l'essentiel, c'est que vous ayez passé un bon moment à me lire.gerardh a écrit : Beau morceau de bravoure ! Félicitations ! J'ai lu votre argumentaire avec intérêt. Mais il ne m'a pas convaincu.Désolé.
Je ne cherche à convaincre personne... ne soyez donc pas désolé!
Ce qui est important, c'est de ne pas envisager la question du latin avec des "lunettes" exclusivement françaises. En france, le débat est faussé par des attitudes que l'on doit qualifier de particulièrement stériles. Le latin est une langue bien vivante: elle est enseignée dans tous les pays du monde. Elle connaît actuellement un regain de vitalité aux Etats-Unis (il y existe même depuis longtemps un examen officiel de latin à oral). Je vous invite à regarder le nombre de site sur l'Internet qui sont consacrés au latin. Comparez le nombre de sites en anglais avec le nombre de sites en Français: celà se passe de tout commentaire...
La France est pratiquement le seul pays où le latin soit considéré et enseigné comme une langue totalement "morte".
C'est aussi le seul où la "question du latin" soit posée en termes d'affrontement "idéologique".
C'est également l'un des rares pays du monde où l'on impose aux élèves des méthodes d'apprentissage aberrantes, inefficaces et ennuyeuses.
Il faut être réaliste.
D'ici à quelques années, et la chose a déjà été envisagée, le Français ne pourra plus être la seule langue officielle dans notre pays. Les enfants francophone de notre pays auront à vivre dans une société plurilingue. Il faudra utiliser une langue différente pour travailler au bureau, parler à la maison, discuter avec certains amis, écrire à son percepteur...
C'est déjà une telle réalité que vivent tant de pays dans le monde.
Pour la plupart de nos enfants, le français écrit tel que nous l'avons appris à l'école est déjà une langue morte, impraticable et impratiquée: la population française compte près de de 40 pour cent d'illetrés... L'état de la langue orale n'est guère plus admirable: il suffit d'écouter ce qui se raconte à la "télé" ou plus simplement dans la rue.
Nos enfants devront utiliser l'anglais d'une manière ou d'une autre et autour d'eux le nombre de locuteurs de langues étrangères ira croissant.
Vous n'êtes pas convaincu?
Nos frères Musulmans n'ont aucun besoin d'être convaincu, quant à eux, lorsqu'il s'agit d'apprendre l'arabe classique pour lire le Coran...
Pas davantage que les Israéliens lorsqu'il a fallut apprendre l'hébreu...
Pas davantage que les Coréens où le Japonais qui abandonnent actuellement l'étude de l'anglais pour se tourner ver la vieille langue commune de l'Asie: le Chinois...
Ce n'est pas de conviction qu'il s'agit, mais de survie culturelle. Il ne s'agit pas, bien entendu, de se mettre à parler demain matin en latin au petit-déjeuner - "chérie, comment dit-on croissant en latin?.
C'est de bien autre chose qu'il s'agit. Il s'agit d'abord de renouer avec cette langue, de la respecter et de la faire respecter. Il s'agit de la remettre à l'honneur dans les églises, dans les universités, dans les écoles. Ce serait déjà un premier pas.
Dans notre monde moderne, porteur d'une culture de mort, il est indispensable que chacun puisse reprendre contact avec le seul héritage linguistique commun à toute l'Europe.
L'Europe ne peut pas se passer du latin: sauf à renoncer à elle-même.
Et l'Eglise catholique ne pourra jamais se passer du latin, pour la même raison.
Et puis tout de même... apprendre un peu de latin ce n'est pas la mer à boire!
Pardon d'avoir été un peu long.
Amicalement.
Virgile.