@ Damas
Vie végétale et vie animale. L'humain est une des espèces de la vie animale. Si il a une ame, les autres animaux en ont une. Si il n'a pas d'ame, aucun en ont.
. Si on applique réellement votre raisonnement, vous devez également conclure que, si l'être humain a une âme, alors les végétaux en ont une.
. Mais sur quoi se fonde ce raisonnement ?
Si je comprends bien, la structure de votre raisonnement serait :
".les humains sont une espèce animale,
.donc s'ils ont [une âme],
.alors tous les animaux en ont une."
Mais pourquoi ? On pourrait dans ce cas remplacer "âme" par à peu près tout :
".les humains sont une espèce animale,
.donc s'ils ont des mains,
.alors tous les animaux en ont une".
Ou encore :
".les humains sont une espèce animale,
.donc s'ils ont des mamelles,
.alors tous les animaux en ont".
. Vous remarquerez que les premières propositions sont pourtant vraies : l'être humain, biologiquement, est bien une espèce animale, et il a bien des mains. Par contre, il serait évidemment faux de dire que tous les animaux ont des mains.
Donc, c'est la structure de votre raisonnement qui ne colle pas : il semblerait que vous ayez induit un lien de cause à effet, ou un principe de généralisation, là où il n'y en avait pas.
. Pour voir ce qu'il en est, reprenons l'exemple des mamelles : il est vrai que l'être humain en soit pourvu, mais il est faux que tous les animaux également.
Vous me direz alors "oui, mais tous les
mammifères en sont pourvus". Ce qui fait que "être doté de mamelles" est ce qui caractérise ce qu'on appelle les mammifères : l'être humain est doté de mamelles, donc c'est un mammifère, et tous les mammifères sont dotés de mamelles (ou équivalent). Là, ça marche.
Mais pas pour "tous les animaux".
. On ne peut donc pas généraliser n'importe quelle caractéristique humaine à tous les animaux.
On peut généraliser à tous les mammifères les caractères qui sont typiques des mammifères, et impliqués par le fait d'être un mammifère ; on peut généraliser à tous les animaux les caractères typiques des animaux, qu'implique le fait d'être un animal ; et on peut généraliser à l'ensemble du monde vivant les caractères typiques de la vie, qu'implique le fait d'être vivant.
. Il y aura donc dans un être humain, des caractères qu'il a du fait d'être vivant, des caractères qu'il a du fait d'être animal, des caractères qu'il a du fait d'être mammifère,... et des caractères qu'il a du fait d'être humain.
Si donc "avoir une âme" est une caractéristique humaine, cela n'implique pas que tous les animaux en aient. Même sur le strict plan de la biologie, il existe bien des caractères qui sont propres à une espèce, sans être partagés par d'autres.
. Si maintenant on se demande ce qu'on appelle "âme", il faut donc se demander ce qui caractérise un être humain par rapport à un autre animal ; qu'est-ce qui est caractère propre de l'humain, comme les mamelles sont caractères propres des mammifères ou la photosynthèse caractère propre des végétaux ?
Et bien justement, il semblerait que, dans le principe que vous posiez, vous omettiez une différence non négligeable entre l'être humain et les animaux : l'existence ou la possibilité d'une volonté libre.