adopté a écrit :
Bonjour,
Votre vision des parents est scandaleuse, et je reste poli. Je suis un enfant trouvé, et adopté à l'âge de quatre mois : il n'a jamais fait de doute dans mon esprit que mes parents sont entièrement ceux qui m'ont élevé, aimé, et fait grandir. Je n'imagine pas un seul instant leur dire qu'ils ne sont pas mes vrais parents, et je vous mets au défi de dire à mon père ou à ma mère dans les yeux ce que vous avez écrit, c'est-à-dire qu'ils ne seront jamais parents (ma mère était stérile : est-ce un oxymore pour vous ?), que je ne suis pas leur enfant; et qu'ils n'auront jamais été pour moi que des "éducateurs".
J'ajoute qu'il y a plus qu'une dignité à élever un enfant sans en être le procréateur biologique, il y a un amour fou, un sacrifice, beaucoup de courage, surtout face à quelques gens comme vous qui en ce moment tiennent ce genre de propos. S'il y a un idéal, dans la famille comme dans toutes choses, c'est d'aimer, et l'Amour n'a nul besoin de hiérarchie entre le plus et le moins bon. Votre idéal ne sert qu'à faire passer tout ce qui est en dehors pour raté.
Bonjour adopté,
Si je vous ai blessé, veuillez me pardonner : vraiment je regrette sincèrement de vous avoir fait de la peine. Ce n'était pas mon intention.
Ce n'était pas mon propos de dénigrer les familles adoptives dont il n'était pas question dans le fil mais de la suppression des termes "père" et "mère" au profit de "parent A" et "parent B". Ce dont il est question est la
disparition de la parenté naturelle au profit de la seule parentalité sociale, c'est-à-dire que les "parents" sont ceux qui ont choisi arbitrairement les enfants dont ils veulent bien avoir la responsabilité aux conditions qu'ils auront eux-mêmes déterminés et à qui ils vont imposer leur choix. Je ne pense pas que cela vous concerne.
Quand je dis que les parents sont ceux qui ont mis au monde l'enfant, c'est du latin : le verbe "pario" qui a donné le mot "parent" signifie enfanter, faire naître (au sens de "mettre bas"). Vous-même êtes né de l'union d'un homme et d'une femme. Que vous ne les connaissiez pas, que vous ne les aimiez pas ne réduit pas ce fait à néant : ces 2 inconnus vous ont fait naître, ils sont vos parents naturels et vous leur ressemblez certainement.
Quand je souligne la confusion à qualifier un couple homosexuel de parent, je mets en avant l'imposture qui consiste à faire passer pour fécond ce qui est en réalité stérile. C'est un peu facile dans ce cas de dire que mettre au monde un enfant est peu de chose est que seuls l'amour et l'éducation comptent, surtout quand l'amour et l'éducation ont un prix : celui que l'on peut se permettre quand on a un niveau de vie élevé et que l'on peut recourir à une gestation pour autrui, terme répugnant pour désigner la location du corps d'une femme ou qu'on peut prouver qu'on a les moyens d'offrir "plus" et "mieux" à un enfant que des parents biologiques, chômeurs et pauvres.
Vos parents adoptifs, c'est avant tout un couple formé d'un homme et d'une femme : ils étaient donc prêts à accueillir la vie, à être des parents. Mais un enfant n'est pas un droit : c'est un don. Pour le recevoir, il faut déjà accepter cette première étape : être un homme et une femme et ensuite accepter la vie qui vient à soi, telle qu'elle vient (y compris par l'adoption).
Vous dites que l'idéal dans une famille, c'est d'aimer. Vous avez raison car vous avez eu la chance d'être élevé dans une famille aimante. J'ajouterais que ce qui est important dans une famille, c'est aussi de
se reconnaître, pour le bien comme pour le moins bien.
In Christo
Teano