Harry Potter et Tolkien

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marie du hellfest
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par marie du hellfest » ven. 14 févr. 2014, 18:05

Bonjour,
Pacem a écrit :Surtout quand son auteur s'est inspirée aussi ouvertement de livres sorciers par exemple
Auriez-vous une source vérifiable à ce sujet SVP ? Parce que ce ne serait pas la première fois qu'une rumeur montée de toutes pièces tenterait de la discréditer (voir la soi-disant interview - introuvable - où elle aurait ouvertement dénigré le Christ et appelé de ses vœux l'effondrement de la civilisation ...).

Pacem a écrit :
Peccator a écrit :(tiens, d'ailleurs, comment savez-vous à quoi ressemble la véritable sorcellerie ? Auriez-vous eu de mauvaises lectures ?)
Oui, sur Internet. Ça ne vous arrive pas de vous renseigner de cette manière ?
Là j'avoue que je suis septique ...
Pour m'être également un peu renseignée sur le sujet j'aurais justement dit le contraire.

La magie de Harry Potter ne ressemble ni à la théorie que m'a expliqué Pneumatis (qu'il a lui-même pratiqué avant de se convertir), ni à celle décrite par Alan Moore, ni à celle décrite par le bouquin de magie qui prend la poussière sur mes étagères, ni en fait à aucune autre utilisée actuellement dont j'ai connaissance.

Par contre la magie dans HP ressemble farouchement à celle des contes pour enfants (la baguette magique, la robe des sorciers, la formule magique expédiée en 2 secondes, les effets magiques ultra-utilitaires et immédiats, etc ...), de Merlin l'enchanteur et autres clichés de fantasy.

Pacem a écrit :En effet, et il a d'ailleurs eu le mérite de restituer toutes les valeurs de cette civilisation au travers de ses romans. Tel n'est pas le cas de J. K. Rowling, qui aurait bien eu du mal de tirer quoi que ce soit de bon du Grand Albert...
Comment dire ... c'est un peu culotté d'affirmer ça alors que vous avez vous-même avoué un peu plus haut que vous n'avez lu que le début.
Le minimum serait au moins de lire la série au complet avant de la dénigrer d'une telle façon.

Là encore je ne suis pas d'accord avec vous.
Il y a beaucoup de valeurs que vous partagez. Harry Poter n'est pas un saint, c'est un ado qui a une situation particulière à gérer (passer de souffre-douleur de sa famille à super-star dans le monde des sorciers, puis finalement d'être mis à l'écart puis ridiculisé publiquement avec l'évolution de la situation). Il a des doutes, il commet des erreurs, mais il essaie de s'améliorer petit à petit.
Il se bat non pour son propre bénéfice, sa propre puissance mais pour sauver le monde (grosso-modo, hein), et il est prêt à se sacrifier pour. Ça parle aussi d'amitié, de loyauté à une cause, de plein de trucs qui ont déjà été cités par d'autres ...

Après effectivement ce n'est pas un bouquin chrétien. Mais je trouve dommage d'interdire une lecture là où des "explications éclairées" (sur les points un peu tendancieux) des parents pourraient suffire. Qu'est-ce que l'auteur a voulu mettre en importance ? Le décor (la magie) ou l'histoire du héros (qui se sacrifie pour sauver ceux qu'il aime) ? Ce serait même un bon exercice pour lui apprendre à développer son sens critique, vu que vous ne pourrez pas éternellement contrôler ses lectures.


EDIT : bonjour salésienne, ça faisait longtemps ^^

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Peccator » ven. 14 févr. 2014, 18:10

:clap: Beau résumé, fidèle à l'histoire que j'ai lue.

Il me reste malgré tout de la lecture de HP un arrière-goût païen. On retrouve nombre de valeurs chrétiennes, mais ce sont surtout celles d'un christianisme sans le Christ...
Je peine à comprendre ce sentiment plus clairement pour pouvoir l'exposer de manière argumentée.
Je ne retrouve pas cet arrière-goût dans Tolkien.
Plus j'y réfléchi, plus j'ai de mal à comprendre pourquoi je ressens cette différence.

Il y a une chose que j'ai particulièrement apprécié dans HP : le fait que les 4 maisons soient dans la même école, et que Harry fasse lui-même le choix qui l'amène à servir le bien alors qu'il aurait facilement pu choisir le mal. C'est pour les enfants un exemple bien plus réaliste (et positif) que tant de légendes où il y a des êtres foncièrement mauvais et d'autres foncièrement bons, et où n'interviennent pas les choix personnels.


salésienne05 a écrit :Sur ce, je retourne à d'autres tomes d'autres auteurs, tout aussi "dangereux", et à la dernière encyclique de notre Pape...
Restez sur vos gardes, Cécile. J'ai lu sur Internet l'avis de gens bien informés qui disent qu'elle contient des hérésies :-D
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 19:22

salésienne05 a écrit :J'ai, au contraire de beaucoup d'autres ici, trouvé énormément de références chrétiennes dans Harry Potter. [...] Pour moi, la sorcellerie et la magie dans Harry Potter servent surtout de support à une histoire d'amitié éternelle, de pardon, de don de soi jusqu'à la mort, de réflexion sur les qualités "héritée" ou bien "méritées", d'amour, et de fidélité.[...]
Les luttes menées durant les 7 tomes sont des luttes contre le mal [...] Les protagonistes sont des élèves modèles comparés aux élèves que j'ai eus en classe : les professeurs sont respectés, crains et obéis.[...] Le respect de la parole donnée est aussi une valeur mise en avant.
Je crois qu'on se trompe de livre...
Qu'il s'y trouve des références chrétiennes, je suis assez d'accord.
Que la sorcellerie ou autre chose apparaisse pour délivrer un autre message, c'est le propre de toute oeuvre de fiction.
Au contraire, je crois bien avoir lu (du peu que j'ai parcouru, excusez-m'en encore une fois) que la distinction entre le bien et le mal était plus qu'incertaine :
Ces livres mettent en effet en exergue l'héroïsme, le courage, l'intelligence... Mais aussi la vengeance, l'individualisme, l'infidélité, la désobéissance...
Comme le dit Quirrell, dans les histoires d'HP, "Il n y a pas de bien ni de mal, il n'y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher." C'est exactement ce que j'ai perçu. Harry est félicité d'avoir désobéi (les professeurs, "crains et obéis", pas vraiment, non), bonjour l'honneur rendu aux parents et à la famille dans la Coupe de Feu... De manière générale on a le droit de s'en foutre des autres, la rancœur à sa place chez tout le monde. Bienvenue dans un monde de filouterie !

Non, franchement, on est loin de la moralité de Tolkien.
salésienne05 a écrit :Et pour une fois qu'il n'y a aucune vulgarité dans un livre qui met en scène des ados !
Non, par contre, bonjour la violence de certains passage, avec un goût prononcé pour le morbide. Genre, lorsque Harry entend parler je ne sais plus quel personnage dans les murs de l'école... A côté, Chair de Poule, c'est de la petite bière.
“Pone, Domine, custodiam ori meo, et óstium circumstántiæ lábiis meis: ut non declinet cor meum in verba malítiæ, ad excusándas excusatiónes in peccátis.”
Placez, Seigneur, une garde à ma bouche et une barrière tout autour de mes lèvres. Que mon coeur ne se porte pas à des paroles mauvaises qui servent de prétexte au péché.

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par marie du hellfest » ven. 14 févr. 2014, 19:40

Pacem a écrit :Comme le dit Quirrell, dans les histoires d'HP, "Il n y a pas de bien ni de mal, il n'y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher."
Bin justement ...
[+] Texte masqué
Quirell est justement un méchant, qui cède à la tentation d'héberger un Voldemort moribond en échange de puissance. Si c'est pas un panneau énorme : "attention, péché", je sais pas ce que c'est ...
Pacem a écrit :Non, franchement, on est loin de la moralité de Tolkien.
En même temps, c'est logique qu'entre un auteur ouvertement catholique et une autre "neutre" si je puis dire, on sente des différences au niveau des œuvres. Mais de là à dire loin ... c'est une question de point de vue, et je continue à soutenir qu'une lecture fragmentaire entraine forcément une vue biaisée.

Pacem a écrit :Non, par contre, bonjour la violence de certains passage, avec un goût prononcé pour le morbide. Genre, lorsque Harry entend parler je ne sais plus quel personnage dans les murs de l'école... A côté, Chair de Poule, c'est de la petite bière.
Bof ... tout est relatif. Ça reste nettement moins violent que la plupart des œuvres accessibles aux ados actuellement. Après les livres ne sont pas tous à lire à 10 ans ; j'aurai tendance à penser que l'âge idéal du lecteur évolue avec celui du héros, il commence à 11 et fini à 16 ou 17 ...

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 19:45

marie du hellfest a écrit :
Pacem a écrit :Surtout quand son auteur s'est inspirée aussi ouvertement de livres sorciers par exemple
Auriez-vous une source vérifiable à ce sujet SVP ? Parce que ce ne serait pas la première fois qu'une rumeur montée de toutes pièces tenterait de la discréditer (voir la soi-disant interview - introuvable - où elle aurait ouvertement dénigré le Christ et appelé de ses vœux l'effondrement de la civilisation ...).
Pacem a écrit :Là j'avoue que je suis septique ...
Pour m'être également un peu renseignée sur le sujet j'aurais justement dit le contraire.
Non mais là je rêve ! :wow:
La lecture ésotérique est particulièrement claire. L'ambiance y est... Il faut quoi de plus ???
Les 7 degrés d'initiations, le signe sur le front, le pouvoir d'exception du langage des serpents et qui provient de la magie noire, la possession banalisée (celle de Ginny par Voldemort est éloquente), et j'en passe plein (ça date, quand même).
Je sais pas... il suffit de faire des liens logiques. Je ne l'ai pas vraiment trouvée tirée par les cheveux cette lecture occulte, ça saute aux yeux.

Alors bon. Je veux bien passer pour un alarmiste tourmenté de la cervelle parce que je ne prendrai pas la peine de tout lire en détail et faire un topo là-dessus. Voilà, je sèche. Libre à vous de glorifier les "valeurs" d'une histoire de sorcier et d'en imprégner vos enfants...
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 19:54

Quirell est justement un méchant, qui cède à la tentation d'héberger un Voldemort moribond en échange de puissance. Si c'est pas un panneau énorme : "attention, péché", je sais pas ce que c'est ...
Ça je le sais bien, c'est juste que cette citation reflète particulièrement bien l'univers moral des histoires d'HP.
Je ne sais pas si c'est si subjectif que ça : beaucoup de critiques se rejoignent là-dessus.
marie du hellfest a écrit :En même temps, c'est logique qu'entre un auteur ouvertement catholique et une autre "neutre" si je puis dire, on sente des différences au niveau des œuvres. Mais de là à dire loin ... c'est une question de point de vue, et je continue à soutenir qu'une lecture fragmentaire entraine forcément une vue biaisée.
Ça reste nettement moins violent que la plupart des œuvres accessibles aux ados actuellement.[...] j'aurai tendance à penser que l'âge idéal du lecteur évolue avec celui du héros, il commence à 11 et fini à 16 ou 17 ...
Oui en fait, c'est moins pire ! Qu'est-ce qu'il y aurait de mal à voir ses enfants s'initier à la sorcellerie, si ça semble en être une parodie d'ailleurs ?
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Peccator » ven. 14 févr. 2014, 21:07

Pacem a écrit :la distinction entre le bien et le mal était plus qu'incertaine :
Elle est au contraire très clairement établie comme étant le choix personnel que l'on fait de désirer le pouvoir (le mal) ou de se donner aux autres (le bien).

Nous, chrétiens, savons très bien que ce choix n'est pas toujours facile. Ne nous arrive-t-il pas fréquemment de pécher, de faire le mauvais choix ?
Ces livres mettent en effet en exergue l'héroïsme, le courage, l'intelligence... Mais aussi la vengeance, l'individualisme, l'infidélité, la désobéissance...
Vengeance, individualisme, infidélité ? Nous ne parlons pas des mêmes livres ! Ce sont là précisément les valeurs des "méchants", et exactement ce contre quoi lutte le protagoniste et ses amis.
Pacem a écrit :
Quirell est justement un méchant
Ça je le sais bien, c'est juste que cette citation reflète particulièrement bien l'univers moral des histoires d'HP.
Justement non. Elle reflète bien l'univers moral des antagonistes (les "méchants"), et c'est exactement contre cette manière de penser que Harry et ses amis ne cessent de lutter du début à la fin.

Je ne sais pas si c'est si subjectif que ça : beaucoup de critiques se rejoignent là-dessus.
S'ils ont lu les livres avec autant d'attention que vous, leur critique doit être brillante...



Reste la question de la désobéissance...
Harry est félicité d'avoir désobéi (les professeurs, "crains et obéis", pas vraiment, non),
Il est félicité pour son oeuvre de résistance quand le corps des professeurs a été envahi par des suppôts du mal. Je vous laisse lire les passages où Harry est torturé et marqué dans sa chair par ce qu'il refuse de céder à l'iniquité.
N'est-ce pas vous qui trouvez normal d'emmener ses enfants manifester contre le gouvernement ? En quoi est-ce différent ?


bonjour l'honneur rendu aux parents et à la famille dans la Coupe de Feu... De manière générale on a le droit de s'en foutre des autres, la rancœur à sa place chez tout le monde. Bienvenue dans un monde de filouterie !
Il est évident que vous n'avez pas lu les livres : vous persistez à parler de ce que vous ne connaissez pas.
Non, franchement, on est loin de la moralité de Tolkien.
Oui, mais pas pour les raisons que vous pensez.

Au fait, vous avez lu quoi, de Tolkien ?



Oui en fait, c'est moins pire ! Qu'est-ce qu'il y aurait de mal à voir ses enfants s'initier à la sorcellerie, si ça semble en être une parodie d'ailleurs ?
S'initier à la sorcellerie en lisant HP ? Elle est bien bonne, celle-la !



Il y a un problème bien réel avec la magie dans HP, puisqu'à aucun moment elle n'est condamnée en tant que telle. Mais contrairement à ce que vous pensez, la magie est loin d'être au coeur de l'histoire. Elle n'est qu'un prétexte.

Quant à vos références aux 7 étapes de l'initiation, c'est amusant. Les enfants, comme la majorité des lecteurs, y verront surtout les 7 années d'école (collège et lycée). Tiens, un indice : ça se passe dans une école...

Bien sûr, vous êtes libre de faire une lecture occulte du système scolaire britannique. On a bien vu des auteurs faire une lecture numérologique d'une cabane de marchand de journaux...
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 22:23

Peccator a écrit :N'est-ce pas vous qui trouvez normal d'emmener ses enfants manifester contre le gouvernement ? En quoi est-ce différent ?
Non, j'avais justement dit l'inverse : que ça n'était pas leur place, et ironisé sur le résultat pédagogique de la manif.
Peccator a écrit :Au fait, vous avez lu quoi, de Tolkien ?
Le Seigneur des Anneaux, Bilbo le Hobbit, la moitié du Silmarillon, et certaines lettres de ce même auteur.
Peccator a écrit :S'initier à la sorcellerie en lisant HP ? Elle est bien bonne, celle-la !
A quoi jouent les enfants après qu'ils aient lus HP ? Aux anges peut-être ?
Je parle d'initiation dans le sens : s'essayer à la sorcellerie. Il est bien évident que les enfants ne feront que parodier.
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par marie du hellfest » ven. 14 févr. 2014, 22:24

Pacem a écrit :Non mais là je rêve ! :wow:
La lecture ésotérique est particulièrement claire. L'ambiance y est... Il faut quoi de plus ???
Les 7 degrés d'initiations, le signe sur le front, le pouvoir d'exception du langage des serpents et qui provient de la magie noire, la possession banalisée (celle de Ginny par Voldemort est éloquente), et j'en passe plein (ça date, quand même).
Je sais pas... il suffit de faire des liens logiques. Je ne l'ai pas vraiment trouvée tirée par les cheveux cette lecture occulte, ça saute aux yeux.
Je crois qu'on s'est mal compris.

Encore heureux qu'il y ait une ambiance magique dans un bouquin qui parle d'école magique. De quoi on aurait l'air sinon ? Une école de magie sans baguettes, sans "abracadabra", sans chapeau pointus ... bin c'est plus une école magique.
Ce serait comme faire un western sans cow-boys ni indiens, sans chariots traversants le far-west, sans saloon, sans désert, sans revolver ou winchester ...

On ne peut pas parler d'un cadre spécifique sans invoquer (sans mauvais jeu de mots) les codes qui y sont associés, c'est évident.

Ce que je voulais dire c'est que les codes de sorcellerie utilisés par Rowling dans Harry Potter sont ceux des clichés de la sorcellerie (codes des contes pour enfants et de la fantasy classique), pas les codes de la magie moderne tels qui sont utilisés par ceux qui se prétendent réellement magiciens à notre époque.

Dans la magie moderne il n'y a pas de formules magiques de 2 secondes, pas de baguettes magiques, pas de citrouilles ni de chouettes, pas de sorts aux effets instantanés, pas d'école de magie où on délivre un diplôme à la fin, etc ...

Si vous voulez vous faire une idée de ce qu'est un livre qui est vraiment écrit dans une optique de vulgarisation de la vraie magie utilisée actuellement par un auteur qui se revendique lui-même comme un magicien, regardez Promethea d'Alan Moore.
Je vous assure, c'est pas le même niveau.

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par marie du hellfest » ven. 14 févr. 2014, 22:36

Ah, et j'oubliais une chose : oui, Harry Potter a des défauts. Parce qu'un héros sans défauts, c'est chiant. Donner des défauts aux héros ce n'est pas en faire l'apologie, c'est rendre les héros humains et accessibles pour les lecteurs.

Alors oui, ça lui arrive souvent de désobéir. Ce qui est assez pratique pour l'histoire, parce que s'il devait rester dans les clous en permanence ça aurait compliqué pas mal de choses. Parce que les méchants ne sont pas connus pour suspendre leurs activités maléfiques après 17h et le week-end, pour rester fair-play et laisser une chance aux gentils de saboter leurs plans.

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 22:37

marie du hellfest a écrit :Encore heureux qu'il y ait une ambiance magique [...] Une école de magie sans baguettes, sans "abracadabra", sans chapeau pointus ... bin c'est plus une école magique. [...] les codes de sorcellerie utilisés par Rowling dans Harry Potter sont ceux des clichés de la sorcellerie [...]
Dans la magie moderne il n'y a pas de formules magiques de 2 secondes, pas de baguettes magiques, pas de citrouilles ni de chouettes, pas de sorts aux effets instantanés, pas d'école de magie où on délivre un diplôme à la fin, etc ...
On s'est effectivement mal compris. Je parlais bien de l'ambiance de sorcellerie. Alors bien évidemment qu'elle est édulcorée pour un public enfantin, mais on y retrouve le même genre morbide, la violence, etc.

Non, effectivement, ça n'est pas du même niveau (encore heureux), c'est adouci pour les enfants. Mais je crois qu'on peut y constater une similitude importante (et pas seulement pour l'ambiance).
______
Edit :
marie du hellfest a écrit :un héros sans défauts, c'est chiant. Donner des défauts aux héros ce n'est pas en faire l'apologie, c'est rendre les héros humains et accessibles pour les lecteurs.
Il y a des tas d'histoires morales avec des héros plein de défauts. La différence, c'est que dans ces dernières, le héros se rachète sur celles-ci, et on peut en constater la gravité, la conséquence. Dans HP, je n'ai pas vu ça du tout (c'est à retardement alors ?)
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par marie du hellfest » ven. 14 févr. 2014, 23:20

Pacem a écrit :Alors bien évidemment qu'elle est édulcorée pour un public enfantin, mais on y retrouve le même genre morbide, la violence, etc.
Ce qui n'est pas propre aux mondes magiques, vous en conviendrez. Il suffit de regarder le nôtre ...
Pacem a écrit :La différence, c'est que dans ces dernières, le héros se rachète sur celles-ci, et on peut en constater la gravité, la conséquence. Dans HP, je n'ai pas vu ça du tout (c'est à retardement alors ?)
Là je vous avoue que je ne me souviens plus très bien, ça fait quelques années que je n'y ai plus touché ...

Harry devient assez insupportable à partir d'un moment mais il se fait régulièrement remettre en place par ses amis ou les adultes.
Pour la désobéissance proprement dite j'ai souvenir qu'il s'est fait coller quelquefois par les profs.
[+] Texte masqué
Mais comme à la fin c'est Hitler (pardon, Voldemort) qui arrive au pouvoir la désobéissance prend une tournure de Résistance.
Pour le reste je ne me prononcerai pas, mes souvenirs n'étant pas assez précis. D'un autre côté aucun défaut ne m'a choqué au point de me laisser un souvenir net.

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par jeanbaptiste » sam. 15 févr. 2014, 3:15

Pacem, si vous voulez tenir des propos sérieux dans cette discussion, je vous invite à lire les livres, pas à leur coller des préjugés à partir des quelques éléments que vous avez extirpés de l'histoire.

Magie, désobéissance, indisctinction entre le bien et le mal ?

Bah oui, Harry désobéit, parfois par nécessité (pour lutter contre le mal), parfois par bêtise (il se trompe).

Mais vous savez, c'est pareil chez Tolkien : Eowyn désobéit, elle aussi, et Sam (pour suivre Frodo). Tolkien serait-il un horrible païen ?

Goût du pouvoir ? Oui, les Malfoy veulent le pouvoir, et suivent pour cela Voldemort.

Ah, mais, n'est-ce pas aussi ce que veux Saroumane ? Mon Dieu, des questions de pouvoir chez Tolkien ! C'est affreux, sans doute un horrible païen !

Il y a une différence radicale entre Tolkien et Rowling (et entre Tolkien et toute la littérature moderne) : chez Tolkien les "héros" sont embarqués dans une aventure qui les dépasse, et c'est bien souvent le sens du devoir et l'espérance qui les font continuer une quête en apparence vouée à l'échec. Et c'est le pardon (acte d'amour et d'humilité !), qui rend possible la résolution heureuse de l'histoire.

Les personnages de Rowling s'appuient bien plus sur leur propres forces (et l'entraide). Mais c'est leur action propre qui a un rôle, il n'y a pas quelque chose comme une "main invisible". Il n'y a pas à proprement parler d'espérance car tout repose sur les héros.

Oui, il y a du bien et du mal dans Harry Potter, il y a de l'amour, de la haine, du courage et de la veulerie.

Mais il y a deux choses qui sont absentes : l'espérance et l'humilité. Ces deux choses vont ensemble. L'humilité c'est reconnaître que tout ce que je fais de bien, ça n'est pas moi qui le fait, tout est dans l'espérance.

C'est là qu'est la grande différence entre Rowling et Tolkien. Et c'est pour cela que l'amour chez Rowling apparaît comme quelque chose de vide (en tant qu'acteur de l'histoire), bien que constamment mis en avant, alors que chez Tolkien, l'amour, bien qu'en apparence presque totalement absent, est au cœur de l'hitsoire.

Et c'est en ce sens que oui, dans l'absolu, et toutes distinctions faites, l'œuvre de Rowling n'est pas chrétienne.

Mais elle n'a jamais prétendue faire œuvre chrétienne, il n'y a donc pas tromperie sur la marchandise.

L'œuvre de Rowling n'est ni démoniaque, ni sataniste, elle est simplement l'œuvre d'une personne athée qui ressent, comme la plupart des gens qui nous entourent, le pouvoir et la nécessité de l'amour (et peut-être du pardon), mais, ne connaissant pas Dieu, en fait un "sentiment" finalement bien peu apte à contenir sérieusement toute l'espérance et le pouvoir qu'elle veut mettre en lui.

Comme Brel dans sa célèbre chanson : "quand on a que l'amour". C'est une belle chanson, et chrétiennement parlant, elle est très vraie : oui, quand on n'a que l'amour, on a dans nos mains le monde entier, non comme chose sur laquelle on exerce un pouvoir tyrannique, mais comme don de Dieu sur laquelle nous avons une responsabilité.

Mais chez Brel cette chanson sonne faux, désespérée. Car Brel ne croît pas en Dieu et son amour et un pur sentiment, un simple élan de la volonté. D'une volonté incapable, dans sa petitesse à s'élever toute seule à la hauteur du monde.

Chez Rowling, cette "force de l'amour" qui protège Harry (le don de sa mère etc.), sonne ridicule. C'est un cliché.

L'amour moderne, celui des livres et du cinéma contemporain est ridicule. On a habillé un pauvre sentiment de l'espoir que les chrétiens mettent (avec raison) en lui. Mais l'amour chrétien n'est pas un sentiment et il en repose pas sur la volonté de sa petite personne ! L'amour chrétien c'est le Christ, c'est Dieu.

Bien loin d'être une œuvre de sorcellerie païenne, l'œuvre de Rowling, comme bien d'autre, est simplement celle d'une femme qui pressent la nécessité de l'Amour mais ne l'a jamais rencontré.

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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par marie du hellfest » sam. 15 févr. 2014, 4:46

Merci jeanbaptiste pour cette analyse pertinente.

Si je puis rajouter quelque chose à propos de la différence de traitement de la magie dans HP et Tolkien :
Là où dans HP la magie est un peu une science comme une autre (avoir le don ne signifie pas savoir s'en servir), accessible à plusieurs races mortelles (humains, elfes de maison, gobelins de Gringotts, ...), la magie dans Tolkien a une origine divine. Ce serait donc moins de la magie que des miracles, en quelque sorte.

On retrouve la plupart de la hiérarchie céleste dans Tolkien : Morgoth pour Satan, Sauron en démon, et les 5 magiciens maiars envoyés sur la Terre du Milieu en anges.
Ce sont pratiquement les seuls à pouvoir utiliser des pouvoirs "magiques".

Les rares mortels ayant eux aussi des pouvoirs sont soit des elfes extrêmement vieux et sages (comme Galadriel par exemple), qui pourraient se rapprocher de saints faiseurs de miracles, soit des humains rois-sorciers avides de puissance et qui ont plutôt mal fini (les Nazguls).


jeanbaptiste a écrit :L'œuvre de Rowling n'est ni démoniaque, ni sataniste, elle est simplement l'œuvre d'une personne athée qui ressent, comme la plupart des gens qui nous entourent, le pouvoir et la nécessité de l'amour (et peut-être du pardon), mais, ne connaissant pas Dieu, en fait un "sentiment" finalement bien peu apte à contenir sérieusement toute l'espérance et le pouvoir qu'elle veut mettre en lui.
Et pourquoi pas ?
Après tout c'est bien vous qui professez que l'esprit saint peut finir pas frapper n'importe où ^^
Personnellement je n'ai pas trouvé ces passages creux ou même lourdingues (ce qui peut m'arriver assez facilement avec ce genre de sujet), même si ce n'est pas non plus sublime ... peut-être simplement un problème de talent ?

(Après c'est sûr, je ne sais pas trop comment ça fait pour un croyant d'entendre parler d'amour sans Dieu ...)

jeanbaptiste
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Re: Harry Potter et Tolkien

Message non lu par jeanbaptiste » sam. 15 févr. 2014, 10:33

J'ai évidemment un peu exagéré quand j'ai dis que l'amour chez Rowling était "creux".

Il ne repose sur rien, ça c'est un fait. La chanson de Brel est d'ailleurs parlante. Sur quoi repose l'Amour de Brel, cet Amour qui donne le monde entier ? Sur un pari : j'espère (au sens faible du mot) que l'Amour changera le monde. Un peu comme Imagine de Lennon.

Mais il y a une intuition que Rowling, Brel et Lennon (et bien d'autres), partagent. Ces personnes qui se disent athées, croient en quelque chose, en l'Amour. Mais qui est cet Amour ? C'est une sorte de "Dieu inconnu".

Merci pour votre synthèse concernant la magie chez Tolkien, c'est un bon résumé !

P.S. : j'ai bien aimé Harry Potter, mais j'avoue que les deux derniers tomes m'ont un peu déçu. J'ai eu la désagréable impression que tout en faisant "mûrir" à mesure que ses personnages et son lectorat vieilli, elle a cependant préservé des procédés littéraires typiques de la littérature enfantine propre aux deux premiers tomes. Ça m'a un peu gâché la lecture.

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