Re: En tant que chrétien, le choix devrait être simple, le 7 mai prochain…
Publié : ven. 05 mai 2017, 13:59
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Bonjour Cinci,
Vous m’adressez et me commentez un texte « Le totalitarisme sans État, Entretien avec Jean Vioulac ». Ce document assimile faussement la mondialisation au totalitarisme, sous couvert de l’emploi du terme « totalité ». Cela n’a pas de sens. J’ai cherché dans Wikipedia (pas idéal mais c’est aisé), les définitions des deux termes :
Le terme de mondialisation (l'anglicisme globalisation est parfois aussi employé) désigne le processus d'intégration des marchés et de rapprochement des hommes qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et de marchandises, et des retombées des technologies de l'information et de la communication à l'échelle planétaire. Elle se manifeste par, outre l'interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et l'intensification de la concurrence, l'expansion des échanges et des interactions humaines. La forme actuelle de la mondialisation de la fin du XXe siècle et du XXIe siècle repose sur deux facteurs essentiels :
• la faiblesse des coûts de transport au regard des écarts des coûts de production (au sens économique du terme), qui touche les biens matériels,
• la baisse des coûts de communication au niveau mondial, qui touche la diffusion sous forme numérique des informations, y compris financières.
Le totalitarisme est l'un des principaux types de systèmes politiques avec la démocratie et l'autoritarisme. C'est un régime à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition concomitante en Italie, en Allemagne et en URSS. Le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité. » L'expression vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des personnes, comme le ferait une dictature classique. Le régime totalitaire va au-delà en tentant de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
Personne ne pense plus à l’heure actuelle que le marché soit généralement « pûr et parfait ». Au contraire le marché comporte ce qu’on appelle « les défaillances du marché », comme les ont bien étudiées le prix Nobel Jean Tirole et son Labo économique de Toulouse. Donc cela doit être corrigé par une régulation de l’Etat. C’est ce que proposent les spécialistes économiques ainsi que les hommes politiques modérés, aux premiers rangs desquels les centristes, mais pas seulement eux.
L’argent, que vous appelez l’argent-roi est-il la seule motivation et le seul ressort de la société et des individus ? Certes il est très puissant, mais cela n’est pas nouveau. Par exemple le Christ a bien averti ses disciples contre le Mammon des richesses. Aussi avant lui l’Ecclésiaste demandait à Dieu de « ne lui donner ni pauvreté ni richesse ». C’était une demande très sage car l’argent peut corrompre, mais peut-être très utile et très nécessaire pour les pauvres. Mais il peut y avoir d’autres ressorts que la seule richesse : on peut citer par exemple le pouvoir. La pyramide de Maslov classe les besoins des hommes depuis les plus basiques jusqu’aux plus élevés. L’argent est-il davantage « roi » aujourd’hui que dans l’antiquité ? c’esp possible parce qu’il y a aussi beaucoup plus de richesses sous-jacente. En tout cas l’avantage (et le piège) de l’argent est qu’il permet toutes les transactions (bien plus que le troc), ce qui favorise parallèlement, hier comme aujourd’hui, le terrible péché qu’est la convoitise, lequel touche riches ou pauvres.
Le capital ne se définit pas comme une conséquence de l’argent, mais il consiste en un stock de biens, alors que le revenu en est un flux. Le livre de Thomas Piketty (le capital au XXIème siècle) décrit bien la situation.
Alors quid de la mondialisation ? Elle n’est pas la créature des possédants, mais la résultante du progrès technique, comme définie précédemment. Est-elle une bénédiction ou une malédiction ? En tout cas elle est inéluctable. Parmi ses aspects problématiques, il y a d’une part la sous-tarification des transports laquelle notamment ne va pas dans le sens de l’écologie, et d’autre part la dématérialisation des économies qui est source de fragilités systémiques comme on l’a vu avec la crise des subprimes. Mais au total elle est bénéfique matériellement pour l’humanité en faisant considérablement réduire la pauvreté mondiale ainsi que les famines. Néanmoins, si elle a profité à toutes les classes de revenus, il y a une exception pour les revenus des classes moyennes inférieures occidentales qui ont certes progressé mais en très faibles proportions, ce qui a pu engendrer des frustrations. Cela est mis en évidence par la courbe dite de « l’éléphant », appelée ainsi en raison de sa forme. Elle a été établie par les économistes de la Banque mondiale, Branko Milanovic et Christopher Lakner qui ont fait figurer en abscisses les revenus et en ordonnées les accroissements de revenus. A noter que cette courbe indique aussi un fort accroissement des revenus des classes ultra-riches. Même si ces dernières sont très peu nombreuses, cela pose une question éthique.
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Bonjour Cinci,
Vous m’adressez et me commentez un texte « Le totalitarisme sans État, Entretien avec Jean Vioulac ». Ce document assimile faussement la mondialisation au totalitarisme, sous couvert de l’emploi du terme « totalité ». Cela n’a pas de sens. J’ai cherché dans Wikipedia (pas idéal mais c’est aisé), les définitions des deux termes :
Le terme de mondialisation (l'anglicisme globalisation est parfois aussi employé) désigne le processus d'intégration des marchés et de rapprochement des hommes qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et de marchandises, et des retombées des technologies de l'information et de la communication à l'échelle planétaire. Elle se manifeste par, outre l'interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et l'intensification de la concurrence, l'expansion des échanges et des interactions humaines. La forme actuelle de la mondialisation de la fin du XXe siècle et du XXIe siècle repose sur deux facteurs essentiels :
• la faiblesse des coûts de transport au regard des écarts des coûts de production (au sens économique du terme), qui touche les biens matériels,
• la baisse des coûts de communication au niveau mondial, qui touche la diffusion sous forme numérique des informations, y compris financières.
Le totalitarisme est l'un des principaux types de systèmes politiques avec la démocratie et l'autoritarisme. C'est un régime à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition concomitante en Italie, en Allemagne et en URSS. Le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité. » L'expression vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des personnes, comme le ferait une dictature classique. Le régime totalitaire va au-delà en tentant de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
Personne ne pense plus à l’heure actuelle que le marché soit généralement « pûr et parfait ». Au contraire le marché comporte ce qu’on appelle « les défaillances du marché », comme les ont bien étudiées le prix Nobel Jean Tirole et son Labo économique de Toulouse. Donc cela doit être corrigé par une régulation de l’Etat. C’est ce que proposent les spécialistes économiques ainsi que les hommes politiques modérés, aux premiers rangs desquels les centristes, mais pas seulement eux.
L’argent, que vous appelez l’argent-roi est-il la seule motivation et le seul ressort de la société et des individus ? Certes il est très puissant, mais cela n’est pas nouveau. Par exemple le Christ a bien averti ses disciples contre le Mammon des richesses. Aussi avant lui l’Ecclésiaste demandait à Dieu de « ne lui donner ni pauvreté ni richesse ». C’était une demande très sage car l’argent peut corrompre, mais peut-être très utile et très nécessaire pour les pauvres. Mais il peut y avoir d’autres ressorts que la seule richesse : on peut citer par exemple le pouvoir. La pyramide de Maslov classe les besoins des hommes depuis les plus basiques jusqu’aux plus élevés. L’argent est-il davantage « roi » aujourd’hui que dans l’antiquité ? c’esp possible parce qu’il y a aussi beaucoup plus de richesses sous-jacente. En tout cas l’avantage (et le piège) de l’argent est qu’il permet toutes les transactions (bien plus que le troc), ce qui favorise parallèlement, hier comme aujourd’hui, le terrible péché qu’est la convoitise, lequel touche riches ou pauvres.
Le capital ne se définit pas comme une conséquence de l’argent, mais il consiste en un stock de biens, alors que le revenu en est un flux. Le livre de Thomas Piketty (le capital au XXIème siècle) décrit bien la situation.
Alors quid de la mondialisation ? Elle n’est pas la créature des possédants, mais la résultante du progrès technique, comme définie précédemment. Est-elle une bénédiction ou une malédiction ? En tout cas elle est inéluctable. Parmi ses aspects problématiques, il y a d’une part la sous-tarification des transports laquelle notamment ne va pas dans le sens de l’écologie, et d’autre part la dématérialisation des économies qui est source de fragilités systémiques comme on l’a vu avec la crise des subprimes. Mais au total elle est bénéfique matériellement pour l’humanité en faisant considérablement réduire la pauvreté mondiale ainsi que les famines. Néanmoins, si elle a profité à toutes les classes de revenus, il y a une exception pour les revenus des classes moyennes inférieures occidentales qui ont certes progressé mais en très faibles proportions, ce qui a pu engendrer des frustrations. Cela est mis en évidence par la courbe dite de « l’éléphant », appelée ainsi en raison de sa forme. Elle a été établie par les économistes de la Banque mondiale, Branko Milanovic et Christopher Lakner qui ont fait figurer en abscisses les revenus et en ordonnées les accroissements de revenus. A noter que cette courbe indique aussi un fort accroissement des revenus des classes ultra-riches. Même si ces dernières sont très peu nombreuses, cela pose une question éthique.
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