J'ai trouvé cet autre ouvrage :Cinci a écrit : ↑sam. 10 août 2019, 1:37Oui, merci pour les détails. Puis c'est vrai que le mieux serait de consulter le livre. Vous avez raison.
Néanmoins, ce détail que j'aurai appris (je l'ignorais purement et simplement ou je n'y aurai pas fait attention) c'est que des chroniqueurs grecs anciens du temps de l'empire byzantin vers l'an mil auraient fait mention que la relique d'Édesse eut porté l'empreinte de tout le corps du Christ. C'est que la fameuse relique apparaît sur la scène de l'histoire vers les IVe-Ve siècle. Et c'est sûr que c'est bien cette relique d'Édesse qui aura été transféré à Constantinople. Il est certain (de cela au moins on est sûr) que l'image de l'homme représenté sur le linceul est bien l'image du Christ et de personne d'autre.
Et comme disait aussi la bonne dame invitée dans l'émission : "Il faut être un peu inconscient pour étudier le linceul, toujours, parce que si on s'arrêtait à considérer vraiment ce que celui-ci représente (genre : au lieu de se concentrer sur son petit boulot technique tel chercher des grains de pollen sur le tissu) , pensant plutôt à tout ce que l'homme sur le linceul aura pu subir comme supplice, on perdrait connaissance. "
C'est vrai que le coeur se serre juste à considérer la particulière férocité avec laquelle ce condamné aura pu être traité. Que de cruauté ! Il n'est pas banal de songer que l'image sur le linceul permet de déterminer que l'homme représenté dessus aura subi une flagellation trois fois plus importante que ce que la loi judiciaire de la Judée de l'époque autorisait. A une telle hauteur, la peine du fouet à elle seule eût suffit à tuer un homme. Les Évangiles qui sont toujours pudiques à ce sujet (ce qui est une qualité, la sobriété) ne permettent pas à elles seules de réaliser ce genre de "petit" détail. Il faut déjà un bout que la relique en elle-même présente un intérêt catéchétique certain !
https://books.google.fr/books?id=QLMxBw ... on&f=false
Le linceul Apocalypsis, de Sébastien Cataldo, qui se montre plus prudent avec les sources que Guscin. Ce qu'il dit est passionnant. D'abord, il y avait deux voiles conservés à Constantinople : le Mandylion, et le linceul mortuaire du Christ. Deux objets bien distincts, décrits par les voyageurs dans plusieurs sources.
Ensuite, personne ne sait exactement ce que veut dire "tetradiplon", terme unique que l'on rencontre dans les Actes de Thaddée à propos de l'image d'Édesse, donc du Mandylion. "Tetra" pourrait tout aussi bien signifier "carré". Et "tetradiplon" pourrait vouloir dire : plié pour tenir dans un carré, c'est à dire dans l'écrin carré où était conservé le voile. Pas forcément qu'il était plié huit fois comme le Saint Suaire.
Enfin, le seul récit qui décrit l'image d'Édesse comme représentant le corps du Christ en entier est à resituer dans le cadre de la lutte contre l'iconoclasme. Il y avait une image à Beyrouth, l'icône de Beyrouth, représentant le Christ entièrement, qui se mit à saigner miraculeusement lorsqu'elle fut dégradée. Et ce récit légendaire se trouve justement dans la même source manuscrite. De plus, l'expression "corps entier du Christ" possède probablement un sens théologique.
En revanche, Cataldo rappelle ensuite les témoignages avant le sac de Constantinople se rapportant aux deux objets bien distincts du Mandylion, image faciale du Christ réalisée de son vivant, et le suaire, bien attesté lui aussi dans les sources anciennes.
Pour ma part, je serais étonné que l'on ait voulu rattacher le Suaire de Turin au linge remis à Abgar, dont le récit répète obstinément que le Christ y imprima son visage seul et de son vivant. Même s'il était plié de sorte que l'on voie seulement le visage, on devait bien savoir ce que représentait le reste du tissu. Donc ce n'est pas très cohérent de vouloir confondre les deux objets.