Force Ouvrière et la Doctrine Sociale de l'Église
Force Ouvrière et la Doctrine Sociale de l'Église
:ranting: le syndicat F.O. chez nous vient de publier un brûlot dénonçant l'Eglise marchant main dans la main avec les ultra-libéraux et prêchant la suppression de tous services publics.
citations à l'appui: des rogatons de 1875 et 1887!
c'est pas sérieux, et c'est malhonnête évidemment. pouvez-vous m'aider à trouver des choses plus récentes et bien évidemment, nuançant voire démentant ces affirmations. je sais qu'il existe des textes mais où trouver ça assez rapidement...?
citations à l'appui: des rogatons de 1875 et 1887!
c'est pas sérieux, et c'est malhonnête évidemment. pouvez-vous m'aider à trouver des choses plus récentes et bien évidemment, nuançant voire démentant ces affirmations. je sais qu'il existe des textes mais où trouver ça assez rapidement...?
*sola*
"le grain pourrit quand on l'entasse et fructifie quand on le sème." st dominique
"le grain pourrit quand on l'entasse et fructifie quand on le sème." st dominique
Textes du Magistère
[align=justify]Bonjour Sola!
Pourrais-tu tout d'abord nous transmettre ce tract car c'est très dur d'y répondre sans même l'avoir lu. Dans l'urgence je n'ai malheureusement que des références peu précises à te donner. Il y a bien sûr la fameuse lettre-encyclique Rerum Novarum (1891) de Léon XIII, puis plus récemment Quadragesimo Anno (1931) de Pie XI, Pacem in Terris (1963) de Jean XXIII, Populorum Progressio (1967) de Paul VI et enfin Centesimus Annus (1991) de Jean-Paul II. De manière plus spécifique, il y a également Vix pervenit (1745) de Benoît XIV sur l'usure.
PaX
Franck[/align]
Pourrais-tu tout d'abord nous transmettre ce tract car c'est très dur d'y répondre sans même l'avoir lu. Dans l'urgence je n'ai malheureusement que des références peu précises à te donner. Il y a bien sûr la fameuse lettre-encyclique Rerum Novarum (1891) de Léon XIII, puis plus récemment Quadragesimo Anno (1931) de Pie XI, Pacem in Terris (1963) de Jean XXIII, Populorum Progressio (1967) de Paul VI et enfin Centesimus Annus (1991) de Jean-Paul II. De manière plus spécifique, il y a également Vix pervenit (1745) de Benoît XIV sur l'usure.
PaX
Franck[/align]
bon je recopie la prose enchantée:
"(...)
Il convient de retenir que le principe de subsidiarité a été énoncé explicitement la première fois par le pape Pie XI dans l'encyclique "Quadragesimo anno" en 1931, selon le terme employé par l'évêque de Mayence en 1875, Mgr Ketteler, qui n'hésitait pas à écrire sans ambiguïté à propos de l'organisation de la société: "Tant que la famille, la commune, peuvent se suffire pour atteindre leur but naturel, on doit leur laisser la libre autonomie."
Son condisciple, Mgr Freppel, en 1887, va plus loin: "l'enseignement primaire est avant tout un service familial et ce n'est que subsidiairement et à défaut qu'il peut devenir un service d'Etat, l'Etat ne doit faire que ce que les particuliers et les associations secondaires ne peuvent pas faire. Alors, le gouvernement s'obstine à faire quantité de choses qu'il devrait abandonner à l'initiative privée."
La messe est ainsi dite, si j'ose dire, et j'ose car mettre ce principe de la doctrine sociale de l'Eglise à la sauce libérale au niveau européen, c'est à n'en pas douter fixer des objectifs économiques et monétaires du type pacte de stabilité.
C'est ni plus ni moins viser à détruire la fonction publique, source évidente de dépense publique.
C'est mélanger la sphère publique et la sphère privée de chaque citoyen, c'est moraliser la société: "Tu as droit à une allocation, mais tu dois la mériter."
C'est aussi aller à l'encontre du principe de laïcité, inscrit dans la Constitution française, qui sépare bien ce qui relève de la sphère privée de ce qui relève de la sphère publique.
(...)
A Force Ouvrière, nous n'avons de cesse d'être vigilants depuis toujours, notamment en prônant notre attachement viscéral aux valeurs républicaines de laïcité et d'indivisibilité de la République. Nous continuerons, et l'Histoire nous donne raison."
:lol: sûrement qu'elle lui donne aussi raison de citer comme non conforme à la Constitution un texte qui a été écrit avant elle!... enfin plutôt que mes réactions épidermiques je voudrais lui poster du solide. ;-)
"(...)
Il convient de retenir que le principe de subsidiarité a été énoncé explicitement la première fois par le pape Pie XI dans l'encyclique "Quadragesimo anno" en 1931, selon le terme employé par l'évêque de Mayence en 1875, Mgr Ketteler, qui n'hésitait pas à écrire sans ambiguïté à propos de l'organisation de la société: "Tant que la famille, la commune, peuvent se suffire pour atteindre leur but naturel, on doit leur laisser la libre autonomie."
Son condisciple, Mgr Freppel, en 1887, va plus loin: "l'enseignement primaire est avant tout un service familial et ce n'est que subsidiairement et à défaut qu'il peut devenir un service d'Etat, l'Etat ne doit faire que ce que les particuliers et les associations secondaires ne peuvent pas faire. Alors, le gouvernement s'obstine à faire quantité de choses qu'il devrait abandonner à l'initiative privée."
La messe est ainsi dite, si j'ose dire, et j'ose car mettre ce principe de la doctrine sociale de l'Eglise à la sauce libérale au niveau européen, c'est à n'en pas douter fixer des objectifs économiques et monétaires du type pacte de stabilité.
C'est ni plus ni moins viser à détruire la fonction publique, source évidente de dépense publique.
C'est mélanger la sphère publique et la sphère privée de chaque citoyen, c'est moraliser la société: "Tu as droit à une allocation, mais tu dois la mériter."
C'est aussi aller à l'encontre du principe de laïcité, inscrit dans la Constitution française, qui sépare bien ce qui relève de la sphère privée de ce qui relève de la sphère publique.
(...)
A Force Ouvrière, nous n'avons de cesse d'être vigilants depuis toujours, notamment en prônant notre attachement viscéral aux valeurs républicaines de laïcité et d'indivisibilité de la République. Nous continuerons, et l'Histoire nous donne raison."
:lol: sûrement qu'elle lui donne aussi raison de citer comme non conforme à la Constitution un texte qui a été écrit avant elle!... enfin plutôt que mes réactions épidermiques je voudrais lui poster du solide. ;-)
*sola*
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- Christophe
- Consul
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- Inscription : mer. 28 avr. 2004, 0:04
- Conviction : Catholique
- Localisation : Frankistan
Agenda Social
Bonjour Sola
En attendant la parution du Compendium, je vous conseille l'Agenda Social :
http://www.thesocialagenda.org/francais/index.html
En espérant que vous y trouverez ce que vous cherchez.
Bien à vous
Christophe
En attendant la parution du Compendium, je vous conseille l'Agenda Social :
http://www.thesocialagenda.org/francais/index.html
En espérant que vous y trouverez ce que vous cherchez.
Bien à vous
Christophe
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)
voilà le mail que j'ai fait à l'auteur, qui n'est autre que le distingué secrétaire confédéral :lol: et merci encore!:
**************************************
Bonjour,
Vous avez bien raison à F.O. de dénoncer comme non-conformes à la Constitution les textes écrits... en 1887! Attention, vous risquez d'en découvrir de nouveaux!
8-D
Je crois qu’en l’occurrence c'est à l'insu de son plein gré que "l'Histoire donne raison à F.O.", comme vous dites.
Au cas où vous voudriez savoir de quoi vous parlez, et en quoi consiste la doctrine sociale de l'Eglise applicable aux êtres vivants et non aux ossements desséchés, vous pouvez jeter un coup d'œil ici (bon, sautez les passages concernant Dieu, la Vérité, ces petites choses qui ne méritent pas qu’on s’y arrête), il y est question de protection des travailleurs comme des chômeurs, et de solidarité, à mettre en place par les Etats, mais oui:
http://www.thesocialagenda.org/francais/article4.htm#4
Bonne journée,
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Bonjour,
Vous avez bien raison à F.O. de dénoncer comme non-conformes à la Constitution les textes écrits... en 1887! Attention, vous risquez d'en découvrir de nouveaux!
8-D
Je crois qu’en l’occurrence c'est à l'insu de son plein gré que "l'Histoire donne raison à F.O.", comme vous dites.
Au cas où vous voudriez savoir de quoi vous parlez, et en quoi consiste la doctrine sociale de l'Eglise applicable aux êtres vivants et non aux ossements desséchés, vous pouvez jeter un coup d'œil ici (bon, sautez les passages concernant Dieu, la Vérité, ces petites choses qui ne méritent pas qu’on s’y arrête), il y est question de protection des travailleurs comme des chômeurs, et de solidarité, à mettre en place par les Etats, mais oui:
http://www.thesocialagenda.org/francais/article4.htm#4
Bonne journée,
*sola*
"le grain pourrit quand on l'entasse et fructifie quand on le sème." st dominique
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f.o. se fiche pas mal de la doctrine de l'Eglise, quelle qu'elle soit (et, je suis désolée, la solidarité y est inscrite très clairement, sans quoi j'imagine qu'il n'y aurait pas de syndicat chrétien d'ailleurs).
tout ce qui l'intéresse en l'occurrence c'est de se fabriquer un ennemi pour rassembler et resserrer ses propres troupes. c'est une stratégie éculée, mais qui fonctionne à tous les étages, dans des petits groupes humains (sur le lieu de travail par exemple, ou dans les familles), comme à grande échelle: pour souder uen équipe il suffit de lui trouver un ennemi commun à combattre ensemble. f.o. se fiche pas mal de l'Eglise, de ce qu'elle dit ou ne dit pas. mais à mon sens ce n'est pas une raison pour mentir: on ne sait jamais, il pourrait en rester quelque chose.
tout ce qui l'intéresse en l'occurrence c'est de se fabriquer un ennemi pour rassembler et resserrer ses propres troupes. c'est une stratégie éculée, mais qui fonctionne à tous les étages, dans des petits groupes humains (sur le lieu de travail par exemple, ou dans les familles), comme à grande échelle: pour souder uen équipe il suffit de lui trouver un ennemi commun à combattre ensemble. f.o. se fiche pas mal de l'Eglise, de ce qu'elle dit ou ne dit pas. mais à mon sens ce n'est pas une raison pour mentir: on ne sait jamais, il pourrait en rester quelque chose.
*sola*
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- Christophe
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Sauf votre respect, mon cher Christian, je crois que vous prenez vos désirs pour la réalité...Christian a écrit :Cela dit, j’aimerais bien que FO ait raison dans son analyse, ;-) et je crois qu’en fait, ils n’ont pas entièrement tort !
Reprenons donc ce magnifique texte du magistère syndical qui se distingue - c'est un signe ostensible, voir ostentatoire - par sa faillibilité :
[align=justify]Qu'ils nous permettent néanmoins de douter... Quel rapport entre le principe de subsidiarité ( qui est un principe d'organisation sociale ) et le pacte de stabilité ( qui est un volet d'une politique monétaire commune ) ? Aucun ! La DSE ne se prononce ni sur la monnaie unique, ni sur le pacte de stabilité et l'on aurait bien du mal à trouver dans les principes moraux de la DSE des arguments en faveur ou en défaveur de l'euro et des critères de convergence de Maastricht...[/align]F.O. a écrit :Il convient de retenir que le principe de subsidiarité a été énoncé explicitement la première fois par le Pape Pie XI dans l'encyclique "Quadragesimo anno" en 1931. [...] La messe est ainsi dite, si j'ose dire, et j'ose car mettre ce principe de la doctrine sociale de l'Eglise à la sauce libérale au niveau européen, c'est à n'en pas douter fixer des objectifs économiques et monétaires du type pacte de stabilité.
[align=justify]Le principe de subsidiarité, lorsqu'il est bien compris, n'invite pas à détruire la fonction publique, et certainement pas parcequ'elle est source de dépenses publiques... La DSE et le principe de subsidiarité invitent à réfléchir sur le sens et les limites de l'action de l'Etat, permettant ainsi d'éviter les deux écueils que sont le socialisme ( réduire toute la sphère sociale à la sphère politique ) et le libéralisme ( réduire toute la sphère sociale à la sphère privée ).[/align]F.O. a écrit :C'est ni plus ni moins viser à détruire la fonction publique, source évidente de dépense publique.
[align=justify]La DSE tend effectivement à moraliser la société. Qui oserait le lui reprocher, sinon les forces impies ? Elle ne mélange pas la sphère publique et la sphère privée - tout au contraire -, mais elle fonde la légitimité de sa parole sur le fait que les lois de la morale ne sauraient être licitement évincées de la Cité.[/align]F.O. a écrit :C'est mélanger la sphère publique et la sphère privée de chaque citoyen, c'est moraliser la société: "Tu as droit à une allocation, mais tu dois la mériter."
[align=justify]Le principe de laïcité, tel que professé par notre République athée, est " la peste de notre époque " ( Pie XI ). Quant à dire que le principe de laïcité - tel qu'il est inscrit dans la Constitution française - sépare bien ce qui relève de la sphère privée de ce qui relève de la sphère publique, cela doit être une touche d'humour de l'auteur ? A quelle Constitution française se réfère-t-il ? Pas à celle de 1958 en tous les cas...F.O. a écrit :C'est aussi aller à l'encontre du principe de laïcité, inscrit dans la Constitution française, qui sépare bien ce qui relève de la sphère privée de ce qui relève de la sphère publique.
Art. 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.[/align]
[align=justify]Continuez d'être vigilants, mais commencez à songer à une ablation des viscères... On lit beaucoup de torchons, mais celui-ci mérite une palme de la médiocrité.[/align]F.O. a écrit :A Force Ouvrière, nous n'avons de cesse d'être vigilants depuis toujours, notamment en prônant notre attachement viscéral aux valeurs républicaines de laïcité et d'indivisibilité de la République.
Vive la CFTC !
Christophe
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)
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