Re: Les Etats-Unis attaqueront-ils bientôt l'Iran ?

« Par moi les rois règnent, et les souverains décrètent la justice ! » (Pr 8.15)
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Souricette
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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Souricette » ven. 29 août 2008, 6:23

Mais pourquoi s'obstiner à croire que les Américians durant la 2e GM ont été tout blancs et sont venus nou ssauver sur leurs chevaux blancs par pure philanthropie ? Acceptons que l'histoire ne soit pas aussi binaire qu'on veut nous le faire croire (l'axe du bien et l'axe du mal), surtout lorsque les documents d'époque témoignent.
En croyant à des fleurs, parfois on les fait naître.
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Christian
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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Christian » ven. 29 août 2008, 14:01

Cher SBS,
[les Etats-Unis] peuvent être les plus fidèles des amis, prêts aux plus grands des sacrifices
Les Etats, comme vous le savez bien, n’ont pas d’amis, seulement des intérêts. Ils ne se sacrifient jamais, mais ils sacrifient souvent une partie de leur population. C’est comme ça. C’est ça ce que ça veut dire d’être un Etat.
Maintenant c'en est trop avec votre haine !
L’antiaméricanisme, et vous savez cela aussi, puise à des sources diverses (rejet de l’impérialisme, du christianisme, de la société de consommation, et surtout des idées de liberté, à tort associées aux Etats-Unis). Il a fait florès en France. Il m’a atteint, je l’avoue, je n’aime pas les Etats-Unis. Rien ne m’attire vers ce pays. Ni les grands espaces, ni les petites gens. Mon intérêt professionnel eut voulu que je m’y établisse, mais comme l’enseignent les libéraux, nous ne sommes pas seulement motivés par les considérations matérielles. Les beautés de la vie ne sont que faiblement corrélées avec le compte en banque.

Mon aversion pour Bush, cependant, ma haine de l’impérialisme, mon rejet de la culture américaine, ne sont pas des éléments pour juger Poutine, Sarkozy, ou tout autre dirigeant de la planète. Car voilà la conséquence toxique de l’antiaméricanisme. Des générations d’intellos ont adulé des canailles et professé des idées répugnantes, simplement parce qu’elles s’opposaient aux Yankees. Poutine, semble-t-il, est devenu le héros de ces nouveaux bouffeurs de Ricains (un poil plus haut que le comique Chavez sur ce podium de la pensée adolescente). Critiquez Poutine, sa brutalité, ses forfanteries, son ignominie en déclarant que l’éclatement de l’URSS constituait « la plus grande tragédie du 20ème siècle », la répression des Tchétchènes, la pression sur les anciennes colonies russes, les assassinats d’opposants, les procès truqués, le musellement de la presse, l’économie de pays sous-dév que devient la Russie, et vous n’obtiendrez qu’une seule réponse : regardez Bush, les Américains font pire.

Lorsqu’on absout des criminels parce que d’autres criminels courent encore les rues, la discussion devient dure.

Bien à vous
Christian



Comparaison n’est pas raison

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Geronimo
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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Geronimo » ven. 29 août 2008, 17:11

SBS a écrit :Je retire ce texte...
Dommage je l'avais survolé rapidement et il me semblait pas mal intéressant
Christian a écrit :...Des générations d’intellos ont adulé des canailles et professé des idées répugnantes, simplement parce qu’elles s’opposaient aux Yankees...
Ces intellos ont, semble-t-il, bien changer leur fusil d'épaule
Tel l'ancien maoiste Glucksmann qui, avec "Le cercle de l'oratoire", regroupe des gauchistes et d'anciens trotskystes qui sont devenus pro néocons.
Le Cercle de l'Oratoire affiche sans complexe ses positions. Dans " Le Figaro " du 4 mars 2003, invitant la France à se joindre à la guerre en Irak, il écrivait : " Pour notre part, nous choisissons le camp du peuple irakien. Sa liberté dépend désormais de la victoire des armées anglo-saxonnes... "
Pourtant, " Ni putes ni soumises ", avec son secrétaire général Mohammad Abdi et le feu vert de sa présidente, s'est affiliée au Cercle de l'Oratoire. Fadela collabore même avec la revue du Cercle, " Le Meilleur des Mondes ".

L'expression "antiaméricanisme" est piégeuse, car s'opposer à la politique internationale de l'administration Bush ce n'est pas être antiaméricain, sinon le Pape Jean-Paul II était antiaméricain.

:fleur:
"Tant la concurrence au sens du LIBERALISME économique que la lutte des classes dans le sens marxiste sont contre nature et opposées à la conception chrétienne de la vie." Bienheureux Jean XXIII, encyclique Mater et Magistra n. 24

"Si les élections changeaient vraiment les choses, le vote serait interdit" Coluche
vive les sacrifices humains !
la droite a des idées
la droite sait aussi manifester

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Souricette
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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Souricette » ven. 29 août 2008, 21:10

Le problème à l'heure actuelle, c'est que tout le monde se croit obligé de choisir un camp. Et ça, c'est le mécanisme qui mène aux guerres.
En croyant à des fleurs, parfois on les fait naître.
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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Serge BS » sam. 30 août 2008, 12:12

Je cite : Dommage je l'avais survolé rapidement et il me semblait pas mal intéressant

Geronimo,

A votre demande, je vous renvoie donc ce qui figurait sur le forum. Vous pourrez ainsi juger sur pièce. Je ne pense pas qu'ils aient bien compris ce que j'écrivais, ni même tenu compte du "à suivre", pourtant fondamental. Je ne pense pas qu'il s'agissait, très loin de là, d'une apologie des Etats-Unis. Mais encore fallait-il me lire vraiment ! Je mets en rouge (ce sera le seul changement) quelques passages ignorés par ceux qui m'agressent.

Heureusement que je suis un valet des Etats-Unis sans profondeur de pensée et politiquement correct, holywoodien et va-t-en guerre pour les USA ! Qu'est-ce que ce serait sinon :-D ???

Bonne lecture.

Vous me joindrez désormais sur mon mèl : serge.bonnefoi@wanadoo.fr, car je ne viendrai quasiment plus sur le forum.

Fraternellement en Jésus-Christ.
_________________________________________________________________________________________________

Réflexions sur la pensée stratégique et pratique des Etats-Unis

I. THEORIA

L’étude de la pensée stratégique, politique et militaire étasunienne – par delà l’épisode Bush jr qui n’est, malgré les apparences, qu’un épiphénomène, car la logique de cette pensée dépasse les présidences – est passionnante en ce sens qu’elle oblige à passer en revue toute une partie de l’histoire de la philosophie. Mais quel foutoir intellectuel, malgré une logique de base fondée sur la raison, telle que conçue – dans la foulée de Descartes – par la philosophie des Lumières, ainsi que sur l’idéalisation – en rien la réalité – de l’Antique, en particulier de la Rome républicaine et impériale !

On peut ainsi distinguer, par delà les deux origines apparentes, l’une religieuse puritaine, l’autre séculariste :

- Une « pensée » de base :

• L’Ecole morale, avec notamment l’Ecole de Leyde, Paine, Channing, Lincoln, Emerson, Whitman, et surtout Josiah Royce.
  • Prenons l’exemple de ce dernier, sachant que je n’aborderai pas ici son approche par l’algèbre booléenne, pourtant si influente. Pour cet auteur, l’individu est supérieur à la société. Il en tire trois conséquences :
    - la chose n’est pas ce qu’elle est mais ce que l’on pense qu’elle est ;
    - l’essence est totalement distincte de l’existence ;
    - il y a primauté de l’action sur la pensée, car cela permet d’effectuer rationnellement l’intégrité de l’expérience de la pensée.
    Le lien avec la doctrine étasunienne est évident, et tout particulièrement avec la vision US selon laquelle on agit d’abord, puis on voit ensuite ce que cela donne ;
• L’école, que je qualifierai des crises et de l’autarcie – ce qui fait qu’il n’y a pas de lien réel avec la pensée de Jacques Rueff –, avec les quatre Maîtres penseurs de Glucksmann : Fichte, Hegel, Marx et Nietzsche ;
• Voltaire et certains philosophes des Lumières, en particulier Montesquieu et Lolme.

- Des « colles » :

Trotsky, et toute l’école du libéralisme américain d’inspiration… trotskyste, à la suite de Burnham en particulier. On oublie en effet trop souvent que la plupart des théoriciens modernes du « libéralisme politique » (je parle bien ici de l’approche du pouvoir en aucun cas du libéralisme économique qui n’a rien à voir et qui a d’autres sources) des Etats-Unis sont ou ont été trotskystes ;
• Heidegger, surtout son sein et son da-sein, mais interprété au travers de Rosenzweig et des Cohen, en particulier ceux des rencontres de Davos. On notera ici que des rencontres a priori philosophiques ont aujourd’hui donné leur nom à des rencontres a priori mercantiles, sans qu'un lien existe entre les deux, sinon le lieu ;
• L’Ecole du Federalist, en et particulier Jefferson. On notera ici que Jefferson avait réécrit la Bible à sa manière, la limitant aux Evangiles, à une simple vie et morale de Jésus de Nazareth, arrêtant de plus les Evangiles à la mise au tombeau et sans citer aucun des miracles du Christ, gommant ainsi toute la dimension divine et messianique de Jésus, vision correspondant finalement au christisme de certaines loges maçonniques – mais non pas de toutes du fait du rejet total de l’Évangile selon saint Jean par Jefferson –, et ce au profit des Etats-Unis, cette vision messianique de substitution prédominant dans la pensée politique étasunienne, notamment chez les Baptistes et les born again ;
• Raymond Lulle et sa succession, le tout limité à la seule approche de l’Art du premier ;
• Une nuée d’auteurs aussi variés que Toynbee, Algernon Sydney – bien plus ce dernier par exemple qu’un John Locke, malgré l’influence très réelle de celui-ci, en particulier de sa Lettre sur la tolérance – ou encore Otto Rank.
  • Prenons l’exemple de Toynbee. Selon ce dernier, chaque société décrit un cycle vers son aboutissement ou sa désagrégation, et ce autour de trois idées :
    - ce n’est que lorsque l’écroulement de la civilisation est en cours que les hommes commencent à réfléchir aux solutions permettant d’éviter ce déclin devenu pourtant en apparence inéluctable ;
    - or, ce déclin n’est pas inéluctable, l’aboutissement étant une nouvelle naissance (cf. le rapport avec l’idée de born again ou encore à la devise Novus Ordo Seclorum, inspirée de Virgile annonçant le passage à un nouveau cycle de civilisation après la fin de l’âge de fer) si la société a su maintenir en permanence une capacité créatrice lui évitant de tomber en décadence ;
    - par contre, les sociétés désagrégées sombrent soit dans la barbarie, soit dans la soumission à une église universelle.
    D’où les quatre conséquences qu’en tirent les doctrinaires étasuniens :
    - les Etats-Unis doivent maintenir leur niveau de développement économique et de recherche, quitte à piller les autres civilisations jugées décadentes ou à se servir de leurs potentiels, même de manière indirecte ;
    - les Etats-Unis ont un rôle messianique les destinant à piloter le monde abouti à sa décadence ;
    - l’usage de méthodes barbares à l’égard des autres civilisations n’est pas néfaste puisque ces civilisations y sont condamnées par la fatalité, et ce d’autant plus que cela permet d’aboutir à la religion universelle ;
    - le cycle de civilisation des Etats-Unis peut dès lors devenir éternel, les Etats-Unis étant le seul pivot permanent de civilisation, civilisation fondée sur l’idée de deux dieux universels : l’un au ciel, l’autre sur terre,c e dernier étant les Etats-Unis eux-mêmes.
- Des « mythes ciments », dont :

La Bible, et tout particulièrement certains épîtres pauliniens et l’Apocalypse, le tout pour le moins mal digéré, si ce n’est dévoyé, au profit de la conceptualisation d’un Grand architecte de l’univers conçu comme un dieu de nature ayant abandonné aux hommes son pouvoir ;
• La mythification de l’idéal des civilisations indiennes de la plaine ;
• Sophocle et Shakespeare.

- Une « pensée de l’action » :

• L’école déterministe, et notamment celle des géopoliticiens en relevant, tels Kjellen, Ratzel ou encore Haushofer ;
• L’école anthropologique de Vienne, à la suite de Frobenius et de Schmidt ;
• Virgile (cf. les devises du Grand Sceau des Etats-Unis) et Polybe, ce dernier pour sa vision de l’empire comme meilleur régime, ainsi que sa théorie des cycles !

- Des « alibis » :

A nouveau la Bible, finalement alibi suprême permettant de tout justifier, mais pas son intégralité, bien plus celle de Jefferson, donc dans une lecture tronquée, panthéiste ou pour le moins théiste ;
• Walzer et sa théorie des guerres ;
• Rawls et Nowak ;
• Du Pont de Nemours, et, à la suite des physiocrates, l’école américaine du libéralisme économique, école optimiste…

On le voit, beaucoup d’écoles et de penseurs, parfois contradictoires, d’où la nécessité de colles et de ciments, mais chacune de ces colles et chacun de ces ciments imposant à son tour un réajustement, ce qui fait que la doctrine étasunienne n’est, malgré des axes forts, jamais finie et en permanente adaptabilité. Mais il n’y a aucune cohésion interne réelle, d’autant plus que le sens de l’histoire dont parlent en permanence les Etats-Unis n’est que la justification a posteriori par le vainqueur du fait qu’il avait raison ! Ce sont ces contradictions, malgré la souplesse de l’adaptabilité, qui font, avec l’absence de stabilité politique réelle liée à la courte durée du mandat présidentiel, mais aussi les excès induits par le non-renouvellement à l’issue des deux mandats, que le système étasunien est devenu incompréhensible par emballement et manque de direction politique réelle, et ne sait même plus où il va, laissant le pas à la réponse à l’immédiat au détriment de la prospective réelle et non pas conjecturale !
L’utilisation de tant de colles et de ciments montre bien qu’il y a des contradictions, ou pour le moins des tensions graves internes à cette pensée, donc des faiblesses exploitables – dont profitent la Chine ou les financiers du Golfe arabique – qu’il nous faut aider à solutionner, car les Etats-Unis sont nos alliés par delà et malgré nos divergences, cette proximité relevant du subconscient et de l’inconscient, ce qui la rend solide malgré les apparences… du moins en cas d’agression physique contre l’une des deux parties ne venant pas de l’une des dites parties elles-mêmes !

Certes, les Etats-Unis sont bien moins stupides, aveugles et sans réflexion profonde que certains veulent bien nous le faire croire. Il y a au contraire une extrême profondeur de pensée (une trop grande ?) et une réflexion très poussée dans leur(s) approche(s), bien plus que dans une quelconque C4IR qui n’est qu’une conséquence matérielle d’une pensée politique et spirituelle très très poussée ! On est loin de Mahan, de Spykman, etc…, à des milliards d’années-lumière de pensée ! Tout y est, y compris l’adaptabilité, la réactivité, et aussi … une vision de l’avenir… Mais :

• Trop de contradictions internes fragilisent le système et ne peuvent que le conduire à un emballement, perçu pourtant comme réaction, quasi-paranoïaque ;

• Quant bien même les auteurs de ces doctrines étaient cohérents dans leur pensée, la doctrine étasunienne est si complexe que la plupart des stratèges étasuniens ne l’ont pas encore digérée, alors même que les Etats-Unis sont en perpétuelle survitesse, ce qui les rend finalement plus vieux que l’Europe, d’autant plus que leurs idées sont en fait vieilles ! Ils ont oublié de regarder le paysage comme l’aurait dit Alain – « Quand on voit les choses en courant, elles se ressemblent beaucoup. La vraie richesse des spectacles est dans le détail ! », in : Propos sur le bonheur, 1928) !

Ce modèle est totalement – autre incohérence interne – non matérialiste, mais en aucun cas chrétien puisque panthéiste teinté de manichéisme ! Il est pourtant d’une certaine manière bien adapté à notre monde actuel, tant formel qu’informel, y compris dans ses nouvelles franges et frontières, pourtant immatérielles… Mais ce non matérialisme n’est qu’un alibi au travers d’un dieu de nature et de raison, et non pas de Dieu, ne nous y trompons pas ! Tout se trouve donc justifiable par un messianisme de pacotille, déviant chez Bush jr en millénarisme quasi-obsessionnel !
La fragilité du système étasunien tient peut-être en ce que l’on veut absolument imposer un sens, une idée de cycle à l’histoire, alors même que l’histoire n’a peut-être justement pas de cycle réel, mais seulement le sens que lui donne in itinere les hommes… Je me répète et je développe... L’idée de sens de l’histoire est soit la justification, a priori et a posteriori par le vainqueur de sa victoire, soit l’explication a posteriori par le vaincu de sa défaite, rien d’autre ! Et l’on oublie peut-être que les quatre visions actuelles de la société – unitaire, binaire, trine et quaternaire, telles que découlant de la pensée de Georges Dumézil bien comprise et non pas rêvée – peuvent aider à réfléchir au sens réel de la géopolitique mondiale… Pour en revenir au sens étasunien de l’histoire, il faut noter que les ancrages philosophiques sont plus utilisés pour justifier les moyens mis en œuvre que pour décider ; on peut ici penser aux usages détournés de la Bible ou encore aux théories de Toynbee. C’est même là l’un des moteurs qui permet aux dirigeants étasuniens de justifier à leurs propres yeux – plus encore qu’à ceux des populations – leurs propres actions ; il ne faut pas oublier en effet que le sentiment religieux ou plus exactement para-messianique est l’une des dominantes de la pensée étasunienne, ce qui a pu faire dire à certains que les Etats-Unis, dans cette conceptualisation, sont sous certains aspects les terres de l’Antechrist, même si cette dernière conception est pour le moins excessive dans sa globalité….

J’ai néanmoins parfois l’impression, lorsque j’en reste à la seule approche de la théorie, d’être en présence de personnes ayant beaucoup lu, … mais peu compris par moment, de personnes glanant de ci de là une idée, bonne prise isolément, mais sans percevoir les conséquences de juxtapositions hasardeuses !

II. PRAXIS 1

Par delà ce qui précède, je commencerai par un boutade : sans l’atterrante décision de Napoléon premier de brader la Louisiane – qui allait de la Mer caraïbe au Canada – aux jeunes Etats-Unis, alors même que ces derniers ne voulaient … qu’acheter … des porcs à la France lorsqu’ils rencontrèrent Talleyrand, cet Etat serait-il aussi anglophone et anglo-saxon tout court ? Ne serait-il pas bien plus francophone et francophile ? Et dire que la décision de Napoléon – qui aura bien plus changé la face du monde que le nez de Cléopâtre – aura été guidée par une courte vue géopolitique et plus encore par la seule peur des 27.000 décès au sein du corps expéditionnaire à Saint-Domingue et non pour faits de guerre (souvenir du traumatisme des ravages de la peste à l’occasion de l’expédition d’Egypte ?)… Malgré tout, l’empreinte de la France reste vivace par ce biais dans l’esprit des Etats-Unis qui se sont trouvés boostés de manière inespérée par cet apport de territoire… De même, un constat :les Etats-Unis se sentent toujours redevables à la France, au travers du mythe de La Fayette, de leur indépendance, et le rituel de West Point est là pour en témoigner avec le fameux Remember ! de la remise des galons, tout comme d’ailleurs la présence du portrait de La Fayette au côté de celui du seul Washington dans la salle des sessions du Sénat…Bref, les relations franco-américaines sont dès l’origine marquées par un sceau spécial qui explique ce double sentiment mutuel de mépris et d’admiration, … comme si le destin de ces deux Etats était scellé pour l’éternité…

En apparence, les Etats-Unis semblent avoir un jeu assez égoïste, et il serait ainsi possible de caricaturer leur politique étrangère en écrivant : « US = us ! » Pour les Etats-Unis, seule compterait l'american way of life, le « we are ! »… Et, de ce fait, ils chercheraient à organiser le monde selon leurs seules vues, et dès qu’un obstacle se dresserait devant eux, ils susciteraient des contre-feux, type organisations antimondialisation ou anti-OMC, dès lors que la mondialisation irait à l’encontre de leurs intérêts ou que l’OMC souhaiterait réguler les marchés mondiaux, le même raisonnement valant pour les négociations et protocoles relatifs au changement climatique, alors que la réalité n’est pas aussi simple dès lors que l’on daigne se pencher un peu sur la réalité des positions étasuniennes. Ne l'oublions pas avant de critiquer sans réfléchir l'OMC, etc...

Dans cette logique étroite, le plus grave resterait que la politique des Etats-Unis ne serait en aucun cas définie à partir de valeurs, mais seulement en fonction de choix de multinationales ou encore de ceux d’élus jugés en Europe a priori comme étant le plus souvent comme étant des « culs terreux » ! Ainsi, l’Okhlahoma ou le Nebraska, dont on ne pourrait pas dire à lire certains qu’ils ne soient pas plus ou moins « arriérés » - du moins à l’aune du reste des Etats-Unis, du moins tels que fantasmés notamment en France -, pèsent plus sur le monde que des Etats nationaux jugés souvent comme étant plus civilisés ! Pourtant, on ignore souvent – outre le fait que ces Etats fédérés ont souvent des Universités de haut niveau – que le pétrole américain, que l’on accuse volontiers de tous les maux, est plus aux mains de milliers de petits propriétaires que de grands cartels, cet Etat étant l’un des très rares au monde – peut-être même le seul – à donner la propriété du sous-sol au propriétaire du sol… Donc, lorsqu’un Président des Etats-Unis obéit aux désirs des lobbies pétroliers, ce n’est pas à quatre ou six multinationales étasuniennes qu’il obéit, mais bien plus à des milliers de petits propriétaires, qui, l’un dans l’autre, induisent des millions d’emplois ! Le lobby du pétrole, ce n’est pas, malgré l’imaginaire qu’on en a, celui de quelques gros : c’est la voix de milliers de petits, d’autant plus qu’aux Etats-Unis les petits actionnaires ont bien plus de droits que les petits porteurs européens, et tout particulièrement français, les dirigeants ayant dans ce pays de réels comptes à rendre ! Les Etats-Unis ne sont pas que les trusts – même si le pouvoir de ceux-ci est indéniable –, et le triomphe du libéralisme économique y est aussi celui de millions de « petits »… L'une des causes fondamentales de l'actuelle crise financière ne serait-elle pas la volonté de détruire cet état de fait, justement pour en revenir aux trusts de la fin du XIX° siècle ?

Même les choix des multinationales doivent chercher à se concilier l’opinion américaine et mondiale autour de valeurs , de mythes fondateurs de la Nation américaine, alors que ceux des élus dits « culs terreux » par certains – car je dirais plutôt ayant de la terre sous leurs semelles – ne sont eux que le fait et le fruit de ces valeurs et de ces mythes, ce qui donne finalement une certaine prévisibilité et une lisibilité certaine à la politique étasunienne, ces mythes et ces valeurs, même uniquement théoriques – grandeur, liberté fierté, confiance en soi, démocratie, tradition, … – étant les repères incontournables de l’américain quel qu’il soit… La politique des Etats-Unis n’est donc pas que celle du « gros bâton », que celle du « World is ours ! » (même si ds gouvernements tels que l'actuel de la Pologne ne la conçoivent que comme cela, mais la aute en revient-elle aux Etats-Unis ?) ou du manichéisme des relations internationales. Elle n’est donc pas que celle des intérêts financiers ou énergétiques ; elle est bien plus que cela !

Pour ce qui est de la puissance américaine, outre le fait qu’ils auraient tort de se priver dès lors qu’ils trouvent des couillons prêts à jouer leur jeu à tout moment – y compris sur les places financières –, il faut bien garder à l’esprit que les Etats-Unis sont autant puissants de par des facteurs endogènes que du fait de la faiblesse de leurs partenaires et/ou adversaires ; et ils seraient bien bêtes de se gêner en n’en profitant pas, et ce d’autant plus qu’il existe dans ce pays une réelle politique d’accueil des élites et des cultures de l’autre (ici, les concepts de melting pot ou de salad bowl n’interviennent pas), contrairement à une Europe qui tend de plus en plus à être frileuse en ce domaine, même si la France semble vouloir changer sur ce point ces derniers mois… Et ceci fait que les Etats-Unis ne sont pas aussi indifférents qu’il y semble à l’avenir et aux problèmes de la planète, notamment en matière d’éducation, même s’il est évident qu’ils cherchent, mais c’est normal pour un Etat se voulant puissance, à intégrer dans les systèmes éducatifs des autres Etats leurs propres valeurs. Les Etats-Unis semblent en fait plus s’accommoder des situations actuelles de crise que les dominer, les organiser ou chercher à les contrôler car, tirant leur pouvoir de leur puissance économique et de leur avance technologique, ils ne cherchent pas véritablement à s’encombrer de problèmes qu’ils jugent à la fois onéreux et ingérables. Cette attitude psychologique, mais aussi très pragmatique, permet peut-être de comprendre l’apparente réticence des Etats-Unis face à des questions telles que le changement climatique, non par désintérêt ou par nombrilisme économique, mais par peur à la fois de ne pas pouvoir en contrôler le processus de règlement et, plus encore, de ne pas pouvoir arriver à la solution du problème ; on voit les coups portés à la crédibilité des Etats-Unis non pas par l’intervention en Irak mais par les difficultés qu’ils ont à sortir de la crise, ne maîtrisant pas le concept de gestion des sorties de crise, et ce au contraire de la France qui pourrait ici aider son allié le plus naturel… Enfin, comment oublier que les Etats-Unis ont réussi à mettre dans la tête des scientifiques et des chercheurs que seuls les articles rédigés en anglais seraient de qualité ? Faut-il voir dans l’action des instituts de Hong-Kong à faire croire que seules les Universités asiatiques sont valables une action du même type ? à nos dirigeants d’arrêter de foncer tête baisse dans le panneau ! Mais les Etats-Unis sont aussi peut-être les seuls à respecter socialement et à ne pas refuser de payer largement les savants ; c’est peut-être là que réside la vraie « supériorité » de leur science, en donnant aux vrais chercheurs de vrais moyens, tout en les associant aux bénéfices…, une dimension à la fois psychologique et financière de puissance… A qui la faute ? Aux Etats-Unis ou à nous ?

Il ne faut pas oublier non plus que si les Etats-Unis sont puissants, c’est aussi parce qu’ils se donnent les moyens de cette puissance ; ainsi, proportionnellement, ne consacrent-ils pas deux fois plus que la France en budgets à la recherche, à la défense ou aux moyens d’intervention extérieure, ces financements publics créant paradoxalement de l’emploi dans ce pays ? De même, malgré ce que l’on dit, l’éducation n’est-elle pas une vraie priorité de leur politique (cf. les progrès dans le domaine de l’enseignement pré-universitaire depuis quarante ans), et ce même si une part significative de cette éducation est privée, mais avec de telles possibilités de bourses pour ceux « qui en valent ou s’en donnent la peine », favorisant à la fois la culture de masse et la circulation des élites, … ainsi que les succès dans ces guerres modernes que sont les sports professionnels et/ou olympiques. Les Universités américaines n’ont pas particulièrement mauvaise presse que je sache.., et pas qu’en économie ou en business, même en histoire romaine !

Paradoxalement, ce serait plus une peur d’échouer qu’une peur d’agir qui limiterait l’action internationale des États-Unis, une peur de l’échec pouvant remettre en cause leur image de leader mondial, et, plus encore, l’image qu’ils se font eux-mêmes d’eux-mêmes ! Ce seraient peut-être donc plus des phénomènes de peur – ou plus exactement de crainte : crainte d’échouer, crainte de perdre de l’argent, crainte de se déconsidérer à leurs propres yeux, etc… – qu’autre chose qui conduiraient les Etats-Unis à certaines non-actions ou oppositions a priori incompréhensibles… Et, par réflexe de « peur », ils chercheraient à effacer le problème, à l’ignorer, bref refuseraient de le voir ! Les Etats-Unis, forts en apparence et à l’externe, ne seraient-ils pas en fait fragiles à l’intérieur, en eux-mêmes, dès lors qu’ils se trouvent confrontés à leur propre image, d’où aussi ce besoin de toujours rechercher des appuis, des alliés pour se conforter dans leur propre reflet psychologique. Sans une reconnaissance extérieure, quelle qu’elle soit, les Etats-Unis ne peuvent pas agir, se sentant paralysés par et en leurs propres mythes, sachant qu’ils ne peuvent, malgré leurs formidables moyens financiers et techniques, les surmonter, ou du moins le croyant…, d’où aussi le besoin perpétuel d’un autre ennemi !

Les Etats-Unis faibles ? Et pourquoi non, d’autant plus que l’une des plus grandes forces qui soit est la conscience de sa faiblesse ? Car, quand ils se sentent confortés par un soutien, par une image « belle » renvoyée par un extérieur, ils peuvent faire beaucoup, y compris ce qu’ils auraient pu faire tous seuls ! Et si l’image vraie des Etats-Unis était celle renvoyée par les héros de L’homme qui tua Liberty Valance ? ou encore par le Henry Fonda de Mon nom est personne ? L’important n’est pas ce que l’on est, mais l’image que l’on donne aux autres, tout en se respectant soi-même… Fragiles, mais dangereux, car une telle attitude peut les conduire à des réflexes de peur, donc souvent à des réactions incontrôlées… Il faut donc toujours les rassurer, comme des enfants intelligents qu’ils sont, en leur montrant leur propre grandeur à l’aune de leurs propres valeurs, valeurs qui furent les nôtres voici encore pas si longtemps… Et l’on peut être certain dans cet esprit que l’immense majorité des étasuniens a été au moins aussi choquée que nos propres opinions publiques par les inadmissibles exactions et tortures commises par une poignée de militaires dévoyés en Irak, car c’est l’image même qu’ils ont d’eux-mêmes qui a été salie… Et, à ce propos, n’oublions pas que les démocraties ne cachent pas, ne taisent pas ces violations des droits les plus élémentaires, a contrario de biens des Etats qui se voilent dans une fausse pudeur outragée !

Bref, pour obtenir beaucoup des Etats-Unis, faut-l s’y heurter – ce dont nul n’a les moyens, même d’un pouvoir d’équilibre du fait de la masse critique atteinte, faute d’une Europe politique unie et réelle – ou ne vaut-il mieux pas les rassurer – tout en leur disant franchement ce que l’on pense d’eux –, et leur présenter un miroir où ils pourront se regarder les yeux droits dans les yeux, avec fierté… ? Grandeur et faiblesse d’un imperium, mais dans tous les cas un grand atout pour celui qui saura leur montrer sa et leur puissance, avec confiance, avec certitude, et, dès lors, les Etats-Unis peuvent être le plus fidèle et le plus utile des alliés, un moteur décisif de l’action du monde vers le mieux… Pas de flatteries – surtout pas ! –, mais une assistance à leur faire prendre confiance en eux… Un Etat complexé comme aucun autre, à la fois par un complexe d’Oedipe vis-à-vis de l’Europe et par l’image dure à porter qu’ils se sont forgés d’eux-mêmes. Les Etats-Unis sont en fait un immense héros shakespearien, avec ses faiblesses, mais aussi ses grandeurs…

Gardons nous donc bien de sombrer tant dans l’américanisme béat, que dans l’anti-américanisme primaire, car les Etats-Unis sont forts, mais aussi car ils peuvent être les plus fidèles des amis, prêts aux plus grands des sacrifices, comme ce fut le cas en 1917 puis en 1944, car rien finalement ne les aurait gênés à ne pas intervenir en Europe – ce que préconisait par exemple un Lindbergh –, si ce ne sont justement les valeurs et les mythes qui sont le ciment même de l’unité e de la puissance étasunienne… Et le sacrifice des Boys aurait encore lieu aujourd’hui, malgré les divergences politiques, divergences qui tendent d’ailleurs aujourd’hui à s’effacer, même si le discours reste ferme !

Il faut donc dépasser les clichés e se pencher sur le berceau de cet « enfant » puissant qui est en fait le nôtre, comme une mère, fragile, frêle, ridée peut-être, se penche, même vieillie, sur son enfant pour l’embrasser et le rassurer même s’il est devenu adulte, sur cet enfant qui a confiance instinctivement en elle et est prêt à tout pour elle contre son amour qu’elle lui donnera malgré toutes les vicissitudes de la vie… Les Etats-Unis ont un éternel besoin d’amour et de reconnaissance – ce qui peut les conduire irrationnellement à des crimes passionnels – dans leur perpétuelle adolescence renouvelée et maintenue par leur ouverture culturelle et aux autres, car, au-delà des apparences premières, les Etats-Unis sont le peuple par excellence de l’ouverture aux autres cultures qui lui servent à forger leur propre culture dans une soif permanente d’apprendre et de grandir. Regardons bien… Y a-t-il une culture étasunienne, par delà les clichés Coca-Cola ou Mac Do ? Cette culture n’est-elle pas plutôt, comme sous-entendu dans la première partie de mon propos, une sublimation, certes parfois malhabile mais réelle, de toutes les cultures du monde, le WASP étant aujourd’hui dépassé ?

Reste que comme tous les adolescents, il arrive aux États-Unis de faire des bêtises, avec candeur, sans le vouloir, ou alors pour s’opposer au père qui est ici le monde dont ils sont issus comme terre d’immigration, bref à la « Vieille Europe »… A nous de ne pas nous dérober à notre tâche maternelle, à ne pas renoncer comme le font ces parents de certaines banlieues, d’autant plus que, même si ils le cachent par une fierté gamine, les Etats-Unis sont à notre écoute, sont en attente de nous ! Ils sont toujours en quête d’une reconnaissance, et c’est ce qui les fait agir, là où nous hésitons à le faire, engoncés dans les oripeaux d’une philosophie grecque aujourd’hui dépassée ; toujours jeunes et renouvelés, les Etats-Unis osent agir par empirisme pratique, ne cherchant pas toujours à justifier a priori par des modèles théoriques – même si le cadre théorique reste fort – si ça marche avant de faire, se fiant en cela à leurs propres sensations nées d’une culture en perpétuelle ébullition et de valeurs statufiées ! Œdipe et Shakespeare, voilà peut-être les seules clés des Etats-Unis !

Pour finir, il reste une évidence trop souvent passée sous silence : les Etats-Unis ont en permanence besoin du monde pour assumer leur puissance. En effet, pour compenser leur déficit commercial chronique, leur dette publique phénoménale et leur déficit énergétique, ils ont en permanence besoin du monde… Et c’est aussi pour assurer leur propre indépendance qu’ils cherchent à s’assurer le contrôle direct ou indirect de ce même monde.

Enfin, pourquoi taire que l’Union européenne, lorsqu’elle le veut bien, peut s’imposer aux Etats-Unis eux-mêmes ! Sans même parler de la réussite trop souvent oubliée par nos média des démarches françaises dans le cadre de la résolution de la crise yougoslave – bien plus salue par les dirigeants étasuniens que par notre propre presse – ou dans la négociation relative à l’Irak où l’on veillât bien à ce que nul ne perde la face, il suffit de regarder la condamnation par la Commission européenne de l’accord britannico-américain en matière de transport civil aérien, décision s’imposant au marché interne étasunien ! A méditer… D'où la tentation de modifier le champ de l'OTAN ? Et, à qui la faute si nous n'osons pas face aux Etats-Unis ? A eux ou à nous ?
(à suivre)


__________________________________________________________________________________________

Tout ce qui est en rouge a été oublié par les imprécateurs, procureurs et accusateurs (pour "Theoria") ! Tout comme on a oublié de lire le "1" après Praxis ! Il y avait (j'ai eu la flemme de mettre en rouge en Praxis 1 tout ce qui était nécessaire) donc un "2" contradictoire à paraître, après une section "Kosmos" expliquant l'usage qu'ils faisaient de Dieu ! Il y avait pourtant un "à suivre" ! Mais on a préféré chercher à me détruire plutôt que d'atteindre la suite !

Maintenant, et d'une manière plus générale, est vraiment chrétien de travestir ainsi la pensée d'une personne ? C'est infâme de déformer ainsi des propos, de chercher à ridiculiser ainsi en, je me répète, travestissant la pensée et les écrits de quelqu'un ! Ils oublient que ces méthodes ont été celles utilisées par les ennemis de l'Eglise pendant et après la 2° guerre mondiale ! Oui, jusqu'en 1939 les entreprises US ont commercé avec l'Allemagne, tout comme les françaises, les polonaises, les britanniques ! Puisqu'on y est, pourquoi ne pas écrire, comme les promoteurs des sites qui servent de cerveau et de références à certains, que Pie XII était nazi puisqu'ayant été Nonce en Allemagne ? Allez-y ! Il n'y a qu'un pas déjà franchi par ceux qu'ils citent... Que je sache, j'avais déjà assez protesté contre ces amalgames menteurs ! Doit-on faire aux autres ce que l'on n'admet pas pour soi ? Ma réponse est claire : non !

Et puis, jouer sur les mots en oubliant volontairement leur sens, par exemple comme avec "contrôler" qui n'est pas synonyme de "prendre les commandes"... Doit-on mettre une note sous chaque mot pour en expliquer le sens retenu ? Ce serait long, pas vrai ? Mais n'est-ce pas un réflexe de peur et de haine envers ce que l'on ne comprend pas ou ce qui ne correspond pas à son moule ? Toujours est-il que déformer, travestir, ce n'est pas chrétien.

Un autre point, les vidéos introduite sur ce sujet sont totalement dégueulasses envers moi ! Leur initiateur sait-il de visu ce qu'est un blessé grave par éclats, un mort sous les bombes ? Je ne lui souhaite pas, mais enfin... Pourquoi me voit-on va-t-en-guerre, alors même qu'il n'est pas plus pacifiste que moi ? Pourquoi ? Ou alors seraient-ce l'image que j'ai choisie et ma signature qui choquent ? Pourquoi ignorer ma reprise des vers de Pindare ?

Je ne l'ai jamais nié, les Etats-Unis ont du bon et du mauvais, tout comme je n'ai jamais écrit que les USA étaient parfaits. On a par exemple oublié mes "mais à qui la faute ?"... On a éclipsé toute la dimension réflexive ! Mais notre temps est celui de l'isolement d'une petite phrase de son contexte pour déclencher des scandales sur les forums et les blogs... Ai-je traité un tel de tous les noms lorsqu'il a affirmé que les USA avaient eux-mêmes provoqué les attentats du 11 septembre ? Non... Je l'ai effectivement traité par le mépris, car que répondre à de telles affirmations sans preuve. La rumeur de complot, l'improuvable sert d'exutoire et donne la sensation d'être puissant à ceux qui en usent... Les tenants du secret caché jouent sur l'absurde en affirmant la preuve que nous avons raison c'est que tout prouve que l'on a tort ! Mais c'est là aussi la méthode des sectes ! Cela me rappelle ce principe de la presse moderne : on donne une nouvelle, quite à ce qu'elle soit fausse, l'important étant de ne pas la rater si jamais elle était vraie ! Et nous avons des exemples récents, y compris en France !

Il est vrai qu'aujourd'hui il faut faire douter de tout en forgeant de fausses certitudes destructrices de la réflexion ! Il suffit pour s'en convaincre de voir comment on a inversé la question géorgienne. Si j'ai bonne mémoire, ce sont les géorgiens qui ont bombardé les premiers, alors même qu'ils avaien juré le matin même qu'ils faisaient une trêve ! Mais il semble qu'on l'ai oublié ! Mais que nul n'inerpète en écrivant : "SBS absout les russes!", car ils sont autant coupables ! Mais les petites phrases sont si faciles...

Je m'étais donné de la peine pour aider à la réflexion... Pensez-vous qu'un texte tel que "Theoria" ait pu être écrit en deux minutes ?Je n'ai eu en réponse que de la dérision, de la haine, de la déformation, du mensonge sur mes propres textes ! Et j'avoue avoir été blessé par l'absence de tout soutien de quiconque...

Je suis blessé dans mon âme... Mais, ça, ils doivent s'en foutre dans leur théorie de la rumeur, dans leurs déformations ! Ils jugent, ils condamnent, mais en forgeant de fausses pièces à partir de données vraies mais séparées ! C'est ce que j'appelle useer de propagande (au sens non chrétien) et de dialectique marxiste, ce qui ne veut en aucun dire "être marxiste", l'assimilation personne/méthode étant un raccourci destructeur de pense ! Et mieux, ils condamnent collectivement : un Bush a commercé avec l'Allemagne entre 1923 et 1939, donc les USA et les étatsuniens sont tous des pourris ! Qui est manichéen ?

Enfin, je ne fais pas d'Holywood en respectant ceux qui sont morts pour nous !

Il est bien évident que les réactions porteront surtout sur ces derniers mots en orangé....

En fait, nous sommes tous d'accord sur l'essentiel, mais au lieu de chercher la polémique, en digne fils de Jean-Paul II, je cherche la conciliation en cherchant néanmoins à mettre en évidence les risques de généraliser et les sources intellectuelles ! Il est vrai que le reproche fait à Jean-Paul II fut d'être si méticuleux qu'il arrive au lecteur de s'égarer dans une forêt de détails (Père Wladislaw Wicher); j'ai cette même démarche ! Mais il a aussi, en conciliant, expliquant, détaillant, résistant aux accusations de "communiste" ou de "neutre", sauvé son Séminaire, sauvé des Prêtres, sauvé des Eglises, sauvé des âmes ! Moi, j'en suis très très loin là, et je me contentais d'expliquer l'embrouillami de la pensée étasunienne ! Il est vrai aussi que rares sont ceux qui cherchent à analyser sur un plan philosophique une pensée politique ! Il est aussi vrai à la décharge de beaucoup que certains des ouvrages fondamentaux d'auteurs dont je parle sont aujourd'hui très difficiles à trouver ! Et une telle approche n'est en rien contradictoire avec la vision catholique de la philosophie !


Christian,

Je n'ai pas plus d'attirance que toi pour les Etats-Unis :-D !
Dernière modification par Serge BS le sam. 06 sept. 2008, 5:54, modifié 1 fois.

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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Serge BS » dim. 31 août 2008, 18:29

Pour information, puisque j'arrête sur le sujet (et le forum, sauf pour les Miracles de Lourdes jusqu'à la venue du Saint Père), quelques points (parmi bien d'autres) que j'aurais évoqué en Praxis 2 et en Kosmos (Theoria, Praxis 1, etc..., n'étant de plus que des résumés d'une étude bien plus approfondie que j'avais menée). Certains les connaissent déjà, ayant échangé avec eux sur ce thème ; je m'en excuse auprès d'eux, mais je crois que cela aurait pu interpeller certains...

- L'une des difficultés, lorsque l'on ignore ou feint d'ignorer a priori les fondements philosophiques de la nation étasunienne, est que de nombreux symbôles de cette nation et de ses institutions sont à double usage : chrétien ou anti-chrétien !

- La devise Novus Ordo Seclorum est bien plus ancienne que l'émission de billets ! Il s'agit de l'une des trois devises latines figurant sur le Grand Sceau des États-Unis depuis ... 1782 ! C'est une reprise de la quatrième Églogue de Virgile, évoquant la naissance d'un nouveau cycle historique succèdant à l'âge du fer... Par cette devise, ainsi que quelques autres figurant sur le même sceau ou d'autres documents, les États-Unis ont voulu marqué leur attachement à la tradition politique romaine antique et à la philosophie des Lumières ! Seclorum fait donc bien référence à un sécularisme de la société américaine, en rien à Dieu !

- Même les devises In God we trust ! ou encore la référence au Créateur dans la Déclaration d'indépendance n'a rien de chrétien, n'en déplaise à certains, s'agissant d'une pure construction intellectuelle fondée sur un grand architecte de l'univers, sur un Dieu de nature (cf. Walter Berns, Making Patriots, University of Chicago Press, 2001, page 32), le lien avec la pensée de Locke, relayé par Jefferson étant évident ! D'ailleurs Jefferson lui-même précisait que ce Dieu de nature abandonnait tous ses pouvoirs aux hommes (cf. Thomas Jefferson, Notes on the State of Virginia, Philippe-Denis Pierre, Paris, 1785) ! L'oeil est donc celui de cet architecte de nature, celui de ce pseudo-Dieu arrosant les hommes de la seule raison !

- La pyramide des billets US est reprise du Pseudo-Jamblique et des pythagoriciens, comme symbole de la perfection. Et son mur de brique est celui, maintenu haut et impénétrable, n'admettant aucune brèche (cf. Cour Suprême, Emerson v. Board of Education of Ewing Township, 330US1(1947)) entre l'Église (quelle qu'elle soit) et l'État !

- Dire que les États-Unis ont eu un fondement chrétien est faux. D'ailleurs, le Sénat avait approuvé à l'unanimité le Traité de Tripoli du 10 juin 1797, à l'article 11 duquel on peut lire : "Puisque le gouvernement des États-Unis n'est en aucune façon fondée sur la religion chrétienne..." De plus, l'idée d'une nation sous l'égide de Dieu (cf. le serment au drapeau) ne date que de ... 1954, ce Dieu étant un Dieu matériel bricolé pour les besoins de la guerre froide afin de faire croire que les États-Unis avaient une mission divine face à l'empire du mal (déjà !)...

Peut-être, avant de me brocarder, de chercher à me ridiculiser, certains auraient-ils dû attendre la suite... qui ne viendra plus ! Avant de critiquer, il faut savoir attendre dès lors qu'une suite est annoncée !

Je n'étais pas Pangloss, pouquoi a-t-il fallu des Martin ? Bref, je deviens Candide...

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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Serge BS » sam. 06 sept. 2008, 5:56

Deux rééditions intéressantes en poche (10,50 € le livre) :
  • Howard (D.), Aux origines de la pensée politique américaine, Hachette, Paris, 2008, coll. Pluriel
    Lacorne (D.), L'invention de la République américaine, Hachette, Paris, 2008, coll. Pluriel

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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Souricette » sam. 06 sept. 2008, 14:09

Ben voui. C'est ce qui s'appelle importer la démocratie et libérer les peuples. :-D
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Re: Réflexions sur les Etats-Unis

Message non lu par Miles Christi » dim. 07 sept. 2008, 0:31

La plupart des réflexions menées sur les Etats-Unis s’appuient sur des présupposés communément acceptés dans nos sociétés modernes, milieux académiques et populaires confondus. Car les sociétés modernes fonctionnent elles aussi à base de croyances, bien qu’elles répugnent à l’admettre pour mieux se démarquer des sociétés traditionnelles et archaïques. Par exemple l’homme moderne croit au progrès, il croit même que rien ne peut arrêter le progrès.

En l’occurrence le présupposé qui guide les réflexions sur les Etats-Unis est celui du libre jeu des intérêts contradictoires comme garantie contre la tyrannie des hommes avec comme conséquence la tyrannie des grandes notions abstraites, la seule possible et acceptable.

Aujourd’hui la cause du malheur et du mal-être n’est plus un mauvais seigneur, une compagnie de marchands lombards, des usuriers ou des agents du parti de l’étranger, la cause s’appelle maintenant « crise économique », « crise financière », « évolution des comportements », « conjoncture internationale », « loi du marché », «modes », « relations internationales » etc… Ce ne sont plus que des causes impersonnelles et insaisissables. Et bien sûr les tenants de ce nouvel ordre social nous présentent cela comme un progrès par rapport aux époques dites obscurantistes où l’on cherchait à tout prix des boucs émissaires. Nous sommes passés d’un questionnement du type « à qui profite le crime ? » à un questionnement du type « Quel mécanisme peut bien expliquer ce phénomène ? », nous sommes passés du postulat « il y a forcément un coupable » au postulat « personne n’est coupable, c’est beaucoup plus complexe que cela ». De fait le débat a été dépassionné, puisque la décision humaine n’entre plus en ligne de compte, pour tout dire il n’y a plus de décideurs du tout, seules les grandes notions abstraites décident en lieu et place des hommes. Un gouvernement ne gouverne plus, mais accompagne les évolutions de la société, le chef d’entreprise prend des décisions dictées par le marché…


Mais doit-on croire à cette substitution du facteur abstrait au facteur humain dans le gouvernement des sociétés et destinées individuelles ? On pourrait presque y croire si les premiers à véhiculer ce type d’idée n’étaient pas les intéressés eux-mêmes, à savoir les dirigeants prétendument impuissants et conservant paradoxalement leur titre de gouvernant et position. En effet il est contradictoire de dire que des déterminants abstraits gouvernent tout et dans le même temps continuer à occuper une position de pouvoir. Qui plus est ces déterminants abstraits, s’ils revêtaient vraiment un caractère universel, comme une loi naturelle, devraient affecter tout le monde sans distinction, la pesanteur ne fait pas d’exception. Or c’est vraiment très loin d’être le cas, lorsqu’une crise s’abat sur une collectivité tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, certains en ressortent même plus riches et plus puissants.


Pour soutenir leur thèse de l’absence de plan d’ensemble et de continuité dans l’application de ce plan, les tenants du nouvel ordre font valoir que dans une démocratie libérale comme les Etats-Unis la coexistence d’une multitude d’intérêts contradictoires rend impossible la conception et surtout l’application d’un tel plan. Dans une société pluriculturelle, pluriethnique, multiconfessionnelle, dominée par les lobbies et groupes de pression, quel gouvernement élu démocratiquement se risquerait à appliquer une ligne politique globale et sans concession faisant fi des intérêts bafoués par une telle politique ? On peut même dire que la pleine reconnaissance d’intérêts contradictoires sonne le glas de la politique comme science et art de gouverner la cité, le navire n’est plus gouvernable, les chrétiens rament dans un sens, les musulmans dans un autre, les lobbies homosexuels, féministes et laïcistes encore dans un autre, etc... Ceci étant il y a toujours des hommes de pouvoir en place et se pose alors la question de leur véritable rôle.


Mais cet argument des intérêts contradictoires pour réfuter l’absence de tout plan d’ensemble n’est valable que dans le cadre d’une philosophie politique classique qui ne voit dans la contradiction qu’une impossibilité, un non-être. La validité de l’argument repose donc sur l’adhésion des dirigeants eux-mêmes aux grands principes de la philosophie classique.

Or l’économiste et chercheur britannique A.C Sutton a réalisé un travail très fouillé sur l’establishment américain, ses sociétés secrètes et ses orientations philosophiques. Il ressort de ses travaux que la philosophie-action de l’establishment américain n’est pas du tout classique, mais profondément hégélienne.

Dans la philosophie hégélienne, lorsque le sujet s’identifie, du même coup il se différencie: en effet s’identifier c’est se faire face, donc se poser comme objet face à soi. Mais pour occuper à la fois la position du sujet et de l’objet il faut au préalable s’être différencié. L’identification avec soi est donc aussi une différenciation d’avec soi. Et la différenciation d’avec soi est une contradiction puisque le sujet, identique à lui-même, ne diffère en rien de lui-même. Cette contradiction est surmontée lorsque l’identité du sujet avec lui-même et la différence du sujet d’avec lui-même s’identifient dans une nouvelle identité. La première identité s’appelle identité abstraite car elle laisse sa contradiction en dehors d’elle même, la deuxième identité s’appelle identité spéculative, du latin speculum, miroir, car elle se réfléchit dans sa contradiction, elle se retrouve dans sa contradiction. La contradiction ou différence d’avec soi-même est appelée moment d’aliénation ou de déchirement, elle est cependant le moteur de la dialectique car elle est ce par quoi l’identité spéculative ou synthèse advient.

Mais et les hégéliens insistent bien-là dessus, la dialectique ne procède pas que par ordre de nécessité. C’est là un point essentiel pour comprendre les buts et motivations de l’establishment américain, plus généralement international. En effet, le sujet devenu conscient du processus dialectique ne subit plus la dialectique mais la fait advenir librement. C’est là un des points cruciaux de l’hégélianisme que se sont refusés à admettre les marxistes, ceux-ci ne voyant dans la dialectique qu’un processus objectif et matériel. Ainsi les marxistes n’ont pas les clefs pour décrypter les plans et agissements de l’establishment international. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard, surtout si l’on voit dans le marxisme une aliénation de la philosophie hégélienne et donc un moyen contradictoire mis à profit par l’establishment pour édifier un nouvel ordre mondial.

Or que veut dire le « maîtriser ses contradictions» chez le sujet libre et conscient de Hegel ? La littérature hégélienne est assez abondante sur ce sujet, et les expressions suivantes ne laissent planer aucun doute sur le sujet : « Se contredire pour ne pas être contredit », « Se sacrifier pour ne pas être sacrifié », « se nier pour ne pas être nié ». Entre parenthèses « se contredire pour ne pas être contredit », c’est bien-là la façon de faire de la plupart des hommes politiques contemporains et c’est d’ailleurs ce qui leur assurent une certaine pérennité. Ici la contradiction n’est plus portée de l’extérieur, elle n’a plus ce côté imprévisible et douloureux, qu’elle peut encore avoir chez l’honnête homme pris en flagrant délit de faute et réalisant lui-même son erreur, ici la contradiction est voulue et totalement orchestrée par le sujet, qui sait parfaitement comment l’exploiter pour parvenir à sa synthèse.

Et là nous en revenons aux terribles soupçons qui pèsent, et qui pesaient déjà sur l’establishment américain, mais qui se sont considérablement accrus depuis le 11 septembre 2001, ces soupçons portent d’ailleurs également sur les instances supranationales et les promoteurs de ces instances, notamment des chefs d’Etat. Depuis la mise en scène de Colin Powell à l’ONU exhibant des échantillons de produits chimiques jusqu’aux photos satellites truquées en passant par les déclarations mensongères de la Maison Blanche sur les prétendues armes de destruction massive en Irak, il n’y a plus aucune raison, à supposer qu’il y en ait eu auparavant, d’accorder la moindre once de crédit à l’establishment américain, spécialiste internationalement reconnu des coups montés et opérations bidons, mais extrêmement coûteuses en vies humaines. Pour en revenir à la question du sens de tout cela, il n’y en a guère si l’on cherche à mettre en évidence un projet idéaliste (la guerre pour la liberté) ou un projet géopolitique (la guerre pour le pétrole), ce serait en rester aux fins abstraites et aux simples moyens, par contre la synthèse totale des identités culturelles, ethniques et religieuses ainsi que la synthèse des Etats par une série de contradictions maîtrisées est un projet qui est bien dans la veine d’une élite hégélienne, bien que Hegel n’ai jamais placé le dépassement des Etats dans un Etat mondial, mais des Etats dépossédés de toutes leurs prérogatives et ayant renoncé à leur souveraineté au profit de structures supranationales n’en sont plus vraiment. Rappelons quand même que au dessus de l’Etat hégélien il y a forcément un prince pour comme il le dit lui-même « mettre les points sur les i », l’Etat est la forme objective de l’esprit et le prince l’Etat incarné ou forme subjective, ramené à notre époque où tout est médiatisé par l’argent ce pourrait fort bien être un prince de la finance.

In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


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Re: Pétrole : les Etats-Unis attaqueront-ils bientôt l'Iran ?

Message non lu par Ignotus » lun. 15 sept. 2008, 9:37

MB a écrit:
<<La vraie crainte, c'est que le président iranien et les pasdarans, qui sont parfois un peu fous et nihilistes, aient vraiment envie de tester l'arme nucléaire, >>

La tester "en vrai", ou sur un terrain d'essai ?
Techniquement, la première hypothèse me semble hasardeuse. Et puis l'Iran se retrouverait au ban des Nations, avec un potentiel nucléaire vide.

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Re: Pétrole : les Etats-Unis attaqueront-ils bientôt l'Iran ?

Message non lu par Souricette » lun. 15 sept. 2008, 9:58

A mon avis, y en a d'autres qui voudraient la tester leur arme, et pas forcément dans le camp des Iraniens... :siffle:
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Re: Pétrole : les Etats-Unis attaqueront-ils bientôt l'Iran ?

Message non lu par Yves54 » lun. 15 sept. 2008, 15:12

Il y a un autre fait qui vient de rentrer en compte dans l'actualité : les USA viennent de refuser des armes pour attaquer l'Iran à Israël. Si les USA voulaient attaquer l'Iran, ils commenceraient par fournir en arme leurs alliés.
« Commettre des erreurs est le propre de l'humain, mais il est diabolique d'insister dans l'erreur par orgueil »
Saint Augustin
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La situation politique aux États-Unis

Message non lu par zélie » lun. 11 mai 2009, 20:07

Obama et la nouvelle politique étrangère des Etats-Unis

Moi c'est surtout le fait qu'un tel homme soit encore en vie qui m'impressionne.
Il ne fera pas de vieux os, et ce ne sera pas le premier...

Quant à ce qu'il avance, je sais pas pourquoi, mais je ne suis pas globalement étonnée, je suis plutôt "soulagée"[*] de constater que les choses sont comme je les analyse, c'était pas de la parano de ma part; la Russie et la Chine sont bels et bien les vraies menaces pour les fortunes américaines, et il existe vraiment des personnes assez cyniques pour estimer que leurs intérêts dépassent le droit de vivre décemment de leurs concitoyens.
Maintenant sur les détails c'est sûr qu'on apprend les rouages de l'histoire, mais encore une fois j'ai l'impression d'avoir juste entrevu la machine, et que les lièvres sont encore à soulever.

[*]c'est pas vraiment le mot, mais j'ai du mal à trouver le mot exact.

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Wistiti
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Re: Obama et la nouvelle politique étrangère des Etats-Unis

Message non lu par Wistiti » lun. 11 mai 2009, 20:38

Le mythe du 9/11 :clown:

Ayoye, pas fort. Un autre qui disait que les USA attaqueraient l’Iran, pi toujours rien de nouveau, maintenant nos complotistes espèrent que ça soit un autre pays, comme la Russie et la Chine.

Obama est derrière un coup d’État ZZzzzzzzz

Fait référence à l’époque Carter avec le gros méchant Brzezinski qui ont abandonné le Shah.

Pi là nous sommes tous des pions, l’Europe, les USA. Ya pas de démocratie faut croire.

Brzezinski voudrait détruire la Russie, alors que dans son livre Le grand échiquier, il parle d’étendre la démocratie en Eurasie sans être en confrontation avec la Russie.

Charles, retournez à votre Bible, c’est plus sain comme influence.
L'occident montre une haine envers lui-même, qui paraît étrange et peut être considérée uniquement comme un phénomène pathologique. L'occident ne s'aime plus, dans son histoire il voit uniquement ce qui est blâmable et destructif, il n'est plus capable de reconnaître ce qui est grand et pur.
(Benoit XVI)

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Wistiti
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Re: Obama et la nouvelle politique étrangère des Etats-Unis

Message non lu par Wistiti » mer. 13 mai 2009, 1:35

Bon bon, Charles est atteint du délire complotiste. Un peu comme ceux qui voit le Vatican derrière la guerre actuelle comme une autre guerre sainte, alors que ceux qui scandent le Djihad sont loin d’être chrétiens.

Ceux qui s’imaginent que les US sont derrière les attentats vivent sur une autre planète, comme s’ils avaient besoin de détourner, non pas un mais 4 avions pour tuer ses propre citoyens et allez en guerre, une façon de faire qui vient de l’on sait qui. Les pompiers et policiers morts, ça faisait partie du complot? Le maire Giuliani qui accouru dans la deuxième tour et qui en sortit de justesse, pour donner un show? La piste Italienne avec la Mosquée de Milan comme tanière de terroristes, vous connaissez? La bande à Baader-Meinhof entraînée à Amman? L’Algérien milanais Ahmed Ressan qui s’est fait prendre à Seattle avec 60 kilos de composés chimiques, encore une fumisterie? Atmani Saif et Fateh Kamel qui étaient impliqués dans l’attentat du métro de Paris, de la faute des Américains et des Sionistes? Les 400 morts à Beyrouth dans la destruction de bases américaine et française, un acte de libération? Faut bien que le Liban devienne musulman.

L’utilisation d’armes chimiques pas Saddam, encore du n’importe quoi? Rien gardé ensuite?! Les inspecteurs de l’ONU jetés hors du pays, simple caprice. Saddam qui disait encore en avoir, pour ensuite dire qu’ils les avaient détruites et qu’après qu’il lui en restait que quelques unes, simple hallucination de ça part je présume. Même en 1998 le gendre de Saddam avait dit que dans les environ de Bagdad il y avait des entrepôts d’Anthrax, de gaz nervin. Et évidemment, impossible de transporter tout ça ailleurs.

À propos de votre sourire après avoir vue Powell brandir la fiole d’Anthrax, sachez que dans l’épisode des lettres contaminées, il y eu 5 morts et que les coûts pour désinfecter le tout furent des centaines de millions de dollars. Finalement le suspect fut un Américain, sans qu’on sache s’il avait des complices. Si s’était arrangé avec le gars des vues, pourquoi pas l’avoir fait disparaître pour accuser Al Qaeda? Même chose lors des attentats d’Oklahoma City?!

Ce n’est pas la première fois que des avions sont détournées, vos amis Libyens l’ont souvent fait, en passant, la fois au vous verrez le fils de Kadhafi sur votre territoire en train de tabasser vos compatriotes, donnez lui une médaille à ce héros et ses à semblables que vous semblez vénérer et boire leur propagande.

Sachez que si jamais l’Amérique que vous haïssez tant s’écroule, l’Europe et l’Occident s’écrouleront aussi.

Liberté, égalité, ça vous dit de quoi? Droit à la vie, à la recherche du bonheur. Eh bien, ça vient des États-Unis, 15 ans avant la Révolution française et il n’y a pas eu de guillotine, ni les massacres de Vendée, Lyon, Toulon et Bordeaux.

Noirs, Blancs, jaunes, tous Américains, pas de "beurs"… Ex pluribus unum! Même s’ils peuvent être de prime abord rébarbatifs, ils ont leur côté anarchisant et sont plus libre que le vent! N’obéissant à personne, même pas à leurs syndicats! Vous auriez beaucoup à apprendre d’eux, au lieu de leurs cracher dessus et de forniquer avec l’ennemi.

N’est-ce pas Jean-Paul II qui a demandé pardon pour les croisades? Et les fils d'Allah, ont-ils demandé pardon d’avoir pris votre Saint-Sépulcre et d’avoir mis sous leur joug pendant 8 siècles la catholique péninsule Ibérique, le Portugal et une bonne partie de l’Espagne? Ont-ils demandé pardon de vouloir prendre le Vatican?

N’avez-vous donc autre chose à faire que de caqueter les balivernes d’une gang de m’as-tu vue? Allah akbar, au bûcher!

Vous avez raté votre vocation Charles, celle d’être un Iman.
L'occident montre une haine envers lui-même, qui paraît étrange et peut être considérée uniquement comme un phénomène pathologique. L'occident ne s'aime plus, dans son histoire il voit uniquement ce qui est blâmable et destructif, il n'est plus capable de reconnaître ce qui est grand et pur.
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