Position de l'Église sur l'euthanasie

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etienne lorant
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Un médecin chrétien contre l'euthanasie légiférée

Message non lu par etienne lorant » lun. 05 nov. 2012, 11:27

Très long article extrait des Cahiers de Saint-Raphaël

Par le Docteur Jean-Pierre DICKES.


L’Euthanasie que l’on croyait écartée à la fois par la loi Léonetti et le renouvellement des lois de bioéthique en 2011, revient en force à la suite des tentatives du Sénat de la faire légaliser. Mais aussi par la volonté exprimée par François Hollande de faire voter une loi dont les contours sont si flous qu’elle débouchera sur le suicide assisté.

Les partisans de l’euthanasie sont agités par l’idée que désormais l’homme sera maître de la vie et de la mort. Ils utilisent donc toutes sortes d’arguments auxquels il y a lieu de tordre le cou.

Le premier vise à décrire la pratique de la médecine comme étant assumée par des sortes de sadiques visant l’exploit technique de la survie envers et contre tout, en laissant conjointement souffrir leurs patients. Le 7 février dernier n’entendait-on pas Léonetti déclarer à France Infos que les médecins ne s’occupaient pas de la douleur de leurs patients en fin de vie ?

De telles déclarations sont de vrais mensonges. Elles servent de tremplin pour imposer la mort des malades au moyen de produits toxiques mettant fin à leur vie. Tant les générations qui dans ma famille m’ont précédé, ont toujours placé la souffrance au centre de leurs préoccupations. Mon père avait toujours dans sa serviette une ampoule de morphine pour pouvoir soulager en urgence et dans tous les cas ceux qui souffraient, mourants ou pas. Les coliques néphrétiques par exemple entraînent de terribles douleurs. Avant que de soigner, il soulageait.

Le second argument est de dire que tous les médecins ont pratiqué l’euthanasie dans leur clientèle et qu’il y a hypocrisie à ne pas vouloir légiférer sur la question. Il a même été créé le terme d’euthanasie passive pour désigner la décision médicale d’arrêter tout traitement. Or tout médecin sait pertinemment que nous sommes tous mortels ; et qu’à un moment, il faudra bien se résigner et cesser tout traitement reconnu comme désormais inutile, baisser le bras. Ce n’est pas de l’euthanasie mais simplement la reconnaissance de l’inéluctable fin propre à toute espèce de vie humaine. User ou laisser user du terme d’euthanasie passive ou par omission est donc entré dans le système des tenants de la culture de la mort. Il est à noter que dans l’article 1111-13 du Code de Santé publique il est écrit "Lorsqu’une personne en phase avancée d’une affection grave et incurable est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin peut décider d’arrêter un traitement inutile et impuissant à arrêter la maladie ". Jamais ce texte n’a été considéré comme une autorisation d’euthanasie alors qu’il est déjà très laxiste.

Si le mot d’euthanasie passive ne se justifie plus, il en est alors de même de celui d’euthanasie active. Ce mot est en effet un pléonasme. Par définition toute forme d’élimination d’êtres humains ne peut être active : c’est le contenu mortel d’une seringue qui est injectée à un malade. L’euthanasie est alors devenue un simple assassinat.

La suite ici :
[+] Texte masqué
http://www.chaos-mondial-organise-resis ... 23730.html
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Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » mar. 18 déc. 2012, 16:24

Le président français a engagé un débat national sur l'euthanasie, dossier brûlant en France. Une réforme sur les soins palliatifs, jugés insuffisants, devrait être lancée dans les prochains mois.

REUTERS - Sans prononcer une seule fois le mot, comme pendant sa campagne électorale, François Hollande a lancé mardi un débat national sur l'euthanasie, qui a les faveurs d'une majorité des Français.

Le président a pris l'engagement de développer les soins palliatifs mais a posé la question de dépasser la loi Leonetti de 2005 qui prévient l'acharnement thérapeutique sans permettre de déclencher un geste médical pour provoquer la mort.
"Peut-on aller plus loin dans les cas exceptionnels où l'abstention thérapeutique ne suffit pas à soulager les patients aux prises avec une douleur irréversible et qui appelle un acte médical assumé au terme d'une décision partagée et réfléchie?" s'est-il interrogé dans un discours à l'issue de la visite d'une maison médicale dédiée à la fin de vie et aux soins palliatifs.
"Poser cette question c'est ouvrir une perspective qui elle-même entraîne un débat", a-t-il affirmé, demandant qu'il soit "noble et digne".

Le président a annoncé qu'il confierait la mission de la concertation sur ce dossier à Didier Sicard, président d'honneur du comité national consultatif d'éthique. A un journaliste lui demandant si le mot euthanasie était tabou, le président a simplement déclaré : "Ce n'est pas le mot que j'ai employé".

Le président a rencontré pendant environ deux heures le personnel médical et des patients de la maison médicalisée Notre Dame du Lac à Rueil-Malmaison. François Hollande n'a pas pris pendant sa campagne l'engagement de légaliser l'euthanasie, un mot qui évoque selon lui "une forme de suicide" inacceptable.

Note: Pour le Président Hollande, c'est donc le mot qui est nuisible, plus que sa signification ?!?
[+] Texte masqué
http://www.france24.com/fr/20120717-fra ... fs-fin-vie
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par Saytham » mar. 18 déc. 2012, 16:36

Personnellement, je suis catholique et socialiste, et je ne retire pas ma confiance à ce gouvernement.
Néanmoins, je trouve que cette manière de faire passer la pilule en jouant sur le mot est particulièrement lâche.

L'euthanasie est en plus une manière de se défiler pour les pouvoirs publics, alors que le vrai problème serait plutôt de savoir pourquoi est-ce que les soins palliatifs sont-ils aussi lamentablement insuffisants en France ?

Et c'est Le Monde qui le dit :

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par papoter » mar. 18 déc. 2012, 18:34

Saytham a écrit :
L'euthanasie est en plus une manière de se défiler pour les pouvoirs publics, alors que le vrai problème serait plutôt de savoir pourquoi est-ce que les soins palliatifs sont-ils aussi lamentablement insuffisants en France ?

l
Tout à fait. Dans ma région peuplée, il y a trois grands hôpitaux. Leur service de soins palliatifs, très petit par manque de moyens (volontaire ?), refuse du monde et il y a une liste d'attente !!!! Les grands malades qui souffrent énormément peuvent-ils attendre une place de libre ? C'est une honte et c'est bien la France, ça...

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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » mar. 18 déc. 2012, 19:22

[quote="Saytham"]pourquoi est-ce que les soins palliatifs sont-ils aussi lamentablement insuffisants en France ?

Pour une question d'argent, évidemment. Les soins palliatifs regroupent plusieurs disciplines médicales, il faut former le personnel, rencontrer les familles, etc. Et tout est quantifiable au budget des soins de santé. Alors le calcul est vite fait, à droite comme à gauche: l'euthanasie et le suicide assistés coûtent moins cher. De notre époque, l'argent a plus de valeur que la vie. Les socialistes font des politiques de droite parce que sur la question de l'argent, ils sont tous d'accord entre eux.
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par Saytham » mer. 19 déc. 2012, 0:06

etienne lorant a écrit :
Saytham a écrit :pourquoi est-ce que les soins palliatifs sont-ils aussi lamentablement insuffisants en France ?

Pour une question d'argent, évidemment. Les soins palliatifs regroupent plusieurs disciplines médicales, il faut former le personnel, rencontrer les familles, etc. Et tout est quantifiable au budget des soins de santé. Alors le calcul est vite fait, à droite comme à gauche: l'euthanasie et le suicide assistés coûtent moins cher. De notre époque, l'argent a plus de valeur que la vie. Les socialistes font des politiques de droite parce que sur la question de l'argent, ils sont tous d'accord entre eux.
Je suis tout à fait d'accord.

La légalisation de l'euthanasie constituerait bien un accomplissement pour la logique matérialiste de notre époque. Par la soi-disant "reconquête du corps par l'individu", elle cherche en fait à retirer les droits imprescriptibles de la vie sur ce corps, dont elle veut faire un simple objet, disponible et congédiable comme tout autre.

Mais tout cela est bien connu... et tellement éloigné de la logique originelle du socialisme ! Car le socialisme aussi est à l'origine une critique de la marchandisation et de la mécanisation du corps.
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par papoter » mer. 19 déc. 2012, 11:04

Pour un chrétien, un vrai, qu'est-ce le plus important ? Le corps ou l'âme ?

Le corps étant destiné à retourner en poussière (ou en cendres) et l'âme à s'élever vers Dieu, je pense que c'est celle-ci qui doit être privilégiée et le corps, s'il est terriblement souffrant, peut être définitivement soulagé plus tôt que par sa mort naturelle. Non ?

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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par Gehennam » mer. 19 déc. 2012, 11:18

Bonjour à toutes et à tous,

Je m'étonne que vous ne voyiez que le côté matériel de la chose. Vous dites que les soins palliatifs sont insuffisants, et je ne vous dirais pas le contraire, étant bien loin de pouvoir émettre un quelconque avis sur la question.

Cependant, apporter d'autres moyens aux soins palliatifs actuels permettrait-il d'améliorer suffisamment les conditions de vie des personnes concernées ? Peut-être, mais il restera toujours des cas où la médecine sera impuissante, quels que soient les moyens apportés. Dans ces cas là, doit-on laisser souffrir la personne jusqu'à son dernier souffle naturel ? Sous prétexte que la Vie est sacrée ? Je ne sais pas si j'en serais personnellement capable, mais abréger le calvaire d'une personne pour laquelle tous les moyens connus actuels ont été épuisés ne me paraît pas inhumain, au contraire.

Au plaisir

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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » mer. 19 déc. 2012, 11:53

Vous dites cela parce que vous ne croyez pas. C'est la veille de son décès que ma tante Marie-Thérèse, m'a confié son chapelet, avec ces mots un peu étranges : "Jamais je n'aurais cru que nos prières dans la souffrance pouvaient autant servir au salut des âmes". Elle était pâle mais tout à fait sereine. Une partie de son hospitalisation fut de l'acharnement thérapeutique, et la seconde partie en soins palliatifs.
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » mer. 19 déc. 2012, 12:21

Voici de l'eau au moulin: dans le passé, sans aucunement y être contraints par les autorités nazies, les médecins ont euthanasié à grande échelle:

L'euthanasie de plus de 150 000 patients allemands dans le cadre des opérations T4, l’Aktion Brandt et 14f13 a pu se dérouler sans difficultés sur le plan médical, grâce à la collaboration, à l'adhésion ou à la tolérance de la majorité des psychiatres et du corps médical allemand, sans lesquelles elle n'aurait pas été possible. Aucun psychiatre ni médecin n'a jamais été obligé de participer directement aux différentes actions d'euthanasie : il ne s'agissait pas d'un « ordre » (Befehl) mais d'une « autorisation » (Ermächtigung) avec dotation de « pleins pouvoirs » (Vollmacht). Mais nombreux sont les scientifiques qui se jettent sur les « matériaux humains » fournis par l'euthanasie : non seulement des cerveaux, mais aussi des victimes encore vivantes servant de matériel d’expérimentation avant d’être éliminées… A commencer par les «chercheurs » des deux plus prestigieux instituts allemands, l'Institut Kaiser-Wilhelm de Recherche sur le Cerveau de Berlin et l'Institut Allemand de Recherche Psychiatrique de Munich. Les cas de résistance de la part des médecins et psychiatres ont été extrêmement rares. T4 ne fut donc en aucun cas le fait de quelques SS sadiques, médecins illuminés ou « pseudo-scientifiques », illuminés, mais de l'ensemble de la profession psychiatrique, de psychiatres normaux, habituels et représentatifs de leur science.


Le Kaiser-Wilhelm Institut de Berlin, fondé en 1912. Haut lieu de Science… mais pas toujours de Conscience

Les psychiatres furent massivement impliqués et jouèrent un rôle considérable dans la « biocratie » du IIIè Reich et le bilan est effrayant, allant des 360 000 stérilisations de malades « héréditaires » (96% des stérilisés sont des patients psychiatriques) à l’« euthanasie sauvage » de psychotiques jugés « incurables » et handicapés mentaux, euthanasie laissée à la libre initiative des psychiatres ayant pleins pouvoirs, en passant par la castration des homosexuels, la déportation des « asociaux », l'extermination des criminels et des Tziganes… C’est le professeur Ernst Rüdin et ses collaborateurs de l'Institut Allemand de Recherche Psychiatrique (actuel Max-Planck Institut für Psychiatrie) qui légitiment scientifiquement la loi sur l’eugénisme (6 des 8 maladies entrant dans le cadre de cette loi relèvent du secteur psychiatrique) ; la presque totalité des professeurs de psychiatrie siège dans les « Tribunaux de santé héréditaire » statuant sur les stérilisations ; l'un des principaux artisans de la loi sur le mariage est le professeur de psychiatrie Weygandt ; la direction scientifique du « traitement » des homosexuels est confiée à un psychiatre, le docteur Rodenberg, par ailleurs expert de l’opération T4 ; le sort des « asociaux » et des criminels dépend des travaux et décisions communs entre les services de police et les psychiatres généticiens spécialisés en « biologie criminelle », alors que le responsable scientifique de l'extermination des Tziganes est le pédo-psychiatre-généticien R. Ritter… Ainsi la « banalité du mal » s'intègre elle aussi sans heurt dans la « normalité psychiatrique » et le « quotidien médical banal » (Alltägliche Medizin).
[+] Texte masqué
Taper sur le moteur de recherche : Nazisme : les opérations « T4 » et « 14F3 » (2ième guerre mondiale 1939-1945)
L'euthanasie, comme l'eugénisme, se fondent sur des questions de rentabilité - mais c'est cela que l'on ne dira pas. Il est bien plus "social" de promouvoir l'euthanasie en invoquant l'inutilité de la souffrance - or la souffrance (prenez le simple cas des enfants qui se brûlent en jouant aux allumettes) à une fonction éducative. Elle a aussi, pour les croyants, la possibilité pour eux de s'associer aux souffrances du Christ. Du reste, si l'on avait euthanasié tous les malades pour lesquels on n'avait pas encore de remèdes, nous ne disposerions pas aujourd'hui de nombreux vaccins...
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » mer. 19 déc. 2012, 16:05

Faudra-t-il réclamer un droit à l'agonie ?

« Je crois qu’il faut affronter, au fond, le réel, ne pas se mettre dans une situation hypocrite, en disant qu’on va soulager mais qu’on ne veut pas que cela finisse. Je pense que la loi Leonetti dans son application pourrait tout à fait inclure une ‘sédation terminale’ à la demande du malade. Faire de l’agonie un passage obligé vers la mort nous paraît indigne. »

Extrait du rapport Sicard

Réactionn de Mgr Podvin

(Radio Vatican) « Il est très important, en démocratie, de rester des veilleurs ». Monseigneur Bernard Podvin, le porte parole de la conférence des évêques français, incite à la prudence sur le rapport Sicard. Un rapport voulu par François Hollande, qui ouvre la porte à une assistance médicalisée de la fin de vie mais rejette l’euthanasie active. Il a été remis au président de la république, mardi matin.
Composée de neuf membres, la « mission Sicard » a terminé ses consultations et remis les conclusions de sa réflexion au chef de l’Etat français mardi. Elle considère notamment que l’assistance au suicide peut être envisagée dans certains cas de maladie incurable et évolutive.
« Je reste personnellement très vigilant » explique Mgr Podvin. Le porte parole de la conférence épiscopale tient a rappeler la différence entre un rapport de commission et un projet de loi. « Entre les deux, je ne sais pas comment se vivront les passages » indique-t-il encore.
Ecoutez l’analyse de Mgr Bernard Podvin, interrogé par Hélène Destombes :

Le rapport de la commission de réflexion sur la fin de vie propose une solution à la française : il évoque clairement la question de la sédation profonde terminale en cas d’arrêt de traitement. Cette grave décision serait prise par un médecin engagé en conscience, et éclairée par une discussion collégiale. Il tient en revanche à établir une nette distinction entre l’euthanasie active, «un acte médical radical qui franchirait la barrière d’un interdit » et l’assistance au suicide où l’acte légal est accompli par la personne malade elle-même, consciente et autonome, atteinte d’une maladie grave et incurable.
Sur le banc des accusés, une médecine sans âme
Au terme de six mois de consultations, la mission brosse un tableau sévère de la situation : il prend acte de la grande insatisfaction des français en la matière, il fustige une médecine sans âme qui privilégie la performance technique, il dénonce une mauvaise prise en charge de la douleur et de la souffrance psychique des patients, il préconise un « effort majeur d’appropriation» de la loi Leonetti, largement méconnue et mal appliquée, mais estime que celle-ci est insuffisante. Le rapport émet plusieurs recommandations notamment pour améliorer la formation médicale et l’accès aux soins palliatifs et décourager l’obstination déraisonnable.
L’ancien président du Comité consultatif national d’éthique, Didier Sicard, avait été choisi en juillet par François Hollande pour donner suite à un des engagements de sa campagne électorale : «fournir une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». L’Elysée a immédiatement annoncé qu’il saisissait le Comité consultatif national d’éthique. Un projet de loi sera présenté au Parlement en juin 2013.
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http://www.news.va/fr/news/rapport-sica ... -vigilance
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par etienne lorant » mer. 26 déc. 2012, 19:12

L'Internationale Socialiste est toujours là ! En Belgique, Le PS va déposer des textes pour élargir l'euthanasie aux mineurs.
[+] Texte masqué
http://www.rtbf.be/info/belgique/detail ... id=7894204
Réaction du père Charles Delhez :
"Saurons-nous encore définir - et défendre - l’irréductible humanité de l’homme ?"


Il arrive que le cœur dise non avant même que la raison ait pu développer ses arguments psychologiques, académiques ou juridiques. C’est ce que je ressens en lisant la proposition de loi de Philippe Mahoux.

Et je suis bien désolé que pour clamer un oui à la vie, je doive faire entendre un non.

C’est, dans un premier temps, une colère qui sourd en moi. J’essaie de la contenir et de la transformer en tristesse, une profonde tristesse. Qu’arrive-t-il à la vie, que veut-on faire à l’humain ?

Et je repense à toutes ces personnes que j’ai eu la grâce de croiser dans mon existence et qui m’ont tant apporté. Il se pourrait donc que, de par la permission de l’une ou l’autre loi, elles aient pu ne pas continuer à vivre. Et je revois ma propre mère atteinte d’Alzheimer et maintenant décédée.

On sent bien que, dans cette proposition de loi, il y a quelque chose qui ne sonne pas juste. Au nom de la liberté outrecuidante des uns, on profite de la faible liberté des autres.

Or toute liberté est toujours en chemin, imparfaite, balbutiante, peut-être même embryonnaire. Mais elle a toujours droit au respect. Notre liberté s’arrête là où commence celle de l’autre, dit-on. Décidons qu’il n’en a pas, et la nôtre sera toute-puissante.

La tentation est trop souvent de faire taire l’autre quand il nous dérange, quand il n’est pas comme je voudrais qu’il soit. Or la souffrance n’est jamais ce que nous voudrions, et à raison. Elle n’en demeure pas moins une occasion d’aimer davantage.

Il faut "ajouter de la vie au jour lorsqu’on ne peut ajouter de jours à la vie", dit la phrase célèbre du cancérologue Jean Bernard.

La solution n’est jamais d’en retrancher. Il y a toujours une tendresse, une compassion, une communion possibles. La fragilité est un cri, un appel : aime-moi tel que je suis, là où j’en suis.

Il ne s’agit pas de faire l’éloge de la souffrance (toujours à faire reculer, sans jamais pouvoir la supprimer totalement), mais de ce qu’elle fait naître. Il n’y a pas qu’une seule manière de mourir dans la dignité.

Comme les lecteurs des 200 000 livres déjà vendus, j’ai été profondément touché par Anne-Dauphine Julliand et son "Deux petits pas sur le sable mouillé" (éd. Les Arènes). Elle y raconte les vingt-deux derniers mois de sa petite Thaïs, deux ans, atteinte de leucodystrophie métachromatique, une maladie douloureuse, mortelle. Tout au long de ce récit, elle laisse parler son cœur. Ce qui aurait dû être la chronique d’une mort annoncée devient une hymne à la vie. A mes étudiants de Namur auxquels elle parlait récemment, elle a pu dire : "La réponse face à la souffrance ne sera jamais la mort, mais l’amour." Applaudissements. J’ai rarement senti un amphithéâtre universitaire aussi attentif et ému. "Je n’ai jamais souffert à cause de Thaïs. Jamais. J’ai souffert avec elle", confiait-elle.
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http://www.lalibre.be/debats/opinions/a ... t-non.html
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par Johnny » jeu. 28 mars 2013, 12:16

etienne lorant a écrit :
Saytham a écrit :pourquoi est-ce que les soins palliatifs sont-ils aussi lamentablement insuffisants en France ?

Pour une question d'argent, évidemment. Les soins palliatifs regroupent plusieurs disciplines médicales, il faut former le personnel, rencontrer les familles, etc. Et tout est quantifiable au budget des soins de santé. Alors le calcul est vite fait, à droite comme à gauche: l'euthanasie et le suicide assistés coûtent moins cher. De notre époque, l'argent a plus de valeur que la vie. Les socialistes font des politiques de droite parce que sur la question de l'argent, ils sont tous d'accord entre eux.
Oui, ce n'est même plus une question de morale. Les athées qui nous gouvernent ne vont quand même pas investir dans "la Mort" qu'ils s'évertuent à gommer du paysage.

"la Vie est une MST dont on ne réchappe pas!"
Se croire soi-même imparfait et trouver les autres parfaits, voilà le bonheur. (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)

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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par Kerniou » dim. 31 mars 2013, 10:06

A Johnny,
Les soins palliatifs sont aussi peu développés parce qu'ils coûtent cher. Comme si l'hôpital devait rapporter de l'argent !
Dans ces services, les personnels doivent suivre une formation particulière puis consacrer du temps aux patients et à leurs familles. Pour avoir bénéficié de leur sollicitude en 2009, je peux dire que ceux que nous avons rencontrés ont fait preuve d'écoute, d'attention, de tact, de gentillesse et de beaucoup de disponibilité. Dans cette petite ville de province, le service a fermé en 2011, au bout de deux ans, pour des questions de coût ...
Il est évident qu'une injection fait gagner du temps et de l'argent. Cette mesure rencontre le désir de nos contemporains de ne pas voir le changement des êtres par la maladie ou la vieillesse. Pourtant, ces temps qui précèdent la mort nous permettent de nous y préparer et de l'accepter.
Les progrès de la science donnent à certains un sentiment de " toute puissance" qui leur permet de maîtriser la vie et la mort et la demande de la société leur en donne le pouvoir ...
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Re: Hollande lance le débat sur l'euthanasie

Message non lu par levergero78 » dim. 31 mars 2013, 10:16

C'est un sujet extrêmement complexe.

Bien que chrétien depuis ma naissance, je réfléchis beaucoup à ce problème et ne suis pas dogmatiquement contre.

Chaque cas est un cas particulier qui doit être traité comme tel. Il ne doit pas y avoir de règle générale et surtout pas d'interdiction systématique.

Heureusement qu'il existe des médecins intelligents qui comprennent très bien chaque situation et agissent en catamini quand il le faut vraiment...
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