@ archi :
Je partage en grande partie ce que vous dites, sauf votre pessimisme
Je vais être plus clair :
Je suis d'accord sur le rôle du pape et "des autres". Il est absolument clair que l'Eglise ça n'est pas uniquement le pape, et que le pape ne peut pas tout.
Or, fait notable, aujourd'hui tout le monde est ultra-montain. Même les papophobes !
L'énorme paradoxe c'est que la "surreprésentation" du pape n'a pas été gagnée par les ultra-montains d'hier mais par le monde médiatique d'aujourd'hui ... majoritairement suspicieux à l'égard du christianisme en général (et de la papauté en particulier).
D'une certaine manière, le pape est constamment sur le devant de la scène presque malgré lui. Certes, les voyages à répétitions depuis Paul VI n'ont pas arrangés les choses.
Mais soyons franc, si le pape n'est pas un monarque au sens "politique" du terme (j'ai tout pouvoir et je fais ce que je veux), il reste (et ça c'est traditionnel) le pasteur de l'Eglise Universelle.
Et les voyages c'est tout à fait en accord avec ça.
Donc, au fond je ne crois pas qu'il y ait une dérive papale, ou un abus d'autorité de la part de la papauté depuis Paul VI.
En revanche, ce qui est frappant, c'est que du côté des fidèles : même ceux qui demandent un
pape-président-élu-pour-cinq-ans, et tout ce que cela suppose dans l'Eglise,
attendent que cela vienne du pape !
Et il y a effectivement une erreur de perspective qui conduit à attendre tout de lui.
Typiquement : la réforme de la Curie.
C'est le nouveau mantra.
C'est sans doute important (je ne suis pas un spécialiste du sujet, donc je n'en sais rien).
Mais c'est pas l'essentiel. C'est même, au fond, très secondaire. Et je crois que Benoit XVI, François (et donc les cardinaux qui l'ont élu) en ont conscience eux aussi.
Typiquement encore : la liturgie.
Oui, la liturgie c'est fondamental ! Oui, ce qu'à fait Benoit XVI est essentiel !
Mais ... si François n'est pas un grand liturge ... c'est pas grave !
Le sens liturgie c'est pas seulement à Rome que ça se travaille. Benoit XVI nous a donné quelque chose, à nous de faire fructifier.
Le problème c'est la foi, le problème est spirituel, le problème c'est l'absence de vraie vie de prière etc. Bref, le problème ... c'est le péché.
Précisions : prière (liturgie !) et foi vont ensemble. Donc oui, la perte du sens du sacré va de pair avec une perte de la foi dans la société dans sa globalité. D'une certaine manière la redécouverte de la foi va avec une redécouverte de la présence du sacré. Mais bien souvent même une foi réelle et vivante nous empêche de tirer toute les conclusions sur la "forme" de la prière (cf. une autre discussion). Dès lors, c'est la lente redécouverte de la foi qui peut seule réactiver "culturellement" le sens du sacré (et donc redécouvrir l'esprit véritable de la liturgie).
Et ça c'est à nous tous avec la Grâce de Dieu de prendre la chose en main, hein !
Finalement, c'est pas si compliqué.
Alors, franchement, si après deux pontificats qui ont bien remis les choses au point sur le plan doctrinal (et donc sur l'interprétation de Vatican II qui, au fond, à causé plus de trouble qu'autre chose il faut bien le reconnaître. Mais les textes sont très bien hein, moi perso j'aime beaucoup
), on a un pape qui tient un discours qui va à l'essentiel du message du Christ pour secouer un peu le cocotier. Je dis : très bien.
Voilà, c'est tout.
Les papes sont des guides, mais si nous on se remue pas le popotin pour aller à la rencontre du Christ bah ... ils œuvreront dans le vide.
C'est tout, mais c'est beaucoup.
Mais ne désespérons, le Christ nous a promis son soutient !