Quelles limites à la souveraineté politique ?

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Christophe
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Quelles limites à la souveraineté politique ?

Message non lu par Christophe » mer. 05 oct. 2005, 23:02

[align=justify]Dieu sait que je ne partage pas son anarchisme, mais Christian me semble poser dans le fil sur la liberté - et ailleurs sur ce forum - une question qui me semble absolument fondamentale : celles des limites à la souveraineté politique.

Nier ces limites - ou les repousser à l'infini -, c'est sombrer dans le totalitarisme. A ce propos, la prière du Chef d'Etat rédigée par Christian me semble - mais sur certains aspects seulements - caractéristique d'une dérive de type totalitaire. Ainsi de la pénalisation de la fornication ou de l'obligation légale d'assister à l'office religieux.

« Seigneur, j’ai mis mon pouvoir de chef d’Etat à ton service. Je ne laisse aucune âme se perdre. Dans ma juridiction, hommes et femmes sont vêtus décemment, la pornographie est interdite, le blasphème aussi, la censure rigoureuse ; la fornication fait l’objet de vigoureuses ‘corrections fraternelles’ ; prostitution et drogue sont lourdement punies ; la présence au saint sacrifice de la messe est obligatoire ; matin et soir chaque famille fait sa prière, les gardiens d’immeubles y veillent ; la charité est obligatoire, chacun donne ce qu’il veut, mais au moins 30% de son revenu, nous contrôlons ; la dîme est dûment versée à ton église. Seigneur, viens visiter mon Etat où aucune âme n’est perdue. »

Il me semble que le bon sens commun plaide en faveur d'une circonscription de la sphère du politique : tout n'est pas permis à l'autorité politique. Il n'est pas de la compétence des pouvoirs publics de faire appliquer certaines dispositions de la loi naturelle : ils n'en n'ont pas le droit, encore moins le devoir.
Dans le domaine de la foi, le second concile de Vatican a affirmé le droit de la personne humaine à ne pas être empêché ou contraint par l'autorité publique - un droit civil à la tolérance donc -, dès lors que l'ordre public demeure indemne : c'est dire qu'il a été posé un interdit à l'Etat, celui d'user de la contrainte en matière religieuse. Cela ne signifie pas que la foi doive être considéré comme absolument étrangère à la politique, mais seulement que l'usage de la force légale n'est pas licite en cette matière.

Cette interdiction que l'Eglise fait à l'Etat de contraindre ou d'empêcher en matière de foi doit-elle ou peut-elle être étendu en matière de moeurs, dès lors qu'il n'y a pas de trouble à l'ordre public ? Et sinon, quelle doit en être la limite ?
Voilà une question qui me semble importante, que Christian nous pose, et à laquelle je ne crois pas que l'on puisse se dérober.


Pax Christi
Christophe[/align]
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

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