On regarde une page comme celle-là ...
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-fait- ... dmissible/
C'est bête à bouffer du foin !
Jusqu′à présent, l′Eglise reconnaissait au n.2267 du CEC de 1992 que la peine de mort n’était pas exclue en cas de certitude et si celle-ci était “l’unique moyen praticable pour protéger” des personnes innocentes du criminel. Ces “cas d’absolue nécessité” justifiant la peine capitale, spécifiait le CEC, “sont désormais très rares, sinon même pratiquement inexistants”.
Le catéchisme reconnaissait que la peine de mort n'était pas exclue en cas de certitude et si celle-ci était l'unique moyen praticable [et etc.] Mais il faudrait ajouter aussi que l'accentuation suivante reportée sur la seule efficacité de la chose (s'assortissant d'une conditionnalité extraordinaire au point de devoir annuler la pénalité) était déjà, dans la rédaction de 1992, un twist de raisonnement douteux.
La peine de mort n'ayant jamais eu pour seule fin ou ni même pour fin principale d'assurer une incroyable sécurité aux badauds.
Exécuter un criminel ou bien de le mettre en prison à perpétuité : la mesure ne va jamais assurer qui que ce soit qu'un tiers ne prendra pas la relève dans le crime. On ne risque pas de voir la fin de la criminalité. Non, et malgré tous les gadgets technologiques, la psychologie et le confort du meilleur pénitencier qui se puisse imaginer. Et ce n'est pas non plus parce qu'un assassin en liberté depuis vingt ans, un type n'ayant jamais été condamné au départ et qui aurait pu s'assagir de lui-même entre-temps; ce n'est pas parce qu'il n'en représenterait plus une menace pour personne ou parce qu'il aurait pu devenir un banquier respectable et pouvant chanter dans une chorale le dimanche à l'église, mais qu'une fois attrapé par la police, après tout ce temps, il ne devrait pas être expédié sur la chaise électrique !
Le réel souci ce n'est pas tant la protection comme celui du châtiment à administrer au coupable pour son crime.
L'ex fonctionnaire Eichmann beige et gris décrit par Hannah Arendt ne menaçait plus personne dans les années 1950 ou en 1960. Les chances sont nulles pour que lui-même aient jamais pu retrouver une condition comme celle dans laquelle il aura pu devenir une sorte de monstre. C'est bien égal ! Il lui fallait payer pour son crime du temps. Et tout le monde aura compris cela. Et, je le pense bien : les futurs rédacteurs du catéchisme de 1992 eux-mêmes. Cette crispation nouvelle sur le volet utilitaire ou fonctionnelle étant bien le fait en vérité des humanistes ou autres bonshommes dignes des Lumières. Ce genre d'approche n'ayant jamais été vraiment celui de l'Église.
Quand je pensais à Ben Laden dans sa grotte, je suis sûr que le président des États-Unis et 300 millions d'Américains n'attendaient rien d'autre que le châtiment proportionné que ce coupable méritait. Nul doute aussi que tout le monde savait bien qu'il y aurait eu moyen de faire autrement. Oui, il eût été possible de faire enfermer Ben Laden à perpétuité. Et c'est certain qu'il n'aurait pas pu récidiver. Mais l'objectif réel était de rétribuer humainement notre bonhomme pour son beau geste du 11 septembre 2001.
Un rescrit voulu par le pape François vient donc modifier ce n.2267. La peine de mort devient ″inadmissible car elle blesse l’inviolabilité et la dignité de la personne″. L′Eglise s′engage ainsi ″de façon déterminée″ à abolir la peine de mort ″partout dans le monde″.
Personne n'a jamais dit qu'un condamné à mort en justice aurait dû perdre ainsi sa dignité humaine. Mais d'où ça sort ? On condamne à mort des hommes justement parce qu'ils ont cette dignité d'être homme. On ne va pas condamner à la pendaison des bêtes sauvages.
Associer la dignité de la personne avec le fait d'être épargner soi-même de toute souffrance physique, comme le pape le fait, c'est juste donner raison d'avance au professeur Schwartzenberg pour qui la dignité humaine devrait se mesurer bien sûr par le fait d'être bien nourrit, bien habillé, être en bonne forme, du fait d'être éloigné de l'angoisse et de l'inconfort et de la douleur. C'est aussi pour éviter que "la dignité humaine de papy en institution soit blessée" qu'il faudra maintenant lui faire prendre une injection avant de l'expédier en douce.
La peine de mort empêche le “rachat moral et existentiel”
Cette modification du CEC répond à une volonté émise par le pape François en octobre dernier. Il avait alors demandé d’inscrire dans le CEC l’opposition catégorique de la peine de mort qui supprime une vie humaine, ″toujours sacrée aux yeux du Créateur” et empêche la possibilité d’un “rachat moral et existentiel”.
La blague !
La condamnation et la peine subie n'empêchent en rien le rachat moral et existentiel. Et
Que la vie soit toujours sacré aux yeux du Créateur n'empêche jamais le fait que des coupables puissent être châtiés. Et puis mis à mort ...
comme dans la Bible.
Et ici la perle de grand prix, un bijou :
Demander cette interdiction n′entre pas en contradiction avec l’enseignement passé de l’Eglise, avait également souligné le pontife, car la dignité de la personne humaine de sa conception à sa fin naturelle a toujours été enseignée par le Magistère. Et la doctrine doit selon lui progresser, avec ″l’évolution de conscience du peuple de Dieu″.
Non.
L'intervention du pape François entre bel et bien en contradiction avec l'enseignement ancien de l'Église. Parce qu'Il n'y a que lui dans la gallerie complète des papes pour essayer nous faire accroire que la peine capitale devrait violer "dans son principe même" la loi divine, toujours et en toute circonstance. Il n'y a que lui pour vouloir faire un
péché d'une opération de justice.
La phrase selon laquelle "la doctrine devrait progresser avec l'évolution de conscience du peuple de Dieu" est une belle fumisterie. Avec un tel principe parfaitement moderniste en essence, il n'y a presque plus rien dans l'Église que l'on ne pourrait abroger d'un moment à l'autre. Comme si le pape ignorait à quel point le degré de conscience des individus pouvait se corrompre en société. Il essaie de nous faire avaler le dogme libéral et moderne du progrès. Comme si le degré de conscientisation du monde devait nécessairement s'élever en qualité avec le temps qui passe.
Et le coup du lapin sortit du chapeau ...
La nouvelle formulation “ne contredit pas les enseignements antérieurs”
En même temps que le rescrit déclarant la peine de mort “inadmissible”, le Saint-Siège a publié le 2 août 2018 une lettre aux évêques du cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, expliquant pourquoi cette formulation “ne contredit pas les enseignements antérieurs” du Magistère.
Selon le ‘gardien de la doctrine’, il y a eu “une opposition croissante” à la peine de mort dans l’enseignement des prêtres et évêques. Ainsi, les papes successifs – et en particulier Jean Paul II dans l’encyclique Evangelium vitae (1995) – ont mis en évidence que la personne conservait toujours sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves.
De plus, estime le haut prélat, les systèmes pénaux modernes doivent “tendre avant tout à la réhabilitation et à la réintégration sociale” des criminels – ce qui est donc incompatible avec l’exécution. De même, les systèmes carcéraux actuels sont plus efficaces et le recours à la suppression de la vie du coupable n’est donc plus nécessaire pour protéger les autres.
Grâce à ces nouvelles données, reconnaître désormais que la peine de mort est “inadmissible”, affirme le cardinal, “ne contredit pas les enseignements antérieurs”. Il s’agit au contraire d’un développement cohérent de la doctrine. Jusqu’à présent, le Catéchisme de l’Eglise catholique stipulait que le recours à la peine capitale n’était justifié que si c’était “l’unique moyen praticable pour protéger efficacement”. Des cas dorénavant “rares, sinon même pratiquement inexistants”.
Le haut prélat "gardien de la doctrine" vient nous dire que ce sont les fins "éducatives" recherchées par les systèmes pénaux modernes (irreligieux) qui devraient maintenant forcer l'Église catholique à s'adapter. C'est encore une blague bien entendu.
Les tribunaux de l'Inquisition avaient justement pour but de réhabiliter et réintégrer socialement des gens ayant pu errer. Le but n'était pas de tuer les patients, Et la chose n'aura jamais empêché pourtant l'administration de la peine capitale à l'occasion. Les deux choses peuvent aller de paire. La réhabilitation et la réintégration sociale pour les condamnés à la prison, la peine capitale pour les récidivistes, criminels impénitents très graves, le genre djihadiste ayant pu tuer, massacrer et torturer des centaines de personnes.