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L'Église et la contraception

Publié : mer. 01 févr. 2006, 12:07
par MONFORT
Bonjour,

Pour notre cas personnel, les méthodes de contraception naturelle (Billings, mesure quotidienne du Ph...) ont fait preuve de leur totale inefficacité. La seule solution qui nous reste est l'abstinence de rapports mais l'équilibre de notre couple s'en trouve considérablement dégradé.
Comment donc limiter les naissances tout en conservant un équilibre familial ?

Existe-t-il des dérogations à l'interdiction de la contraception artificielle ?
Nous cherchons des textes de l'Eglise sur le sujet.

Re: Contraception : que dit l'Eglise ?

Publié : lun. 06 févr. 2006, 0:02
par FMD
[align=justify]Bonsoir et bienvenue parmi nous Monfort! :)

Il n'existe à ma connaissance aucune dérogation de ce type, cependant j'ai avoir parcouru l'intégralité des lettres-encycliques traitant de cet épineux problème - notamment Humanae Vitae de Paul VI, il est tout à fait possible que certaines subtilités m'aient échappé. Dans tous les cas je vous enjoints donc à exposer votre situation à votre confesseur voire même à votre évêque si nécessaire. Si d'autres participants à ce forum en savent plus que moi sur le sujet, qu'ils n'hésitent pas à se manifester!

Dans tous les cas, vous avez l'assurance de ma prière pour qu'une solution satisfaisante soit trouvée. :heart:

PaX
Franck[/align]

Publié : lun. 06 févr. 2006, 0:34
par Hélène
Bonjour Monfort,

Il faudrait chercher du côté des documents publiés par le Conseil pontifical pour la famille ou encore les audiences de Jean-Paul II, entre autres, "Continence et dignité de l'acte conjugal", 24 octobre 1984. Bien sûr l'Évangile de la vie, Evangelium Vitae, 25 mars 1995. Ou encore l'exortation apostolique Familiaris consortio, 22 novembre 1981. Vous trouverez tous ces documents sur le site du Vatican : http://www.vatican.va

Pour un beau résumé de tout cela, je vous propose l'excellent "Famille... à vos marques !" du père Joseph-Marie Verlinde qui, à l'aube du troisième millénaire, proposait une synthèse claire de la réponse du Magistère aux défis lancés à la famille (Pierre TÉQUI, éditeur, Paris, 2002). Ce bouquin a été pour nous une bouée de sauvetage. Ceci n'est pas une pub mais il est proposé à la boutique de saint Joseph :) , ici : http://www.lecatalogue.info/product_inf ... ucts_id=64

En espérant que vous y trouverez les réponses...
Bon courage !
Hélène

Publié : lun. 06 févr. 2006, 21:48
par MONFORT
Merci à Franck et à Hélène pour leur réponse documentée et sympathique.

1. Tout d’abord, je me permets de faire le constat personnel suivant : Parmi mon entourage (pourtant catholique), je constate que l’usage des moyens de contraception artificiels est très répandu. Mais, j’ose naïvement espérer que mon entourage ne représente pas un échantillon représentatif des catholiques de France et que je n’appartiens pas à une espèce en voie de disparition. En découvrant votre forum, j’ai été étonné que ce sujet n’y figure pas déjà… mais n’y voyez pas un reproche.

2. L’encyclique Humanae Vitae est assurément sans ambiguïté sur les moyens à observer en matière de limitation des naissances et aucune dérogation n’est prévue.
Si donc il existe, pour espacer les naissances, de sérieux motifs dus, soit aux conditions physiques ou psychologiques des conjoints, soit à des circonstances extérieures, l'Eglise enseigne qu'il est alors permis de tenir compte des rythmes naturels, inhérents aux fonctions de la génération, pour user du mariage dans les seules périodes infécondes et régler ainsi la natalité sans porter atteinte aux principes moraux.
L'Eglise est conséquente avec elle-même quand elle estime licite le recours aux périodes infécondes, alors qu'elle condamne comme toujours illicite l'usage des moyens directement contraires à la fécondation, même inspiré par des raisons qui peuvent paraître honnêtes et sérieuses.
3. Le fonctionnement des rythmes naturels est plus ou moins aléatoire en fonction des femmes. Il faut admettre que les méthodes naturelles sont plus ou moins faciles à observer en fonction des couples. Il y a là une certaine forme d’injustice naturelle que l’encyclique Humanae Vitae ne prend pas en compte. Pour ce qui nous concerne, l’abstinence est la seule méthode naturelle efficace de régulation des naissances.
Afin de tempérer mon propos, l’injustice naturelle frappe aussi les couples qui n’ont pas le bonheur d’avoir des enfants : certes, ils ne sont pas concernés par un problème de régulation des naissances mais leur épreuve est bien plus difficile à assumer que la nôtre, sur un autre ordre.

4. Certains couples amis nous invitent à faire preuve de « discernement » face à ce sujet. Mais cette notion existe-t-elle dans l’Eglise ? La notion de « libre arbitre » qui est synonyme de « discernement » existe dans la religion protestante mais pas, à ma connaissance, dans la religion catholique.
Le discernement veut-il dire que, malgré les enseignements de l’Eglise, une « religion » personnelle est admise sur les moyens employés pour limiter les naissances ? A mon avis, non !

Publié : lun. 13 févr. 2006, 20:33
par MB
Bonjour !

Si j'ai bien compris, l'encyclique emploie de terme d'"illicite" pour qualifier les actes en question. Question bête de vocabulaire : que veut dire, dans un cadre théologique, le terme "illicite" ?

Publié : lun. 13 févr. 2006, 20:40
par Christophe
Salut MB ! :cool:
MB a écrit :Question bête de vocabulaire : que veut dire, dans un cadre théologique, le terme "illicite" ?
Contraire à la loi éternelle.

Bien à vous
Christophe

Sexualité chrétienne et contraception

Publié : jeu. 30 nov. 2006, 20:24
par Hélène
elisseievna a écrit :Que dit l'Eglise du plaisir des femmes ? A part de le condamner ...
Objection votre honneur ! Sources (crédibles et venant de ladite Église qui condamne) pour appuyer cette déclaration svp ?

Il rest my case... :roll:
Merci !

Sexualité chrétienne

Publié : jeu. 30 nov. 2006, 21:03
par FMD
[align=justify]
elisseievna a écrit :Que dit l'Eglise du plaisir des femmes ? A part de le condamner ...
Voilà ce que l'Église en dit:
Jean-Paul II, Amour et Responsabilité a écrit :Il faut exiger que, dans l'acte sexuel, l'homme ne soit pas le seul à atteindre le point culminant de l'excitation sexuelle et que cela se produise avec la participation de la femme, et non à ses dépens.
[/align]

Publié : jeu. 30 nov. 2006, 21:09
par Hélène
Ben la voilà la condamnation affreuse de l'Église ! :lol:

Merci Franck...
Hélène

Publié : jeu. 30 nov. 2006, 21:42
par Marc
Bonjour Hélène

Les époux ont le droit de jouir, catéchisme de l'église catholique de 1992
2362 " Les actes qui réalisent l’union intime et chaste des époux sont des actes honnêtes et
dignes. Vécue d’une manière vraiment humaine, ils signifient et favorisent le don réciproque
par lequel les époux s’enrichissent tous les deux dans la joie et la reconnaissance " (GS 49, §
2). La sexualité est source de joie et de plaisir :
Le Créateur lui-même (...) a établi que dans cette fonction [de génération] les époux éprouvent
un plaisir et une satisfaction du corps et de l’esprit. Donc, les époux ne font rien de mal en
recherchant ce plaisir et en en jouissant. Ils acceptent ce que le Créateur leur a destiné.
Néanmoins, les époux doivent savoir se maintenir dans les limites d’une juste modération (Pie
XII, discours 29 octobre 1951).
Maintenant le problème est pour les individus qui pour quelques raisons que ce soient n'ont pu se marier sont-ils condamnés à être exclus de la naturelle jouissance charnelle ?.

Publié : ven. 01 déc. 2006, 0:01
par Hélène
Merci pour la citation du CEC... mais vous auriez dû l'adresser à elisseievna. Ce n'est pas moi qui remet en question le "droit" de jouissance de la femme dans l'étreinte charnelle. Je faisais de l'ironie...

Si je ne m'abuse, ce fil parle de mettre des préservatifs à disposition des lycéens. Corrigez-moi, je ne suis pas Française, le lycée, c'est équivalent à l'école secondaire (le high school américain) ? En tout cas, pour nous, il s'agit de jeunes entre 12 et 16 ans... ce qui, à mon humble avis, est un âge où la dimension personnelle de l'identité n'est pas encore mature, voire est ambiguë et l'estime de soi est extrêmement fragile. Il n'est pas opportun de se lancer dans l'idée des "droits à la jouissance naturelle"...
Nous parlons d'encourager des enfants (adolescent n'égale pas adulte) à vivre des choses extrêmement importantes à savoir la relation intime du don de soi/accueil de l'autre qui a le pouvoir de nous construire ou de nous détruire... mais ce, de façon complètement banalisée et détachée de la beauté de cet acte intime et de l'amour.

Hélène

Publié : ven. 01 déc. 2006, 2:24
par elisseievna
Hélène a écrit :
elisseievna a écrit :Que dit l'Eglise du plaisir des femmes ? A part de le condamner ...
Objection votre honneur ! Sources (crédibles et venant de ladite Église qui condamne) pour appuyer cette déclaration svp ?

Il rest my case... :roll:
Merci !
La notoriété publique Helene, en tout cas en France,
On b.. pour procreer et sans plaisir, le plaisir et le "vice" c'est avec les putes, la chair etant le péché, le corps a mortifier, la douleur a respecter
Voila le message du catholocisme en France.

Ce dont je parle c'est de la façon dont il a été compris, je me fiche de la source, ce qui compte c'est ce qui a été perçu compris et appliqué de ce message, car il n'aurait appartenu qu'a l'Eglise d'en faire passer un autre si elle l'avait voulu.
Dans le judaisme il est dit clairement que l'homme doit faire plaisir a sa femme.

le catéchisme de 1992 ... c'etait APRES la "revolution sexuelle" des 60 ties.
quant a la moderation : pourquoi ?!??

Publié : ven. 01 déc. 2006, 8:48
par Boris
25 Juillet 1968, cela vous dit-il quelque chose ?

"Humanae Vitae", Encyclique sur la sexualité et le Mariage par SS le Pape Paul VI !

Extraits choisis :
12 Cette doctrine, plusieurs fois exposée par le Magistère. est fondée sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux significations de l'acte conjugal: union et procréation. En effet, par sa structure intime, l'acte conjugal, en même temps qu'il unit profondément les époux, les rend aptes à la génération de nouvelles vies, selon des lois inscrites dans l'être même de l'homme et de la femme. C'est en sauvegardant ces deux aspects essentiels, union et procréation que l'acte conjugal conserve intégralement le sens de mutuel et véritable amour et son ordination à la très haute vocation de l'homme à la paternité (12). Nous pensons que les hommes de notre temps sont particulièrement en mesure de comprendre le caractère profondément raisonnable et humain de ce principe fondamental.

(12) Cf. Pie XI Encycl. Casti Connubii A A S 22 (1930), p. 560; Pie XII, A A.S. 43 (1951),


13 On remarque justement, en effet, qu'un acte conjugal imposé au conjoint sans égard à ses conditions et à ses légitimes désirs, n'est pas un véritable acte d'amour et contredit par conséquent une exigence du bon ordre moral dans les rapports entre époux. De même, qui réfléchit bien devra reconnaître aussi qu'un acte d'amour mutuel qui porterait atteinte à la disponibilité à transmettre la vie que le Créateur a attachée à cet acte selon des lois particulières, est en contradiction avec le dessein constitutif du mariage et avec la volonté de l'auteur de la vie. User de ce don divin en détruisant. fût-ce partiellement, sa signification et sa finalité, c'est contredire à la nature de l'homme comme à celle de la femme et de leur rapport le plus intime, c'est donc contredire aussi au plan de Dieu et à sa volonté. Au contraire. user du don de l'amour conjugal en respectant les lois du processus de la génération. c'est reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres des sources de la vie humaine. mais plutôt les ministres du dessein établi par le Créateur. De même, en effet, que l'homme n'a pas sur son corps en général un pouvoir illimité, de même il ne l'a pas, pour une raison particulière, sur ses facultés de génération en tant que telles, à cause de leur ordination intrinsèque à susciter la vie, dont Dieu est le principe. " La vie humaine est sacrée, rappelait Jean XXIII; des son origine, elle engage directement l'action créatrice de Dieu (13). "

(13) Jean XXIII, Encycl. Mater et Magistra A A S. 53 (1961), p. 447.
Au sujet du plaisir de la femme, il faut savoir que la pillule maintient la femme dans un état de simulation de début de grossesse. Ainsi cela inhibe ses pulsions sexuelles. Autrement dit, une femme sous pillule a beaucoup moins de plaisir qu'une femme sans pillule ni stérilet ni quoique ce soit.
Il suffit d'écouter le témoignage des femmes qui arrêtent la pillule. http://billings.free.fr/Mot_fondateurs/RND.rm

17 Les hommes droits pourront encore mieux se convaincre du bien-fondé de la doctrine de l'Eglise en ce domaine, s'ils veulent bien réfléchir aux conséquences des méthodes de régulation artificielle de la natalité.
Qu'ils considèrent d'abord quelle voie large et facile ils ouvriraient ainsi à l'infidélité conjugale et à l'abaissement général de la moralité. Il n'est pas besoin de beaucoup d'expérience pour connaître la faiblesse humaine et pour comprendre que les hommes les jeunes, en particulier, si vulnérables sur ce point ont besoin d'encouragement à être fidèles à la loi morale, et qu'il ne faut pas leur offrir quelque moyen facile pour en éluder l'observance. On peut craindre aussi que l'homme en s'habituant à l'usage des pratiques anticonceptionnelles. ne finisse par perdre le respect de la femme et. sans plus se soucier de l'équilibre physique et psychologique de celle-ci, n'en vienne à la considérer comme un simple instrument de jouissance égoïste, et non plus comme sa compagne respectée et aimée.
Qu'on réfléchisse aussi à l'arme dangereuse que l'on viendrait à mettre ainsi aux mains d'autorités publiques peu soucieuses des exigences morales. Qui pourra reprocher à un gouvernement d'appliquer à la solution des problèmes de la collectivité ce qui serait reconnu permis aux conjoints pour la solution d'un problème familial ? Qui empêchera les gouvernants de favoriser et même d'imposer à leurs peuples. s'ils le jugeaient nécessaire, la méthode de contraception estimée par eux la plus efficace ? Et ainsi les hommes, en voulant éviter les difficultés individuelles, familiales ou sociales que l'on rencontre dans l'observation de la loi divine, en arriveraient à laisser à la merci de l'intervention des autorités publiques le secteur le plus personnel et le plus réservé de l'intimité conjugale.
Si donc on ne veut pas abandonner à l'arbitraire des hommes la mission d'engendrer la vie, il faut nécessairement reconnaître des limites infranchissables au pouvoir de l'homme sur son corps et sur ses fonctions; limites que nul homme. qu'il soit simple particulier ou revêtu d'autorité, n'a le droit d'enfreindre. Et ces limites ne peuvent être déterminées que par le respect qui est du à l'intégrité de l'organisme humain et de ses fonctions, selon les principes rappelés ci-dessus et selon la juste intelligence du "principe de totalité" expose par Notre prédécesseur Pie XII (21).

(21) Cf. AAS 45 (1953). p. 674-675 ; alloc. aux dirigeants et membres de l'Assoc ital des donneurs de la cornée. 8 oct. 1953. AAS 48 (1956) p. 461-462.

Publié : ven. 01 déc. 2006, 8:48
par Christophe
elisseievna a écrit :le catéchisme de 1992 ... c'etait APRES la "revolution sexuelle" des 60 ties.
Le catéchisme de 1992 ne fait que citer un discours du Pape Pie XII, du 29 octobre 1951.
1951 c'est APRES la "révolution sexuelle" des 60 ties ?

Publié : ven. 01 déc. 2006, 8:50
par Boris
Franck a écrit :[align=justify]
Jean-Paul II, Amour et Responsabilité a écrit :Il faut exiger que, dans l'acte sexuel, l'homme ne soit pas le seul à atteindre le point culminant de l'excitation sexuelle et que cela se produise avec la participation de la femme, et non à ses dépens.
[/align]
Chose impossible avec la pillule ou toute autre forme de contraception artificielle !