Sur le suicide et l'Église

« Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache discerner le bien du mal » (1R 3.9)
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OlivierT
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Re: Le suicide

Message non lu par OlivierT » jeu. 29 oct. 2009, 9:45

L'Eglise ne condamne pas "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés", elle ne peut que souffrir par compassion avec cette personne et son entourage. Seul Dieu est Juge.

L'homme est une création de Dieu. "Dieu créa l'homme et vit que cela était bon" La vie dépasse l'Homme, elle ne nous appartient pas, d'ailleurs quand on meurt, ne rend-on pas son dernier souffle? On dit bien "rendre". On ne rend que ce qui nous a été prêté, nous sommes les gardiens du mystère de la vie. Quand tout prend fin, je puis me demander: qu'est-ce-que j'ai fait de ma vie ?

On a qu'une vie pour vivre de sa Foi et vivre dans l'amour de son prochain et de soi-même. Ne la galvaudons pas. C'est ça le mystère, la science explique "comment la vie ?" pas pourquoi. La vie est l'affaire de Quelqu'un de plus grand que nous.

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OlivierT
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Re: Le suicide

Message non lu par OlivierT » jeu. 29 oct. 2009, 10:00

J'aimerais poursuivre sur la notion d'enfer.
L'Eglise ne voue personne à l'enfer. L'Homme y va de son plein gré, c'est son libre-arbitre qui le fait choisir de renoncer de rencontrer Dieu et son amour. Dieu est amour, je suis créé libre d'accepter l'amour de Dieu pour moi ou pas. Sa miséricorde est infinie. C'est quoi la miséricorde? misère et cordia, la misère, la tristesse dans les coeurs (cordia), Dieu s'y penche avec une infinie attention, mais je suis libre de le voir ou pas.

J'aime bien dire que l'enfer-me-ment. Refuser volontairement l'amour de Dieu, son amitié, son attention, c'est penser que moi, dans ma toute-puissance d'homme libre et pensant je n'ai pas besoin d'amour, que l'amour est une notion abstraite inutile.

Se suicider, c'est dire, c'est ma vie, (ce qui est faux) je ne l'aime plus, personne ne m'aime (ce qui est aussi faux) et je la détruis. C'est croire que fuir le seul endroit où l'amour se manifeste, ou peut se manifester, est la solution pour ne plus souffrir. Essayez seulement de survivre dans un lieu sans amour.

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Re: Le suicide

Message non lu par Pneumatis » jeu. 29 oct. 2009, 10:38

Catéchisme de l'Eglise Catholique a écrit :Le suicide

2280 Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.

2281 Le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant.

2282 S’il est commis dans l’intention de servir d’exemple, notamment pour les jeunes, le suicide prend encore la gravité d’un scandale. La coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale.

Des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire.

2283 On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie.
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

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Re: Le suicide

Message non lu par zélie » jeu. 29 oct. 2009, 10:53

Oui, comme le cite Pneumatis, l'acte du suicide ne sera jamais encouragé par l'Eglise et elle y pose un regard invitant ses fidèles à ne pas y recourir, mais entoure de toute sa compassion et de sa compréhension l'âme qui y recourt, parce que c'est une âme qui souffre beaucoup.
Et de fait, pour chaque péché, l'Eglise procède de la même façon; elle distingue le péché du pécheur, et ne condamne pas le pécheur, elle l'invite à réfléchir autrement (sauf en cas de suicide réussi...)

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Re: Le suicide

Message non lu par papillon » jeu. 29 oct. 2009, 21:42

Merci Olivier, Pneumatis et Zélie pour vos réponses éclairantes. J'espère qu'elles vont être utiles à Pierre également.
zélie a écrit :Et de fait, pour chaque péché, l'Eglise procède de la même façon; elle distingue le péché du pécheur, et ne condamne pas le pécheur, elle l'invite à réfléchir autrement (sauf en cas de suicide réussi...)
Nuance importante, en effet, que je vais devoir écrire quelque part pour ne plus l'oublier, car je suis encore portée (souvent) à la confusion à ce sujet. Les vieilles habitudes...
J'ai lu vos réponses ce matin, et je me suis demandée tout le long du trajet qui me menait chez mon dentiste pourquoi je restais malgré tout toujours sur l'impression que l'Eglise nous jugeait et nous condamnait. Et puis de lointains souvenirs ont surgi peu à peu dans ma mémoire. Il me semble qu'autrefois, on refusait les funérailles religieuses à un catholique qui s'était suicidé. Et il me semble aussi, mais là j'en suis moins sûre, qu'on lui refusait aussi d'être enterré avec les siens dans le cimetière catholique. En me replongeant dans ces souvenirs, je replonge aussi dans la tristesse que j'éprouvais pour ces pauvres gens et leur famille, et la culpabilité que j'éprouvais à n'être "pas d'accord". Je pense que ce n'est plus comme ça maintenant. Au fait, dites-moi, ce n'est plus comme ça maintenant?

En tout cas, je réalise qu'il y a probablement d'autres "souvenirs oubliés" que je vais devoir débusquer au fond de moi-même. Car tapis dans l'ombre, ils ont la vie dure et n'ont pas leur pareil pour saboter certains de mes élans de foi...

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Re: Le suicide

Message non lu par papillon » ven. 30 oct. 2009, 23:05

papillon a écrit : Il me semble qu'autrefois, on refusait les funérailles religieuses à un catholique qui s'était suicidé. Et il me semble aussi, mais là j'en suis moins sûre, qu'on lui refusait aussi d'être enterré avec les siens dans le cimetière catholique.
A Pierre: c'était vrai mais ce n'est plus le cas, depuis Vatican ll , semble-t-il.

Trouvé sur le net:
-Un chrétien divorcé remarié ou un suicidé peut-il avoir une cérémonie religieuse?

Avant le concile Vatican ll, les obsèques étaient conditionnées par la situation religieuse du défunt et par suite divorcés remariés et suicidés en étaient privés.
Actuellement depuis la réforme liturgique, la cérémonie répond à la demande, motivée par la foi, de la famille. Les divorcés remariés et les suicidés peuvent donc avoir des obsèques chrétiennes et il n'y a pas de différence dans la cérémonie. Le canon 1184 du nouveau code de droit canonique de 1983 ne mentionne plus les suicidés parmi les pécheurs manifestes auxquels on ne peut accorder les funérailles ecclésiastiques sans scandale public des fidèles.


J'ai par ailleurs retrouvé une des sources de mes angoisses religieuses. (me semblait, aussi, que j'avais pas imaginé tout ça). C'était quand même parfois hallucinant, cette époque:

SÉPULTURE DES SUICIDÉS

A partir du concile d'Orléans en 533, l'Eglise a refusé es funérailles religieuses au croyant décédé par suicide. Le droit canonique de 1917 interdit encore une sépulture chrétienne ou une messe de suffrage pour ceux qui ont porté atteinte à leur propre vie. "Encore au milieu du xxe siècle, le suicidé risque de n'avoir droit qu'à des obsèques expéditives et infamantes". (S.Gagnon,Mourir, hier et aujourd'hui , p.109)
Dans la Beauce du Québec d'après-guerre, il est toujours en usage d'interdire l'entrée de la victime dans l'église. On passe le cercueil par-dessus la clôture du cimetière, le corps est inhumé dans l'espace profane, et "les gens attardés la nuit se signent en passant devant cette terre réservée aux maudits" (M.Doyon,"Rires de la mort dans la Beauce", Journal or American Folklore, avril-juin 1954, p.143). L'exclusion du cimetière béni s'applique "si preuve est faite que le disparu a choisi en toute lucidité de mettre un terme à ses soufrrances physiques ou morales [..]

Il est à noter que ce triste sort n'était pas réservé au défunt en cas de maladie mentale.
Aussi, des prêtres compatissants pour le défunt et aussi pour sa famille faisaient des pieds et des mains pour convaincre l'évêque local que le défunt suicidé était auparavant un bon chrétien, fidèle à ses devoirs.
"Se fondant sur l'enquête du coroner, les curés plaident souvent la folie afin de procéder à des funérailles chrétiennes."

Voilà pour la petite histoire.

Harfang
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Re: Le suicide

Message non lu par Harfang » ven. 30 oct. 2009, 23:33

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=hah1J0_VYxY[/youtube]

[Les liens ne sont plus en fonction]



Le signe d’un désastre La plupart des sociétés ont considéré le suicide comme un désastre. Même si cet acte par exemple au Japon pouvait être accompli avec courage, ce suicide était en réalité l’acte ultime d’un échec insupportable.

Le respect de la dignité humaine Sur le plan humain, le respect de la dignité humaine, c’est le respect de toute vie humaine. Y compris la sienne. Ce qui fonde les droits de l’homme, c’est le respect de la dignité humaine ; en niant la valeur de ma propre vie, c’est le droit à la vie des plus pauvres et des plus faibles dans le monde dont je nie la valeur, la légitimité. Promouvoir les Droits de l’homme exige que l’on respecte sa propre vie.

La position des Chrétiens Les Chrétiens ajoutent à cette réprobation la question du Ciel : s’il y a une vie après la mort de bonheur qui nous est promise, le Ciel, ou le Paradis, la vie ici-bas a un but, " un sens ", une valeur, et l’on ne s’en va pas comme ça.

En effet personne n’a pu se donner la vie à lui-même. La vie, c’est un don extraordinaire que l’on reçoit, et les Chrétiens donnent un nom au donateur : le Seigneur Dieu.

En y réfléchissant, il n’y a pas de raison, de motif à ce don, puisque avant de le recevoir, nous n’existions pas et ne pouvions donc avoir ni valeur ni mérite. Il n’y a donc pas d’autre raison à ce don que l’amour gratuit : en donnant l’existence à un être Dieu aime déjà celui qui n’est pas encore.

Se suicider c’est donc rejeter le don absolu de la vie, c’est rejeter l’amour. C’est refuser que la vie terrestre puisse déboucher ultimement sur une vie d’amour infinie que Dieu propose. Comme si celui qui nous a appelé du néant à la vie par amour n’était pas capable de continuer son amour pour nous au delà de la vie terrestre.

Même s’il y a eu suicide, l’espérance est toujours possible Mais la réprobation du suicide ne veut pas dire réprobation de celui qui s’est suicidé. Si quelqu’un que nous aimons s’est suicidé, il est possible pour un chrétien d’espérer : au temps du Curé d’Ars, au 19ème siècle, une personne s’était suicidée en se jetant d’un pont dans l’eau. A la personne qui pleurait sa mort et désespérait de son salut éternel, le Saint Curé dit : " Entre le pont et l’eau, il a eu le temps de se tourner vers la miséricorde de Dieu ".

Sépulture chrétienne ? Longtemps l’Eglise Catholique a refusé la sépulture chrétienne aux suicidés, pour marquer une réprobation sociale et spirituelle sur cet acte. Mais aujourd’hui, on s’est rendu compte que cet acte , le suicide, est un geste effectué très souvent dans un état de détresse grave. Ce état de détresse affecte gravement les capacités de discernement et la liberté.

L’Eglise considère donc qu’il est, le plus souvent , impossible de juger réellement ce qui s’est passé, par exemple à quel point le suicidé était malade psychologiquement. Avait-il les moyens de résister à cette pression vers un geste fatal ? Aussi, tout en continuant à réprouver fortement le geste en soi du suicide, l’Eglise applique la miséricorde aux suicidés et accorde la sépulture dans la plupart des cas.

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique dit : " Lorsque des troubles psychologiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture sont en cause, la responsabilité du suicidaire est diminuée ". (CEC, 2282).

Pouvons nous prier pour un suicidé ? Bien sûr nous pouvons prier pour le salut d’une personne qui s’est suicidée, que ce soit une personne de notre famille, un ami ou toute autre personne. Les indications précédentes, et l’exemple de ce que disait le Curé d’Ars nous incitent à ne pas juger, mais à espérer et à prier.

" On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont données la mort. Dieu peut leur ménager, par des voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance " ( Cat. De L’Eglise Cath., n° 2283).

Ceux qui croient et espèrent le font par la grâce de Dieu. Et ce même Seigneur Dieu qui nous a donné cette grâce nous invite à croire et à espérer pour les autres.

>>>> http://qe.catholique.org/la-mort-et-l-a ... er-au-ciel
« O Crux Ave Spes Unica ! »
http://vidi-aquam.blogspot.com/

Pierre75
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Re: Le suicide

Message non lu par Pierre75 » dim. 01 nov. 2009, 5:52

Bonjour,
merci à tous pour ces messages et ces souvenirs personnels.
Si on revient aux termes du raisonnement de l'Eglise, il me semble que deux logiques assez différentes (opposées?) apparaissent :
- la vie nous a été donnée, elle ne nous appartient pas. Si on va au bout de cette logique, on n'a pas le droit de se suicider, c'est un péché (le pire?) puisqu'il reprend ce qui appartient à Dieu. Le suicide pourrait être vu comme le péché par excellence, le refus du don de la vie.
- le suicidé n'est pas totalement libre, la souffrance ou la perspective de souffrance, ou la maladie mentale, l'empêche de décider. Le suicide peut être dû à un manque de liberté, non imputable au suicidé.
Mais si le suicide par un éventuel et inconnaissable "manque de liberté" semble rémissible, le suicide dû à une souffrance (actuelle ou anticipée) n'est pas traité en lui-même. Or, pour le cas du cinéaste qui se sait atteint d'alzheimer, pour le cas de certains cancéreux qu'aucune thérapie n'arrive à soulager, etc., le point nodal c'est cette souffrance.
On se demande en filigrane si l'Eglise ne considère toujours pas que la souffrance serait une étape nécessaire, pour que l'homme se purifie, et que le suicide - refus d'une souffrance insupportable - serait donc un refus de se purifier (?).

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Re: Le suicide

Message non lu par ti'hamo » lun. 02 nov. 2009, 1:34

> Pierre
Je ne vois pas bien d'où vous tirez votre idée. Il vous a été cité ce que dit le catéchisme de l'église catholique au sujet du suicide, et pourquoi il est considéré comme un péché. Pourquoi voulez-vous ajouter cette interprétation qui vous est toute personnelle et qui n'apparaît pas du tout dans ce que dit ce catéchisme ?
L'église ne "considère" pas la souffrance comme une étape nécessaire, dans le sens où on aurait le choix sur la question...elle constate, plutôt, que la souffrance est un élément malheureusement incontournable (ou pas toujours contournable) de nos vies.

Que le suicide puisse être la conséquence d'une souffrance n'enlève rien au fait que ce soit un mal objectif, et jamais un bien.

Quant à se suicider car on se sait atteint d'Alzheimer, vous remarquerez qu'il ne s'agit pas, en soi, d'une souffrance, mais d'un refus de diminuer. Ce serait plutôt la même démarche que ceux qui demandent à être euthanasiés avant de perdre leur lucidité ou avant de devenir totalement dépendants d'autrui.
(Ceci sans préjuger du sort de la personne en question : juger que son acte soit un acte de désespoir, de présomption et d'orgueil, n'est en rien un jugement sur la personne elle-même et ne permet en rien de dire quoi que ce soit de son sort dans l'au-delà : comme le rappelle le catéchisme de l'église catholique cité plus haut : il nous faut prier pour ces personnes comme pour tout autre, et même peut-être plus, leur Salut n'est pas impossible.)
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression

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Re: Le suicide

Message non lu par papillon » lun. 02 nov. 2009, 7:05

Pierre75 a écrit :On se demande en filigrane si l'Eglise ne considère toujours pas que la souffrance serait une étape nécessaire, pour que l'homme se purifie, et que le suicide - refus d'une souffrance insupportable - serait donc un refus de se purifier (?).
Ça me semble un peu tiré par les cheveux, Pierre. Il y a beaucoup de textes qui traitent du sens de la souffrance mais je viens d'en lire un qui m'a particulièrement touchée. C'est "Le sens de la souffrance dans l'encyclique de Benoît XVI sur l'espérance"
Je vous le laisse en document joint (j'espère que ça va passer). On y parle en effet à la fin de la souffrance en tant que chemin de purification mais comment vous dire, tout le texte est imprégné de compassion, c'est du moins comme ça que je l'ai reçu. Alors de pousser le raisonnement jusqu'à dire que l'Eglise considère la souffrance comme une étape nécessaire de purification et juge qu'un suicidé a refusé de se purifier, ça ne colle pas à l'esprit de compassion et d'espérance du texte.
Ce serait porter un jugement très dur sur la misère humaine. Qui refuserait la purification, s'il comprenait tout le bonheur que procure l'acceptation de la souffrance?
Mais il y a des souffrances qui sont particulièrement atroces, physiques et psychologiques, et on ne peut porter de jugement sur le désespoir des hommes.

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Re: Le suicide

Message non lu par papillon » lun. 02 nov. 2009, 7:18

Mon document n'a pas passé. Je vous laisse le lien, c'est plus simple.
http://news.catholique.org/16903-le-sen ... encyclique

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Re: Le suicide

Message non lu par papillon » mer. 04 nov. 2009, 5:22

ti'hamo a écrit :Quant à se suicider car on se sait atteint d'Alzheimer, vous remarquerez qu'il ne s'agit pas, en soi, d'une souffrance, mais d'un refus de diminuer.
Bonjour ti'hamo, je viens juste de voir votre message, avec trois jours de retard.

Je voulais préciser que dans le cas d'Alzheimer dont j'ai fait mention, la maladie avait déjà commencé ses ravages au point où le cinéaste pouvait difficilement vivre seul. (sa soeur avait emménagé dans l'apart. au-dessus du sien pour l'assister)
J'ai vécu personnellement l'expérience de plonger mon regard dans celui d'un homme qui a perdu ses facultés intellectuelles et qui en est conscient. Cela peut se produire lors d'un accident ou d'un AVC. Croyez-moi, il n'y a aucun doute sur la souffrance vécue, la détresse et la panique.

Par ailleurs, je ne veux pas tout excuser ni tout justifier, mais ça me semble aller de soi que de simplement 'savoir' ce qui s'annonce constitue une souffrance. Je me souviens avec émoi de cette cliente de passage qui s'est présentée il y a quelques mois. Je ne la connaissais pas.
Elle m'a posé quelques questions puis, sans que cela n'ait aucun rapport avec ce dont nous parlions, elle m'annonce que son conjoint vient de recevoir un diagnostic de SLA (sclérose latérale amyotrophique-maladie de Lou Gehrig ou maladie de Charcot, je crois, chez vous).
Elle cherchait de toute évidence la compassion d'une inconnue . Si je me souviens bien, il avait à peine 52ans. Elle m'a simplement dit: "Il sait ce qui l'attend". Ce que j'ai lu dans son regard était assez lourd de sens pour qu'il n'y ait rien à ajouter.

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Re: Le suicide

Message non lu par André » ven. 13 nov. 2009, 21:14

En parlant de suicide on parle beaucoup en se moment de Robert Enke gardien de but international allemand d'Hanovre qui souffrait de dépression et s'est suicidé

http://www.sport.fr/football/foo/Bundes ... 70532.shtm

Et j'aimerais savoir a votre avis a-t-il une chance d'être sauver ?

J'ai moi même souffert de dépression et beaucoup de fois penser au suicide , heureusement Jésus m'a sauvé avant :coeur:

Pourquoi certains sont sauver avant et d'autre non ?
Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Matthieu 19:14

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Re: Le suicide

Message non lu par Invité » ven. 13 nov. 2009, 23:01

Bien sûr qu'il sera sauvé. Dieu ne peut pas être indifférent à la souffrance des hommes.
Mais cela nous fait réfléchir à l'avenir des joueurs de foot et autres qui pendant une courte période de la vie gagne beaucoup d'argent et qui du jour au lendemain doivent reconstruire une autre vie
Et de ce dire le jour où je ne suis pas en forme, où je n'ai pas le reflexe aiguisé comme la veille, je risque d'être mis sur le banc de touche et la porte de sortie n'est pas loin.
Je comprend que l'on peut déprimer et se suicider
Dans le même ordre d'idée: toutes les personnes qui vont parir aux course, qui crient à tue tête pour encourager leur chevaux et qui en 5 minutes se retrouvent sans rien. Combien se suicide!
Dieu a pris en charge notre misère

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Sur le suicide et l'Église

Message non lu par Isabelle47 » lun. 30 janv. 2012, 12:21

Se suicider, c'est vouloir maîtriser sa vie au point de s'autoriser à l'interrompre et, pour un chrétien, cette vie ne nous appartenant pas, c'est une faute grave.

Autrefois, les prêtres refusaient l'enterrement religieux à une personne suicidée.
Qu'en est-il aujourd'hui?

Quelle est la position de l'Eglise face au désespoir total qui peut s'installer chez une personne au point qu'elle préfère "en finir"?

On ne peut pas nier qu'il existe de graves pathologies psychiatriques provoquant d'intolérables souffrances (certaines schizophrénies, par exemple); on ne peut pas tout expliquer par "le manque de foi" ou un "péché contre l'Esprit".

Autant il peut être simple (même si cela demande parfois un bel effort de volonté!) pour une personne saine d'esprit de croire que Dieu ne l'abandonne pas, même dans les pires moments, autant cela est impossible pour les personnes atteintes de troubles psychiques et neurologiques!

La charité est-ce tendre la main à un être qui a touché le fond du désespoir ou de le rejeter de la communauté?
Où se situe le pardon?
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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