Oui, c'est ce qui se dit, que l'homosexualité féminine serait différente de l'homosexualité masculine. Mais c'est encore de la mythologie. A l'origine de l'homosexualité féminine il y a les mêmes phénomènes que chez les hommes : croyance dans sa propre incapacité à être une femme, une épouse et une mère ; perception de la relation avec l'homme comme un sommet inaccessible, honte de sa faiblesse supposée et culte rendu à la femme "victorieuse" en amour, etc. Ce sont rigoureusement les mêmes phénomènes, aucune différence. Les homosexuels qui affirment avoir choisi leur a-sexuation sont comme ces personnes qui ratent leurs examens et affirment que c'était volontairement, qui sont au chômage en affirmant que c'est choisi, qui restent célibataires glissant inexorablement vers le vieux garçon et la vieille fille en se faisant appeler "célibatants". Tout cela est de la pure intoxication, et l'homosexualité "choisie" aussi en est une.Métazét a écrit :Concernant le facteur "choix volontaire et libre", j'ai remarqué qu'il avait l'air non négligeable, notamment chez les femmes. J'ai ainsi plusieurs amies hétérosexuelles, qui m'ont fait part, soit de leur désir de s'adonner aux plaisirs saphiques, juste pour voir, par curiosité ; soit du fait qu'elles avaient déjà essayé, pour les mêmes motifs. Parmi ces dernières, la plupart s'estimaient satisfaites de cette expérience et souhaitaient la renouveler ou l'ont déjà renouvelé une ou plusieurs fois.
C'est le culte rendu à l'assouvissement victorieux qui produit l'impossibilité-même de l'assouvissement, qui produit aussi les formes de simulation et de soumission à ce rêve d'assouvissement, et qui produit encore les mythologies occultant cet échec originaire. Ces personnes sont liées par le mensonge, par le mythe qu'elles se racontent, parce qu'admettre l'échec est aussi renoncer au culte. C'est un enfermement extrêmement puissant du point de vue psychologique, comme un noeud : plus on tire dessus, plus il se resserre. Ici, l'échec renforce le culte qui le produit : plus la personne se sent indigne de son modèle, plus elle est obsédée par lui ; plus elle s'enfonce dans l'échec, plus le modèle apparaît comme le seul salut et moins il est question d'admettre l'échec, d'envisager la seule issue qui sera forcément une vie libérée de cette emprise, c'est-à-dire une vie sans le modèle - ce qui du point de vue de la personne broyée par lui est insupportable. Plus il la broie, plus elle expérimente sa divinité et se persuade qu'il n'y a pas de salut sans lui. Plus il la détruit, plus elle l'adore.
Pour moi, un homosexuel, qu'il soit homme une femme, est une personne qui ne peut renoncer à un idéal de la réussite de son propre sexe - un modèle inaccessible et divin - alors même que ce modèle la broie et qu'il la conduit à la conviction inébranlable de sa propre indignité. C'est une personne dont la représentation de son propre sexe se fait par une icône, une image divine, idolâtre, de l'homme ou de la femme. Et qui est broyée par ce dieu.