L'Église et la peine de mort

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Aldous
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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Aldous » jeu. 22 déc. 2011, 16:45

PaxetBonum a écrit :CEC 2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.
Vous ne citez jamais l'article en entier qui comme il a déjà été dit dans ce fil est suivi de conditions qui tempèrent beaucoup ce début d'article:

2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.

Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.

Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable " sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants
" (Evangelium vitae, n. 56).

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 22 déc. 2011, 17:53

Aldous a écrit :Vous ne citez jamais l'article en entier qui comme il a déjà été dit dans ce fil est suivi de conditions qui tempèrent beaucoup ce début d'article:
Primo je l'ai cité même plus complètement que vous dans mon message du Lun 19 Déc 2011, 18:15
[+] Texte masqué
La légitime défense

2263 La défense légitime des personnes et des sociétés n’est pas une exception à l’interdit du meurtre de l’innocent que constitue l’homicide volontaire. " L’action de se défendre peut entraîner un double effet : l’un est la conservation de sa propre vie, l’autre la mort de l’agresseur ... L’un seulement est voulu ; l’autre ne l’est pas " (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).

2264 L’amour envers soi-même demeure un principe fondamental de la moralité. Il est donc légitime de faire respecter son propre droit à la vie. Qui défend sa vie n’est pas coupable d’homicide même s’il est contraint de porter à son agresseur un coup mortel :

Si pour se défendre on exerce une violence plus grande qu’il ne faut, ce sera illicite. Mais si l’on repousse la violence de façon mesurée, ce sera licite... Et il n’est pas nécessaire au salut que l’on omette cet acte de protection mesurée pour éviter de tuer l’autre ; car on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu’à celle d’autrui (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).

2265 En plus d’un droit, la légitime défense peut être un devoir grave, pour qui est responsable de la vie d’autrui. La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire. A ce titre, les détenteurs légitimes de l’autorité ont le droit de recourir même aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile confiée à leur responsabilité.

2266 L’effort fait par l’Etat pour empêcher la diffusion de comportements qui violent les droits de l’homme et les règles fondamentales du vivre ensemble civil, correspond à une exigence de la protection du bien commun. L’autorité publique légitime a le droit et le devoir d’infliger des peines proportionnelles à la gravité du délit. La peine a pour premier but de réparer le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d’expiation. La peine, en plus de protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, a un but médicinal: elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable.

2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.

Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.

Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable " sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants " (Evangelium vitae, n. 56).
Secundo je ne faisais que répondre à votre question précédente concernant la volonté de l'Eglise a définir le cadre du recours à la peine capitale, j'ai donc cité la portion ad hoc.

Tertio tempérer ne veut pas dire annihiler. Aujourd'hui le nombre de récidivistes qui tuent et violent dés leur sortie de prison donne tout son sens à une exécution capitale car il n'y a pas d'autre issue pour protéger la société.
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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Harfang » jeu. 22 déc. 2011, 18:07

Inefficace : elle ne dissuade jamais les criminels de tuer et il n’a jamais été prouvé qu’elle avait un effet sur le taux de criminalité.
Je peux très bien vous répondre qu'il n'a jamais été prouvé que l'abolition de la peine de mort ait eu un effet bénéfique sur la criminalité et la réinsertion des coupables... Et puis je conteste fort votre objection : rien que dans le domaine spirituel, si hélas l'amour de Dieu ne retient pas toujours la main du pécheur, au moins la crainte des peines de l'enfer agit puissamment sur son esprit. N'en serait-il pas de même dans l'ordre temporel avec la justice humaine ?
Cruelle, barbare et dégradante: c’est une double torture entre l’attente souvent très longue dans le couloir de la mort et l’exécution.
Le châtiment est toujours à charge du coupable, jamais de l'autorité qui punie. Si la violence est employée, c'est le coupable qui en porte la responsabilité et non la justice, car s'il n'y avait pas eu de crime il n'y aurait pas eu de violence pour le réprimer. On peut légitimement reprocher cette violence au criminel, qui a rendu nécessaire l'emploi du châtiment.
Sans appel : alors même que la justice n’est jamais à l’abri d’une erreur, chaque année des innocents sont ainsi exécutés.
Les erreurs des tribunaux sont des exceptions qui n'ébranlent point la règle. D'abord, ces erreurs fatales sont bien moins fréquentes qu'on ne l'imagine : l'opinion étant, pour peu qu'il soit permis de douter, toujours contraire à l'autorité, l'oreille du public accueille avec avidité les moindres bruits qui supposent un meurtre judiciaire ; mille passion individuelles peuvent se joindre à cette inclination générale. Mais c'est une chose excessivement rare qu'un tribunal homicide par passion ou par erreur.

Je ne dis pas que ça ne puisse pas arriver, mais enfin, c'est un malheur comme un autre, rien de plus.

Vous n'auriez pas idée d'interdire la chirurgie parce que des patients meurent parfois entre les mains des chirurgiens ou l'aviation civile parce qu'il arrive que des avions s'écrasent ; alors pourquoi vouloir le faire avec la peine de mort ? Vous ne pouvez pas faire une règle générale à partir d'exceptions...
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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Aldous » jeu. 22 déc. 2011, 18:16

PaxetBonum a écrit :
Aldous a écrit :Vous ne citez jamais l'article en entier qui comme il a déjà été dit dans ce fil est suivi de conditions qui tempèrent beaucoup ce début d'article:
Primo je l'ai cité même plus complètement que vous dans mon message du Lun 19 Déc 2011, 18:15 :
Oui c'est exact, ça m'a échappé (vu que c'est sous la forme d'un "Spoiler"). Mais il reste que vous vous focalisez sur ce début d'article et que cela vous a déjà été fait remarqué dans ce fil.
PaxetBonum a écrit :Secundo je ne faisais que répondre à votre question précédente concernant la volonté de l'Eglise a définir le cadre du recours à la peine capitale, j'ai donc cité la portion ad hoc.:
Oui je me suis aperçu trop tard (vous aviez déjà posté l'extrait) que c'est à ce début d'article que vous faisiez allusion. C'est le fait que vous ayez parlé de flagrant délit qui ne m'a pas mis tout de suite sur la voie...
PaxetBonum a écrit :Tertio tempérer ne veut pas dire annihiler. Aujourd'hui le nombre de récidivistes qui tuent et violent dés leur sortie de prison donne tout son sens à une exécution capitale car il n'y a pas d'autre issue pour protéger la société.
Pour tout cet aspect de la question, je ne peux mieux dire que je vous renvoie expressément à une réflexion sur le fait du pourquoi Sa Sainteté Benoît XVI et donc l'Eglise affiche trés nettement une opinion favorable à l'abolition de la peine de mort.

bien cordialement,

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 22 déc. 2011, 18:28

Aldous a écrit : Mais il reste que vous vous focalisez sur ce début d'article et que cela vous a déjà été fait remarqué dans ce fil.
Tout comme vous, vous vous obstinez à ne prendre en compte que la seconde partie pour prétendre que l'Eglise est contre la peine de mort.
Ce qui est faut car l'article est clair 'L'Eglise n'exclut pas' si l'Eglise voulait définitivement condamner la peine de mort l'article dirait : 'L'Eglise exclut (...) le recours à la peine de mort' (mais il faudrait alors ajouter : contre l'enseignement traditionnel de l'Eglise…).

Que pensez-vous du cas de Thierry Henry que j'ai cité plus haut, qui est le symbole de l'abolition de la peine de mort en France ?
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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Aldous » jeu. 22 déc. 2011, 18:39

Je n'ai pas dit: l'Eglise est contre la peine de mort (-point barre-) mais dès mon premier post j'ai dit: "pour moi l'Eglise est pour l'abolition de la peine de mort ou s'en donne l'objectif."

Et par la suite c'est plutôt "l'Eglise est favorable à l'abolition de la peine de mort" que je dis. Ce qui semble trés évident au nombre des documents que j'ai apporté dans ce sens (c'est quand même trés clair dans la bouche même du Pape).

Pour ce qui est de T. Henry ça rejoint le problème (que j'ai d'ailleurs évoqué) de l'incompression des peines et autres garanties de la durée des peines et de la perpétuité respectée. Et ce que j'en ai dit c'est que il y a un problème actuellement à ce niveau (qui doit être corrigé).

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Anonymus » ven. 23 déc. 2011, 1:13

Harfang a écrit :
Cruelle, barbare et dégradante: c’est une double torture entre l’attente souvent très longue dans le couloir de la mort et l’exécution.
Le châtiment est toujours à charge du coupable, jamais de l'autorité qui punie. Si la violence est employée, c'est le coupable qui en porte la responsabilité et non la justice, car s'il n'y avait pas eu de crime il n'y aurait pas eu de violence pour le réprimer. On peut légitimement reprocher cette violence au criminel, qui a rendu nécessaire l'emploi du châtiment.
Un châtiment doit toujours rester charitable, vos paroles sont la porte ouverte à toutes les sévices et cruautés parce que c'est "à la charge du coupable".
De tout temps et dans toutes les sociétés on a pratiqué la peine de mort comme châtiment légitime d'un crime attesté ; il est donc permis de ranger la peine de mort parmi les pratiques utiles et nécessaires à la société, car si elle avait été vraiment nuisible, immorale et scandaleuse, je m'étonne fort qu'elle se soit toujours montrée sur toute la terre.
Le péché touche tous les êtres humains et donc toutes les sociétés. L'esclavage était pratiqué par de nombreuses sociétés et il est pourtant considéré comme contraire à la dignité humaine par l’Église, et ne parlons même pas de la prostitution qui existe dans la plupart (toutes ?) des sociétés. L'usage très répandu de la peine de mort n'est en aucun cas un argument pour sa légitimité (ou pour sa non-légitimité aussi).
Peut-être implicitement, et encore... Je n'ai jamais entendu parler un juge de "châtiment" des coupables, tout au plus de "responsabilité". Nous ne sommes plus dans la même logique.
On parle toujours de sanctions et de peines de manière très explicite. Et je ne pense pas qu'une peine de prison est vécue comme uniquement une simple "reconnaissance de responsabilité" pour celui qui la subit, surtout si elle est longue.
A mon avis, la compression du crime et la sécurité de l'État se privent d'un précieux appui en repoussant la peine de mort. Qui sait si nous n'aurions pas fait l'économie de nombreuses victimes de meurtres sordides si la potence menaçait toujours les criminels potentiels ? Il faut bien avouer que la justice, de nos jours, ne fait plus peur à personne, alors que son glaive ne devrait pas avoir de fourreau.
Ce raisonnement est sûrement vrai dans des cas particuliers, mais est assez naïf d'un point de vue général. Il n'a jamais été démontré que la peine de mort faisait baisser statistiquement la criminalité, et elle est même souvent plus appliquée dans les pays les plus violents. La répression est un outils qui montre malheureusement très vite ses limites en terme de lutte contre la criminalité.
La violence (même "légitime") entraîne la violence. La violence de l’État est souvent un échos de la violence de la société. Le risque de mourir est connu des milieux criminels et la mort y est banalisée, mais par conséquent infliger la mort le devient aussi. Par exemple, un meurtrier hésitera moins à tirer sur les policiers qui le poursuivent.

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Salomon Rex » ven. 23 déc. 2011, 1:56

[Pour rappel le sujet de la peine de mort a déjà été abordé à de nombreuses reprises, et a toujours tourné en rond et au dialogue de sourds.

Merci donc de :
  1. Relire chacune de :arrow: ces discussions.
  2. Vérifier que ce que vous voulez dire n'a jamais été dit.
  3. N'intervenir que pour apporter des éléments nouveaux au débat.
En vous remerciant par avance pour votre coopération.][/color][/b]
Simplicitas et aequitas servabunt me quia expectavi te
Ps XXIV

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Virgile » ven. 23 déc. 2011, 5:33

Salomon Rex a écrit :Pour rappel le sujet de la peine de mort a déjà été abordé à de nombreuses reprises, et a toujours tourné en rond et au dialogue de sourds.
Bonjour,

sans doute parce qu'il n'y a pas meilleur sujet pour tourner en rond et surtout "dialoguer" entre sourds que celui de la peine de mort. Comme souvent, chaque intervenant croit pouvoir librement "exprimer" ce qu'il estime avoir le "droit" de penser, d'autant plus facilement que que tout le monde fait pareil et se livre en entier à l'illusion facile qui consiste à croire que ce sujet - ou d'autres - n'exige strictement aucune formation particulière.
Comme souvent dans ce genre de "débat" - qui n'en est jamais un - les opinions se révèlent en fait n'avoir de valeur qu'en proportion d'une pertinence dont la teneur est plus ou moins émotionnelle, plus ou moins idéologique, toujours proche du style "journalistique"... et qui ne passe jamais au stade de l'évidence qu'elle pourrait certainement atteindre.

C'est qu'en effet, et c'est ce qui est le plus fascinant, les positions défendues sont systématiquement présentées de façon indépendante de tout examen véritablement rationnel de leurs fondements idéologiques, de leur justification dans l'ordre de l'esprit et même, beaucoup plus grave, comme si la matière ne relevait pas, en fait, de la quête de la vérité: en somme, on en reste au stade du simple amusement - sans aucun risque réel - où s'affrontent des "choix" et des "causes" sur le mode de la pensée binaire si typique de notre contemporéanité... "pour", "contre", "+", "-", etc.

Un véritable débat (d'autant plus véritable qu'il se tiendrait entre catholiques) consisterait d'abord - pour ceux qui sont partisans de la peine de mort - à comprendre qu'il n'est tout de même pas si simple de réfuter certains arguments des adversaires de la peine de mort.

Un véritable débat - conduit avec prudence et raison, s'attacherait plutôt à montrer qu'il existe bien - ou bien alors qu'il n'existe pas - de lien logique entre les arguments présentés pour l'abolition de la peine de mort et la nécessité absolue de l'abolition de cette dernière (dans les pays qui la pratiquent encore). Ce qui permettrait aussi aux partisans de l'abolition de se rendre compte qu'il n'est pas toujours si simple d'établir un tel lien...

En gardant également à l'esprit que ce débat doit aussi être, avant tout, un débat à la fois moral et métaphysique - un débat qui porte bien non seulement sur le type de société dans lequel nous voulons vivre, mais aussi sur le rapport que nous entretenons avec la mort (et même avec les morts) et sur le sens exact que nous devons accorder, en tant que baptisés, au mot "immortalité".

Amicalement.
Virgile.

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Isabelle47 » ven. 23 déc. 2011, 11:51

Merci, Virgile, de ce "recadrage".

En effet, les discussions basées sur l'émotionnel ne sont que ressassement d'arguments personnels et passionnels, style café du commerce!

Ce qui serait souhaitable,dans un débat tel que celui-là, c'est quelqu'un pouvant véritablement aider, au fur et à mesure du développement, à sortir de ces ornières que représentent le ressassement de ses propres convictions (souvent basées sur l'affectif, l'émotionnel) et l'aveuglement aux arguments opposés, précisément, à ces convictions.

Mais qui pour tenir ce rôle?
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Sur la peine de mort, position de l'Eglise sur le sujet

Message non lu par Virgile » ven. 23 déc. 2011, 14:03

Isabelle47 a écrit :Mais qui pour tenir ce rôle?
Non pas tenir un rôle, mais faire l'effort de donner l'exemple: alors la réponse à votre question ce serait nous tous, et tous ensemble dans l'humilité, la foi, l'espérance et la charité. Et avec le Christ.

V.

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Re: L'Eglise et la peine de mort

Message non lu par Isabelle47 » sam. 31 déc. 2011, 16:54

Bonjour,

Tout à fait d'accord avec le besoin de rationalité et d'objectivité, c'est valable pour tout débat.

Et revenir à la source, à la référence qui est la parole de Jésus qui nous est donnée à lire dans les évangiles.

Une phrase (Jn 8,7) me tombe sous les yeux:

"Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre",
La traduction du grec anamartètos , ici "sans péché" signifie "infaillible".

Qui peut se prétendre sans péché et infaillible pour condamner et mettre à mort?
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Re: L'Eglise et la peine de mort

Message non lu par papoter » sam. 31 déc. 2011, 17:24

Lors d'un accouchement médicalement difficile, sauf erreur de ma part, l'Eglise privilégerait la vie de l'enfant à la place de celle de la mère s'il y a un choix à faire. C'est une sorte de peine de mort pour la mère. Est-ce toujours exact ?

Si cela est vrai, c'est un choix curieux car d'une part l'enfant a besoin de sa mère et, d'autre part, la mère est susceptible de concevoir d'autres enfants... C'est encore plus grave si la mère a déjà des enfants vivant près d'elle et qui, de ce fait, deviendraient orphelins...

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Re: L'Eglise et la peine de mort

Message non lu par lmx » sam. 31 déc. 2011, 17:26

Lors d'un accouchement médicalement difficile, sauf erreur de ma part, l'Eglise privilégerait la vie de l'enfant à la place de celle de la mère s'il y a un choix à faire. C'est une sorte de peine de mort pour la mère. Est-ce toujours exact ?
il me semble que c'est inexact : dans ce cas c'est bien plutôt la vie de la mère qu'on doit privilégier.

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Re: L'Eglise et la peine de mort

Message non lu par etienne lorant » sam. 31 déc. 2011, 19:53

Quid de la conversion de Henri Pranzini par la prière de sainte Thérèse ? (*)
J'ai toujours été contre la peine de mort... mais je ne parlerai pas contre l'avis de l’Église.


(*) Sur wikipedia :

Elle ressent à cette époque le besoin de prier pour la conversion des pécheurs. Les journaux parlent alors abondamment d'un condamné à mort, Henri Pranzini, qu'ils présentent comme un monstre, car il n'a jamais exprimé le moindre regret de ses meurtres L'exécution doit avoir lieu au cours de l'été 1887 et Thérèse décide d'obtenir sa conversion. Elle fait pour cela des sacrifices et prie plus intensément encore. Confiante dans la miséricorde de Dieu, elle lui demande un simple signe de conversion afin d'être encouragée dans ses prières. Lors de son exécution, Pranzini refuse de voir le prêtre, mais au dernier moment il se retourne et embrasse la Croix avant de mourir.

Le récit de la mort de Pranzini, qu'elle lit dans le journal de son père, marque Thérèse et conforte sa vocation. Elle devra consacrer sa vie au Carmel et devenir religieuse afin de prier pour tous les pécheurs.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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