Les dimensions du pardon

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antioche
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Les dimensions du pardon

Message non lu par antioche » dim. 28 déc. 2008, 17:01

Bonjour,

Je me pose quelques questions depuis un moment par rapport au pardon. J'y vois deux dimensions que je me propose de vous soumettre.
Je pars d'une situation réelle. Une personne de mon entourage qui m'a donné de l'amour toute la vie. Avec le temps j'ai pris conscience qu'il y avait dans cette relation une forme très forte de fusion. En d'autre terme un mélange malsaint. De mon côté il y a toujours eu adhésion inconsciente à cet état. Je me suis confié, j'ai refoulé la réalité de cette fusion et donc de ma perte progressive de personnalité devant cette personne.
Au sortir d'une retraite estivale dans un monastère où mon Père spirituel m'a fait connaitre des pistes pour la guérison intérieure (Simone Pacot, Marie Balmary), j'ai éprouvé le besoin de dire à cette personne tout ce que j'avais sur le coeur et souvent bien enveloppé dans mon inconscient depuis toujours.
Cette période a été terrible, tant les mots prononcés étaient durs dans les deux sens. Il y a eu de la haine et il y en a encore. Mais rien n'est sorti de fructueux.
Depuis je vis sans parler à cette personne ni sans la regarder et pourtant les circonstances de la vie nous font être en présence tous les jours.
Heureusement je peux en parler à des prêtres mais dans l'immédiat je n'avance pas.
Je voudrais demander pardon mais de quoi ? Il y a tant de mal ressenti depuis tant et tant d'années! Il y a si longtemps qu'aucune explication ne peut être abordée car l'autre refuse ces moments! Je voudrais demander pardon mais l'autre ne semble pas vouloir l'entendre et fuit de son côté tout repenti de sa part et même tout début de reconnaissance de mal moral fait.
Alors je me dis qu'il pourrait y avoir deux dimensions dans le pardon. Une ouverture vers l'autre dans une volonté de réparer le mal fait et une mise à nu devant le Seigneur dans sa reconnaissance d'être pécheur repentant. Ces deux dimensions n'en font qu'une dans les faits.
Je n'arrive pas à assumer la première car je souffre encore du mal qui m'a été fait et qui l'est toujours. Pour la seconde c'est plus facile et je prie aussi pour cette personne.
Avez-vous vécu ce type de sentiment ? Merci de vos témoignages.

Bien à vous.

Antioche.

zélie
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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par zélie » dim. 28 déc. 2008, 20:36

Parleriez-vous par hasard de votre maman?

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Paniquespas
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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par Paniquespas » lun. 29 déc. 2008, 22:04

Bonjour Antioche,

Il y a beaucoup de personne qui ont déjà vécu ce type de sentiment et qui ont confondu dans leur cœur l'affection pour une personne qui leur a donné de la tendresse toute la vie et avec l'amour que l'on peut avoir pour une fille ou femme.
Mais ces personnes prennent des conseils auprès des adultes et remette leur idée en place en faisant bien la différence entre l'affection pour quelqu'un qui nous est chère et le sentiment d'amour pour une fille ou une femme.

Qu'est-ce qu'il vous as dit votre père spirituel?

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Fée Violine
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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par Fée Violine » mar. 30 déc. 2008, 13:29

Cher Antioche,

c'est vrai, c'est beaucoup plus facile de prier pour quelqu'un que de lui parler.
Ça fait plusieurs jours que j'essaie de vous répondre, je ne voudrais pas ajouter aux dégâts en m'exprimant maladroitement.
La communication est un art très difficile, au point que parfois il faut faire appel à des professionnels. Avec les proches, c'est encore plus difficile.
Avant de demander pardon, il faut déjà savoir de quoi, évidemment. Et il faut aussi que l'autre personne soit bien disposée.
Vous dites que vous étiez inconsciemment d'accord avec cet amour étouffant (et en effet dans une relation les problèmes viennent des deux côtés). Et après vous dites que du mal vous a été fait, ce qui est un peu contradictoire (je veux dire, cette personne n'est pas responsable de votre acceptation même inconsciente).
Vous dites que vous n'avancez pas : c'est certain qu'il y a un blocage.
Savez-vous comment cette personne vit la situation ? En parle-t-elle aussi à des prêtres ? Essaie-t-elle de communiquer avec vous ? Vous dites qu'elle refuse la responsabilité de la situation, mais elle en souffre certainement.
Il me semble qu'un médiateur entre vous serait une bonne chose...

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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par Fée Violine » mer. 31 déc. 2008, 13:29

Je continue à réfléchir.
Une retraite vous a donné l'occasion de prendre conscience d'un problème relationnel dans votre vie. Mais fallait-il transmettre tout ça à la personne concernée, qui, elle, n'a pas fait cette démarche de prise de conscience ?
Vous avez pris conscience d'une aliénation, donc vous avez commencé à cheminer vers la liberté. Si vous revendiquez cette liberté, c'est que vous ne l'avez pas encore pleinement. La contre-dépendance n'est pas meilleure que la dépendance.
Autrement dit, si vous avez à demander pardon de quelque chose, c'est d'avoir été trop vite dans les explications, peut-être. Mais au point où en sont les choses, la marge de manoeuvre semble étroite.

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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par antioche » mer. 31 déc. 2008, 13:54

Chère Fée Violine,
Oui, j'ai pu enfin parler au retour d'une retraite chez les cisterciens. Et ce fut violent en paroles. Je me suis enfin retrouvé libre. L'autre (ce n'est pas ma mère) n'a pas voulu reconnaitre. Le résultat, je ne peux plus communiquer mais je suis convaincu qu'il faut passer par là.
Fraternellement.

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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par Fée Violine » mer. 31 déc. 2008, 15:11

Si vous ne pouvez plus communiquer avec cette personne, vous n'êtes pas encore libre, seulement en cours de libération.
Si vous étiez libre, il n'y aurait pas eu besoin de violence.

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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par antioche » mer. 31 déc. 2008, 16:02

"Si vous ne pouvez plus communiquer avec cette personne, vous n'êtes pas encore libre, seulement en cours de libération".

Fée Violine,

Je ne sais que répondre à votre affirmation. Qu'en pensent les autres citoyens ?

Merci.

Antioche

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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par Anne » mer. 31 déc. 2008, 17:22

Fée Violine vous apporte d'excellents points dans son message.

Mais puisque vous demandez un avis (et ça demeure un avis!), je crois que vous êtes encore en cheminement.

Que vous vous sentiez libéré est une chose. Le fait que la communication soit brisée avec la personne concernée en est une autre.

À ce niveau-ci, il est important de se demander si cette relation de communication est importante. Si elle ne l'est pas (ou ne l'est plus), vous êtes peut-être effectivement libéré... Mais si, du fait de ce bris, il vous manque quelque chose, alors peut-être pas... Mais comme il vous semble qu'il "fallait passer par là", vous avez sans doute une meilleure compréhension de la situation que nous, qui sommes à l'extérieur et qui n'avons qu'une compréhension partielle du problème.

Peut-être devriez-vous vous demander (si ce n'est déjà fait) vers quelle situation idéale vous désirez tendre dans ce cas-ci?

Un éclarcissement, une résolution, un retour à une relation harmonieuse, un détachement? Ainsi, vous pourriez mettre en oeuvre les moyens d'atteindre votre but et de résoudre ce conflit tout en respectant l'autre personne.

Pourquoi ne pas demander l'assistance de l'Esprit: il est toujours d'excellent conseil!
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
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nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par antioche » mer. 31 déc. 2008, 18:49

Merci AnneT,
Vous avez raison : ai-je besoin de communiquer avec cette personne ? Si oui, rien n'est réglé. Si non (et si j'en suis sûr), il y a peut-être début de libération.
Dans les faits je ne peux pas me poser la question en ces termes car je suis dans l'obligation (familiale) de voir cette personne tous les jours.
Pourtant au fond de moi je sais que sans cette contrainte ce serait plus simple car je confirme que la communication ne m'est pas indispensable avec cet autre.
Voilà pourquoi je prends mon mal en patience.
Bien à vous.
Antioche.

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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par Anne » mer. 31 déc. 2008, 19:25

Il ne vous reste peut-être qu'à rendre cette relation la plus "vivable" possible, du fait que vous ayez à cotoyer la personne au quotidien... Ceci doit cependant créer un certain malaise que votre enoturage doit bien ressentir un peu...

Donc, je vous souhaite de vivre le mieux possible votre situation et, j'ose le répéter, invoquez l'aide du Saint-Esprit!

Dieu vous bénisse!
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".
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zélie
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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par zélie » ven. 02 janv. 2009, 15:12

antioche a écrit :
Cette période a été terrible, tant les mots prononcés étaient durs dans les deux sens. Il y a eu de la haine et il y en a encore. Mais rien n'est sorti de fructueux.

Ca dû être encore plus dur pour l'autre, non préparé, à recevoir subitement ce qui sonnait comme une rupture de contrat tacite. C'est toujours douloureux de recevoir les choses en pleine face comme une enclume, surtout si "cet autre" est sensible, attaché, à fleur de peau quoi. Les affections fusionnelles et fortes ont quelques ressemblances avec le sentiment amoureux, en ce sens qu'un rien peut faire un immense mal. Peut-être faut-il que vous preniez conscience du degré de souffrance de "cet autre" pour l'intégrer dans une nouvelle forme de relation, en le pacifiant, en le dédramatisant.
Soyez rassurant mais ferme; il ne s'agit pas pour vous de rejeter complètement quelqu'un pour qui vous conservez de l'affection, mais il s'agit de continuer sur d'autres bases, plus saines et plus à distance, peut-être plus matures aussi.
Sentez vous libéré, complètement, de la partie malsaine de cette relation. Pour vous, pour vous donner l'autorisation de reprendre complètement et dignement en main votre vie affective. Pour lui ou elle aussi; de vous voir libre, libéré, épanoui et heureux sans en passer par des glissements indésirables, lui donnera aussi, à "cet autre" , le droit à sa liberté, son épanouissement et son bonheur sans vous. En vous libérant de lui/elle, vous le libérez lui/elle.
Pour cela nul besoin de pardon et de repentir. Charité bien ordonnée commence par soi-même, se laisser bouffer c'est se laisser voler, et vous n'avez pas à vous en excuser.
Se repentir d'un acte déplacé est une chose, se repentir de reprendre son droit à être soi-même, non, vous ne le devez à personne.
Mais je ne veux pas dire par là que si vous le/la recroisez, il faut manquer au respect et à l'affection qui lie deux personnes familiales, et même il vaudrait mieux que vous cultiviez la délicatesse et la compréhension, mais avec des limites claires et fermes.

antioche a écrit : Je voudrais demander pardon mais l'autre ne semble pas vouloir l'entendre et fuit de son côté tout repenti de sa part et même tout début de reconnaissance de mal moral fait.

Ce que cette personne ne peut pas encore entendre, car lui/elle a émotionnellement besoin de beaucoup de temps pour faire à marche forcée ce que vous vous avez entrepris volontairement, faites le lui comprendre par vos actes, qui seront moins violents que des mots, ou par votre absence d'actes, votre constance, votre amabilité envers elle/lui, votre vie qui se vit bien sans sa présence.
antioche a écrit : Alors je me dis qu'il pourrait y avoir deux dimensions dans le pardon. Une ouverture vers l'autre dans une volonté de réparer le mal fait et une mise à nu devant le Seigneur dans sa reconnaissance d'être pécheur repentant.
Je n'arrive pas à assumer la première car je souffre encore du mal qui m'a été fait et qui l'est toujours. Pour la seconde c'est plus facile et je prie aussi pour cette personne.

Votre repentir vous l'orientez vers Jésus, et vous avez raison. Pour la réparation du mal fait, commencez par vous sauver vous-même avant de penser sauver un autre, car sinon ce serait de l'orgueil. Prenez soin de vous, vous aussi vous souffrez et vous avez été fragilisé par cette histoire de ressentiments. Et confiez votre peine, -votre difficulté à pardonner, à dépasser votre souffrance et à faire comprendre à l'autre que vous regrettez le mal fait- à Jésus, en lui demandant de vous aider à cheminer dans cette réparation. Vous verrez, des fois, les chemins du Seigneur ne sont pas les nôtres et vus à postériori, c'est bien qu'il en soit ainsi. Il n'empêche qu'ils sont efficaces et apaisants.

paco
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Re: Les dimensions du pardon

Message non lu par paco » lun. 23 févr. 2009, 8:30

Cher Antioche pardonnez moi si je vous réponds si tard mais il n'y a pas très longtemps que je me suis inscrit sur ce très intéressant forum :)
Tout d'abord j'espère que vous avez réussi à renouer le dialogue avec ce proche et que vous avez pu vous réconcilier.
J'aimerais partager avec vous une expérience positive concernant le pardon. Il y a quelques années j'ai vécu dans une communauté chrétienne, nous vivions à plusieurs dans grande et belle maison, dans ce foyer nous partagions notre vie avec cinq personnes ayant un handicape mental que nous appellions "les copains", et cinq "assistants" terme préféré à éducateur, car nous considérions que nous assistions les "copains" plutôt que nous les éduquions ceci dit, cette expérience de vie communautaire fut pour moi très positive j'y ai vécu des choses merveilleuses, mais il faut savoir que ce genre de vie est très fatiguante à vivre au quotidien par conséquent il arrive quelques fois que nous ayons les nerfs à fleur de peau, il faut savoir faire des concessions ce à quoi je n'étais peut-être pas assez prêt. Dans n'importe quelle communauté quelle soit chrétienne ou pas il y a des conflits et c'est normal car nous ne sommes que des hommes, heureusement la communauté est un lieu de pardon et c'est aussi en parti grâce au pardon qu'elle peut exister et que les foyers continuent à se multiplier dans le monde, maintenant que je suis marié je sais que c'est pareil au sein d'une famille, le pardon et les concessions nous font grandir que ce soit le rapport enfant parent, mari et femme en acceptant nos différences et avec Jésus dans nos vie, grâce au sacrement de mariage on peut encore vivre toute une vie sans divorcer, et je connais certaines familles qui sont devenue des petits foyers de charité, je ne parle pas du mien malheureusement .
Je ferme la parenthèse mais ces précisions étaient indispensables.
Il y avait dans mon foyer un assistant qui avait une très forte personnalité et c'est avec cette personne que je pensais bêtement avoir un différent, elle était arrivée dans la communauté bien avant moi, d'ailleurs moi à cette époque j'étais nouveau ;) , voilà en gros comment fonctionnait la communauté, il y avait les assistants qui partaient travailler au CAT de la communauté et d'autres qui s'occupaient du foyer, moi j'étais donc assistant au travail je travaillais à la section peinture bâtiment, j'aimais ce travail, nous étions une équipe de six personnes, cinq copains et moi l'assistant, tout aurait été parfait si mon responsable de secteur n'avait pas été ce même assistant qui était dans mon foyer, j'étais donc très souvent en présence de cette personne que je n'appréciais guère.
Le conflit est né car mon petit cerveau bouillonnait , en effet je croyais bêtement que cet assistant me faisait des réflexions désobligeantes devant les autres membres de la communauté, personnellement je pensais qu'elle souhaitait me diminué aux yeux des autres, je croyais vraiment que je passais pour imbécile devant les autres, maintenant je sais que j'ai amplifié ce qu'il me disait surtout qu'il n'y avait rien de méchant, je pense que maintenant que le démon y était pour beaucoup lui le diviseur, la haine commençait à s'installer en moi vis à vis de cette personne et plus le temps passait et plus cette haine grandissait et un malaise s'installa entre nous, au lieu de vivre comme des frères dans le christ et de se dire tout de suite les choses afin"vider l'abcès" et de repartir sur des bases saines, j'ai laisser ce sentiment malsaint m'envahir tout ça à cause d'une fierté mal plaçée. Mon manque de courage n'a pas rien arrangé car il en faut du courage pour aller vers l'autre surtout quand on ne le porte pas dans son coeur et faire une démarche de réconciliation, ça demande beaucoup d'humilité, mais l'humilité n'est pas une faiblesse, c'est plutôt une grâce et une force, alors moi qui en n'a pas beaucoup imaginez :oops: . Donc, un soir après le boulot alors que je "ruminais" cette situation sachant qu'elle m'empêchait d'être sincère dans ce que je voulais vivre avec Jésus, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai été frapper à la porte de sa chambre, quand il m'eut ouvert sa porte et que je fus en face de lui, les mots me sont venus naturellement je lui est demander pardon sincèrement pour mon attitude ( alors que je pensais encore a ce moment là que c'était lui qui était en tord ) il m'a regardé avec un air étonné car pour lui il n'y avait jamais eu de conflit, nous avons discuté ensemble et j'ai appris à découvrir l'homme et le chrétien qui se cachait derrière cette carapace qu'il s'était forgé peut-être par rapport à ses responsabilités, comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences. Les jours suivant la vie au foyer était devenue plus simple, la vie plus belle et je suis resté encore longtemps dans cette belle communauté. Plus tard quand je me suis marié, je l'ai vu à l'église, il avait parcouru plus de huit cent km pour venir à la messe de mon mariage, tout ça grâce à ce pardon .
Voilà ce que je souhaitais partager avec vous Antioche, je sais que le jour ou j'ai fais cette démarche de pardon et de réconciliation c'est Jésus qui m'en a donné le courage, seul je n'aurais certainement pas eu le courage de faire ce premier pas si important. J'espère que mon témoignage pourra vous aider si vous êtes toujours dans cette pénible situation, ou peut-être une autre personne.
Je crois que le pardon ne se compose pas, c'est un acte d'amour qui vient du coeur, même si c'est dure il faut le faire, bien sûr l'autre personne ne sera peut-être pas prête à accepter ce très beau geste d'amour, mais ce qui est sûr c'est que vous aurez fait ce qu'il faut et forcemment la personne n'y restera pas insensible, on récolte ce que l'on sème et je pense que cette petite graine d'amour que vous aurez semé chez votre proche germera et apportera de beaux fruits.
Excusez moi pour les fautes d'orthographes et pour mon français très moyen :oops:

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MichAel
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Comment pardonner ?

Message non lu par MichAel » sam. 23 mai 2009, 18:53

J'aime cet article sur le pardon.

Comment Pardonner?


Pardonner, c'est, selon le dictionnaire, tenir une offense pour non avenue, renoncer à tirer vengeance. Voici 5 étapes claires qui décrivent la démarche à faire pour pardonner vraiment. Tout le monde peut pardonner, mais le croyant reconnaît qu'il y a deux éléments dans le pardon : une part humaine et un don de Dieu. Il va arriver un moment dans la démarche de pardon, où quels que soient nos efforts humains, le pardon va nous venir de Dieu. C'est particulièrement vrai pour les blessures graves et profondes. On a besoin de Dieu. Dieu est toujours prêt à nous pardonner et toujours prêt à nous donner son amour inconditionnel. La difficulté ne vient pas de Dieu, mais elle vient de notre part, de notre incapacité à nous laisser aimer. Comment va-t-on ouvrir notre cœur pour recevoir le pardon de Dieu ?


:arrow: * 1ère étape : prendre la bonne décision.



Le pardon ne va pas venir seul. Il faut décider de ne pas prendre le chemin de la vengeance pour régler une situation d'injures, de blessures, de trahison. C'est très important que cette décision soit prise avant que l'offense arrive. Lorsque le mal arrive, si cette décision n'est pas prise, vous allez penser immédiatement à vous venger et vous allez passer à l'acte.

Il est aussi très important d'essayer de faire cesser l'offense. Le pardon est difficile et ne tient pas longtemps tant qu'une personne perpétue son offense sur nous. Il faut décider de discuter avec cette personne pour lui demander de cesser de nous blesser. Cela demande du courage. Souvent certains cachent leur manque de courage derrière la belle façade d'un pardon donné gratuitement. Mais la vérité est que la plupart des gens ne peuvent réellement pardonner dans les conditions d'une offense continuelle. Ils étouffent leurs sentiments parce que ça leur est plus confortable. Faire savoir qu'on est blessé ne veut pas dire se mettre en colère contre l'autre. Jésus-Christ nous montre comment pratiquer la non-violence pour faire face à une injustice qui nous est faite.


:arrow: * 2ème étape : reconnaître qu'on a été blessé.


Lorsqu'on a souffert d'une injustice, d'une trahison, lorsqu'on a été insulté, on a parfois tendance à vouloir tout d'abord excuser l'autre, à vouloir oublier ou minimiser la faute. Parfois c'est même l'offensé qui se sent coupable (dans les cas d'abus sexuels d'enfants, ce sont les enfants qui se sentent souvent coupables). Il faut redresser cette situation-là et rentrer en contact avec sa blessure intérieure. Ce n'est pas facile. Nous avons des mécanismes de défense qui nous empêchent de vouloir trop souffrir. On a peur aussi de rencontrer notre colère. On fait toutes sortes de manœuvres pour ne pas entrer en contact avec nos émotions. On essaye d'excuser l'autre, on va lui pardonner rapidement, beaucoup trop rapidement. Beaucoup de gens pardonnent trop vite sans respecter ce qui se passe à l'intérieur d'eux-mêmes. Mais s'il n'y a pas une purgation des différentes émotions (douleur, tristesse, colère, frustration), on ne guérira pas. Pardonner demande du courage.

Reconnaître qu'on a été blessé veut aussi dire identifier ce qui a été touché en nous. Ce n'est pas jouer à la victime et se lamenter sur soi-même d'une façon générale. C'est important de savoir exactement ce qu'on a perdu, par rapport à nous et également par rapport à l'autre. Dans tout pardon, il y a un "deuil" à faire par rapport aux attentes que l'on avait vis-à-vis de quelqu'un. Quand on peut ainsi repérer ce qui a été touché en nous (notre honnêteté, notre fidélité, notre compétence...), notre agressivité commence à fondre parce qu'on pensait auparavant que c'était toute notre personnalité qui avait été atteinte.


:arrow: * 3ème étape : dire sa souffrance.


Il faut extérioriser sa douleur pour pouvoir en faire quelque chose, la gérer, guérir. Ecrire dans un cahier, parler à quelqu'un de confiance nous libère du poids de la blessure. Attention, il ne s'agit pas de parler pour se venger, dire du mal de l'autre. On a décidé de ne pas se venger. Il s'agit de parler de sa souffrance et de décrire des faits, pas d'interpréter des intentions. Il faut aussi trouver une personne assez mûre pour écouter nos doléances sans que cette personne en vienne à mépriser celui qui nous a fait du mal ni qu'elle aille répandre partout la nouvelle. De cette mauvaise tendance et de la mauvaise compréhension du processus de pardon naît notre solitude. Il y a des personnes qui meurent de ne pas pouvoir parler de leur souffrance, ne pas être capables de s'exprimer. Nous les chrétiens, devrions être capables d'offrir cette écoute compatissante aux autres. Parler à quelqu'un permet d'y voir clair en nous et d'identifier ce qui a été touché.


:arrow: * 4ème étape : recevoir la guérison.


Le pardon total n'est pas possible si notre être intérieur n'a pas été guéri. La plupart du temps parler à quelqu'un permet à la guérison de se faire en nous, avec le temps. Nous avons en nous une capacité intérieure réparatrice.



Pour le croyant, c'est là qu'intervient Dieu. Un ami, un psychothérapeute peuvent nous aider à cheminer vers cette 4ème étape, mais ils ne peuvent nous guérir. Quand la blessure est trop profonde ou très ancienne, le moi intérieur n'a plus la force de réparer les dégâts. Il y a besoin de Dieu. Si vous êtes croyant, si vous croyez à l'Esprit de Jésus, vous allez être capable de demander à l'Esprit-Saint qui est en vous de vous guérir, de vous réunifier, de recoller les morceaux et d'estomper la douleur. C'est là une promesse de Jésus : "L'Esprit du Seigneur l'Eternel est sur moi. Le Seigneur m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux . Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé..." (Evangile de Luc ch.4 v. 16-21).


:arrow: * 5ème étape : s'ouvrir au pardon.


Une fois la guérison enclenchée, on peut dire : "mon cœur est ouvert pour recevoir le don du pardon". En effet, on ne pardonne pas aux autres, on se laisse prendre par le pardon. Le pardon ne nous appartient pas. Le croire fait naître en nous un sentiment de supériorité. Le pardon n'est pas une vertu morale, c'est une vertu théologale. Cela veut dire que c'est Dieu qui nous l'inspire, c'est Dieu qui en est l'agent et c'est Dieu qui en est l'objet. C'est pour cela que lorsqu'on rentre dans une dynamique de pardon, on met sa volonté dans les premières étapes, mais une fois rendu à cette étape finale, il s'agit de devenir accueillant, réceptif à l'amour de Dieu. Cela veut-il dire que si je ne suis pas chrétien je ne suis pas capable de vrai pardon ? Non. La grâce de Dieu n'est pas limitée au christianisme. La grâce de Dieu vient sur toute personne bonne dont le cœur est ouvert. Ce qui est important, c'est de savoir qu'on ne donne pas le pardon, mais qu'on le reçoit.

Le vrai moteur pour le pardon, c'est de se savoir aimé profondément, inconditionnellement de Dieu. Si vous vous sentez aimé(e) profondément, vous allez être capable de pardonner. Quelqu'un qui ne se sent pas aimé, peut-il aimer pleinement les autres ? Si vous avez l'impression qu'on ne vous a rien pardonné dans votre vie, allez-vous être capable de pardonner à d'autres ? En même temps, il n'y a rien de plus difficile que de recevoir quelque chose d'une manière gratuite. On a toujours l'arrière-pensée qu'il y aura quelque chose à payer. Quand vous entrez dans le monde du pardon, vous entrez dans un monde d'abondance, de générosité, LA générosité gratuite de Dieu. Il n'y a pas de rationalité possible là-dedans.


:arrow: * après le pardon : que faire de la relation avec l'offenseur ?



On a le choix. Est-ce que je me réconcilie avec la personne ou pas ? Si tu te réconcilies avec la personne, la relation ne peut plus revenir comme avant. Lorsqu'il y a eu une blessure entre deux personnes, le seul chemin positif, c'est l'approfondissement de l'amour entre ces deux personnes, décidé d'un commun accord. Quand on peut souffrir ensemble et accepter cette souffrance-là, il y a une sorte d'approfondissement. Un amour qui n'a pas souffert est un amour qui manque de profondeur. On le voit chez les couples. Toutefois, dans certaines situations, il est mieux qu'il n'y ait pas de réconciliation physique, si la personne n'a pas changé par exemple, si elle peut nous agresser, nous faire du mal.

Michael :D

SOURCE: http://www.atoi2voir.com
Dernière modification par Christophe le sam. 23 mai 2009, 20:19, modifié 1 fois.
Raison : Merci d'éviter les titres en majuscules.

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antioche
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Re: COMMENT PARDONNER.

Message non lu par antioche » sam. 23 mai 2009, 19:58

Merci pour cette réflexion sur le pardon,

J'ai besoin d'une précision. "Pardonner, c'est, selon le dictionnaire, tenir une offense pour non avenue, renoncer à tirer vengeance". Ensuite vous développez les étapes.
Mais celui qui souffre encore parce que l'offensant ne demande pas pardon voire même renonce à reconnaître son mal, celui-là, l'offensé, comment peut-il pardonner puisque il est toujours sous l'effet de l'offense ? Et si cet effet dure plusieurs années !! Cette difficulté peut être multipliée si l'autre (l'offensant) s'en moque totalement. Que faire ?
Merci.

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