Nous constatons aujourd'hui un recul de la pauvreté dans certains pays qui émergent de cette indigence dont l'Occident les voit comme une menace, malgré un discours qui affirme le contraire, mais qui demeure un discours. La misère dans l'ensemble de ces pays est toujours présente et le jour où d'autres pays émergeront de la pauvreté, les Occidentaux nombriliste, se sentiront plus que submergés.
Si nous portons un regard critique face à certain programme politique dans certains pays d'Occident, nous constatons que cette frayeur qui gagne l'Occident l'amène à désirer que ces pays émergents replongent dans la situation d'où ils s'efforcent de sortir, afin de continuer à s'autosatisfaire, seul, sans rien donner ni partager à ceux qui sont dans l'indigence en terme de nutrition, de santé et de confort.
Pourtant cette attitude est totalement contraire à l'Évangile et à l'esprit du christianisme.
C'est ce qu'analyse le livre d'Étienne Pinte et Jacques Turck: Extrême droite : pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire
Les auteurs du livre font une excellente analyse qui cadre très bien avec la doctrine sociale de l'Église et sa réflexion depuis la fin du 19e siècle et plus de s'inspirer à merveille des vertus de l'Évangile.Ouest-France a écrit :''Les auteurs passent en revue ce qui les heurte dans cette idéologie : par exemple l'identité nationale vue comme une éviction de l'étranger ; l'immigration considérée comme menace majeure et même gangrène de notre société, cause de notre chômage ; le souhait de l'arrêt de l'aide médicale aux étrangers, le refus du regroupement familial, la peur de l'autre, le repli sur soi, la fermeture des frontières, la confusion entre nationalisme et patriotisme, etc.
Vertu du patriotisme, péché du nationalisme
Parce qu'ils estiment que les chrétiens doivent faire face au nationalisme, les auteurs rappellent les positions de l'Église sur cette question. Ils s'en réfèrent à Mgr Jullien, ancien archevêque de Rennes, qui la traita dans une homélie très éclairante prononcée le 11 novembre 1985, intitulée Vertu du patriotisme et péché du nationalisme : « Le patriotisme est une vertu. C'est une question de vérité, de reconnaissance, de gratitude, de justice, vis-à-vis de la communauté nationale. Le signe que notre patriotisme se situe dans la mouvance de la justice et de la charité, c'est précisément son ouverture aux autres patriotismes, son ouverture au patriotisme des autres. Un nationalisme fermé aux droits des autres est une atteinte à la communauté humaine, à la fraternité des hommes et à la paternité de Dieu notre Père. »
Par ailleurs, le simplisme des solutions proposées par les tenants de cette idéologie d'extrême droite évacue toute la complexité inhérente à notre monde. En effet, ce n'est pas une « démondialisation » impossible qui résoudra les problèmes difficiles auxquels nous avons à faire face. Ce n'est pas le soupçon jeté sur les institutions internationales difficilement élaborées depuis la Seconde Guerre mondiale, ce ne sont pas les attaques contre l'Union européenne ou l'Onu qui favoriseront cette fraternité universelle dont rêvent les chrétiens et, heureusement avec eux, beaucoup d'autres. Ce n'est pas en cultivant la peur, en suscitant indirectement le mépris et la haine que la paix pourra être construite.''
Voilà pourquoi, face à ces orientations sociales et politiques, les chrétiens, en effet, ne peuvent pas se taire.
Bien à vous,