Rocky Balboa, autobiographie d'un chrétien
Publié : sam. 27 janv. 2007, 21:45
[align=justify]Bonsoir,
Le beau succès remporté par Rocky Balboa aux États-Unis et en Europe constitue une revanche personnelle pour Sylvester Stallone. Cette ancienne gloire du cinéma hollywoodien, assassinée tant par ses pairs que par des choix professionnels parfois douteux, s'est patiemment reconstruite à l'ombre des projecteurs grâce à sa famille et à son retour à la foi catholique de sa jeunesse. Sylvester Stallone, fort de ce nouvel équilibre personnel, décida donc de relancer sa carrière en concluant par un sixième volet la saga du célèbre boxeur qui forgea sa renommée, il y a déjà près de trois de décennies. Comme les autres opus de la série, Rocky Balboa est un film éminemment autobiographique. Rocky a depuis longtemps raccroché les gants et est désormais un vieillard un rien mièvre et gâteux, rongé par le souvenir de sa défunte mais pourtant si présente épouse et la relation pour le moins distante qu'il entretient avec son fils. Rocky n'est toutefois pas aigri par les épreuves qui l'affligent comme en témoigne l'attention qu'il porte aux autres blessés de la vie, rencontrés au détour des bas fonds de Philadelphie. C'est cependant bien dans la foi que Rocky va puiser la force nécessaire pour terrasser sa mélancolie et parvenir à une certaine forme rédemption.
La boxe n'est qu'un prétexte dans ce film, bien que le combat final soit de bonne facture puisque débarrassé des fioritures confinant parfois au ridicule qui entachaient hélas les précédents Rocky. La réalisation de Stallone est simple, en de rares occasions maladroite, mais est surtout incroyablement bouleversante de par sa sincérité et son honnêteté. Stallone n'hésite pas à faire preuve d'auto-dérision et à railler notamment l'image de « gros benêt inculte » qui lui est injustement accolée. Il serait erroné de prétendre qu'il campe ici l'un de ses plus beaux rôles car il ne joue pas: Rocky est Stallone, et Stallone est Rocky. Je ne doute pas un seul instant du fait que certains n'hésiteront pas à mépriser ce film car ils exècrent son réalisateur, tout comme je ne doute pas que certains seront en toute bonne foi désolés par ce pathos qu'ils jugeront larmoyant, mais cela m'est profondément égal.
Ce film est un rafraîchissement inespéré au milieu du marasme cinématographique actuel. Le légendaire réalisateur Frank Capra avait adoubé Rocky en son temps et il m'est pour le coup difficile de ne pas comparer Rocky Balboa à La vie est belle tant les émotions éminemment positives transmises par ces deux films sont semblables. La symbolique chrétienne, tout en restant « subtile » comme le souhaite Stallone, est omniprésente, jusque sur l'affiche du film représentant Rocky tendant le bras vers le ciel, dans un geste de déférence envers le Christ. Rocky Balboa exalte de surcroît l'amour et la fidélité, par-delà même la mort, et pose avec délicatesse un regard profondément chrétien sur la vieillesse et la fuite du temps. À l'heure où l'idéologie jeuniste impose un diktat terrible à notre société en encourageant l'élimination sociale des personnes âgées, Stallone pourfend la logique utilitariste ambiante.
Je ne peux en définitive que saluer une telle oeuvre, tout en espérant que Stallone récidive rapidement avec d'autres films du même acabit. Ses projets cinématographiques actuels sont le tournage de Rambo IV et l'adaptation des Quarante jours de Mousa Dagh de Franz Werfel. Deux projets pour le moins ambitieux et polémiques puisque le premier traite du sauvetage de missionnaires chrétiens en Birmanie et de manière plus générale de la persécution de la minorité Karen tandis que le second évoque la résistance héroïque des chrétiens à l'armée ottomane lors du siège de Mousa Dagh.[/align]
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Voici quelques compléments sur le sujet:
Rocky, ce chrétien sur Sombreval [Fr]
Critique de Rocky Balboa sur Christian Spotlight on the Movies [En]
Interview de Stallone sur la foi chrétienne dans Rocky Balboa sur Christianity Today [En]
Stallone et le catholicisme sur Catholic Online [En]
PaX
Franck
Le beau succès remporté par Rocky Balboa aux États-Unis et en Europe constitue une revanche personnelle pour Sylvester Stallone. Cette ancienne gloire du cinéma hollywoodien, assassinée tant par ses pairs que par des choix professionnels parfois douteux, s'est patiemment reconstruite à l'ombre des projecteurs grâce à sa famille et à son retour à la foi catholique de sa jeunesse. Sylvester Stallone, fort de ce nouvel équilibre personnel, décida donc de relancer sa carrière en concluant par un sixième volet la saga du célèbre boxeur qui forgea sa renommée, il y a déjà près de trois de décennies. Comme les autres opus de la série, Rocky Balboa est un film éminemment autobiographique. Rocky a depuis longtemps raccroché les gants et est désormais un vieillard un rien mièvre et gâteux, rongé par le souvenir de sa défunte mais pourtant si présente épouse et la relation pour le moins distante qu'il entretient avec son fils. Rocky n'est toutefois pas aigri par les épreuves qui l'affligent comme en témoigne l'attention qu'il porte aux autres blessés de la vie, rencontrés au détour des bas fonds de Philadelphie. C'est cependant bien dans la foi que Rocky va puiser la force nécessaire pour terrasser sa mélancolie et parvenir à une certaine forme rédemption.
La boxe n'est qu'un prétexte dans ce film, bien que le combat final soit de bonne facture puisque débarrassé des fioritures confinant parfois au ridicule qui entachaient hélas les précédents Rocky. La réalisation de Stallone est simple, en de rares occasions maladroite, mais est surtout incroyablement bouleversante de par sa sincérité et son honnêteté. Stallone n'hésite pas à faire preuve d'auto-dérision et à railler notamment l'image de « gros benêt inculte » qui lui est injustement accolée. Il serait erroné de prétendre qu'il campe ici l'un de ses plus beaux rôles car il ne joue pas: Rocky est Stallone, et Stallone est Rocky. Je ne doute pas un seul instant du fait que certains n'hésiteront pas à mépriser ce film car ils exècrent son réalisateur, tout comme je ne doute pas que certains seront en toute bonne foi désolés par ce pathos qu'ils jugeront larmoyant, mais cela m'est profondément égal.
Ce film est un rafraîchissement inespéré au milieu du marasme cinématographique actuel. Le légendaire réalisateur Frank Capra avait adoubé Rocky en son temps et il m'est pour le coup difficile de ne pas comparer Rocky Balboa à La vie est belle tant les émotions éminemment positives transmises par ces deux films sont semblables. La symbolique chrétienne, tout en restant « subtile » comme le souhaite Stallone, est omniprésente, jusque sur l'affiche du film représentant Rocky tendant le bras vers le ciel, dans un geste de déférence envers le Christ. Rocky Balboa exalte de surcroît l'amour et la fidélité, par-delà même la mort, et pose avec délicatesse un regard profondément chrétien sur la vieillesse et la fuite du temps. À l'heure où l'idéologie jeuniste impose un diktat terrible à notre société en encourageant l'élimination sociale des personnes âgées, Stallone pourfend la logique utilitariste ambiante.
Je ne peux en définitive que saluer une telle oeuvre, tout en espérant que Stallone récidive rapidement avec d'autres films du même acabit. Ses projets cinématographiques actuels sont le tournage de Rambo IV et l'adaptation des Quarante jours de Mousa Dagh de Franz Werfel. Deux projets pour le moins ambitieux et polémiques puisque le premier traite du sauvetage de missionnaires chrétiens en Birmanie et de manière plus générale de la persécution de la minorité Karen tandis que le second évoque la résistance héroïque des chrétiens à l'armée ottomane lors du siège de Mousa Dagh.[/align]
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Voici quelques compléments sur le sujet:
Rocky, ce chrétien sur Sombreval [Fr]
Critique de Rocky Balboa sur Christian Spotlight on the Movies [En]
Interview de Stallone sur la foi chrétienne dans Rocky Balboa sur Christianity Today [En]
Stallone et le catholicisme sur Catholic Online [En]
PaX
Franck