Position de l'Église sur l'euthanasie

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Raistlin
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Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 12:11

Bonjour à tous,

http://www.zenit.org/article-30003?l=french

Je sais qu'un houleux débat a déjà eu lieu sur ce sujet, et je ne ferai le parallèle certainement discutable qui a été fait alors avec un régime totalitaire et eugéniste.

Mon souci est tout autre : il s'agit simplement de rappeler que l'euthanasie est, sauf erreur de ma part, fermement rejetée par l'Église. Un catholique ne peut donc pas voter pour un candidat qui autoriserait un tel attentat contre la vie, sans s'exposer à commettre un grave péché.

Rappelons qu'aux États-Unis, des évêques n'ont pas hésité à excommunier des élus qui votaient des lois pro-avortement, ce qui montre qu'il n'y a pas que celui qui commet l'acte qui est responsable, il y a aussi celui qui crée un climat social favorable à un tel acte.

Cordialement,
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Aldous
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Aldous » lun. 30 janv. 2012, 13:53

Bonjour,

Je comprends votre position mais que doit faire quelqu'un de la classe moyenne ou ouvrière plutôt catholique qui se soucie avant tout de subvenir aux besoins de sa famille, pour qui l'euthanasie et l'avortement sont pour lui des questions à la marge (aucune loi n'obligera quiconque à avorter ou à s'euthanasier, ça reste un choix libre) et qui voit son intérêt pour lui et sa famille à voter à gauche? Est-ce qu'il doit voter contre ce qui lui semble être son intérêt? Est-ce qu'il peut imaginer que ce soit un grave péché de voter pour ce qui lui semble le mieux pour sa famille?

cordialement,
Dernière modification par Aldous le lun. 30 janv. 2012, 14:03, modifié 1 fois.

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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 14:03

Bonjour Aldous,

Très bonne question. Je n'ai pas de réponse toute faite. En fait, je me poserai d'abord cette question : si le PS arrive au pouvoir, est-il certain qu'il améliorera la condition des plus défavorisés ? De même, est-il certain qu'il légaliseront l'euthanasie ? Ca peut être un bon début pour réfléchir à la question.

Cependant, notez que j'émets une très grande réserve sur la capacité du PS à résoudre les problèmes des français. Plusieurs gouvernements de gauche sont arrivés au pouvoir depuis 1981, et je n'ai pas le sentiment que lorsqu'ils y étaient, les difficultés des Français étaient réglés. Les socialistes, comme l'UMP, me semblent complètement assujettis à l'économique. A cause de cela, ils sont condamnés à échouer. Bien sûr, la présidence de Sarkozy fut catastrophique et on est en droit de craindre, voire de rejeter complètement un nouveau mandat. Mais est-ce que ce sera tellement mieux sous Hollande ? Et surtout, est-ce que des conditions de vie plus aisées valent le risque d'autoriser l'implantation de l'euthanasie dans notre pays ? Graves questions. Si des personnes s'y connaissent suffisamment sur ce qu'enseigne l'Église dans un tel cas de conscience, pourraient-elles nous aider à y voir plus clair ?

Fraternellement,
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Isabelle47
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Isabelle47 » lun. 30 janv. 2012, 14:05

Bonjour,

Vous posez le problème plus sainement.
La question est: voter pour le PS fait-il de nous les complices de l'euthanasie que ce parti se propose de mettre en place?

Par analogie, on pourrait évoquer la question de l'avortement: vivre dans une société où l'avortement est légalisé fait-il de nous des complices (et donc des pécheurs désobéissant à la doctrine de l'Eglise)?

Si oui, pour quelle genre de solution faudrait-il opter?
(prendre des décisions personnelles, certes, concernant notre propre vie; dans ce cas, ne pas soi-même avorter, par exemple, mais je ne vois pas en quoi nous serions globalement tous responsables de lois démocratiques qui autorisent l'avortement)

Si non, devons-nous nous considérer comme les victimes d'une société qui nous ferait vivre, malgré nous, dans le péché?

Ceci dit, il semblerait que le programme du PS, si programme il y a, ne se résumerait pas à ce seul point sur l'euthanasie et que voter pour leur candidat ne serait pas "voter pour l'euthanasie".
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 14:11

Isabelle47 a écrit :Par analogie, on pourrait évoquer la question de l'avortement: vivre dans une société où l'avortement est légalisé fait-il de nous des complices (et donc des pécheurs désobéissant à la doctrine de l'Eglise)?
Non, pas tant vivre que de voter pour un gouvernement qui annonce explicitement qu'il autorisera l'avortement et qu'il fait ce qu'il dit. Nous ne sommes pas responsables de ce qu'ont voté nos prédecesseurs.

Cordialement,
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Isabelle47 » lun. 30 janv. 2012, 14:45

Mais le PS ne propose pas uniquement une loi pour l'euthanasie, me semble-t-il.
Dans le cas où se parti aurait des propositions (et des solutions) positives pour le pays et la société, faudrait-il toutes les rejeter en bloc en ne votant pas pour lui suite à un désaccord sur un point?
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 15:26

Isabelle47 a écrit :Mais le PS ne propose pas uniquement une loi pour l'euthanasie, me semble-t-il.
Dans le cas où se parti aurait des propositions (et des solutions) positives pour le pays et la société, faudrait-il toutes les rejeter en bloc en ne votant pas pour lui suite à un désaccord sur un point?
Oui, mais est-ce moral de voter pour un parti qui légitimera de graves atteintes contre la vie, même au nom de certaines choses positives ? C'est une vraie question qu'il faut se poser.

Le problème est qu'on ne pourra pas se faire un programme à la carte. L'Église, dans un cas comme celui-ci, enseigne qu'entre deux maux, il faut choisir le moindre. C'est du simple bon sens. La question n'est donc pas tant de savoir si le programme du PS a aussi du bon, que de savoir si la légalisation de l'euthanasie est un moindre mal. Or de cela, je ne suis pas du tout convaincu.

Faisons le parallèle avec l'avortement. Qui aurait pu imaginer que de cette loi apparemment censée résoudre des cas dramatiques se transformerait en un véritable massacre généralisé au nom du bien-être et de l'égoïsme de chacun ? Qui aurait cru qu'une telle abomination deviendrait possible (rappelons qu'en France, c'est plus de 200 000 enfants tués chaque année, et qu'en Europe, c'est un toutes les 20 secondes environ) ? A la lumière de cette dérive, qui osera prétendre qu'il s'agissait d'un moindre mal ou qu'il n'y a aucun risque de dérive avec l'euthanasie ? Pour info, l’euthanasie est déjà légalisée dans certains pays et ce n’est pas très joli.

Je crois vraiment qu’un disciple du Christ doit se poser la question. Il faut aller au-delà de la dialectique socialo-altruiste et voir que, derrière, se cachent peut-être de graves atteintes contre des piliers de toute société. Dieu nous demandera des comptes de nos actions, voilà pourquoi il faut discerner avec sérieux. Je trouve qu'on tire beaucoup sur le FN – probablement avec raison (petite précision : je ne suis pas un afficionado du FN) – mais cette proposition de légaliser l’euthanasie, autant par l’idéologie dans laquelle elle s’enracine que dans ses conséquences possibles, me semble bien pire que toute autre proposition du FN qui soit arrivée à ma connaissance.

Cordialement,

P.S.: Pour mettre les choses au clair, je précise tout de suite que je ne suis pas particulièrement anti-PS. Pour ma part, je considère qu'à gauche comme à droite, ils nous ont donné la preuve de leur incompétence, de leur affairisme et de leur soumission au capitalisme consumériste.
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Aldous » lun. 30 janv. 2012, 15:51

Je vous lis bien tous les deux! :>
Le problème à mon sens c'est que ces questions (euthanasie, avortement, mariage gay, légalisation marijuana) qui ne sont pas de l'ordre du clivage droite /gauche s'invitent dans ce clivage qui est normalement d'abord un clivage économique, deux visions économiques différentes de la société (grosso modo la droite prime l'individu et la liberté comme base de la société, la gauche le collectif, le commun et l'égalité).
Or ces questions qui ne sont ni de droite ni de gauche me semblent-ils (d'ailleurs chaque parti a souvent ses pour et ses contres sur ces questions) devraient être traitées par débats nationaux et référendum et non lors de choix à visées économiques.
Mais bon c'est pas le cas et ce que je dis là ne fait pas avancer grand chose, vue qu'on doit tout traiter d'un bloc (questions économiques et questions sociétales) par un seul vote, aussi la question reste entière mais je le dis quand même...

bien à vous,

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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par salésienne05 » lun. 30 janv. 2012, 15:57

Cher Raistlin,

Je vous rassure : je connais autant de personnes votant à droite favorables à l'euthanasie que des personnes votant à gauche... La seule différence c'est que certains politiques de gauche se disent politiquement favorables à l'euthanasie pour plaire à un certain électorat, et les politiques de droite font de même. Je connais quelques politiques de gauche qui sont défavorables à l'euthanasie (pas par conviction religieuse mais humaine), mais qui appuient le programme PS.

Il faut arrêter de penser qu'en terme de bio éthique et d'éthique, le clivage est si grand entre la gauche et la droite. C'est comme pour le mariage homosexuel...

Mais enfin, cela me laisse perplexe que l'on construise un programme autour de ce genre de question qui pour moi, ne sont pas des questions de société. Car, en admettant que l'on légalise l'euthanasie, qu'on "encadre" l'euthanasie, il n'y aura pas plus de pêrsonnes qui mourront euthanasiées qu'il y en a déjà (rien en dit qu'il n'y en aura pas moins). rien en dit non plus qu'on veillera alors particulièrement au souhait réel de la personne concernée plutôt que de décider pour elle. Peut-être qu'il y aura enfin un vrai débat sur ce qu'est l'acharnement thérapeutique, sur la mise en place de vrais soins palliatifs.

Pour le mariage "homosexuel", pareil : les homosexuels représentent 10% de la population environ. Sur ces 10%, pas tous en souhaitent se marier, loin de là (j'ai de nombreux homosexuels, croyants ou non dans mon entourage proche qui en souhaitent absolument pas se marier). Il n'y aura pas plus d'homosexuels si l'on autorise le mariage homosexuel.

Quant à l'avortement... Tout en étant contre, je ne peux pas m'empêcher de penser que la Loi Veil n'est pas à remettre en cause. D'ailleurs, quand on lit le texte initial, il est terriblement "grave". Il n'y a jamais légèreté. Il s'agit bien d'un acte "grave" que l'on dépénalise. Car, il y a toujours eu des "faiseuses d'anges"... Des femmes de droite te de gauche y ont recours, pas tout le temps dans la joie comme beaucoup semblent le dire. Mais malheureusement, c'est la femme qui en porte le poids (de la culpabilité, de la faute, de l'acte, etc). L'homme n'est jamais pénalisé, et il n'est pas marqué dans son corps non plus (on voit mal une mère de 2 ou 3 enfants, n'ayant pas les moyens matériels ou psychologiques de subvenir à l'éducation d'un autre enfant, mener sa grossesse à terme pour donner son enfant à l'assistance... un homme peut facilement décider cela puisqu'il ne porte pas l'enfant).

Fraternellement.

Cécile

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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 16:18

Chère salésienne,
salésienne05 a écrit :Je vous rassure : je connais autant de personnes votant à droite favorables à l'euthanasie que des personnes votant à gauche... La seule différence c'est que certains politiques de gauche se disent politiquement favorables à l'euthanasie pour plaire à un certain électorat, et les politiques de droite font de même. Je connais quelques politiques de gauche qui sont défavorables à l'euthanasie (pas par conviction religieuse mais humaine), mais qui appuient le programme PS.
Vous ne m’avez pas compris. A aucun moment je n’ai dit qu’il fallait voter à droite car l’UMP ne légaliserait jamais l’euthanasie. Je me contente de pointer du doigt une proposition qui me semble dangereuse. Si elle avait été portée par l’UMP, croyez bien que j’aurais réagi de la même façon.
salésienne05 a écrit :Il faut arrêter de penser qu'en terme de bio éthique et d'éthique, le clivage est si grand entre la gauche et la droite. C'est comme pour le mariage homosexuel...
Je vous renvoie l’ascenseur : il faut arrêter de ne penser qu’en termes économiques et sociaux. L’être humain est plus grand que les RTT, les 35 heures et même les hausses de salaire. Les deux grandes visions politiques - gauche et droite - sont porteuses d’idéologies qu’il faut comprendre dans leur ensemble.

Cela étant dit, j’estime qu’en termes économiques, PS et UMP se rejoignent plus ou moins.

salésienne05 a écrit :Peut-être qu'il y aura enfin un vrai débat sur ce qu'est l'acharnement thérapeutique, sur la mise en place de vrais soins palliatifs.
Ce débat a déjà eu lieu. La propagande des pro euthanasie, à travers quelques cas extrêmes, veulent faire croire le contraire, c’est tout.

salésienne05 a écrit :Pour le mariage "homosexuel", pareil : les homosexuels représentent 10% de la population environ. Sur ces 10%, pas tous en souhaitent se marier, loin de là (j'ai de nombreux homosexuels, croyants ou non dans mon entourage proche qui en souhaitent absolument pas se marier). Il n'y aura pas plus d'homosexuels si l'on autorise le mariage homosexuel.
Sauf que le problème n’a jamais été tant la multiplication des mariages homosexuels que l’impact d’une telle mesure sur la cellule familiale. Puisque celle-ci ne sera plus reconnue comme fondatrice de la société, mais que toute forme d’union sera reconnue comme également valable, il est à craindre une répercussion sur la solidité de la cellule familiale. C’est là que se joue l’enjeu.

salésienne05 a écrit :Quant à l'avortement... Tout en étant contre, je ne peux pas m'empêcher de penser que la Loi Veil n'est pas à remettre en cause.
Là encore, vous ne m’avez pas lu. Ce n’est pas tant la loi Veil que je remets en cause que ce sur quoi elle a débouché de nos jours.

Pensez-vous réellement que le massacre de centaines de milliers d’enfants trouvera une quelconque justification aux yeux de Dieu sous prétexte que la loi Veil ne serait pas à remettre en cause ? Allons, un peu de sérieux. Il faut prendre conscience de l’horreur morale dans laquelle se complaisent tant de nos concitoyens. L’avortement est maintenant perçu comme un moyen de contraception tout à fait moral. Certains pousseront même l’ignominie jusqu’à dire que c’est mieux pour l’enfant de se faire tuer car il serait tellement malheureux sinon ! :mal:

Ainsi, on peut en toute légitimité craindre qu’une loi apparemment très prudente sur l’euthanasie, se transforme un jour en une monstruosité de plus. Ce n’est bien entendu qu’une spéculation mais l’Histoire semble montrer que quand on fait sauter les verrous moraux d’une société – même au nom des « meilleures » intentions (comme il serait intéressant d’analyser si ces intentions sont si bonnes que ça) –, le pire advient.

Cordialement,
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 17:22

Je rappelle quand même la question qui me taraude : un catholique peut-il donner sa voix à un programme qui projette de légaliser l'euthanasie ?
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Cgs » lun. 30 janv. 2012, 17:31

Aldous a écrit :(aucune loi n'obligera quiconque à avorter ou à s'euthanasier, ça reste un choix libre)
Bonjour,

Je souhaite revenir sur cette assertion, pour éviter que l'on raisonne toujours avec l'air du temps et les oeillères et barrières mentales que les promoteurs des lois infanticides (et bientôt géronticides) sèment insidieusement dans les esprits pour mieux anesthésier les consciences. Le développement qui suit vaut aussi bien pour la question de l'avortement que pour celle de l'euthanasie ; aussi prendrai-je des illustrations sur ces deux points (même si l'un est plutôt hors-sujet au vu du titre de ce fil de discussion).

I) Du glissement d'un mal absolu vers un mal relatif, et finalement une caution à faire n'importe quoi
:

Quand on se cantonne aux principes fondamentaux sur ces questions de la vie et de la mort, il n'y a pas de débat. Tout le monde (au moins dans nos sociétés occidentales) est d'accord pour reconnaître le droit inconditionnel à la vie de tout être humain. Ce droit est un principe non seulement naturel (l'existence de la vie et de son fonctionnement est constaté par la seule raison),mais aussi sacré et divin (et répond au pourquoi de l'existence).

Tout le monde est également d'accord (à part les idéologues ou les gens mal informés) pour reconnaître que la vie commence à la conception de l'être humain, et se termine par sa mort naturelle. Personne n'irait arbitrairement définir la fin de vie à 60 ans (pratique pour résoudre le problème des retraites!)...

Une fois ce principe établi comme absolu, il n'est pas possible d'adhérer à une quelconque dérive qui irait à son encontre. Ainsi, avorter ou euthanasier une personne, quel qu'en soit le motif, va à l'encontre de ce principe.

Si la règle juridique autorise des exceptions à ce principe ("exceptions encadrées", disons-nous, pour éviter de faire peur), elle viole de fait la base sur laquelle elle veut au départ s'appuyer. C'est le cas de la loi Veil de 1975, et de ses aménagements futurs. L'article premier de cette loi est édifiante :

"La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi."

Cet article est en lui-même contradictoire. D'un côté il reconnaît le principe du respect de tout être dès le commencement, pour ensuite lister tout une série d'exceptions qui violent le principe sus-cité. Dès lors, s'il est possible que dans certains cas, on n'ait pas à observer le respect de la vie humaine, que vaut le principe posé comme un absolu ? Plus rien.

Réponse facile à cela : bah le principe n'est tout simplement pas absolu, il est relatif. Il est certains cas, prévus par la loi, où le principe ne s'applique plus. Et hop, magie, tout le monde est content. On sauve le principe, tout en étant progressiste et en adaptant la loi à toutes les situations...

Certes, mais au passage, un dangereux processus s'est mis en place dans le raisonnement ci-dessus, contre lequel l'Eglise s'est toujours battue : le relativisme de la pensée. Ou comment la loi s'approprie finalement le fruit de l'arbre du bien et du mal, en décrétant qu'un mal absolu (le meurtre) n'est finalement mal que dans certains cas. Pire : l'expression "dans certains cas" est défini dans la loi, et peut être même aménagé avec des lois futures. Cela signifie que l'on a perdu la notion objective de l'avortement comme un acte mauvais de façon absolue, pour y substituer, disons-le, une permission de tuer avec bonne conscience, puisque cela est inscrit dans la loi. C'est ce que l'on appelle une référence circulaire : la loi pose le principe, auquel on peut déroger puisqu'elle le prévoit.

Quand on enfonce le principe, il n'y a plus de limites. La loi autorise un avortement jusqu'à 12 semaines, pourquoi pas jusqu'à la naissance sans condition ? Pourquoi pas après la naissance ? Il n'y a plus aucune raison de mettre le garde-fou à un endroit particulier, du moment que le principe est enfoncé.

Je finirais cette première partie en revenant sur le propos cité ci-dessus, qui parachève le torpillage de la pensée contemporaine concernant ces questions.

"D'accord, la loi autorise l'avortement, et demain, l'euthanasie, mais moi, bon chrétien, je ne ferai jamais cela, de toutes façons. Alors ces questions, je m'en fiche". Ce discours conduit à une double erreur. Premièrement, le fait qu'un fait de société, et une décision d'autoriser le meurtre d'enfants à naître ou de personnes âgées, ne concerne pas un individu isolé. En effet, ce n'est pas parce que je ne le fais pas que je n'ai pas à dénoncer l'injustice (rappelons que ces lois engendrent des victimes). Deuxièmement, le fait que la loi le permette engendre tout un système qui peut conduire à ces "exceptions" au principe de respect de la vie que sont l'avortement et l'euthanasie. Regardons aujourd'hui combien notre système de santé, avec nos cotisations, est organisé pour tuer parce que la loi le permet (220000 avortements par an ; en Hollande, 2000 euthanasies par an). Dès lors, où est la liberté, là où une adolescente mineure peut avorter sans en parler à ses parents, et donc en étant à la merci de conseillers du planning familial qui vont dérouler le processus d'"IVG" prévu par la loi.

Encore une fois, une fois le principe enfoncé, on fait n'importe quoi...

II) Ou tout le monde (à par l'industrie de l'avortement et de l'euthanasie) peut être content :

La deuxième partie se veut plus positive, et force de proposition. J'ai montré en première partie en quoi la formation de ces lois mortifères est illogique, et procède d'une volonté subtile de transgression d'un principe fondamental. La réponse à cette argumentation est de dire que des cas concrets sont à gérer par le législateur, qu'il y a des drames qui existent, et dont il faut s'occuper (par exemple : le viol pour la question de l'avortement, les souffrances pour celle de l'euthanasie).

Certes. Mais ce qui est à retenir est la chose suivante : ces cas particuliers (on oublie souvent que ce sont des cas particuliers, et qu'ils doivent être traités comme tels) peuvent être résolus sans violer le principe initial. Si l'on y regarde de plus près :

:arrow: sur la question de l'avortement : la loi de 1975 voulait :
  • mettre fin aux "faiseuses d'anges", pour garantir une meilleur hygiène de l'acte, et éviter la mort de femmes demandant à avorter
  • "délivrer" les femmes des contraintes d'une grossesse non désirée
La solution trouvée depuis 30 ans : tuer l'enfant à naître. Or, il aurait été tout aussi efficace de développer les maisons de naissance, les maisons d'accueil des futures mères et les réseaux d'adoption qui auraient accueilli les enfants non désirés. On aurait traité chaque problème énoncé ci-dessus, sans déroger au principe inconditionnel du respect de la vie depuis le commencement jusqu'à sa fin naturelle. De plus, cela aurait certainement coûté moins cher à l'assurance maladie (40 millions d'euros par an en France, sans compter les coûts indirects, ni les coûts d'opportunité [je peux développer ces deux points si cela intéresse quelqu'un...]).

:arrow: sur la question de l'euthanasie, on veut :
  • soulager la souffrance des malades en fin de vie
  • "prendre en charge" les pathologies particulières (morts cliniques, comas, etc.)
La solution proposée par le PS : permettre le meurtre du malade, pour se débarrasser de la souffrance, ainsi que des pathologies particulières. Il existe pourtant un moyen simple d'atteindre ces objectifs sans revenir sur le principe fondamental, et ce moyen est connu depuis longtemps. Le développement de soins palliatifs vide de sens de fait une législation autorisant l'euthanasie, et c'est simplement céder aux lobbys de la médecine que de persister dans cette voie. Cela m'étonnerait que le PS ne sache pas que ce type de soins existe.

En conclusion, on peut légitimement s'interroger sur la volonté systématique de transgresser subtilement des principes fondamentaux avec de faux arguments. Sur ces questions fondamentales, il convient d'avoir les idées claires et d'être bien informé.

Liens vers une bibliographie abondante :
http://www.genethique.org/doss_theme/do ... anasie.htm
Je rappelle quand même la question qui me taraude : un catholique peut-il donner sa voix à un programme qui projette de légaliser l'euthanasie ?
Réponse simple : non. Et si tous les candidats proposent des lois de mort, il convient de voter blanc (et tant pis si cela ne compte pas pour le scrutin, l'action politique du citoyen dans la Cité ne s'arrête pas au bulletin de vote ; on peut fort bien interpeller les élus en dehors de l'isoloir ; à titre d'exemple, les associations familiales catholiques (AFC) ou la fondation Lejeune ne s'en privent pas...).

En Christ,
Dernière modification par Cgs le lun. 30 janv. 2012, 18:59, modifié 5 fois.
Raison : Correction des chiffres
Cgs
Mes propos qui apparaissent en vert comme ceci indiquent que j'agis au nom de la modération du forum.

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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Raistlin » lun. 30 janv. 2012, 17:43

Merci Charles pour votre précieux développement. Je retiens donc votre conclusion finale.
Cgs a écrit :
Je rappelle quand même la question qui me taraude : un catholique peut-il donner sa voix à un programme qui projette de légaliser l'euthanasie ?
Réponse simple : non. Et si tous les candidats proposent des lois de mort, il convient de voter blanc
C'est également la conclusion que je pressentais, sauf que j'optais personnellement pour l'abstention.

Il serait peut-être bon que l'Église de France communique à ce sujet. C'est du devoir des évêques d'éclairer nos consciences.

Bien à vous,
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Cgs » lun. 30 janv. 2012, 17:57

Je crois qu'il est important de rappeler ce que Sa Sainteté le pape Benoît XVI rappelle à propos de l'engagement des catholiques dans la vie publique, et particulièrement les principes non négociables (dont le refus de l'euthanasie fait partie ; ainsi que, au passage le refus de reconnaître les unions qui n'en sont pas, comme les unions homosexuelles) :

http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... ca_fr.html

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En accomplissant leurs devoirs civils normaux, «guidés par leur conscience chrétienne»[7], selon les valeurs conformes à cette conscience, les fidèles réalisent aussi la tâche qui leur est propre d’animer chrétiennement l’ordre temporel, tout en en respectant la nature et la légitime autonomie[8], et en coopérant avec les autres citoyens, selon leur compétence spécifique et sous leur propre responsabilité[9].Il résulte de cet enseignement fondamental du Concile Vatican II que «les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la ‘politique’, à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun»[10]. Ce bien commun inclut la défense et la promotion de réalités telles que l’ordre public et la paix, la liberté et l’égalité, le respect de la vie humaine et de l’environnement, la justice, la solidarité, etc.
(...)
On constate aujourd’hui un certain relativisme culturel qui se manifeste de manière évidente en érigeant en théorie et en défendant le pluralisme éthique, qui est la preuve de la décadence et de la dissolution de la raison et des principes de la loi morale naturelle.
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Cette conception relativiste du pluralisme n’a rien à voir avec la légitime liberté qu’ont les citoyens catholiques de choisir, parmi les opinions politiques compatibles avec la foi et la loi morale naturelle, celle qui, selon leur propre critère, correspond le mieux aux exigences du bien commun. La liberté politique n’est pas fondée, et ne peut pas l’être, sur l’idée relativiste selon laquelle toutes les conceptions du bien de l’homme ont la même vérité et la même valeur, mais sur le fait que les activités politiques visent, pour chaque cas, à la réalisation extrêmement concrète du vrai bien humain et social, dans un contexte historique, géographique, économique, technologique et culturel bien déterminé. La réalisation concrète et la diversité des circonstances engendrent généralement une pluralité d’orientations et de solutions, qui doivent toutefois être moralement acceptables.
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On assiste au contraire à des tentatives de législation qui visent à briser le caractère intangible de la vie humaine, sans tenir compte des conséquences qui en découlent pour l’existence et l’avenir des peuples dans le domaine de la formation de la culture et des comportements sociaux. Dans une telle situation, les catholiques ont le droit et le devoir d’intervenir pour rappeler le sens le plus profond de la vie et des responsabilités qui incombent à tous en cette matière. Dans la droite ligne de l’enseignement constant de l’Église, Jean-Paul II a maintes fois répété que ceux qui sont engagés directement dans les instances législatives ont «une obligation précise de s’opposer» à toute loi qui s’avère un attentat contre la vie humaine. Pour eux, comme pour tout catholique, il est impossible de participer à des campagnes d’opinion en faveur de telles lois, et il n’est permis à personne de les soutenir par son vote [19]. Comme l’a enseigné Jean-Paul II dans l'encyclique Evangelium vitae à propos du cas où il ne serait pas possible d’éviter ou d’abroger totalement une loi permettant l’avortement déjà en vigueur ou mise au vote, cela n’empêche pas qu'«un parlementaire, dont l’opposition personnelle absolue à l’avortement serait manifeste et connue de tous, pourrait licitement apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d’une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique».[20].
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Quand l’action politique est confrontée à des principes moraux qui n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis, l’engagement des catholiques devient plus évident et se fait lourd de responsabilités. Face à ces exigences éthiques fondamentales auxquelles on ne peut renoncer, les chrétiens doivent en effet savoir qu’est en jeu l’essence de l’ordre moral, qui concerne le bien intégral de la personne. Tel est le cas des lois civiles en matière d’avortement et d’euthanasie (à ne pas confondre avec le renoncement à l’acharnement thérapeutique qui, même du point de vue moral, est légitime), qui doivent protéger le droit primordial à la vie, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle. De la même manière, il faut rappeler le devoir de respecter et de protéger les droits de l’embryon humain. De même, il faut préserver la protection et la promotion de la famille, fondée sur le mariage monogame entre personnes de sexe différent, et protégée dans son unité et sa stabilité, face aux lois modernes sur le divorce: aucune autre forme de vie commune ne peut en aucune manière lui être juridiquement assimilable, ni ne peut recevoir, en tant que telle, une reconnaissance légale. De même, la garantie de liberté d’éducation des enfants est un droit inaliénable des parents, reconnu entre autre par les Déclarations internationales des droits humains. Dans cette même ligne, il faut penser à la protection sociale des mineurs et à la libération des victimes des formes modernes d’esclavage (que l’on pense par exemple à la drogue et à l’exploitation de la prostitution). On ne peut exclure de cette liste le droit à la liberté religieuse et le développement dans le sens d’une économie qui soit au service de la personne et du bien commun, dans le respect de la justice sociale, du principe de solidarité humaine et de la subsidiarité, qui veut que «les droits de toutes les personnes, de toutes les familles et de tous les groupes, et que l’exercice de ces droits, soient reconnus»[21]. Enfin, comment ne pas voir dans ces exemples le grand thème de la paix. Une vision irénique et idéologique tend parfois à donner un sens profane à la valeur de la paix, tandis que, dans d’autres cas, on se limite à un jugement éthique sommaire, oubliant la complexité des raisons en question. La paix est toujours «œuvre de la justice et effet de la charité»[22]; elle exige le refus radical et absolu de la violence et du terrorisme, et elle requiert un engagement constant et vigilant de la part de ceux qui ont une responsabilité politique.
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Dans ce contexte, il faut ajouter que la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce contenu ou opposées à lui. Parce que la foi est un tout indivisible, il n’est pas logique d’isoler un de ses éléments au détriment de la totalité de la doctrine catholique.
Cgs
Mes propos qui apparaissent en vert comme ceci indiquent que j'agis au nom de la modération du forum.

Emmanuel Lyasse
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Re: Le programme du PS et l'euthanasie

Message non lu par Emmanuel Lyasse » lun. 30 janv. 2012, 21:06

Nous touchons là au fond du problème. L'Église nous appelle à participer à la vie publique, mais, si nous regardons les critères qu'elle fixe, il est clair qu'aucun candidat, aucun parti ne les remplit.

Peut-on voter pour un candidat qui prône l'euthanasie ou le mariage homosexuel ? Il faudrait répondre non. Mais peut-on voter alors pour un partisan de l'avortement légal ? On pourrait poser la question autrement: faut-il voter pour un partisan de l'avortement légal opposé à l'euthanasie et au mariage homosexuel parce qu'il représenterait un moindre mal ? La question est douloureuse. Je ne suis pas sûr qu'elle soit pertinente dans le contexte de cette élection: peut-on dire que Sarkozy soit contre l'euthanasie et le mariage homosexuel ? On peut tout au plus reconnaître qu'il est plus discret. (Rappelez vous le PACS: les députés de droite qui s'y étaient opposés violemment sous Jospin avaient totalement oublié qu'ils étaient contre quand ils ont eu une majorité qui leur aurait permis de l'abroger).

Il y a malheureusement un large consensus dans le personnel politique et chez les dominants sur une nouvelle morale, totalement opposée à ce que l'Église appelle la loi naturelle. (Il est moins évident qu'il existe dans la société. Je dirais plutôt qu'il est imposé à la société par voie médiatique).

Donc, si on fait de la morale un critère, abstention ou vote blanc. Mais peut-on considérer qu'il y a d'autres critères à prendre en compte, et, puisque tous les candidats sont également condamnables sur ce terrain, chercher celui qui ne l'est pas sur l'économie ou la politique étrangère ? Je dois avouer que ça m'est arrivé par le passé.

Mais cette fois ci, je ne le ferai pas, pour une raison simple. Je ne vois pas plus de différences entre les candidats sur ces points qu'en matière de morale. Tous sont pour le capitalisme mondialisé sans régulation aucune (parce qu'il n'est pas régulable). Tous approuvent, ont approuvé, approuveront des guerres que la morale réprouve.

Il reste à s'interroger sur le caractère démocratique d'un système où tous les candidats éligibles sont d'accord sur à peu près tout ce qui est essentiel.

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