse, Éditions Exergue, 1998
Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l'inconscient, Fayard, 2001
Mikkel Borch-Jacobsen, Souvenirs d'Anna O. Une mystification centenaire, Aubier, 1995
Geoffrey Cocks, La psychothérapie sous le IIIe Reich. L'Institut Göring, Éd. Belles lettres, 1987
Karin Obholzen, Entretiens avec l'homme aux loups. Une psychanalyse et ses suites, Gallimard, 1981


Erich Fromm, La mission de Sigmund Freud, 1959
Erich Fromm, Grandeur et limites de la pensée freudienne, Robert Laffont, 1980

Pierre Debray-Ritzen, La psychanalyse cette imposture, Albin-Michel, 1991
René Pommier, Sigmund est fou et Freud a tout faux, Éditions de Fallois, 2008
Jacques Bénesteau, Mensonges freudiens, Mardaga, 2002

Catherine Meyer (dir.), Le livre noir de la psychanalyse, Les Arènes, 2005

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Livre_n ... ychanalyse



«... Pierre Debray-Ritzen qui écrivit en 1972 La scolastique freudienne, Fayard, avec une préface d'Arthur Koestler auquel il a consacré un Cahier de l'Herne, pour stigmatiser le discours freudien et le mettre en perspective avec les logomachies universitaires médiévales passées de mode. A quoi ce mandarin de la médecine psychiatrique ajoute que la psychanalyse ne saurait être scientifique contrairement à ce que dit Freud en permanence. En conclusion, il annonce qu'il n'est pas agréable de réfuter et qu'il ne reviendra pas sur le sujet. Avec honnêteté il signale en 1991 qu'il déroge et publie La psychanalyse cette imposture chez Albin Michel pour enfoncer le clou car, dix-sept ans plus tard, le freudisme continue de faire illusion. Les apparitions de l'auteur d'une Lettre ouverte aux parents des petits écoliers sur le plateau de télévision d'Apostrophe montraient un médecin à noeud papillon fustigeant son époque et pestant contre la psychanalyse au nom de la neuropsychologie. Ce biographe de Claude Bernard, défenseur de la méthode expérimentale, critique de la culpabilisation des parents d'enfants anorexiques par la psychanalyse. Il met en relation la dyslexie et la générique et attaque Bettelheim. Ces propos se trouvent toujours sur le site «Groupe de recherche et d'étude pour la civilisation européenne». Sur la fin de sa vie, cet oncle de Regis Debray qui n'en peut mais, animait une émission littéraire sur Radio Courtoisie, un média clairement à la droite de la droite. Une fois de plus la critique de Freud semblait être une spécialité des réactionnaires de la droite ... Comment dès lors entendre la justesse de bons arguments critiques dans un monde où l'essentiel de la classe intellectuelle communie moins dans la gauche que dans son catéchisme ?

[...]

On trouvera également une critique de la psychanalyse freudienne chez les philosophes de qualité, loin de toute polémique dans le seul souci d'un travail digne des Lumières du XVIIIe siècle [...] Alain, par exemple, refuse dans Éléments de philosophie que l'inconscient soit pensé comme une instance autonome ayant les pleins pouvoirs sur l'être et la conscience, pour ce faire, il fait de l'inconscient un personnage mythologique, Idées-Gallimard, p.149, in Notes sur l'inconscient.

Karl Jaspers écrit dans La situation spirituelle de notre temps que la théorie freudienne de la libido ne saurait suffire pour atteindre la totalité de l'homme impossible à réduire à ses seuls instincts et pulsions.

Georges Politzer, fusillé par les Allemands au Mont-Valérien en mai 1942 à l'âge de trente-neuf ans, a été un philosophe brillantissime arrêté dans son génie par la barbarie nazie. On lui doit une Critique des fondements de la psychologie, PUF, un texte publié en 1928 alors qu'il a vingt-cinq ans, qui récuse l'inconscient freudien présenté comme signature du caractère mythologique et préscientifique de la psychanalyse, au profit d'une psychologie concrète injustement oubliée.
[...]

Karl Popper, l'auteur de La société ouverte et ses ennemis, 1945, Seuil, un ouvrage qui installe le philosophe en fondateur de l'antitotalitarisme au XXe siècle, publie La connaissance objective en 1972, dans lequel il considère la psychanalyse comme l'astrologie ou la métaphysique, autrement dit comme des visions du monde reposant sur des propositions non scientifiques parce que incapables de se soumettre à une procédure épistémologique qui supposerait leur falsifiabilité :«le freudisme échappe à la vérification de ses hypothèses par la reconduction régulière d'expériences susceptibles d'en vérifier la validité.»

Source : Michel Onfray, Le crépuscule d'une idôle. L'affabulation freudienne, Paris, Grasset, 2010, 612 p.

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par carmela » sam. 20 déc. 2014, 22:11

La psychanalyse est contraire à la foi dans la mesure ou l'on se base sur l'inconscient et que le Bon Dieu là-dedans n'a plus à voir grand chose. C'est une pratique qui tourne à l'introspection extrême. J'ai été en analyse pendant 5 ans. Ces deux dernières années, j'ai été accompagnée par un prêtre. Ce que j'en pense avec du recul? Je suis sortie de cinq ans de lavage de cerveau; je suis complètement détruite et c'est bien heureux que je n'ai pas perdue la foi.
Dernière modification par Nanimo le sam. 20 déc. 2014, 22:32, modifié 1 fois.
Raison : Trop nombreuses fautes d'orthographe et de grammaire; absence de majuscules

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par Sabri » sam. 27 déc. 2014, 14:08

Non, la psychologie et la psychanalyse ne sont pas dangereuses pour les convictions spirituelles et religieuses. Toutefois, comme dans tous les domaines, peu de praticiens sont vraiment habiles. Ils transpirent en continu leur idéologie, souvent anti déiste, qui ne rencontre malheureusement pas l'ensemble des personnes, ni la personne dans son ensemble de préoccupations et recherches.

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par Héraclius » sam. 27 déc. 2014, 19:48

Je dirais que c'est le freudisme orthodoxe qui est condamnable.

Héraclius (monoligne d'opinion).
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par Kerniou » sam. 27 déc. 2014, 20:16

La psychologie est l'étude de la psyché et la psychanalyse n'est ni une philosophie ni une idéologie ni une doctrine ni une morale et encore moins une religion.
C'est une théorie de référence sur la construction psychique et affective à visée thérapeutique.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par axou » dim. 28 déc. 2014, 21:39

Pour y voir bien clair entre foi et psychanalyse et sur l'impact de l'une sur l'autre, les messages postés par Oedipe (psychanalyste croyant) sur les pages précédentes sont vraiment remarquables et lumineux. Je les imprime pour me faire un petit livre sur le sujet ! grand, grand merci Oedipe.

La psychanalyse a été pour moi un très beau chemin de libération, car j'étais dans le même temps soutenue par un groupe de prière et je vivais cette "descente dans les profondeurs " accompagnée de Jésus. Ce qui m'a évité un des risques de l'analyse qui est de demeurer au fond du trou et de tourner en rond dans une introspection sans fin. Mais Christ nous demande toujours d'aller de l'avant.

Dans la joie de Noel,

Axou

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par Kerniou » lun. 29 déc. 2014, 17:56

Je suis tout à fait d'accord avec vous. Oedipe a très bien explicité les choses.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par Michel De Cock » sam. 28 mars 2015, 21:20

Isabelle47 a écrit :En effet, il y a plusieurs écoles de psychanalyse. Freud en a été le précurseur mais l'école freudienne n'est pas a seule.
Françoise Dolto, comme le souligne Fée Violine, était psychanalyste et avait une foi profonde.
Ses derniers ouvrages ("La foi au risque de la psycbanalyse"...) sont empreints de la foi qu'elle vivait.
De toute façon, que vous cherchiez un psy (qu'il soit ***anlyste, ***thérapeut ou ***ologue, vous ne devez pas aller au hasard mais vous renseigner sérieusement sur cette personne. Vous pouvez donc choisir un thérapeute ayant la foi, cela existe!
C'est mon cas ! En tant que licencié en psychologie, j'ai le droit d'exercer et je compte le faire.

Pour moi, il faut revenir au premier sens du mot "psychologie", à savoir "discours sur l'âme". Au cours d'une psychothérapie, le patient parle de lui-même dans tous ses aspects, y compris la spiritualité ou la foi. Pour quelqu'un qui est croyant, il vaut mieux à mon avis choisir un thérapeute qui le soit également ! Mais de toute façon, ce dernier ne cherchera jamais à influencer son patient quant à ses opinions et ses croyances. Le tout est d'arriver à ce qu'il en vienne à s'accepter lui-même, tel qu'il est, et à vivre ses croyances de façon authentique et sincère. Oui, la foi en Dieu peut parfois être pathologique, par exemple lorsqu'elle n'est qu'une répétition d'expériences traumatiques vécues dans l'enfance avec ses parents. Une fois que la situation est "débloquée", que les noeuds sont dénoués, il peut connaître une foi plus saine, et s'épanouir vraiment dans sa relation avec Dieu.

Quant à Freud, c'est vrai qu'il était athée, et que bon nombre de ses propos sont criticables, par exemple quand il voit la croyance en Dieu comme étant systématiquement une "régression à un stade infantile"... Mais il faut bien se dire que nous sommes entrés depuis longtemps dans l'ère "post-freudienne", et que le Père de la psychanalyse n'est plus la référence ultime.

La psychologie et la psychanalyse sont (ou devraient être) des sciences humaines, dans le bon sens du terme : leur but doit être avant tout de permettre aux Hommes d'être heureux, d'aimer de façon équilibrée et de s'épanouir dans leur vie terrestre...
"N'ayez pas peur" (Jean-Paul II)

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Michel De Cock
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Re: La psychanalyse est elle dangereuse pour la foi ?

Message non lu par Michel De Cock » sam. 28 mars 2015, 22:30

"Vive Jésus", le bien-être et la méditation n'ont-ils pas à voir avec l'esprit humain ? :>
"N'ayez pas peur" (Jean-Paul II)

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