jeanbaptiste a écrit :Le problème que j'ai face à certains avortements c'est le choix à faire entre deux vies... Pour moi, la vie de la mère a la même valeur que la vie de l'enfant.
Oui, bien sûr, c'est un problème. Croyez-vous que je n'y ai pas pensé ? Croyez-vous que si j'avais à choisir entre la vie de mon épouse, ou entre la vie de l'enfant à naître, je ne trouverai pas la situation proprement horrible ? Dans cette situation, oui, moi aussi je serai fortement incliné à "choisir" la vie de mon épouse.
Si je vous demandais ce que cela justifiait c'est que la discussion ne portait pas sur des cas spécifiques d'avortement. Vous savez bien que la très grande majorité de l'avortement sont réalisé parce que l'enfant n'est pas désiré, ou pour des raisons eugéniste (trisomie 21 etc.)
Je suis tout à fait consciente de cet état de fait. Cependant, je ne fais que rappeler qu'il existe des cas (qu'ils soient en minorité ne change pas grand-chose au vécu de ces femmes, qu'elles soient en couple ou pas) où la vie des mères est effectivement en danger.
Je suis heureuse que vous ayez dépassé mon stade de réflexion, mais je ne vois pas pourquoi vous êtes si agressif (c'est la manière dont je perçois votre message, mais c'est peut-être dû au médium) envers la mienne, de réflexion!
Dès lors le fait que vous commenciez votre bémol sur la repénalisation de l'avortement par ce point très précis me faisait craindre que vous avanciez des cas extrêmes qui pourraient facilement constituer une exception à la règle (sur le plan juridique), comme une occasion de rejeter le problème dans sa globalité.
J'ai dit ça? Je crains bien que vous n'ayiez anticipé à tort...
Je ne désire pas influencer qui que ce soit ou imposer mon point de vue: je ne fais que faire part de mon désarroi tout en admirant ceux (en majorité des hommes, si je ne me trompe) qui peuvent avoir des opinions et des convictions si tranchées...
Oh ! Je vous en prie, pas de ça, pitié ! On va encore nous faire le coup des vilains hommes, ils sont méchants, ils sont pas beaux, ils sont la cause du mal sur la terre, ils n'ont pas de cœur.
Ne vous en déplaise, je constate! Les personnes qui ont l'attitude la plus tranchée ici sont des hommes, à quelques exceptions près!
Que vous ajoutiez ce qui est écrit ci-dessus est une forme de déformation des propos au machisme sous-jacent que j'aurais attendu de Philémémon mais pas de vous! Et je ne comprends pas pourquoi vous êtes tant sur la défensive alors que des femmes catholiques pratiquantes en questionnement ont le front, semble-t-il, de s'exprimer sur le sujet... J'en connais qui se sont éloignées de l'Église pour bien moins.
Donc, je crois qu'il est plus facile pour les hommes d'être détachés de ce genre de problème car, que vous le veuillez ou non, vous ne serez jamais enceinte! (Avant de lancer les tomates pourries, comme je respecte le fait que l'Église juge que les prêtres doivent être des hommes pour les causes que vous savez, il serait bien qu'on offre le même respect aux femmes qui sont les seules, jusqu'à nouvel ordre, à pouvoir porter un enfant). Et je ne parle pas du fait qu'elle ont le "droit" de faire ce qu'elles veulent de leur grossesse (ce en quoi je ne suis pas d'accord), mais bien du fait de prendre en compte qu'elles ont droit, cependant, au respect des problèmes qu'elles ont à affronter. Peut-être même à la charité dite chrétienne, tiens! (Même les dévergondées, qui sait?)
Deux choses : premièrement, mes convictions sont tranchées sur un point bien précis, celui de l'urgence qu'il nous faille reconnaître que nous tuons des millions de vies par an pour des raisons bien souvent égoïstes et eugénistes. Oui, là mes convictions sont tranchées. Mais tranchées ne veut pas dire qu'elles ne sont pas réfléchies. Tranchées ne veut pas dire que dans des situations morales particulières et ambiguë, je sois incapable de penser.
Nous sommes d'accord, il me semble... Et personne n'a dit que vous étiez incapable de penser.
Deuxièmement, supposons que ce genre de postures soient principalement masculines. Et bien c'est la preuve qu'il est bon que l'autre sexe soit là pour lutter contre la violence de l'autre.
Qui a dit que ce n'était pas de l'affaire de l'autre sexe? En ce qui me concerne, je crois que l'homme a son mot à dire, mais avec plus de respect et moins de péremption...
Car le mâle n'a pas le monopole de la violence.
Ben, vous m'dites pas!?
Mais c'est vrai que vous avez l'air de me penser tellement idiote que jamais il ne me serait venu à l'idée que l'avortement est un acte de violence!
Au passage, je vous renvoie la Charte des personnels de la santé promulguée par le Conseil pontifical pour la pastorale des services de santé en 1995 (n. 142) :
« Quand l’avortement s’ensuit, comme conséquence prévue, mais non convenue et non voulue, simplement tolérée, d’un acte thérapeutique inévitable pour la santé de la mère, celui-ci est moralement légitime. »
Comme quoi, même les mâles qui siègent au Vatican n'ont pas des avis aussi "tranchés" qu'on aimerait le croire.
Je suis heureuse de lire qu'il y a eu évolution à ce sujet...
Notons que cela date de 1995... Et qu'auparavent, la situation n'était pas aussi nuancée.
L'histoire des femmes au Québec regorge malheureusement de cas où vous auriez été obligé, cher JeanBaptiste, de dire adieu à votre épouse si vous aviez eu à faire face à une situation où vous auriez eu à choisir entre votre femme et votre enfant.
En terminant, JeanBaptiste, Ti'Hamo, je suis très attristée par la manière dont vous avez répondu à nos interventions à Papillon et moi.
Je veux bien croire que je ne sois pas la meilleur "écrivaine" du site, mais il n'y avait rien, selon moi, dans mon message qui mérite une telle dureté dans la réponse... J'admire ce genre d'échanges musclés en Apologétique, mais ici il me semble qu'il y aurait lieu de montrer juste un peu plus de modération dans les réponses à des personnes catholiques qui s'interrogent...
En relisant, on nous dit que nous n'avons qu'à accepter la critique... Moi, j'ai rien contre. Et ce doit être bi-latéral.
Cependant, je ne sais trop pourquoi, je m'attends à être respectée dans mon questionnement et il faudrait aussi que vous acceptiez celui-ci en le recevant d'une manière un peu plus polie, pour ne pas dire charitable...
Est-ce trop demander?