Cher Olivier C.
Loin de moi votre phrase : "
Je sens que je vais me faire reprendre ! Mais nous verrons bien..." ... car en datant (et d'autres raisons) la Genèse vers le II av JC (ce qui est, pour moi aussi, exact) cela montre que vous avez parcouru un "
certain chemin"
Le déluge dans l’Epopée de Gilgamesh n’occupe qu’une petite partie du récit … ou justement Gilgamesh en quête de sa propre immortalité recherche le héros du déluge, Outa-napishtim, afin que ce dernier lui en délivre son «
secret ».
Le scénario est le suivant :
a) dans sa quête d’éternité Gilgamesh va donc trouver le survivant du Déluge Outa-napishtim,
b) après moult épopées il y arrive … mais Outa-napishtim ne veut pas lui révéler le secret de l’éternité,
c) c’est sa femme qui intervenant le décide à en faire part à Gilgamesh ... pour qu’il ne rentre pas bredouille chez lui,
d) ce secret n’est autre qu’une plante de jouvence … Outa-napishtim la décrit : «
à la racine pareille à celle du faux-jasmin, et dont les épines sont comme celle de la ronce propre à te piquer les mains »,
e) et il ajoute : «
si tu arrive à t’en emparer tu auras trouvé la vie-prolongée » … alors que Gilgamesh cherchait «
la vie sans fin » c’est déjà une première désillusion dans sa quête d’éternité,
f) il trouva la plante au fond de la mer et s’en empara malgré les piqûres,
g) il s’en retourne chez lui «
pour en tester l’efficacité » … mais d’abord sur un vieillard (malin le Gilgamesh) et si ça marche : «
puis j’en mangerai moi-même pour retrouver ma jeunesse »,
h) après 500 km de marche, Gilgamesh voulu se rafraîchir et se baigna dans un trou d’eau,
i) «
mais un serpent, à l’odeur de la plante, sortit furtivement de son terrier et l’emporta » … deuxième désillusion ou Gilgamesh n’aura même pas droit à un prolongement de sa vie,
j) et le texte ajoute concernant le serpent : «
et, en s’en retournant, il rejeta une peau » … dans ces temps reculés on pensait que le serpent en «
changeant de peau » (rejet de l’enveloppe d’écailles desséchée) commençait une nouvelle vie … montrant ainsi « l’efficacité » de la plante !…
k) et Gilgamesh en pleurs de dire que toutes ses peines n’ont servi qu’à faire du bien au serpent … et retrouver la plante était impossible (une nouvelle crue des eaux ayant effacé les indices du site).
Moralité d’un point de vue Biblique … ce récit est plus à rattacher à Adam/Eve qu’à Noé.
Vous dites :
«
Mais ces récits sont repris par le peuple hébreux qui en transpose la signification selon ses vues ».
J’aurais tendance à dire «
heureusement » … tout en ajoutant au niveau de ces «
récits » qu’il n’est, en toute « logique » Biblique, pas question à ce stade de «
peuple Hébreux » … ce qui d’ailleurs participe à la difficulté de la tâche … car nous sommes en fait dans une sorte «
d’introduction » de ce qui sera/deviendra le «
peuple Hébreux » soumise à son dieu et qui deviendra notre Dieu … mais le point de départ ou le «
commencement » n’est qu’un récit sommes toute comme un autre ... ce n’est que par suite (et à l’épreuve du temps et notamment par l'arrivée du Christ) qu’il se distinguera des autres.
Cordialement, Epsilon