En effet Paxet Bonum, Simone Veil voulait garder à l'évenement son caractère d'exeption et accordait une grande importance à l'entretien préalable (actuellement supprimé) qui visait à dissuader la femme et chercher d'autres solutions. En effet on se garde bien aujourd'hui de rappeler ces propos que vous soulignez, ni qu'elle abhorrait l'expression féministe "droit des femmes à disposer de leur corps". La loi originelle n'autorisait pas l'avortement : c'était une concession en cas de détresse et non un droit (ça l'est aujourd'hui)
Concernant les chiffres : le chiffre de 300 000 est le chiffre officiel, il vient de Simone Veil elle-même qui fut la mieux placée pour enquêter avec un grand sens du devoir et sans idéologie (elle était pragmatique). Actuellement ce chiffre est remis en cause pour des raisons idéologiques : Les pro-vie disent qu'il y n'y en avait que 100 000 ou moins (pour dire que la loi a provoqué un plus grand nombre d'avortements) et les pro-choix disent qu'il y en avait entre 700 000 et 1 million ! (pour dire que c'était ô combien pire avant....)
Il n'y a rien d'étonnant à ce que le nombre d'avortements est baissé puisque cela a correspondu avec l'adoption de la pilule contraceptive par les Françaises dans les années 70. En toute logique même, et c'est ce à quoi on s'attendait, l'adoption presque générale de la contraception aurait du réduire le nombre d'avortements à très peu de cas mais comme je l'ai souligné : les avortements actuels sont des ratés ou des erreurs de contraception (probablement souvent des actes manqués, inconscients, dixit les psys).
Un autre chiffre important et qui a motivé le gouvernement de V Giscard d'Estaing : Il y avait 300 femmes qui mouraient chaque année de l'avortement clandestin et là, la loi a clairement sauvé des vies en permettant l'intervention dans de bonnes conditions.
Avant la loi Veil, l'avortement était puni de 6 mois de prison. Pouvait-on surveiller toutes les femmes et mettre 300 000 femmes par an en prison ? Non, mais on tombait de temps en temps sur une pauvre malheureuse, comme la jeune fille du procès de Bobigny violée et ... dénoncée par son violeur lorsqu'elle a avorté suite au viol. (Ce procès ou la jeune fille a été disculpée a été un pas vers la loi). La situation était ubuesque ...
Je comprends les arguments d'Archidiacre qui dit qu'on ne légalise pas un crime sous prétexte que beaucoup le font, c'est un argument rationnel et moral. Mais l'avortement est un cas à part, on ne peut le comparer à rien d'autre : c'est, à chaque fois, la décision d'une femme qui choisit d'arrêter la vie en elle, que cela soit légal ou pas. Cela touche son coeur, son corps, son intimité. C'est très délicat et complexe.
Bien sûr que c'est une victoire lorsqu'une femme garde son enfant, envers et contre tout. La loi est là pour lui dire qu'elle n''est pas condamnée si elle fait le choix de "ne pas le garder" (le gouvernement a pris ses responsabilités) et les Chrétiens devraient être les premiers à dire qu'ils sont à ses côtés pour une aide concrète si elle choisit de le garder. (les Chrétiens prennent leurs responsabilités)
Et il n'est vraiment plus temps de gémir sur le fait que nos gouvernements ne mettent pas en oueuvre la morale chrétienne, mais évidemment ! Nous sommes désormais en occident dans une ère post-chrétienne : le chirstianisme y garde une grande place culturelle, morale (ne serait ce qu'inconsciente) mais nos gouvernements sont laics, on ne peut attendre d'eux ce qu'on attendait des rois très chrétiens ! Déja bien beau que notre président actuel salue les racines et la sève de l'Eglise de France et encourage les Chrétiens à "prendre leur part" dans le débat.
Prendre sa part, ce n'est pas gémir sur ce qui n'est plus, ce n'est pas demeurer dans la nostalgie de ce qui était, ce n'est pas exiger que tout le monde pense comme nous alors que les Catholiques pratiquants sont 5 pour cent des Français !
Prendre sa part, Jésus est très clair là dessus, c'est, quelque soit la situation politique et culturelle dans laquelle on se trouve, c'est "visiter les prisonniers, donner à boire à celui qui à soif, donner des vêtements à celui qui est nu..." et en l'occurrence, donner un soutien moral et-ou concret à une jeune femme en galère qui dans le fond d'elle -même, préférerait garder son enfant.
Invitée2