Politique et finances publiques

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Bernard Cherlonneix
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Politique et finances publiques

Message non lu par Bernard Cherlonneix » lun. 15 oct. 2012, 16:52

Bonjour, je me permets de vous soumettre mon dernier article, publié dans la Croix il y a peu,

Bonne lecture !!
Faites moi de bonne politique…

…Je vous ferai de bonnes finances », disait le Baron Louis au temps de la restauration de la Monarchie. Cette formule d’une grande et permanente vérité va nous guider dans notre recherche des voies et moyens du redressement de la situation financière publique de la France. Il en ressort principalement que des finances saines sont la résultante de politiques pertinentes et non pas le produit direct d’une quelconque magie financière qui dispenserait d’un travail de réparation en profondeur de nos déficiences. Même face à un état d’urgence, il ne faut pas prendre les moyens pour des fins et se contenter de faire des coupes sombres et aveugles dans les budgets publics, mais viser à améliorer l’efficacité globale des administrations publiques, le rapport « qualité-prix » de l’action publique qui laisse clairement à désirer. Les déséquilibres budgétaires ne sont en effet que des révélateurs d’inefficacité (des résultats en deçà des objectifs) ou d’inefficience (des moyens disproportionnés par rapport aux résultats). Pour les résorber il faut donc améliorer fortement le rapport qualité-prix au lieu de se contenter paresseusement de travailler sur le dénominateur de la fraction, en taillant dans le gras aussi bien que dans le muscle. C’est aussi la seule vraie manière de limiter l’inévitable impact de la remise en ordre des affaires sur la croissance.
Non pas que des économies budgétaires ne soient pas facilement réalisables. Il est même frappant de voir le peu d’imagination « politique » en cette matière, faute de se sentir suffisamment le dos au mur. A défaut de procéder à des réductions salariales définitives dans la fonction publique comme d’autres pays européens l’ont fait, ou de s’en tenir à des mesures symboliques de réduction des salaires des ministres et du Président, pourquoi ne pas proposer, à titre d’effort exceptionnel, le gel provisoire de la valeur du point d’indice de la grille indiciaire de la fonction publique et des suppressions temporaires de primes (correspondant à un ou deux mois de salaire) dont l’effet budgétaire serait immédiatement perceptible et chiffrable, et qui seraient de plus fortement progressives, les primes des cadres A ou A + étant significativement plus importantes que celles des autres catégories. Une occasion rêvée de faire du socialisme en acte.
Ni qu’il soit impossible d’augmenter rapidement les recettes publiques. De Gaulle avait demandé au début de la 5ème République un effort fiscal exceptionnel aux possédants, comme l’ont d’ailleurs exemplairement proposé d’eux-mêmes un certain nombre de dirigeants d’entreprises avant les élections présidentielles de 2012. Pourquoi ne pas l’imiter ? Pourquoi ne pas augmenter provisoirement comme les Allemands l’ont fait le taux de TVA ? Pourquoi ne pas « citoyennement » rendre au budget de l’Etat les scandaleuses et importantes cagnottes que l’Assemblée nationale et le Sénat ont constitué à partir de budgets manifestement surdimensionnés. Voici de quoi, de manière non limitative, relancer l’imagination du pouvoir en matière de solutions de crise.
Mais l’assainissement budgétaire public ne peut faire l’économie d’une réflexion stratégique, d’un examen en profondeur des dépenses publiques et des politiques « publiques » (comme on dit de manière « chic » et redondante) qui les sous-tendent. Ou bien des inactions dont dépend l’incontinence budgétaire, car il se pourrait que la zone de méditation à plus fort rendement soit pour le politique celle du péché par omission.
Le problème principal, d’où découlent des finances publiques à l’Ouest, ne vient-il pas plus de ce que l’état ne fait pas ou qu’il fait mal dans son ressort exclusif ou privilégié plutôt que de ce qu’il fait mal par ailleurs ? Ne faut-il pas inversion ses priorités ? L’état ne doit-il pas d’abord balayer devant sa porte et se réformer lui-même, plutôt que de prétendre en permanence sauver la société…des conséquences imprévues de ses propres turpitudes ? L’état ne doit-il pas oser exercer tout le pouvoir qui lui revient dans sa propre sphère ? Réinventer ses fonctionnements à l’ère du numérique ? Simplifier la vie de ses fonctionnaires et de ses usagers ? Alléger les règles de l’annualité budgétaire qui poussent au gaspillage ? Assumer des arbitrages budgétaires en faveur des dépenses d’investissement ? Arbitrer de manière non politique les dépenses d’investissement (pensons à l’hôpital) pour éviter le mal investissement et le surinvestissement ? Mutualiser en profondeur tous les services internes qui peuvent l’être efficacement ? Se gérer sérieusement en redonnant un pouvoir réel à la base ? Réorganiser dans le sens de leur autonomisation et de leur efficacité collective globale les collectivités territoriales ? Assurer la stricte complémentarité des institutions consulaires ? Cesser de tout subventionner et à tout va : le social, l’économique et le culturel sans véritables priorités et sans autre finalité perceptible que le rendement politique à court terme et le plaisir de sentir et faire sentir son pouvoir ? Réformer en profondeur la protection sociale en France, notamment l’insoutenable régime des retraites mis en place après-guerre, comme le propose si lumineusement Jacques Bichot depuis des années (un vrai péché politique par omission que de ne pas avoir osé adopter le seul projet « soutenable » en la matière, et de l’Eglise hiérarchique en France de ne pas promouvoir ce véritable trésor pour le bien commun apporté clé en main par un laïc catholique) ? Bref viser finalement à remettre l’homme debout et à solidifier la société civile ?
C’est en s’attaquant aux vrais sujets, indépendamment de leur impact budgétaire immédiat (il sera proportionnel à la profondeur des réformes engagées) que nous nous libérerons des marchés dans la main desquels l’imprévoyance et la prodigalité de générations successives de dirigeants politiques, égocentrés et peu soucieux de la grandeur et de la servitude de leurs éminentes responsabilités, nous ont placés. Le retour de l’espoir temporel est possible. Il passe d’abord par le courage de dire la vérité, puis d’oser proposer au peuple souverain d’en tirer honnêtement toutes les conséquences.

Bernard Cherlonneix
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Re: POLITIQUE ET FINANCES PUBLIQUES

Message non lu par Bernard Cherlonneix » mar. 26 mars 2013, 18:32

Bonjour,

J'ai franchis le pas, et je me suis mis au blog.

Le voici donc : https://bernardcherlonneix.wordpress.com

Vous y retrouverez si vous voulez mes articles dans la Croix, et des réflexions plus personnelles (en cours), toujours traitant de l'actualité financière et économique de notre pays.

Bien à vous tous,

Bernard

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Re: POLITIQUE ET FINANCES PUBLIQUES

Message non lu par Epsilon » mar. 26 mars 2013, 23:11

Bonjour Bernard Cherlonneix

Votre blog est très difficilement lisible :cool:


Cordialement, Epsilon

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