Position de l'Église sur l'euthanasie

« Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache discerner le bien du mal » (1R 3.9)
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Etienne
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Message non lu par Etienne » mer. 27 déc. 2006, 12:47

Bonjour cher Christian,

Etienne a écrit :Comment pouvez vous être contre une pratique que vous souhaitez voir être légalisée? Ca sent le libéralisme à plein nez...
"Que votre oui soit oui et votre non soit non, tout le reste vient du mauvais". Un exemple ici: http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... ght=#22220
Christian a écrit :Evidemment que l’on peut être contre une pratique et souhaiter qu’elle soit légale (ou légalisée, si elle ne l’est pas) ! Je suis férocement contre le Front National et le Parti Communiste (et beaucoup d’autres partis), contre la pornographie, contre les sectes, contre la vulgarité, contre les caricatures de Mahomet et Jerry Springer, the Opera, contre toutes les drogues y compris le tabac et les drogues dures, contre l’Islam, contre les jeux d’argent, contre les formes diverses de prostitution, et contre des dizaines de pratiques que je veux toutes voir légales ou légalisées.
Ces pratiques sont déjà grandement répandues, pourquoi encore vouloir absolument les légaliser si vous savez que DIEU est contre le rascisme (front national), contre la débauche (pornographie et prostitution), contre l'Islam (faux prophète), contre le meurtre (avortement et euthanasie), etc...Et qu'elles aboutiront à notre éloignement de la vérité de DIEU et iront donc à l'encontre de notre liberté de vivre avec DIEU? Est-ce bien responsable que tout cela si l'on est croyant?
Christian a écrit :Mon oui est un oui franc et sans ambigüité, mon non de même. Mais ‘oui’ et ‘non’ n’engagent que moi. Pourquoi imposerais-je ma propre discipline à autrui, dites-moi ?
Et pourquoi, si cela n'engage que vous, souhaiteriez vous la légalistion de ce que d'autres hommes (et accessoirement DIEU...) ne veulent pas voir légaliser? Comment alors votre oui ou votre non peut-il être franc et sans ambigüité? :blink:
Enfin, il ne s'agit pas d'imposer sa discipline à autrui, mais de ne pas favoriser une discipline allant justement à l'encontre d'autrui (et accessoirement DIEU)=>Avortement, euthanasie.
Christian a écrit :Quant à la position de certains libéraux sur l’avortement, à laquelle votre lien renvoie, je crois avoir montré sur le même fil en quoi elle est intenable, en tout cas pas libérale.
Et pour l'euthanasie?
Christian a écrit :Je vous souhaite, cher Etienne, pour 2007 et au delà, un esprit ferme et sans compromission, qui dénonce toutes les erreurs et n’en interdit aucune.
Merci Christian, je vous souhaite une belle et heureuse année 2007, où l'inspiration et donc les citations fleuriront à n'en point douter... Oui, dénoncer sans interdire à la limite, mais de là à légitimer, encourager, favoriser, et OH que j'ai du mal à l'écrire LEGALISER les erreurs... Non, je resterais, avec ces dernières, ferme et sans compromission. :P

Fraternellement.
(Mt 26.63-66)
Mais Jésus se taisait. Le Grand Prêtre lui dit:" Je t'adjure par le Dieu Vivant de nous dire si tu est le Christ, le Fils de Dieu. " Tu l'as dit, lui dit Jésus..."
Qu'en pensez vous?" Ils répondirent: " Il est passible de mort."

FMD
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Message non lu par FMD » mer. 27 déc. 2006, 13:26

[align=justify]Bonjour Guillaume,
guillaume a écrit :le bien n'est plus fais par choix mais par peur de la loi.

La morale précède la loi dans une perspective chrétienne – et pas seulement - et cette dernière doit donc s'y conformer même si l'intégralité de la morale ne peut et ne doit être retranscrite dans le droit positif. Comme Pascal l'a lui-même constaté, la vertu est hélas souvent impuissante si elle est dépourvue de toute contrainte sociale, étatique et judiciaire. C'est d'ailleurs dans la contrainte que l'État de droit peut s'imposer et établir une certaine liberté. Il faut bien comprendre que la liberté n'a de sens que si la contrainte existe, toute liberté se voulant « absolue » étant en effet proche de l'aliénation. Abolir cette contrainte, c'est à coup sûr permettre à l'homme d'assouvir ses passions les plus viles et les plus destructrices et le raisonnement appliqué ici à l'euthanasie pourrait s'appliquer à de nombreux autres interdits cardinaux tels que le meurtre, le viol ou encore l'inceste.
Je suis conscient qu'on ne peut pas tout légaliser. Mais il y a des minimum. Allons nous interdire par la loi d'insulter Dieu? De mentir? D'être jaloux?

Il existe effectivement effectivement un « minimum moral » que la loi se doit de reprendre. Ce « minimum » est contenu dans divers commandements du Décalogue et notamment dans le cinquième commandement proscrivant le meurtre. Je note d'ailleurs que les partisans de la légalisation de l'euthanasie ne devraient pas s'opposer à la légalisation de la peine de mort dans le cas où le prisonnier la réclamerait – cela existe, voir notamment le cas d'Aileen Wuornos aux États-Unis - à moins de considérer qu'il est préférable de supprimer un malade plutôt qu'un criminel.
De plus vous concevez apparement la liberté comme un don du seigneur que les hommes doivent utiliser pour interdire de faire le mal, comme vous semblez vouloir qu'elle interdise tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu.(au fait "aimez vous les uns les autres" la loi doit elle punir celui qui déclare "je n'aime personne"?).

Si nous ne pouvons et ne devons pas interdire toutes les transgressions morales à moins d'être nous-mêmes prêts à subir le châtiment de lapidation, il n'en demeure pas moins qu'il est intrinsèquement pervers – et donc contraire à la charité chrétienne - de favoriser à travers la loi la damnation éternelle de certains individus qui désespèrent de leur existence de souffrance. La demande d'euthanasie reflète au mieux un état dépressif (mal physiologique), au pire un état de désespérance (mal moral): la seule réponse appropriée à cette demande est donc l'apport de soins. Il est ainsi criminel de céder à la demande de ces individus en lieu et place de palier à leurs souffrances physiques et psychologiques. Si la loi ne peut contraindre au salut, elle ne doit aucunement favoriser la damnation. Le Seigneur nous demandera des comptes sur notre propre vie mais également sur ce que nous avons fait pour la vie de nos prochains. Benoît XVI vient de rappeler que dans chaque enfant qu'à travers chaque enfant qui souffre, le Christ souffre également. Il en va de même pour chaque malade qui souffre.
On ne légalise pas le meurtre car la personne visée par le pêché c'est l'autre. On légalise l'euthanasie car la personne visée par le pêché c'est soi.

La morale s'applique par définition au rapport que l'homme entretient avec les autres hommes mais également aux rapports qu'il entretient avec lui-même. Cette hypothétique séparation entre la sphère politique et la sphère morale est illusoire dans la mesure où elle prétend reposer dans le même temps sur des valeurs universelles. Cette séparation est de surcroît contraire à la conception de la laïcité énoncée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dans sa Note doctrinale concernant certaines questions sur l'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique: « Pour la doctrine morale catholique, la laïcité, comprise comme autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique – mais pas par rapport à la sphère morale –, est une valeur acquise et reconnue par l'Église, et elle appartient au patrimoine de civilisation déjà atteint ».
comment vous savez que la vérité est la vérité?
Il me semble que l'Église et le Pape sont infaillibles sur les questions morales en vertu de la promesse faite par le Christ à Saint Pierre. L'Église ne nous permet d'ailleurs pas de nous déterminer librement sur cette question, elle nous enjoint tout simplement de nous opposer à la légalisation de l'euthanasie car c'est la seule position moralement acceptable au regard du droit naturel, de l'Écriture et de la Tradition. La compatibilité entre la doctrine catholique et la liberté des modernes est parfois problématique.

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Boris
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Message non lu par Boris » mer. 27 déc. 2006, 14:16

Le Christ a dit : " Je suis la Vérité".

L'enseignement du Christ a été transmis aux Apôtres qui eux-même l'ont transmis à leur successeur. Cela s'appelle la Révélation Divine et Elle utilise 2 vecteurs : la Sainte Ecriture et la Sainte Tradition (cf. Concile Vatican II, DEI VERBUM). Les 2 sont interprétées et enseignées par le Magistère, autrement dit le Pape et la Curie ainsi que les synodes épiscopaux.

Voilà comment nous savons ce qui est la Vérité. Tout le reste n'est que mensonge.

Comment votre "oui" pourrait-il être franc si dans le même temps vous acceptez que la législation autorise le mal et le mensonge ?

C'est bien ce que j'ai dit. Votre "oui" est en réalité un "oui MAIS" permettant d'exclure de votre "oui" tout ce qui n'est pas vous,votre individualité. donc excluant la communauté par opposition à votre individualité.

Chacun de vos sont une démonstration de ce "MAIS" qui suit systématiquement vos "oui" et vos "non".
UdP,
Boris

Renaud
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Message non lu par Renaud » ven. 29 déc. 2006, 15:14

Ave Maria

J'ai trouvé très intéressant et vrai le commentaire de Patrice de Plunkett copié ci-dessous



Le cas Welby : ce qui s'est passé en réalité
Avant de juger trop vite, regardons les faits :





A Rome et dans les médias européens, la semaine dernière, le cas de feu Piergiorgio Welby a rallumé (une fois de plus) la polémique antireligieuse. Welby, malade incurable, réclamait qu'on le fasse mourir. Un médecin a fini par débrancher son respirateur. A la suite de quoi le diocèse de Rome a refusé des obsèques religieuses.

Aussitôt, déchaînement politique et médiatique : "Les portes fermées de l'Eglise de Rome devant le corps de Welby sont celles qu'elle ferme devant la modernité", proclame notamment le parti de l'Olivier.

Que s'est-il passé en réalité ? Ceci : ni le défunt, ni personne de sa famille, n'avait de foi religieuse. Welby est mort en écoutant du Bob Dylan*. Sa femme confirmait cela dans l'heure qui suivit le décès : "Nous ne sommes pas chrétiens". Elle ajoutait : "Mais les funérailles à l'église sont une tradition." Autrement dit : elles sont un "droit", y compris pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans le christianisme.

Cette revendication d'obsèques religieuses n'avait donc aucune sincérité.

D'autant que la "cause de Welby" (obtenir qu'on le débranchât) était brandie depuis des semaines, par des partis politiques et des lobbies, comme un symbole de la lutte anticatholique... L'Eglise, en effet, est très ferme sur ce terrain : "la valeur de toute vie humaine, de son premier instant à son crépuscule", comme l'a dit Benoît XVI à la messe de minuit. Phrase critiquée par les médias, qui estiment** que toute vie humaine n'a pas forcément de valeur.

Voilà quel fut le contexte de l'affaire Welby. C'est une controverse pénible. L'Eglise savait qu'on allait la huer - comme d'habitude. Mais elle n'avait pas le choix. Et de toute manière, le lobby aurait tourné la situation contre elle... Si le diocèse avait cédé en ouvrant une église à ces funérailles, le cri des médias aurait été : "L'Eglise renonce à son interdit contre la mort volontaire !"

La leçon de cette douloureuse histoire, Benoît XVI la tirait d'avance en soulignant que la foi chrétienne n'est PAS une collection d'interdits. C'est une promesse de bonheur infini, que chacun reçoit avec la vie. Car la vie est un don du Créateur... et non une propriété de la créature. Comment expliquer cela, alors que les chrétiens croyants*** sont une toute petite minorité en Europe ? "La position de minorité n'a rien d'infamant ; elle devient très honorable, pourvu qu'elle puisse définir par raisons et arguments ce qui la sépare de la majorité", écrivait le philosophe Jean-Luc Marion en 1992. Notre époque fait comme si l'Eglise (pauvre et minoritaire) opprimait les médias (massifs et richissimes) ; raison de plus pour expliquer encore et encore, inlassablement, pourquoi les chrétiens donnent tant de prix à une existence humaine.

P.P.

-----------

(*) Excellent chanteur par ailleurs. Mais Welby a donné un sens explicite de non-religiosité au choix de ce type d'accompagnement musical pour mourir.

(**) De quel droit ?

(***) Il y a aussi des "chrétiens" incroyants ; ce sont ceux-là qui s'expriment le plus souvent à la télé.



09:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Envoyer cette note | Tags : religion, christianisme, catholicisme, société, euthanasie.

Commentaires
> Bonjour,
Vous serait-il possible d'indiquez les journaux dans lesquelles madame Welby a dit qu'il n'étaient pas chrétiens? Merci
Félicitation pour votre blog très utile.
Cordialement,

T.

[De PP à T. - Nombreuses dépêches et commentaires radio en Italie. ]

Ecrit par : Thierry | 28.12.2006

ACHARNEMENT ?

> Qu'en est-il toutefois du fond de la question: l'Église ne défend-elle pas ici un cas d'acharnement thérapeutique?

Arist

[De PP à A. - Si c'était le cas, elle irait contre ses propres principes. La réponse est plutôt à chercher dans les éléments que fournit ci-dessous le message de Luisa Buhler. La "mise en scène" de sa propre mort par Welby (et le lobby environnant) était destinée à piéger l'Eglise ou à lui lancer un projectile. Elle ne s'est pas laissée faire. A mon humble avis, sa communication aurait pu être meilleure ; ce n'est pas la première fois qu'elle expose mal une décision difficile, mais il serait urgent qu'elle se dote de meilleures méthodes d'explication.

ps/ Pardon du coq-à-l'âne, mais je suis heureux de ce dialogue à trois : Arist qui est au Canada, Luisa Buhler qui est en Suisse, et moi-même qui suis à Paris. Ce blog a une vocation francophone. ]


Cette réponse s'adresse au commentaire

Ecrit par : Pierre Tremblay | 28.12.2006

INSTRUMENTALISATION

> J`ai suivi cette triste "affaire" de très près,à travers la télévision et la presse. Monsieur Welby a mis en scène sa mort, avec conscience ,( son épouse l`a défini metteur en scène) il a été accompagné ou instrumentalisé par l`extrême gauche italienne , laïciste, qui en a fait en combat contre l`Eglise catholique et les valeurs qu`elle défend comme la sacralité de la vie de son début jusqu`à sa fin naturelle. Dans ce monde dominé par les émotions et par le "c'est mon désir donc mon droit", il leur a été très facile d'agir sur une opinion publique très influençable , réactive , qui ne prend plus le temps de la réflexion et qui se contente des raccourcis médiatiques, qui la font sentir importante, surtout quand on fait appel aux bons sentiments! Mme Welby qui contrairement au désir exprimé par son mari l'avait fait "attacher" au respirateur, a déclaré qu'elle était de famille catholique mais qu'elle ne pouvait imposer ses valeurs à qui ne les voulait pas. Son mari ayant à plusieurs reprises exprimé le désir de mettre fin à ces jours savait qu'il se mettait là contre l'Eglise. Le Vicariat de Rome, au vu de la publicité faite autour de Mr. Welby, ne pouvait , à mon avis, prendre une autre décision,au risque sinon de passer un message permissif qui pouvait être interprété comme un consentement.Ce qui n'a pas empêché de prier pour lui dans les paroisses romaines.
C'était d'ailleurs symptomatique de voir ces funérailles laïques transformées en meeting politique avec des phrases démagogiques du style: " tous ceux qui sont ici aiment la vie!". Le Saint Père leur a répondu à Noël durant le message Urbi et Orbi en disant:" que penser de ceux qui choisissent la mort croyant élever un hymne à la vie?".

LB

[De PP à LB - Des radios italiennes, puis françaises, ont fait écho à une déclaration de Mme Welby se définissant comme non chrétienne... Quoi qu'il en soit, feu Welby lui-même n'était pas chrétien, et la mise en scène politico-médiatique de son trépas était un acte de "propagande par le fait" dirigé ouvertement contre l'Eglise. Dans ces conditions, des obsèques religieuses étaient impensables.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Ecrit par : Luisa Buhler | 28.12.2006

OU ETAIT LE PROBLEME

> Merci pour les précisions que vous apportez. Le fait de débrancher un respirateur n'est pas, en soi, contraire à l'enseignement de l'Église, contrairement au fait de cesser d'alimenter et/ou d'hydrater le malade. Je me doutais bien que c'était l'association avec le "droit à l'euthanasie" qui faisait problème. Vous me le confirmez.

Ecrit par : Elise Bonnette | 28.12.2006

PAS D'ACHARNEMENT

> Je partage votre analyse. Aussi dans le fait que si j`approuve dans le fond la décision du vicariat de Rome, dans la forme j`aurais préféré un ton moins froid pour ne pas dire glacial ! L`Eglise ne défend pas l`acharnement thérapeutique, mais dans le cas présent les autorités compétentes avaient décidé, qu`il ne s`agissait pas d`acharnement. Effectivement beaucoup de persones souffrant du même mal réclament le respirateur. Le médecin qui a débranché l`appareil va passer devant la commission de surveillance des médecins et il a déclaré qu`il a voulu aller au bout de ses convinctions mais qu`il ne recommencerait pas ! Cela doit soulager les personnes qui sont confiées à ses soins dans l`hôpital de Novara!

Ecrit par : Luisa Buhler | 28.12.2006

UTILES BLOGS

> Merci pour votre note! Je vous en suis très reconnaissant... Quelle efficacité!
Je constate, une fois de plus, que les médias traditionnels ne nous transmettent qu'une partie des informations nécessaires à un bon jugement personnel et qu'ils oublient (volontairement ou pas, mais je pense qu'ils le font volontairement) de dire, par exemple, que M. Welby n'est pas croyant ou d'autres "détails" du genre...

Ecrit par : Yves Thétaz | 29.12.2006

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Guillaume
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Message non lu par Guillaume » ven. 29 déc. 2006, 19:21

Etienne, Franck, Boris,

je suis en train de travailler à la réponse à vos réponses.
patientez je suis lent et paresseux.
pire! vous êtes intelligents et il me faut réfléchir.

Guillaume

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LumendeLumine
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Message non lu par LumendeLumine » dim. 14 janv. 2007, 21:29

[align=justify]Pardonnez-moi de ramener un sujet qui semble avoir été abandonné depuis quelques temps. J'ai lu tout ce qui a été écrit sur ce fil, mais avec vos discussion sur des principes et des luttes médiatiques, vous tournez autour du pot. Nul ne conteste, en fait, la doctrine de l'Église: pour la vie, mais contre l'acharnement thérapeutique. La question est de savoir si oui ou non M. Welby était artificiellement maintenu en vie. "The problem in this case is to know if we are really faced with a case of prolonging life by artificial means," Javier Lozano Barragan, president of the Vatican's pontifical health council, told La Repubblica newspaper. http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/6174603.stm

Et d'après le peu que j'ai lu, il m'apparaît que oui. S'il a besoin d'une machine pour le faire respirer, c'est un cadavre qu'on anime, ce n'est plus un homme vivant. Un être vivant se définit par son autonomie, au moins dans ses fonctions biologiques primaires, incluant la respiration.

On ne parle pas de lui fournir de l'oxygène, de la nourriture, ce qui est un droit de toute personne humaine; mais de faire respirer ce qui sans une machine ne respirerait plus: c'est un mort.

Écoutez ce qu'il a dire lui-même:

''What is natural about a hole in the belly and a pump that fills it with fats and proteins?'' he wrote in his letter to the president. The letter was delivered with a video of Mr. Welby in his bed at his home in Rome attached in silence to the respirator, with a laptop at his bedside reading his words in a spooky synthesized voice.

''What is natural about a hole in the windpipe and a pump that blows air into the lungs?'' he wrote. ''What is natural about a body kept biologically functional with the help of artificial respirators, artificial feed, artificial hydration, artificial intestinal emptying, of death artificially postponed?''

Traduction: "Qu'il y a-t-il de naturel à avoir un trou dans le ventre et une pompe qui le remplit de matières grasses et de protéines?" a-t-il écrit au président. La lettre fut envoyée avec un vidéo de M. Welby dans son lit à la maison, à Rome, attaché en silence au respirateur, un ordinateur portable à son chevet lisant ses mots avec une étrange voix synthétique.

"Qu'il y a-t-il de naturel à avoir un trou dans la gorge et une pompe qui envoie de l'air dans les poumons?" a-t-il écrit. "Qu'il y a-t-il de naturel dans un corps que l'on conserve fonctionnel artificiellement, à l'aide de respirateurs artificiels, machines à nourrir, à hydrater, à vider les instestins; de la mort retardée artificiellement?"[/align]
Dernière modification par LumendeLumine le lun. 15 janv. 2007, 19:39, modifié 1 fois.

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Message non lu par FMD » dim. 14 janv. 2007, 22:16

[align=justify]Bonsoir LumendeLumine,

Tout d'abord soyez assuré qu'il n'est jamais trop tard pour relancer le débat. ;-)
LumendeLumine a écrit :Et d'après le peu que j'ai lu, il m'apparaît que oui. S'il a besoin d'une machine pour le faire respirer, c'est un cadavre qu'on anime, ce n'est plus un homme vivant. Un être vivant se définit par son autonomie, au moins dans ses fonctions biologiques primaires, incluant la respiration.

La Conseil Supérieur de la Santé, dont les experts ont longuement examiné M. Welby, ne sont pas de cet avis comme je l'ai déjà mentionné sur ce fil. M. Welby n'était pas un malade en phase terminale dont on prolongeait de manière désespérée et par des moyens disproportionnés l'existence mais un homme doté de sa pleine conscience disposant encore de longues années de vie devant lui. Il est quelque peu hasardeux de parler de « cadavre qu'on anime » pour désigner une personne dont les fonctions vitales sont assurées par une machine à l'heure où l'homme maîtrise par exemple la greffe d'un coeur artificiel complet. Le rôle du médecin est de lutter contre la maladie et de préserver la santé de ses patients. Bien entendu, cet impératif ne doit pas permettre des dérives telles que l'acharnement thérapeutique, toutefois la « jurisprudence » inaugurée par la terrible fin de Terri Schiavo, privée d'eau et de nourriture jusqu'à ce que mort s'en suive, ne laisse que peu de doutes sur la manière dont l'Église apprécie concrètement la distinction entre euthanasie et acharnement thérapeutique, à savoir que le caractère artificiel du maintien en vie n'est heureusement pas déterminant pour parler d'acharnement thérapeutique.

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Message non lu par LumendeLumine » dim. 14 janv. 2007, 22:34

[align=justify]Bonjour Franck,

permettez-moi de souligner l'ambiguïté des termes que vous invoquez:

M. Welby n'était pas un malade en phase terminale

Il est un malade, c'est inconstestable. Et il n'est pas en phase terminale parce qu'il est maintenu en vie par diverses machines qui effectuent ses fonctions vitales à sa place: respiration et nutrition. Quand voulez-vous que survienne la phase terminale, si vous conservez cette personne en vie artificiellement? Il y a phase terminale quand la médecine ne peut plus rien pour la personne. Le problème, aujourd'hui, c'est que la médecine peut tant qu'on en arrive à des cas monstrueux et inhumains. Je n'ose imaginer ce qu'on pourra faire dans un siècle... gardera-t-on les gens en vie des centaines d'années, si on le peut? Quand les fonctions vitales cessent, et qu'elles ne redeviendront plus jamais autonomes, c'est la mort, il faut l'accepter.

dont on prolongeait de manière désespérée

Y avait-il donc un espoir fondé de guérison?

par des moyens disproportionnés

Il me semble que les moyens par lesquels on conservait la vie de ce pauvre homme n'assurent aucunement sa dignité, mais au contraire, le condamnent à une existence misérable, réduite à presque rien, pleine de souffrance et sans autre issue que le débranchement des appareils. N'est-ce pas suffisant pour parler de moyens disproportionnés? Vous dites qu'il dispose encore de longue années devant lui: mais de quelle mort pensez-vous qu'il doit mourir? Il mourra quand on débranchera ces appareils, pas avant! Jusqu'à quand croyez-vous qu'il faut le maintenir en vie?[/align]

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Message non lu par FMD » dim. 14 janv. 2007, 23:20

[align=justify]Il faut tout d'abord savoir que M. Welby vivait depuis plus de 45 ans avec sa maladie, la dystrophie musculaire de Becker. Cette maladie dégénérative à évolution lente, qui constitue l'une des formes de myopathies, concerne comme son nom l'indique les muscles et provoque une paralysie progressive n'affectant généralement pas l'espérance de vie du malade. Après la perte de ses fonctions motrices, M. Welby a cependant vu son diaphragme atteint par cette maladie, or l'atrophie de ce muscle qui contrôle la respiration provoque une mort certaine par asphyxie. Les médecins n'avaient donc d'autres choix pour sauver la vie de M. Welby que de le placer sous respiration artificielle. Une fois cette opération effectuée, la vie de M. Welby n'était plus menacée et il n'est pas absurde d'affirmer qu'il aurait encore pu vivre plusieurs décennies. Cette maladie est par contre horriblement douloureuse en plus d'être lourdement incapacitante tant et si bien que M. Welby a commencé à songer au suicide. Nous connaissons hélas la suite de l'histoire, tout en espérant que sa fin sera marquée du sceau de la miséricorde divine.

La dystrophie musculaire de Becker étant une maladie génétique, les espoirs de rémission reposent principalement sur les progrès de la recherche en matière de génie génétique. Revenons-en désormais à la condamnation de l'acharnement thérapeutique présente dans Evangelium Vitae: « Lorsque la mort s'annonce imminente et inévitable, on peut en conscience "renoncer à des traitements qui ne procureraient qu'un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins dus au malade en pareil cas" ». Ce n'est clairement pas ce qui s'est produit avec M. Welby puisque sa mort n'était ni imminente ni évitable et que l'acte de débrancher le respirateur artificiel revient à priver le malade des soins qui lui sont dus mais également de lui donner activement la mort.[/align]

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Message non lu par LumendeLumine » lun. 15 janv. 2007, 0:07

[align=justify]À ce que je sache, et à moins que vous puissiez montrer le contraire, aucun traitement qui aurait pu conduire à une amélioration de la condition de M. Welby n'existe ou est en voie d'entrer en application.

L'objectif normal d'un traitement, surtout s'il est extraordinaire, onéreux et j'ajouterais dégradant, c'est l'amélioration de la condition du patient, non la prolongation arbitraire de sa vie alors que le corps est trop dégénéré pour se soutenir par ses fonctions les plus élémentaires. Relisons ensemble le CEC:

2278 La cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus peut être légitime. C’est le refus de " l’acharnement thérapeutique ". On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. Les décisions doivent être prises par le patient s’il en a la compétence et la capacité, ou sinon par les ayant droit légaux, en respectant toujours la volonté raisonnable et les intérêts légitimes du patient.

Onéreuses: Oui.
Périlleuses: Non.
Extraordinaires: Oui. À moins que vous considériez que vivre éternellement attaché à des machines soit ordinaire.
Disproportionnés avec les résultats attendus: Oui, étant donné que les résultats attendus sont nuls en termes d'amélioration de la condition du patient.

C'est suffisant me semble-t-il. Vous dites que sa mort n'était ni imminente ni inévitable; non, elle ne l'est pas, parce que on le maintient artificiellement en vie! C'est une perversion du but de la médecine, que de penser qu'un homme dont la maladie le conduit inexorablement vers la mort, et au prix de grandes souffrances, doive être maintenu en vie par tous les moyens dont on dispose. Ne voyez-vous pas qu'au fur et à mesure qu'avancera la technique, des cas de plus en plus absurdes se présenteront? Lorsque j'utilisais le mot "cadavre", c'était en prévision de ce qui finira par arriver si l'on continue dans cette voie sans issue.[/align]

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Message non lu par Boris » lun. 15 janv. 2007, 6:55

Est-ce qu'un traitement réduisant les souffrances entre chez vous dans la case "amélioration de la condition" ?

Est-ce qu'un un appareil permettant d'aider une personne à rester en vie lorsqu'elle est consciente peut-être arrêté quand on siat que cela condamne à mort sans jugement une personne ?
UdP,
Boris

henri
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Merci à nos frères, qui par leurs commentaires ....

Message non lu par henri » lun. 15 janv. 2007, 7:29

Merci à nos frères, qui par leurs commentaires et l'excellente documentation proposée nous permettent d'approfondir la réflexion sur les conditions de la mort de M. Welby et les positions de l'église romaine.
De ce long argumentaire technique et des réflexions sur la position de l'église, je ne peux m'empêcher de penser au Bon Samaritain, qui ne se pose pas la question si c'est kascher ou pas de ce maculer de sang en portant secours à la victime ensanglantée, qui est au bord du chemin.
Pour lui, "l'Amour du Prochain" surpasse la "Loi", c'est probablement une indication précieuse qui nous est donnée et l'attitude du Vatican ressemble beaucoup à celle des deux juifs pratiquants, qui passent devant le blessé, ils sont pleins de compassion mais incapable d'agir avec charité parce que "le réglement, c'est le réglement"
Cordialement
Henri92
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LumendeLumine
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Message non lu par LumendeLumine » lun. 15 janv. 2007, 19:28

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Boris a écrit :Est-ce qu'un traitement réduisant les souffrances entre chez vous dans la case "amélioration de la condition" ?
Peut-être pouvait-on alléger ses souffrances par l'administration de sédatifs, mais à long terme, cela n'a aucun sens. Une telle mesure ne peut avoir qu'un caractère temporaire dans une perspective d'amélioration globale de la condition, alors que dans le cas présent, sa condition ne faisait qu'empirer. Si maintenir en vie par toutes sortes de machines un homme dont si peu de muscles fonctionnent qu'il ne peut plus digérer, uriner, déféquer, respirer ni bouger le moindre membre, et au prix de grandes souffrances, c'est pour vous une application de la charité chrétienne, je trouve que votre jugement est singulièrement faussé.

Frères dans la foi, ne vous laissez pas aigrir par les menaces, les pressions et la dérision qu'exerce sur nous une société souvent anti-chrétienne. Vous croyez vous attacher à la doctrine de l'Église en disant toujours le contraire de ce que le reste de la société porte comme jugement; à tel point qu'à cause de catholiques comme vous on a condamné la décision de ce pauvre monsieur. L'Église est infaillible dans son enseignement sur la morale, pas dans le jugement qu'elle porte sur tel et tel cas particulier; et je crois être fidèle à la Vérité en lui reprochant qu'à force d'être en butte à la mentalité contemporaine, elle finit par tolérer des cas de réelle cruauté. Qu'est-ce que la cruauté a à voir avec la charité? Quand Dieu appelle une âme à venir à lui, même si la technique nous permet de l'empêcher, de le retarder indéfiniment, faut-il le faire? Que verra-t-on bientôt, des hôpitaux-morgues où s'alignent des hommes que l'on condamne à végéter des dizaines d'années durant, jusqu'à ce que suvienne leur mort "naturelle"? (qui n'a rien de naturel dans ces conditions). N'est-ce pas dans l'esprit d'Evangelium Vitae, qui condamne la volonté de se rendre maître de la vie et de la mort, que de reconnaître que la limite de ce qu'on doit entreprendre comme traitement sur un malade survient bien avant la limite de ce que la technique nous permet?

Si le cas de M. Welby n'est pas de l'acharnement thérapeutique, qu'est-ce que l'acharnement thérapeutique? Votre tolérance à des cas aussi funestes me remplit d'effroi.
Boris a écrit :Est-ce qu'un un appareil permettant d'aider une personne à rester en vie lorsqu'elle est consciente peut-être arrêté quand on siat que cela condamne à mort sans jugement une personne ?
Ici je ne dirais pas "aider" à rester en vie, je dirais "faire" rester en vie, parce que cette personne ne subsiste que par ces machines qui lui impriment les mouvements essentiels de la vie, en elle-même cette personne est comme déjà morte. Ce n'est pas nous qui la condamnons à la mort en cessant les traitement; c'est reconnaître ne rien pouvoir faire pour sauver cette personne que Dieu a appelé par cette maladie à le rejoindre. "Sauver" cette personne ne saurait consister à la maintenir attachée pour le restant de ses jours, (des années!) à des machines effectuant ses fonctions vitales à sa place. Il n'y a rien d'humain là-dedans, rien de commun avec l'amour du prochain: c'est de la cruauté; c'est une volonté de contrôle sur la vie et la mort, dont le patient subit les effets pervers.
henri a écrit :Pour lui, "l'Amour du Prochain" surpasse la "Loi", c'est probablement une indication précieuse qui nous est donnée et l'attitude du Vatican ressemble beaucoup à celle des deux juifs pratiquants, qui passent devant le blessé, ils sont pleins de compassion mais incapable d'agir avec charité parce que "le réglement, c'est le réglement"
Je comprends ce que vous voulez dire, mais à mon avis la faute n'en incombe pas au règlement. L'Église condamne l'euthanasie, mais elle met en garde contre des traitements qui ne tiennent pas compte des conditions concrètes d'amélioration de la condition et de sauvegarde de la dignité du patient. En conscience on ne peut tolérer ce genre d'agonie lente par la technique.[/align]

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Boris
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Message non lu par Boris » lun. 15 janv. 2007, 20:00

Lisez au moins le discours de l'Eglise sur ce sujet avant de juger !

Les lobbies de la culture de mort ont cherché à tendre un piège à l'Eglise : sauf que M. Welby a déclaré très ouvertement ne pas être catholique. De plus il a voulu mourir n écoutan Bob Dylan, autrement dit encore un point pas très catholique.

Pourquoi alors lui faire des obsèques catholiques puisque ce n'est pas sa religion et qu'il a tout fait pour que cela se sache.
Par contre l'Eglise a offert de dire un messe pour le salut de son âme. Mais cela n'a pas été répété par le système médiatique partie prenant du piège tendu.
UdP,
Boris

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Message non lu par FMD » lun. 15 janv. 2007, 23:04

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LumendeLumine a écrit :À ce que je sache, et à moins que vous puissiez montrer le contraire, aucun traitement qui aurait pu conduire à une amélioration de la condition de M. Welby n'existe ou est en voie d'entrer en application.

Vous avez raison, cela fait plus de vingt ans que la lutte contre ces maladies est malheureusement bloquée à la phase de la recherche.
CEC a écrit :2278 La cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus peut être légitime. C’est le refus de " l’acharnement thérapeutique ". On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. Les décisions doivent être prises par le patient s’il en a la compétence et la capacité, ou sinon par les ayant droit légaux, en respectant toujours la volonté raisonnable et les intérêts légitimes du patient.

Cet article du CEC aurait pu jouer à l'extrême limite au moment où les médecins devaient prendre la décision de placer M. Welby sous respiration artificielle. Cependant une fois cet acte médical accompli, il n'était plus possible de prétendre satisfaire aux conditions énoncées par cet article pour deux raisons: M. Welby était hors de danger et débrancher cet appareil revenait à lui donner directement la mort. Cette problématique complexe ne se pose toutefois pas à mes yeux car je ne saurais décemment décrire les soins offerts à M. Welby comme des « procédures onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées » par rapport à la réalité de la maladie. Quel était donc le résultat attendu par les médecins? Permettre tout simplement à M. Welby de survivre à la complication la plus terrible de sa maladie. Ce n'est pas tant les soins qui faisaient souffrir M. Welby que sa maladie, et notamment sa paralysie. J'ai bien conscience du fait que j'aurais peut-être tenu un autre discours si je m'étais trouvé à sa place, mais au fond de moi, je ne l'espère pas. J'espère par contre me tromper et interpréter trop durement la définition de l'Église car cela signifierait que M. Welby n'a commis aucune erreur vis-à-vis de lui-même et de Dieu, néanmoins le refus de autorités ecclésiales de lui accorder des funérailles religieuses tempère cet espoir.
LumendeLumine a écrit :Vous dites que sa mort n'était ni imminente ni inévitable; non, elle ne l'est pas, parce que on le maintient artificiellement en vie! C'est une perversion du but de la médecine, que de penser qu'un homme dont la maladie le conduit inexorablement vers la mort, et au prix de grandes souffrances, doive être maintenu en vie par tous les moyens dont on dispose.
La maladie dont il souffrait ne le conduisait précisément pas de manière inexorable vers la mort après la mise en place de la respiration artificielle. J'insiste lourdement sur ce point car c'est lui qui a permis au CCS d'affirmer avec certitude que M. Welby n'était pas victime d'un acte acharnement thérapeutique. Un acte d'acharnement thérapeutique, c'est par exemple effectuer une trachéotomie sur une personne faible et âgée souffrant d'une insuffisance respiratoire grave et irréversible qui ne ferait que prolonger sa vie de quelques jours, dans la solitude d'une unité de réanimation du fait des risques d'infection, avant que son coeur ne lâche ou qu'une septicémie ne se déclare.
LumendeLumine a écrit :Ne voyez-vous pas qu'au fur et à mesure qu'avancera la technique, des cas de plus en plus absurdes se présenteront? Lorsque j'utilisais le mot "cadavre", c'était en prévision de ce qui finira par arriver si l'on continue dans cette voie sans issue.

Que pensez-vous du cas de Terri Schiavo?
Boris a écrit :sauf que M. Welby a déclaré très ouvertement ne pas être catholique.

Sa famille a effectivement fait de telles déclarations mais ne préjugeons de rien à ce sujet. Fidel Castro serait bien en train de lire la Bible sur un lit qui s'apparente chaque jour davantage à un lit de mort.
Boris a écrit :De plus il a voulu mourir n écoutan Bob Dylan, autrement dit encore un point pas très catholique.
C'est peu académique, mais pourquoi cela ne serait-il pas « catholique »? Bob Dylan a toujours composé des chansons d'inspiration (judéo-)chrétienne, et pas seulement durant sa période « Born Again ».[/align]

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