Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression...

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Teano
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Teano » jeu. 08 mars 2012, 20:54

Bonsoir cher gyrovague,

Le message véhiculé par ce slogan est sans doute maladroit. Je crois qu'il alimente la "guerre des sexes" de façon insidieuse : les RTT des femmes servent à gérer la présence des enfants à la maison (problème de garde d'enfant malade ou d'école) alors que les RTT des messieurs leur serviraient à leurs loisirs (chasse, pêche, nature...je vous laisse compléter !!! :rire: ). Il est vrai que je n'ai jamais entendu un collègue masculin dire : "je prends ma journée car mon enfant est malade" ou "parce que j'ai envie de passer du temps avec mes enfants en vacances".
Mais je crois qu'il y a pire en fait : Papa est en RTT au bistrot et maman est au chômage à la maison.

Bien à vous,
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Jean-Mic
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Jean-Mic » jeu. 08 mars 2012, 22:38

Si, si, je vous assure, j'ai demandé des jours pour pouvoir rester près d'un enfant malade, il a fallu que je mente et que je prétende que ma femme était en stage pour les obtenir !
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

jeanbaptiste
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par jeanbaptiste » jeu. 08 mars 2012, 23:22

Oui, je crois que le sens de l'affiche est bel et bien celui de l'égalité dans la responsabilité familiale, le travail etc. Et non, pas, directement, celui de la place des enfants "au milieu du couple" (puisqu'on ne parle plus de famille).

Mais il y a la photo.

Voilà pleins de beaux enfants et au milieu une femme qui semble être au bord de la crise nihiliste. On est en droit de se poser des questions quand à la perception des enfants des publicitaires qui ont réalisés l'affiche.

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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par salésienne05 » ven. 09 mars 2012, 9:52

Désolée cher Gyrovague, mais je dois bien ressembler à ça... Je ne suis pas en RTT mais en congés parental. Je donnerai tot ce que j'ai au monde pour travailler, même comme caissière comme ce fut le cas durant mes années étudiantes. Une amie, mère de quatre enfants, avec un travail de cadre, avec une jolie maison avec jardin, et aimant s'occuper des enfants en général (issue elle-même d'une famille nombreuse, ce qui n'est pas mon cas), a demandé un 80% pour s'occuper de ses filles le mercredi : elle me disait être moins fatiguée après une journée intense de travail, avec des clients acariâtres qu'avec ses filles. Le père, pour information, a demandé un 80% à son employeur, mais le lundi ;).

Là, voyez-vous, je laisse mes enfants un peu jouer : ils sont en vacances, ce qui signifie la catastrophe pour moi. Ils sont levés depuis 5h30 ce matin environ, ne feront pas la sieste (si ce n'est celui de deux ans), et ils se coucheront vers 20h30. Entre temps, il faut les occuper dans un tout petit espace. Je les sors environ 3h par jour, en m'ennuyant fermement. Pas toutes les mères sont des adeptes des jeux de ballons, de courses, de vélo, etc. J'avais sous-estimé le besoin de silence quand j'ai eu mes fils.

Jean-Mic parlait dans un autre post du burn-out professionnel. Une spécialiste du burn-out vient d'écrire un livre sur le burn-out maternel. Ce livre a été pour moi une révélation. Le faisant lire à mon époux, il a enfin compris mon état car personnellement, je ne mettais pas de mots sur mon malaise. Je fais les choses machinalement, sans envie, sans plaisir, comme un automate. Tout ce qui concerne les enfants me pèse : des sorties au bain, en passant par les repas, véritable corvée alors que j'adore cuisiner. Cet état de bruit permanent me met hors d'usage. Je compte les jours qui me séparent des journées d'école pour les aînés.

Ce que je trouve dommageable, c'est cette inégalité de fait : quand il faut rester à la maison pour s'occuper des enfants, les femmes sont les premières à arrêter leur vie professionnelle. Ce qui signifie aussi, et beaucoup d'hommes l'oublient, ne plus avoir de vie sociale et ne fréquenter que des enfants, et des femmes au bord de l'épuisement avec enfants. C'est aussi dommageable pour les hommes : quand mon mari arrive le soir, j'ai un tel besoin de temps pour être un peu dans le silence et loin de mes enfants que je lui laisse tout sur les bras, et je suis de très mauvaise humeur !

Mon mari est le meilleur des hommes et aime beaucoup s'occuper des enfants. Cependant, alors que souvent il me faisait remarquer que, quand même, ce n'était pas si terrible que ça de rester à la maison, j'ai du m'absenter une semaine et lui a du poser une semaine pour être avec les enfants et faire tourner la maison. Je l'ai retrouvé dans le même état que moi. Depuis cet "essai", il est beaucoup plus compréhensif, d'autant que finalement, cela fait presque 7 ans que je suis en congé parental ou en congé pour enfant handicapé. 7 ans, c'est long, quand on a aucune aide extérieure...

Il est loin le temps où on vivait toutes générations confondues dans un périmètre restreint, et où tout le monde s'entraidait. Actuellement, l'isolement des parents est réelle, et celui des mères encore plus. Alors, avant de porter un jugement hâtif, essayez de vous mettre dans la peau d'une mère en RTT en région parisienne, dans un petit appartement (on ne parle pas des parents versaillais avec maisonnette et vie confortable), avec deux ou trois enfants en bas âge, qui s'ennuient et vous le font savoir, avec du béton et des voitures tout autour...

Cette pub n'a rien à voir avec une attaque en règle contre la famille, ni même une apologie du "gender" ou encore je-ne-sais-quoi. On peut tout à fait être complémentaires tout en ayant une égalité de traitement. Les hommes ne sont pas plus indispensables au travail que leurs épouses. Ils peuvent tout à fait prendre des jours de RTT pour s'occuper des enfants. C'est simplement que, dans notre société encore quelque peu machiste, il n'est pas de bon ton qu'un homme dise : "je m'arrête quelques jours car je dois m'occuper de mes enfants". Mon mari le fait pour accompagner les enfants à leurs sorties scolaires (ce que je ne fais jamais : je ne supporte plus ces sorties où il y a plein d'enfants), et on le regarde bizarrement (du moins les hommes : les femmes sont admiratives !).

Fraternellement.

Cécile, pleine d'enthousiasme à l'idée de reprendre une formation professionnelle en septembre, et qui laissera son homme gérer les enfants deux jours par semaine :dance:

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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Teano » ven. 09 mars 2012, 10:07

Chère Cécile,
Cher Jean-Mic,

Merci de vos témoignages respectifs (bref pour Jean-Mic). Je ne comprends plus rien à notre société ! Je suis stupéfaite qu'un homme soit obligé de mentir pour avoir un peu de temps pour s'occuper de ses enfants. Qu'y a-t-il de gênant à dire : "je pose x jours pour accompagner le petit dernier à une sortie scolaire, pour soigner la fièvre de la cadette" ou je ne sais quoi d'autre ? les bras m'en tombent surtout que depuis des années on nous bassine avec "les nouveaux pères" (ceux qui changent les couches et vont s'emm..... comme des rats morts au parc (voir Florence Foresti qui a un excellent sketch sur le parc, elle propose de creuser un tunnel du toboggan jusqu'à la boutique Zara la plus proche)).

Quant aux femmes, je crois aussi que la société met sur les épaules des mères, le modèle de la "mère idéale" alors que pour l'essentiel d'entre elles, faire de son mieux et faire face sont les 2 objectifs à atteindre chaque jour. Il faudrait qu'on reconnaisse aux mamans le droit de dire qu'elles n'en peuvent plus, qu'elles ont besoin d'aide et que la tâche est rude et immense sans les faire passer pour de mauvaises mères.

On s'éloigne du sujet initial mais en fin de compte cette image a au moins le mérite de nous renvoyer une certaine idée de la réalité !

Cordialement,
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par jeanbaptiste » ven. 09 mars 2012, 10:49

Merci pour votre témoignage salésienne,

Ce que vous dites est vrai. L'isolement des parents est terrible. J'en sais quelque chose, moi et mon épouse vivons à 600 km de chez mes parents, et à plus de 1000 km des siens. Il y a des moments où franchement nous aimerions avoir nos parents ou ma sœur sous la main ;)

Quand au burn out au foyer, c'est bien une réalité. Je sais un peu ce que c'est puisque c'est moi qui suis au foyer en ce moment pour raison de chômage. Il est d'ailleurs possible que je m'occupe des enfants à mi-temps, ou quart de temps, et peut-être à plein-temps si je ne trouve rien dans les mois qui viennent.

Ce que vous dîtes ici :
C'est simplement que, dans notre société encore quelque peu machiste, il n'est pas de bon ton qu'un homme dise : "je m'arrête quelques jours car je dois m'occuper de mes enfants".
Est juste. C'est tellement vrai que lorsque nous expliquons que si je ne trouve pas de travail je peux très bien m'occuper des enfants, ce qui ne pose pas de problèmes financiers, personne dans la famille ne nous prend vraiment au sérieux.

Je pense qu'il y a un mélange de coutume (l'homme doit travailler), mais également de consumérisme : pour bien vivre il faut être deux à gagner de l'argent.

Cela dit je continue de penser que l'affiche est beaucoup trop forte. Il ne s'agit pas d'une affiche sur les mères au foyer, ou sur le congé parental, mais sur les RTT. Ce qui est tout de même très différent.

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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Teano » ven. 09 mars 2012, 11:14

En fin de compte, vous avez raison Jean-Baptiste, l'affiche est trop forte, elle met les pieds dans le plat sans beaucoup de finesse.
Je crois qu'il est honorable pour un homme de gagner sa vie et celle de sa famille (pardon, pour ce genre de choses, je suis horriblement vieille France) comme il est honorable pour une femme de s'arrêter de travailler quelques temps pour élever ses enfants.
La société a changé et je n'ai pas l'impression qu'elle s'améliore globalement. Elle a un côté Truman Show : tout doit être parfait dans une famille et chacun doit être bien à sa place.
Quant au fait d'être 2 à travailler, beaucoup de familles ont vraiment besoin de 2 salaires pour faire face à toutes les charges et surtout à l'insécurité économique ambiante.

En fin de compte, elle dissimule les difficultés très fortes qu'un couple rencontre pour élever ses enfants convenablement et arriver à tenir tout ça ensemble pour que cela forme une famille.
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Teano » ven. 09 mars 2012, 11:20

en plus sur cette image, il y a une chose bizarre : maman est en RTT donc maman est payée. Elle n'est pas lésée financièrement et papa de son côté travaille donc il gagne sa vie ce qui est relativement une contrainte. En fait, il y a une forme d'égalité dans le slogan : maman rame avec les mômes pendant que papa essaie de gratter 4 sous pour que les mêmes enfants aient quelque chose dans leur assiette !! Il y a là une image de la tyrannie de la vie de famille et de couple en somme puisque visiblement, papa et maman se sont mis un tas d'obligations vis-à-vis de l'un comme de l'autre et ils ont multiplié ces obligations à chaque nouvelle naissance.

C'est une image malthusienne.

Elle parle de notre société individualiste qui prône le plaisir, le loisir et l'absence de responsabilité ou d'engagement.

Si j'osais, je conclurais : vie de m....

:arrow: exit moi-même
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Fée Violine » ven. 09 mars 2012, 12:24

Le témoignage de Cécile me rappelle bien des choses! :s
Dieu merci, tout passe, les enfants (j'en ai 4, il y a 9 ans et demi entre le premier et le dernier) finissent par grandir et s'en aller. C'est triste de les voir rarement, mais que j'apprécie le silence!!!!!
J'ai été épuisée pendant des années, j'ai essayé un peu tout, à part les jeter par la fenêtre. L'aîné embêtait la deuxième quasiment en permanence, elle hurlait, je tapais sur l'un ou sur l'autre (malgré le principe shadok "il faut taper toujours sur les mêmes pour qu'il y ait moins de mécontents"), quand je n'en pouvais plus je me mettais dans un coin en me bouchant les oreilles. Le petit dernier était si pénible que je l'ai mis à l'école le jour même de ses 2 ans, dans une école qui prenait les enfants à 2 ans, qu'ils soient propres ou pas. Pour l'aîné, il y avait les scouts, heureusement. J'avais du mal à comprendre les parents qui font l'école à la maison, car je trouvais merveilleux qu'il existe des écoles avec des gens chargés de s'occuper de mes enfants, et je me gardais bien de les critiquer. Je me disais même que la polygamie a des avantages, car une seule femme dans une maison, c'est inhumain.
Et encore, mes enfants étaient en bonne santé, sans problème particulier, simplement pleins de vie.

Bon courage aux jeunes parents! :coeur:

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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Véronique Belen » ven. 09 mars 2012, 13:52

Je vous rejoins bien, salésienne et fée Violine. J'ai connu tout ça, avec 5 ans de congé parental en deux fois. Bien des fois j'enviais mon mari quand il allait travailler et que je restais seule dans le bruit avec les enfants et toute la logistique de la maison, car bien sûr, une femme au foyer se doit d'accueillir son mari dans une maison bien tenue, courses faites et repas sur la table...

Et pourtant j'ai préféré la solution du congé parental quand ils étaient petits car aller travailler... c'était m'occuper des enfants des autres ! Je suis institutrice... Maintenant mes enfants sont grands, c'est calme à la maison et c'est au travail que je dois supporter le bruit, l'insolence, les bêtises en tout genre (une classe difficile cette année...)

On sous-estime absolument la fatigue des mères enseignantes qui quittent leur classe pour retrouver leurs enfants à la maison, qui doivent gérer les corrections et les préparations de cours au milieu des chamailleries de leur progéniture... et cela bien souvent pendant les indispensables loisirs de monsieur !
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par lmx » ven. 09 mars 2012, 15:46

Est-ce que le mari qui va travailler à l'usine qui exerce une activité qui lentement détruit physiquement et moralement est enviable ?
En réalité on parle du mari "cadre sup" qui exerce une activité socialement valorisante, intellectuellement stimulante et créatrice de liens sociaux, pas du mari ayant un travail purement alimentaire et source véritable d'aliénation.
On parle d'autre part de la femme qui exerce un même type d'activité socialement valorisée, qui peut donc être légitimement préoccupée par sa carrière, et dont l'obligation pour elle de s'occuper de ses enfants est susceptible de constituer une véritable contrainte sociale.
Ce n'est que dans un tel contexte social favorisé que la situation du mari peut se révéler enviable et injuste face à celle de l'épouse en RTT.

Préoccupations de riches, pub pour riches reflétant l'idéologie dominante qui véhicule l'idée que la famille est source d'aliénation du fait du caractère improductif et gratuit des rapports qu'elle crée et où le travaille (pas n'importe lequel) émancipe en tant qu'il permet d'exercer sa "créativité" et de se sentir "utile".
Cette pub qui s'attaque à des pseudo inégalités en mettant en avant les problèmes existentiels des classes aisées me dégoûte.

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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Véronique Belen » ven. 09 mars 2012, 17:11

Vous oubliez que les femmes travaillent aussi dans les usines pour assurer la subsistance de leur famille, qu'elles ont souvent des métiers peu valorisants - qui fait le ménage dans les entreprises, dans les hôpitaux, qui subit la mauvaise humeur des clients aux caisses des supermarchés ? - et que ces femmes-là prennent aussi leurs RTT pour s'occuper de leurs enfants, à la différence de leurs maris, même s'ils sont ouvriers, quand mari il y a encore...
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par salésienne05 » ven. 09 mars 2012, 19:00

Merci Véronique...
Je connais bien des femmes dans mon village, pas cadres sup, n'ayant pas un travail valorisant (moi non plus d'ailleurs), avec des maris n'ayant pas eux non plus un travail valorisant, et pour qui les RTT sont un véritable calvaire car il faut s'occuper des enfants... les mamans que je rencontre à la sortie de l'école préfèrent travailler à tendre des perches de ski dans le froid que de s'occuper toute la journée de leur enfant dans un petit appartement (car chez nous, les beaux chalets assez grands sont inaccessibles aux locaux qui doivent se contenter de petits appartements).

D'ailleurs, regardez un peu les personnes qui luttent pour conserver leur emploi dans les usines actuellement délocalisées : il ne s'agit pas seulement de travail alimentaire mais bien aussi d'une impression d'utilité sociale et de vie sociale. Dans ma belle-famille, mis à part mon mari et un autre beau-frère (sur 10 beaux-frères), tous les autres sont ouvriers, agriculteurs, routiers... bref, des métiers difficiles... Tous aiment leur travail et y trouve leur épanouissement... Et aucune de mes belles-soeurs n'a souhaité prolonger un congé parental ou aime les RTT car justement, elles doivent s'occuper des enfants, ce qui est aussi fatiguant que des journées en caisse pour celles qui sont caissières.

Le problème c'est que, laisser des familles nombreuses dans des espaces réduits, c'est de la non assistance à enfants en danger... Quand je suis à la ferme de mes beaux-parents, je n'ai aucun souci avec mes enfants : je ne les vois pas de la journée et n'ai pas besoin de m'en occuper :oops:

Lmx, le problème soulevé c'est que, quel que soit la classe sociale, c'est toujours la femme qui doit se mettre en veilleuse pour les enfants, et non les hommes. Si c'était si agréable que ça de rester à la maison avec les enfants, les hommes, ouvriers ou cadres, se battraient pour prendre leurs RTT les mercredi, et les vacances scolaires... Les enfants se font à deux me semble-t-il...

Fraternellement.

Cécile

PS : mais il est vrai que la pub a l'air de présenter plutôt une classe moyenne parisienne (mais vivant indiscutablement dans un petit espace, étant donné la taille du salon et du canapé...)

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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par lmx » ven. 09 mars 2012, 19:03

Vous oubliez que les femmes travaillent aussi dans les usines pour assurer la subsistance de leur famille, qu'elles ont souvent des métiers peu valorisants - qui fait le ménage dans les entreprises, dans les hôpitaux, qui subit la mauvaise humeur des clients aux caisses des supermarchés ? - et que ces femmes-là prennent aussi leurs RTT pour s'occuper de leurs enfants, à la différence de leurs maris, même s'ils sont ouvriers, quand mari il y a encore...
Non je ne l'oublie pas. Simplement, la pub opposait une situation celle de la femme qui doit s'occuper des enfants à celle du mari qui travaille, sans donner plus d'indications, je me suis cantonné au bref message contenu dans la pub. Aussi, pour moi le sous-entendu était clair. Il y a ici un mode de relation (le travail) qui est d'emblée posé comme supérieur à un autre.
Avoir à s'occuper de ses enfants pendant que le mari est au travail est une situation injuste. Pourquoi ? Parce que dans l'imaginaire de ces publicitaires qui évoluent dans un milieu bien déterminé, le mari qui a fait de bonnes études a un travail gratifiant, enrichissant et socialement valorisant à côté du quel le fait d'avoir à s'occuper des enfants l'espace de quelques jours ne peut que constituer une corvée et placer la femme dans une situation d'infériorité. Problèmes existentiels de "riches" donc. D'autre part, ici la famille étouffe : c'est le lien biologique qu'on ne peut pas totalement manipuler, du moins n'est-il pas encore suffisamment plastique, et qui a encore une certaine force contrainte (on a pas encore le droit de se débarrasser impunément de ses enfants qui selon certaines féministes sont les ennemis de la femme), tandis que le travail qui crée de la richesse, qui vous donne un rôle actif dans la société, rôle supposé valorisant en tant que tel, le travail fondé sur le contrat et le consentement et qui est susceptible de rupture, émancipe. Bref, l'activité productrice est supérieure à l'activité improductive, la relation contractuelle supérieure à la relation familiale qui dans le cas de la femme qui s'occupe de ses enfants constitue une entrave à son ascension sociale. Ce message passera bien dans des milieux particuliers relativement aisés où les deux conjoints travaillent (car encore faut-il trouver du travail aujourd'hui), où le travail n'est pas trop pénible, ce qui fait beaucoup de conditions.
Mon sentiment est que cette pub ne s'attaque pas à des injustices mais qu'elle vise, sans doute involontairement à véhiculer des représentations essentielles pour renforcer les bases de la société individualiste et marchande (qui a ses mérites) mais qui tend de moins en moins à supporter qu'il y ait des types de rapports qui résiste à sa logique. Aussi, le meilleur moyen pour les saper, c'est de créer du ressentiment, du soupçon, sous couvert de lutte pour l'égalité.
Pourtant, d'autres exemples auraient été possibles, celui de la femme qui travaille et qui ensuite doit tout faire à la maison. Cela aurait été un exemple tout de même plus pertinent.

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Véronique Belen
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Re: Quand les enfants sont perçus comme signes d'oppression.

Message non lu par Véronique Belen » ven. 09 mars 2012, 20:02

Visiblement, vous tenez à avoir raison.
Dans ces cas-là je ne palabre pas inutilement.
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