Besoin de conseil sur l'abstinence

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antoine henry
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par antoine henry » lun. 09 nov. 2009, 15:05

Marie-Cécile,

Je comprends votre problème car je le vis d'une certaine manière aussi. Ne vous faites pas de fausses idées, nous le vivons tous ....et toutes.

Ce que je peux vous dire, et j'ai trouvé dans ces posts déjà cette réponse, c'est qu'il ne faut pas "en faire un plat".

J'en ai parlé à des prêtres qui, tous, confirment que plus on y réfléchit, plus çà devient présent. Au delà c'est mélangé à la culpabilité et le problème, au départ minime, s'aggrave.

Etienne a raison : allez à l'eucharistie et confessez vous.

Priez Marie (peut-être faites une neuvaine à Marie qui défait les noeuds).

Courage. Je prie pour vous.

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papillon
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par papillon » jeu. 12 nov. 2009, 9:40

papillon a écrit : le substitut du plaisir en solitaire a moins d'attrait pour moi qu'il en a déjà eu, mais pas à cause de la crainte du péché (je trouve cette façon de voir les choses un peu malsaine). En fait, c'est tout simplement d'avoir réalisé que cette pratique régulière n'apporte aucun épanouissement et laisse en bout de compte insatisfait,[...] Et s'il m'arrive malgré tout d'y céder, cela accroît ma déception et mon désintérêt.
Bonjour Marie-Cécile,
je pense souvent à ce fil de puis quelques temps et quelque chose me dérange, comme si on n'envisageait pas le problème de la bonne manière, du moins à mes yeux.
J'aimerais développer un peu plus ce que j'ai écrit sur l'insatisfaction, la déception et le désintérêt. En fait, le coeur du problème est le sentiment de solitude que j'ai connu à travers cette expérience. J'ai été ramenée à cette réflexion par quelques mots d'Etienne qui a mentionné dans un premier temps le repli sur soi et plus récemment l'union à Dieu.

Cette solitude, j'ai longtemps cherché à la nier, puis à l'apprivoiser et à en diminuer l'importance car j'étais attachée à mon plaisir. Je me sentais un peu ridicule d'en être affectée car à quoi peut-on s'attendre quand on pratique seul quelque chose qui normalement se fait à deux? Faut assumer. Je croyais que mon malaise se résumait à cela. Mais j'ai compris avec le temps que cette solitude était plus profonde que ce que peut causer la simple absence d'un partenaire. C'est comme un vide intérieur, c'est le fait de s'éloigner du véritable but de notre vie, de notre épanouissement spirituel, c'est se fermer à la présence de Dieu en nous. La masturbation compulsive est un réel repli sur soi qui nous coupe de Dieu. Je ne crois pas qu'une masturbation occasionnelle nous fasse vivre une solitude infernale, même s'il est évidemment préférable de s'en abstenir, mais d'en être accro et d'en faire une habitude qu'on recherche et dont on ne peut plus se passer, sûrement.

Ce que je vais écrire n'engage évidemment que moi, et probablement que certains ne seront pas d'accord, mais bon, je l'écris quand même.
Je pense que de considérer la masturbation comme un péché dans le sens où on l'entend souvent, c'est-à-dire comme quelque chose qui est bien agréable pour nous mais qui déplaît à Dieu et peut nous valoir une punition, est une représentation puérile et infantilisante de la chose. D'une part, évidemment, le fait qu'une chose soit agréable ne va pas nécessairement à l'encontre de Dieu. Ensuite Dieu n'a aucun besoin qu'on lui fasse plaisir. Il se suffit à Lui-même. Il est Tout. Il n'a besoin de rien. C'est nous qui avons besoin de Lui et non l'inverse. Enfin, je vois mal Dieu venir nous taper sur les doigts parce qu'on n'a pas été gentils avec Lui. Je m'excuse mais je pense qu'Il n'a rien à en f....Il nous attend, simplement, avec toute Sa bonté et Sa miséricorde. Il nous aime et veut notre accomplissement et notre bonheur . Il nous attend.
A nous d'aller vers Lui ou d'aller ailleurs.

Le péché, tel que je le conçois, est tout ce qu'on dit, fait ou pense qui nous éloigne de Dieu, du seul but de notre vie, notre épanouissement spirituel, et qui nous condamne à notre solitude et au vide intérieur. En ce sens le péché porte en lui sa peine et son châtiment. Le poids du péché, c'est la simple conséquence de nos choix, de nos actes et de notre façon de vivre. J'ai du mal à le voir autrement. Le châtiment ne nous vient pas de l'extérieur, on le porte en soi.

Alors Marie-Cécile, vous n'avez pas à avoir honte comme ça. Le Seigneur a tout vu, tout entendu, et il y a des choses bien pires que ça dans la vie. Vous avez présentement des difficultés, mais vous en êtes consciente, c'est beaucoup. Demandez à Dieu de vous aider et prenez ça de façon plus détendue. Il vous aime, tout simplement. C'est à vous que vous faites du tort en devenant dépendante de votre plaisir, pas à Lui. Essayez de vous désintéresser de votre habitude en prenant conscience de ça. Ne vous accablez pas pour les échecs.
On peut faire un parallèle avec le tabagisme dont il a été question plus haut. C'est bien connu que dans la plupart des cas, il faut plus d'une tentative pour arriver à s'en défaire. La dernière chose à faire est de culpabiliser les gens lors de rechutes. Au contraire, il faut les encourager à persévérer. Chaque nouvelle tentative, si elle est bien appuyée, les rend plus forts et finalement , en général, il y arrivent.

Ne désespérez pas, il n'y a pas de raison, et le mépris de vous-même, allez jeter ça aux ordures!

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Geoffroy
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par Geoffroy » dim. 15 nov. 2009, 22:07

Marie-Cécile a écrit :Je ne comprend pas pourquoi il y a tant de signes, de photos, de comportements aussi obscéne dans la vie de tous les jours. J'ai parfois l'air d'etre une extra-terrestre parmis mes amies d'école. Elles pratiquent une séxualté, et s'en ventent ouvertement. Elles ont des moeurs qui me dépassent. Je ne suis pas jalouse, mais je les trouve moins torturées par le sujet que moi, et je trouve ca injuste.

Bonjour Marie-Cécile,

Il ne faut jamais oublier que beaucoup de monde en rajoute des tartines pour dire qu'ils ont une sexualité totalement remplie, que ça soit les garçons comme les filles, tout le monde dit qu'il a couché à 14 ans, alors que par exemple le garçon en question n'a jamais touché ne serait-ce que les cheveux d'une fille. Y a beaucoup plus de gens dans ton cas que tu ne le penses (j'en suis et comme on a pas spécialement beaucoup d'écart je vois bien les situations).
Après, on tombe aussi dans cette frustration parce qu'on aime à les croire, ils paraissent tellement libérés du fait qu'ils aient eu des relations sexuelles, et que de simplement vouloir dire la vérité (et non le mensonge comme beaucoup d'entre eux) cela nous met en marge.

Je sais pas si on l'a déjà dit comme ça, mais moi j'appelle ça une sorte de "gnosticisme sexuel" qui consisterait à dire que si l'on est pas passé à l'acte, on ne connait rien de la vie.

On le voit par la constatation, y a des gens qui ont beau dire l'avoir fait ou même si ils ont eu des rapports, on ne voit pas en quoi cela les a rendu plus heureux, en quoi ils comprennent mieux les choses de la vie. Bien sûr, le fait de ne pas être passé à l'acte laisse penser le contraire, or une fois fait d'une certaine manière il ne s'est rien passé du tout.

P-A
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par P-A » mar. 17 nov. 2009, 16:16

Personnellement, je pense qu'il faut voir l'abstinence comme un chemin de croissance humaine et spirituelle, de plus grande union au Christ, et non pas comme une simple règle morale dictée arbitrairement par Dieu. Si le Christ et sa Mère nous montrent ce chemin, c'est pour notre bien, pour nous aider à devenir toujours plus authentiquement fils et filles de Dieu. Car Jésus n'incarne-t-il pas l'accomplissement le plus parfait de l'humanité ?

Autrement dit, pour parvenir à respecter la chasteté parfaite, il importe d'en comprendre le sens. Si l'abstinence se réduit pour nous à une règle morale que l'on s'efforce de respecter sans trop comprendre ce qu'elle signifie réellement, alors le risque est grand de tomber dans une sorte de pharisaïsme, c'est-à-dire respecter la règle pour la règle et en tirer orgueil. Beaucoup – et moi le premier – ont tendance à croire qu'une fois ce péché vaincu, ils seront des justes. Or, il y a, comme on l'a dit, des péchés plus graves et dont on n'a parfois même pas conscience, ou, si l'on en a conscience, qui ne nous culpabilisent pas autant que la masturbation.

Je pense que ce chemin vers une plus grande union à Jésus est un chemin très étroit et sur lequel il est souvent très difficile de marcher sans tomber. Toutefois, le plus important n'est pas d'arriver mais d'avancer, avec une entière confiance en la miséricorde du Seigneur qui nous aime tels que nous sommes, de façon absolument inconditionnelle.

Harfang
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par Harfang » mer. 18 nov. 2009, 17:48

Bonjour Marie-Cécile, je pense réellement que la clef pour gagner ce combat se trouve bel et bien la confession très régulière pour se jeter sans réserve dans l'amour ardent de Jésus qui voit nos efforts et nos chûtes. N'allez pas voir le médecin, ils ne comprendraient pas, pour eux comme pour le monde c'est devenu quelque chose de tout à fait normal et je ne crois pas que vous assommer avec des médicaments (si jamais il vous en donne) soit réellement la solution.

Comme vous j'ai été pendant longtemps asservis par ce genre de chose et je comprends tout à fait ce que vous dites, ça me paraissait impossible d'en sortir, j'ai eu honte de moi, j'ai désespéré de me voir toujours cette malheureuse situation et j'ai commencé à m'en libérer par une prise de conscience plus profonde de ce que tout cela impliquait. En effet, quelle douleur éprouve-t-on de contempler la sainte face de Jésus ensanglantée, entaillée, raillée, moquée, humiliée, injuriée et de savoir que Dieu lui même a été mis à terre par le poids de la croix, par le poids de nos péchés. Rendez-vous compte ? Dieu lui même, un être d'une puissance, d'une grandeur et d'une perfection inimaginable pour nos esprits, écrasé au sol, meurtri de toutes parts, le front percé de cruelles épines pour nous racheter, pour nous, tout ça pour nous ! Quand nous péchons nous le faisons souffrir, c'est comme le crucifier à nouveau, nos péchés enfoncent à nouveau dans sa chair innocente les clous de nos fautes. Quel sentiment d'horreur doit-on avoir pour le péché au vu de la Passion de notre Seigneur !

Quelle tristesse, quelle peine de se couper de Lui pour une chose si vaine qu'est la masturbation qui est un obstacle entre vous et ce Jésus qui vous aime tant, qui se livre tous les jours sur les autels pour renouveler son sacrifice ! Je ne dirais pas qu'il faille dédramatiser cette mauvaise habitude, je dirais au contraire qu'il est plus propice de bien considérer la masturbation et les choses qu'elle implique, les dégâts qu'elle peut faire dans notre âme, la douleur qu'elle inflige à Jésus, la honte et le sentiment de vide qu'elle laisse en nous loin de nous satisfaire elle nous enferme dans l'amertume et tient notre cœur en esclavage. Une juste considération de la masturbation devrait nous remplir d'un dégoût et d'une répulsion justifiée pour cette pratique avilissant cette chose belle qu'est la sexualité.

N'enviez pas vos connaissances qui se vantent d'avoir une sexualité débridée, plaigniez les au contraire de ruiner ce trésor qui ne mérite pas d'être abimé ! Car au final, ce qu'elles(ils) font ne les épanouira en rien mais laissera en elles(eux) un sentiment d'amertume. Réjouissez-vous donc de ne pas tomber dans ces travers, remerciez Dieu de vous en tenir éloignée et ne les jalousez pas car elles sont en train de tout gâcher.

«Trop de personnes sont blessées car on leur a présenté (et fait vivre) le sexe comme un jeu. Quand elles comprennent qu’elle ont été trompées, elles deviennent incapables de croire à l’amour et c’est toute leur vie qui est détruite.
Qu’on y pense ou non, la relation sexuelle, au delà de l’intimité des corps, atteint les profondeurs de l’âme. C’est notre être le plus profond qui s’y implique. Débrancher le corps de l’âme, c’est un divorce intérieur, une sorte de schizophrénie. C’est pourquoi l’Église protège ce chef d’œuvre de Dieu qu’est la sexualité de tout ce qui peut l’abîmer ou la pervertir.»


Je vous conseille donc personnellement la fréquentation très régulière du sacrement de pénitence et d'en parler au prêtre, malgré la honte terrible que nous pouvons ressentir, il faut faire ce pas d'humilité et d'abandons que de confier nos travers les plus honteux au prêtre. Quand j'ai vraiment décidé de me libérer de ces péchés d'impureté, j'y allais toutes les semaines et je pense que ça a été salutaire, c'est au saint tribunal que j'ai pris les armes nécessaire pour mon combat.
Je vous conseille aussi de vous consacrer à Saint Michel Archange, qui lui aussi m'a aidé dans mon combat contre les chaînes du Démon.

L'acte de consécration que je récite chaque matin (quand je me réveille pas trop tard... :oops: )

Ô grand Prince du ciel, gardien très fidèle de l'Eglise, Saint Michel Archange, moi, [Votre nom], quoique très indigne de paraître devant vous, confiant néanmoins dans votre spéciale bonté, touché de l'excellence de vos admirables prières et de la multitude de vos bienfaits, je me présente à vous, accompagné de mon Ange gardien ; et en présence de tous les Anges du ciel que je prends à témoin de ma dévotion envers vous, je vous choisis aujourd'hui pour mon protecteur et mon avocat particulier, et je me propose fermement de vous honorer toujours et de vous faire honorer de tout mon pouvoir. Assistez-moi pendant toute ma vie, afin que jamais je n'offense les yeux très purs de Dieu, ni en œuvres, ni en paroles, ni en pensées. Défendez-moi contre toutes les tentations du démon, spécialement pour la foi et la pureté, et, à l'heure de la mort, donnez la paix à mon âme et introduisez-la dans l'éternelle patrie. Ainsi soit-il.

et cette prière à ce même Ange pour garder mon sommeil :

Très glorieux Prince des armées célestes, Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat contre les principautés et les puissances, contre les chefs de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants répandus dans les airs.

Venez en aide aux hommes que Dieu a faits à son image et à sa ressemblance et rachetés à si haut prix de la tyrannie du démon.

La sainte Église vous vénère comme son gardien et son protecteur, vous à qui le Seigneur a confié les âmes rachetées pour les introduire dans la céleste félicité.

Conjurez le Dieu de paix d'écraser Satan sous nos pieds, afin de lui ôter tout pouvoir de retenir les hommes dans ses chaînes et de nuire à l'Église.

Présentez au Très-Haut nos prières, afin que, bien vite, le Seigneur nous fasse miséricorde. Soyez vainqueur de l'antique serpent qui n'est autre que Satan le diable pour le précipiter enchaîné et avec ses légions dans les abîmes et qu'il ne puisse plus jamais séduire les nations. AMEN.


Je citerai maintenant un chapitre de L'imitation de Jésus-Christ que je trouve tout à fait pertinent :

Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure
13. De la résistance aux tentations

1. Tant que nous vivons ici-bas, nous ne pouvons être exempts de tribulations et d'épreuves.
C'est pourquoi il est écrit au livre de Job: La tentation est la vie de l'homme sur la terre.
Chacun devrait donc être toujours en garde contre les tentations qui l'assiègent, et veiller et prier pour ne point laisser lieu aux surprises du démon, qui ne dort jamais, et qui tourne de tous côtés, cherchant quelqu'un pour le dévorer.
Il n'est point d'homme si parfait et si saint qui n'ait quelquefois des tentations, et nous ne pouvons en être entièrement affranchis.
2. Mais, quoique importunes et pénibles, elles ne laissent pas d'être souvent très utiles à l'homme parce qu'elles l'humilient, le purifient et l'instruisent.
Tous les saints ont passé par beaucoup de tentations et de souffrances, et c'est par cette voie qu'ils ont avancé; mais ceux qui n'ont pu soutenir ces épreuves, Dieu les a réprouvés, et ils ont défailli dans la route du salut.
Il n'y a point d'ordre si saint, ni de lieu si secret, où l'on ne trouve des peines et des tentations.
3. L'homme, tant qu'il vit, n'est jamais entièrement à l'abri des tentations, car nous en portons le germe en nous, à cause de la concupiscence dans laquelle nous sommes nés.
L'une succède à l'autre; et nous aurons toujours quelque chose à souffrir, parce que nous avons perdu le bien et la félicité primitive.
Plusieurs cherchent à fuir pour n'être point tentés, et ils y tombent plus gravement.
Il ne suffit pas de fuir pour vaincre, mais la patience et la véritable humilité nous rendent plus fort que tous nos ennemis.
4. Celui qui, sans arracher la racine du mal, évite seulement les occasions extérieures, avancera peu; au contraire, les tentations reviennent à lui plus promptement et plus violentes.
Vous vaincrez plus sûrement peu à peu et par une longue patience, aidé du secours de Dieu, que par une rude et inquiète opiniâtreté.
Prenez souvent conseil dans la tentation, et ne traitez point durement celui qui est tenté, mais secourez-le comme vous voudriez qu'on vous secourût vous-même.
5. Le commencement de toutes les tentations est l'inconstance de l'esprit et le peu de confiance en Dieu.
Car, comme un vaisseau sans gouvernail est poussé çà et là par les flots, ainsi l'homme faible et changeant qui abandonne ses résolutions est agité par des tentations diverses.
Le feu éprouve le fer, et la tentation, l'homme juste.
Nous ne savons souvent ce que nous pouvons, mais la tentation montre ce que nous sommes.
Il faut veiller cependant, surtout au commencement de la tentation, car on triomphe beaucoup plus facilement de l'ennemi, si on ne le laisse point pénétrer dans l'âme, et si on le repousse à l'instant même où il se présente pour entrer.
C'est ce qui a fait dire à un ancien: Arrêtez le mal dès son origine; le remède vient trop tard quand le mal s'est accru par de longs délais.
D'abord une simple pensée s'offre à l'esprit, puis une vive imagination, ensuite le plaisir et le mouvement déréglé, et le consentement. Ainsi peu à peu l'ennemi envahit toute l'âme, lorsqu'on ne lui résiste pas dès le commencement.
Plus on met de retard et de langueur à le repousser, plus on s'affaiblit chaque jour, et plus l'ennemi devient fort contre nous.
6. Plusieurs sont affligés de tentations plus violentes au commencement de leur conversion; d'autres, à la fin; il y en a qui souffrent presque toute leur vie.
Quelques-uns sont tentés assez légèrement, selon l'ordre de la sagesse et de la justice de Dieu qui connaît l'état des hommes, pèse leurs mérites, et dispose tout pour le salut de ses élus.
7. C'est pourquoi, quand nous sommes tentés, nous ne devons point perdre l'espérance, mais prier Dieu avec plus de ferveur, afin qu'il daigne nous secourir dans toutes nos tribulations; car, selon la parole de l'Apôtre, il nous fera tirer avantage de la tentation même, de sorte que nous puissions la surmonter.
Humilions donc nos âmes sous la main de Dieu, dans toutes nos tentations, dans toutes nos peines, parce qu'il sauvera et relèvera les humbles d'esprit.
8. Dans les tentations et les traverses, on reconnaît combien l'homme a fait de progrès. Le mérite est plus grand, et la vertu paraît davantage.
Il est peu difficile d'être pieux et fervent lorsque l'on n'éprouve rien de pénible; mais celui qui se soutient avec patience au temps de l'adversité donne l'espoir d'un grand avancement.
Quelques-uns surmontent les grandes tentations et succombent tous les jours aux petites, afin qu'humiliés d'être si faibles dans les moindres occasions, ils ne présument jamais d'eux-mêmes dans les grandes.

Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 13

Nul homme n'est exempt de tentations. Elles nous purifient, nous éprouvent, nous instruisent, nous humilient.

Ce n'est pas seulement par la fuite ou par une résistance violente qu'on en triomphe, mais par une patience tranquille et un confiant abandon entre les mains de Dieu. Veillons cependant, selon le précepte de Jésus-Christ, veillons et prions. On surmonte aisément la tentation naissante. Mais si on la laisse croître et se fortifier, on porte, en succombant, la peine de sa négligence ou de sa présomption.

Voulez-vous réellement vaincre ? repoussez l'ennemi dès sa première attaque. Voulez-vous retirer du combat l'avantage en vue duquel Dieu permet que nous soyons tentés ? reconnaissez votre misère, votre faiblesse, votre impuissance et humiliez-vous de plus en plus. L'humilité est le fondement de notre sûreté, de notre paix et de toute perfection.
Je vous souhaite bon courage dans cette lutte difficile, en union de prières. :croix:
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par Théo d'Or » dim. 22 nov. 2009, 22:04

Permettez-moi de faire un petit hors-sujet. Mais ne vous inquiétez pas, je me tiendrai à la règle du jeu, j’y reviendrai !
papillon a écrit :
papillon a écrit : Dieu n'a aucun besoin qu'on lui fasse plaisir. Il se suffit à Lui-même. Il est Tout. Il n'a besoin de rien. C'est nous qui avons besoin de Lui et non l'inverse.
Pourquoi sommes-nous là, alors ? Il a besoin de nous ! Nous sommes Sa vie, comme Il est la nôtre. Sans Lui, nous ne pouvons vivre. Sans nous, Il ne peut exister. Dieu sans altérité n’existe pas, de même que nous sommes condamnés au néant et à l’inexistence si nous n’allons pas vers l’Autre, qui est Lui aussi.

Cela nous ramène sans problème dans le sujet du fil. Quel est le plus important ? Interroger l’acte ou interroger le sens ? Les interdits n’ont pas grand intérêt, si ce n’est pour nous fournir une structure tierce (encore l’altérité) à partir de laquelle on pourra interroger la signification de ce que l’on fait ou de ce que l’on veut, ou encore, de ce que l’on aurait voulu vouloir ou faire.

Bref, en fin de compte, l’interdit est quand même intéressant.

Bien sûr, pas l’interdit pour l’interdit : ça n’a pas de sens. Et justement, nous y revoilà dans le sens ! C’est toujours lui qui revient, en fin de compte. Des interdits édictés par l’Eglise catholique ? A la bonne heure ! 2000 ans de réflexions de sages, de saints et de pécheurs investis d’une mission de guidance dans laquelle Dieu n’était pas absent, mais l’humain pécheur non plus. 2000 ans… Ca pèse lourd. Un sacré héritage, une bonne occasion de compléter notre petite vingtaine, trentaine ou cinquantaine d’années. Il y a des choses à prendre, apprendre et comprendre.

Des choses à rejeter aussi ? Sans doute. Et intéressant aussi : l’objet du rejet lui-même peut être chargé de signification!

la question qui a ouvert ce fil n’est pas posée au bon endroit. Et je dirais même qu’il ne s’agit pas de la bonne question. L’interrogation devrait être plutôt la suivante : quel est le sens de ce que je fais ? Est-ce que cela me porte vers l’Autre ou m’emprisonne chez moi ? Est-ce que cela me mène vers la rencontre, vers la créativité… (je ne trouve pas mes mots, mais je visualise une arbre qui fleurit à l’infini et fait sans cesse des nouveaux fruits), ou vers un trou noir où tout disparaît ?

Je trouve qu’il est délicat de faire rentrer publiquement la religion si près de l’intimité. A trop vouloir régler (dans le sens mettre des règles) les espaces intimes, je crains qu’on ne pèche exactement à l’endroit où l’on voudrait ne pas pécher : on bouche tous les endroits et il n’y a plus de place à autre chose (encore l’altérité !!!!). Hors autre chose il y a ! Surtout si près du corps… au plus près de l’intimité nous sommes, au plus les questions sont pointues et réclament la sauvegarde d’un espace… autre…

Bref, en conclusion c’est le sens de nos actes qui compte et, pour le reste, il n’y a pas de mal à se faire du bien ou à chercher à mieux se connaître, tant que cela ne nous empêche pas d’aller vers les autres.
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par ti'hamo » lun. 23 nov. 2009, 14:06

> Thé d'or
ça fait beaucoup de phrases pour finalement ne pas dire grand chose.
Pour répondre aux deux points qu'on arrive à en dégager :

Dieu a besoin de nous
Pourquoi sommes-nous là, alors ? Il a besoin de nous ! Nous sommes Sa vie, comme Il est la nôtre. Sans Lui, nous ne pouvons vivre. Sans nous, Il ne peut exister. Dieu sans altérité n’existe pas
Et bien, non : Dieu existe même sans nous. Dieu n'a pas "besoin" de nous.
D'ailleurs : il nous as créé. Donc, sans nous, il est. Alors que sans lui, nous ne sommes pas.
CQFD.


. L'abstinence, la chasteté, la masturbation
On a comme l'impression que vous délayez beaucoup, pour finalement nous expliquer à demi-mots que le plus important c'est d'arriver à se trouver une excuse pour noyer le poisson ou pour ne pas vraiment regarder en face la signification de nos actes si elle est trop dérangeante.

Il n'y a pas de raison de trouver "délicat" ou impossible ou absurde le fait d'introduire des considérations spirituelles et morales dans la vie intime : si nous sommes chrétiens et que nous voulons diriger notre vie et notre personne vers Dieu, alors il s'agit de toute notre vie et de toute notre personne, de tous ses aspects. On ne se tourne pas vers Dieu par petits bouts en en gardant pour soi.

Puisque donc la question est, effectivement, "quelle est la signification de cet acte ? vers quoi/qui me porte-t-il ?", alors répondons (ce n'est pas tout que de poser la question) :
. la masturbation signifie tourner le plaisir physique entièrement vers soi, le refermer sur soi-même.
. cela signifie aussi souvent s'y enfermer soi-même
. cela signifie faire de son propre corps (au plus intime, justement) un simple instrument
C'est un acte qui enferme, qui replie, et qui coupe complètement de la signification de l'acte d'amour (et qui coupe de l'autre, aussi, puisqu'alors l'acte d'amour physique devient avant tout un acte tourné vers soi - à un ou plusieurs acteurs -, et non un acte avant tout ouvert sur l'autre).
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression

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André
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par André » mar. 01 déc. 2009, 1:46

J'ai une autre question encore plus delicate

Y a-t-il un moyen de ne plus avoir d'éjaculations nocturne ?

Est-ce aussi un péché ?
Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Matthieu 19:14

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antioche
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par antioche » mar. 01 déc. 2009, 9:03

Bonjour,
ti'hamo a écrit : On ne se tourne pas vers Dieu par petits bouts en en gardant pour soi.
C'est simplement dit mais tellement vrai et profond.
Merci ti'hamo.
André a écrit :J'ai une autre question encore plus delicate
Y a-t-il un moyen de ne plus avoir d'éjaculations nocturne ?
Est-ce aussi un péché ?
André, est-ce une vraie question ou un peu d'humour. Si c'est une vraie question, reprenez la définition du péché dans le cathéchisme de l'Eglise catholique et vous y verrez que dès-lors où il n'y a pas intention (c'est un pur mécanisme physique), il n'y a pas péché.

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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par etienne lorant » mar. 01 déc. 2009, 12:04

Je commence à trouver ce fil vraiment très long - peut-être qu'en se focalisant sur la masturbation, on passe à côté des vraies difficultés ? Des difficultés de relations aux autres ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par André » mar. 01 déc. 2009, 19:41

Oui c'est une vrai question
Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Matthieu 19:14

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antioche
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par antioche » mer. 02 déc. 2009, 8:14

Cher André,

Je vous ai donc donné la réponse.

Pour le reste, vous trouverez sur ce forum un fil sur le sujet.

Bonne journée.

alain21
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par alain21 » mer. 02 déc. 2009, 13:43

André a écrit :J'ai une autre question encore plus delicate

Y a-t-il un moyen de ne plus avoir d'éjaculations nocturne ?

Est-ce aussi un péché ?
Non , c'est une grâce ....

Un signe que le Seigneur vous a donné aussi un corps physique prêt à transmettre la Vie .
sursum corda

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Paul Victor
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par Paul Victor » mer. 09 déc. 2009, 19:26

Marie-Cécile

Je ne pense pas que la confession puisse apporter la solution miracle au problème de sexualité dont vous avez fait part, la sexualité telle que vous la vivez ne concerne que vous, et ne concerne personne d’autre et encore moins un prêtre, qui même dans le secret de la confession voient moins le péché que l’acte. Parler sexualité dans un confessionnal est malsain, je me souviens de mes confessions d’adolescent qui par les interrogations des prêtres tournaient au voyeurisme intellectuel, mais j’étais trop jeune pour comprendre. Genre qu’est-ce qui a déclenché ton envie ?, que regardais-tu ? est-ce que tu essayais de voir tes sœurs nues ou tu te les imaginais ? tu penses aux filles ou aux garçons en te masturbant c’est pour t’aider que tu DOIS me le dire etc etc…..

Si vous sentez que vous péchez, certes confessez-vous, ayez le regret sincère mais sans "détails", Le Seigneur lui n’en a pas besoin. Vous n’êtes pas responsable de votre sexualité excessive même sous forme de masturbation.

Pour vous aider trouvez une personne vivant une sexualité équilibrée au grand jour et à qui vous pourrez vous confier ou à un médecin femme, psychologue ou gynécologue qui vous comprendront mieux et seront d’un bien meilleur soutien vous parlant mieux et plus sainement de sexualité qu’un prêtre.

La sexualité est divine et humaine mais quelque chose de très complexe, vous en rendez compte et que seules des personnes la vivant sainement peuvent vous aider. Certes des prêtres en parlent et peuvent donner l’illusion de bien en parler, mais ce ne sont que des choses théoriques apprises, imaginées, sans expérience réelle ou les confidences du confessionnal déformées fantasmées.
Résoudre le problème de la sexualité , résoudra par là même le péché, suivons l'ordre logique
Courage Marie-Cécile surtout ne culpabilisez-pas ne vous éloignez pas du Christ. Je suis sûr que vous résoudrez ce petit problème en priant et à condition de ne pas en faire une montagne.
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Harfang
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Re: Besoin de conseil sur l'abstinence

Message non lu par Harfang » mer. 09 déc. 2009, 20:24

La sexualité est quelque chose de complexe, vous en rendez compte et que seules des personnes la vivant sainement peuvent vous aider.
Sous-entendu les prêtres ne vivent pas sainement et sont des incapables quand il s'agit de parler aux gens? :-[
Je ne pense pas que dégoûter les gens de la confession soit une bonne chose, je pense qu'au contraire c'est quelque chose de s-a-l-u-t-a-i-r-e. Le prêtre n'est pas un psy gratuit mais bel et bien un homme de Dieu, c'est ce qui fait toute la différence ! Quand on se confesse, on s'adresse avant tout à Jésus, le prêtre est celui qui reçoit la confession et proclame la sentence du pardon au nom de Dieu avec tous les bénéfices sacramentels que cela engendre.
J'ai peur qu'au contraire les médecins ou les personnes de "bon conseils" ne fasse rien d'autre que de banaliser la chose, si ce n'est pas des croyants !
"A quoi bon arrêter, c'est tout à fait normal après tout !" Combien de fois l'a-t-on entendu ce refrain de la part justement de ces médecins et psychologues, est-ce vraiment une aide dans ce combat ?
« O Crux Ave Spes Unica ! »
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