Bonjour.
Les valeurs naturelles changent elles en fonction des cultures ?
Et si oui, quelle est la définition alors de "valeur naturelle" ?
Merci
Non, elles ne changent pas.
CEC
1958 La loi naturelle est immuable (cf. GS 10) et permanente à travers les variations de l’histoire ; elle subsiste sous le flux des idées et des mœurs et en soutient le progrès. Les règles qui l’expriment demeurent substantiellement valables. Même si on renie jusqu’à ses principes, on ne peut pas la détruire ni l’enlever du cœur de l’homme. Toujours elle ressurgit dans la vie des individus et des sociétés
En revanche, ses applications changent.
CEC
1957 L’application de la loi naturelle varie beaucoup ; elle peut requérir une réflexion adaptée à la multiplicité des conditions de vie, selon les lieux, les époques, et les circonstances. Néanmoins, dans la diversité des cultures, la loi naturelle demeure comme une règle reliant entre eux les hommes et leur imposant, au-delà des différences inévitables, des principes communs.
La différence entre loi naturelle et ses applications ne m'a pas l'air clair.
C'est pourquoi je posais ces questions.
J'imagine que la loi naturelle est fonction du fait que:
- ces mœurs portent des fruits (enfant) ou pas. Voir la parabole du figuier. Objection: pour d'autres mœurs que l'Eglise condamne, la loi naturelle pris dans cet optique-là n'entre pas en compte. Ex: la polygamie. Elle permet un fruit.
- si aucune société n'a jamais eu ces mœurs érigés en norme, ce sera contre la loi naturelle. Objection: polygamie. Il y a des peuples qui ont ces mœurs.
l'homosexualité ne répond à aucune de ces deux règles, elle serait donc contre la loi naturelle.
-le scrupule de l'homme qui comment l'acte pourrait aussi entrer en ligne de compte. Objection: c'est très subjectif; un assassin n'aura pas de scrupule, et pourtant c'est mal d'assassiner.
Donc soit la loi naturelle ne peut pas tout expliquer, soit elle est fonction de choses que j'ignore.
Je crois bien que l'Église défend l'idée de loi naturelle, donc que le bien et le mal ne sont pas seulement des critères arbitraires décidés par Dieu - c'est plutôt l'islam qui pense ainsi (une chose est bonne parce que Dieu a décidé qu'elle l'était, si Dieu avait décidé que violer les enfants était "permis", alors ce serait bon) - mais découlent vraiment de la nature et de la finalité des choses créées. Et de fait, je pense que pour l'homosexualité, la simple analyse rationnelle des origines psychologiques de cette pulsion, ainsi que l'observation du fait qu'une relation homosexuelle sera toujours et par nature stérile (ce qui est toujours signe d'un dysfonctionnement), permet de conclure qu'il s'agit d'une attirance désordonnée, relevant d'une sexualité blessée.
D'accord, mais c'est Dieu qui fixe la loi naturelle. Donc c'est Dieu qui décide ce qui est mal ou bien. Toutefois, pour l'histoire de l'islam et du viol, la loi naturelle étant contre le viol, le viol serait mauvais. Et d'ailleurs nous savons bien que Dieu n'a pas décidé que violer les enfants serait permis
Quant à la conscience, si l'Église la respecte, il ne faut jamais oublié qu'elle est blessée par le péché. Et que justement, Dieu ne vient pas seulement nous sauver, il vient d'abord nous révéler le mal à l'oeuvre dans le monde et dans notre coeur, pour ensuite nous en libérer. La conscience qu'on en a n'est donc pas le critère de la moralité d'un acte.
Très juste. Voir plus haut. Mais alors comment savoir ce qui est immoral d'un point de vue humain?
Je tends de plus en plus à penser que c'est impossible. Le mal étant l'absence de bien, et le bien étant Dieu, ne pas passer par Dieu me semble difficile.