L'affaire Leonarda
Publié : mer. 16 oct. 2013, 14:44
EXPULSIONS - L'affaire Leonarda aura au moins eu l'effet d'un révélateur. Après la polémique sur les Roms provoquée par Manuel Valls, le cas de cette jeune collégienne kosovare interpellée lors d'une sortie scolaire afin d'être expulsée avec le reste de sa famille jette une lumière crue sur le double discours qui écartèle aujourd'hui la majorité socialiste.
Le ministre de l'Intérieur a, sans surprise, soutenu la décision et les méthodes de la préfecture du Doubs au nom de la "fermeté" que Manuel Valls a érigé en signature politique, relativisant au passage les conditions de cette interpellation. Insuffisant: le Parti socialiste rue dans les brancards. "Effroi", "insupportable", "inacceptable"... Les mots du parti majoritaire sont les mêmes que sous le précédent quinquennat, quand la formation de Martine Aubry livrait bataille contre les expulsions de sans papiers en milieu scolaire menées par les ministres de Nicolas Sarkozy.
CHRONIQUE: "Le rendez-vous de Leonarda", par Guy Birenbaum
La rupture entre le parti majoritaire et l'exécutif est telle que Jean-Marc Ayrault a dû une nouvelle fois jouer les pompiers. Dans l'urgence, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a finalement dû lancer ce mercredi 16 octobre une "enquête administrative" sur les "conditions d'éloignement" de Leonarda. Un contre-feu censé calmer la colère qui s'exprime désormais sans filtre au sein du Parti socialiste.
Quand le PS pourfendait les expulsions de l'ère Sarkozy
Le Mouvement des Jeunes socialistes (gauche du PS), présidé par Thierry Marchal-Beck et proche de la maire de Lille, n'a pas peur de mettre les pieds dans le plat. S'ils étaient confirmés, "de tels actes seraient un révélateur du manque de changement en terme de politique migratoire depuis la triste période Hortefeux-Guéant-Besson-Sarkozy". Une charge violente qui témoigne de l'ampleur du schisme qui sépare désormais le parti dirigé par Harlem Désir et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
TRIBUNE: "C'est ça un gouvernement de gauche?", par Thierry Marchal-Beck
La ligne du Parti socialiste, dont Manuel Valls et François Hollande sont toujours membres, a toujours été claire sur la question des expulsions. "Le Parti socialiste dénonce les méthodes scandaleuses utilisées pour traquer les étrangers. Après les distributions des Restos du Cœur, ce sont les sorties d’écoles qui sont visées. Ces pratiques devenues courantes sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy ne sont pas seulement choquantes sur le plan moral, elles sont également dangereuses parce qu’elles isolent les populations visées, les marginalisent et les condamnent à s’en remettre aux filières clandestines", s'indignait en mars 2007 le PS, dirigé alors par un certain François Hollande.
"Le Parti socialiste demande au gouvernement de cesser d’utiliser les enfants pour mener la chasse aux sans papiers, comme cela a été le cas à de nombreuses reprises ces derniers mois", renchérissait le Parti socialiste en 2008 par la voix de Faouzi Lamdaoui, aujourd'hui conseiller spécial du président de la République.
"Fermeté et humanité": la ligne Valls ne passe plus du tout
Partisan d'un "ordre républicain" à visage humain, Manuel Valls pensait en juin 2012 avoir trouvé la ligne médiane entre les apôtres d'une régularisation massive et la nécessaire application des décisions de justice imposant les reconduites aux frontières. "Fermeté et humanité", avait résumé la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem au coeur de la polémique sur les Roms. Dans une circulaire datée du 28 novembre 2012, le ministre de l'Intérieur fixait les conditions de "l'admission exceptionnelle au séjour", censée permettre "une juste prise en compte de certaines réalités humaines".
http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/16 ... ref=topbar
Le ministre de l'Intérieur a, sans surprise, soutenu la décision et les méthodes de la préfecture du Doubs au nom de la "fermeté" que Manuel Valls a érigé en signature politique, relativisant au passage les conditions de cette interpellation. Insuffisant: le Parti socialiste rue dans les brancards. "Effroi", "insupportable", "inacceptable"... Les mots du parti majoritaire sont les mêmes que sous le précédent quinquennat, quand la formation de Martine Aubry livrait bataille contre les expulsions de sans papiers en milieu scolaire menées par les ministres de Nicolas Sarkozy.
CHRONIQUE: "Le rendez-vous de Leonarda", par Guy Birenbaum
La rupture entre le parti majoritaire et l'exécutif est telle que Jean-Marc Ayrault a dû une nouvelle fois jouer les pompiers. Dans l'urgence, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a finalement dû lancer ce mercredi 16 octobre une "enquête administrative" sur les "conditions d'éloignement" de Leonarda. Un contre-feu censé calmer la colère qui s'exprime désormais sans filtre au sein du Parti socialiste.
Quand le PS pourfendait les expulsions de l'ère Sarkozy
Le Mouvement des Jeunes socialistes (gauche du PS), présidé par Thierry Marchal-Beck et proche de la maire de Lille, n'a pas peur de mettre les pieds dans le plat. S'ils étaient confirmés, "de tels actes seraient un révélateur du manque de changement en terme de politique migratoire depuis la triste période Hortefeux-Guéant-Besson-Sarkozy". Une charge violente qui témoigne de l'ampleur du schisme qui sépare désormais le parti dirigé par Harlem Désir et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
TRIBUNE: "C'est ça un gouvernement de gauche?", par Thierry Marchal-Beck
La ligne du Parti socialiste, dont Manuel Valls et François Hollande sont toujours membres, a toujours été claire sur la question des expulsions. "Le Parti socialiste dénonce les méthodes scandaleuses utilisées pour traquer les étrangers. Après les distributions des Restos du Cœur, ce sont les sorties d’écoles qui sont visées. Ces pratiques devenues courantes sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy ne sont pas seulement choquantes sur le plan moral, elles sont également dangereuses parce qu’elles isolent les populations visées, les marginalisent et les condamnent à s’en remettre aux filières clandestines", s'indignait en mars 2007 le PS, dirigé alors par un certain François Hollande.
"Le Parti socialiste demande au gouvernement de cesser d’utiliser les enfants pour mener la chasse aux sans papiers, comme cela a été le cas à de nombreuses reprises ces derniers mois", renchérissait le Parti socialiste en 2008 par la voix de Faouzi Lamdaoui, aujourd'hui conseiller spécial du président de la République.
"Fermeté et humanité": la ligne Valls ne passe plus du tout
Partisan d'un "ordre républicain" à visage humain, Manuel Valls pensait en juin 2012 avoir trouvé la ligne médiane entre les apôtres d'une régularisation massive et la nécessaire application des décisions de justice imposant les reconduites aux frontières. "Fermeté et humanité", avait résumé la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem au coeur de la polémique sur les Roms. Dans une circulaire datée du 28 novembre 2012, le ministre de l'Intérieur fixait les conditions de "l'admission exceptionnelle au séjour", censée permettre "une juste prise en compte de certaines réalités humaines".
http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/16 ... ref=topbar