Quand les organismes renient leur identité

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Cinci
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Quand les organismes renient leur identité

Message non lu par Cinci » sam. 29 févr. 2020, 4:45

Bonjour,

Ça, c'est le genre d'entrefilet journalistique à la base et qui ne fera pas beaucoup de bruit dans la population en général, je croirais.

L'année dernière, l’Œuvre Léger a changé de nom pour Mission inclusion. Sans ambigüité, l’organisme écarte ses références religieuses pour se centrer sur sa mission sociale… non sans soulever plusieurs questions.

https://le-verbe.com/opinion/quand-les- ... -identite/

Voir :
Le Cardinal Léger est nommé à titre de fondateur, mais aucune mention n’est faite au sujet de sa foi.

On comprend que cette réforme se situe dans le sillon de la laïcisation du Québec. La religion suscite souvent des malaises ou même de l’hostilité parmi la population autant qu’au sein de l’appareil gouvernemental. Ainsi, un organisme religieux peine davantage à obtenir des dons et des subventions.

Sans contredit, la mission de l’Œuvre Léger a toujours été de venir en aide aux plus démunis. En ce sens, il est vrai que la mission demeure la même. Mais le changement de nom et l’abandon de toute référence religieuse ne sont pas banals.

On peut y discerner deux problèmes : l’un en termes d’efficacité et l’autre en termes de légitimité.

En somme, les grands donateurs jusqu'à tout récemment de l'Oeuvre Léger et qui auront été des catholiques sérieux se trouveraient-ils floués par l'opération de nos génies du marketing et des sciences administratives ? Le "pognon" que vous auriez pu donner dans le dessein de soutenir des oeuvres missionnaires se trouve blanchi et recyclé pour servir les fins de la charité laïque. "La religion, sous le tapis. Et hop !"

Pour la plus grande gloire du département de la publicité ou celui de la recherche de financement auprès de fonctionnaires du ministère des affaires sociales ? On demande peut-être des administrateurs efficaces sachant faire entrer les sous ?

"Ah ! Il faut savoir être de son temps, madame Michu. La société a changé, etc."

Le problème c'est que l'organisme a pu fonctionner jusqu'ici avec des fonds dédiés à une cause religieuse. Le but du cardinal au départ en créant l'organisme n'est pas de faire la charité aux uns dans le seul but de faire la charité mais bien d'aider les uns et les autres à faire leur salut. Gagner le ciel ! Or le "recentrement" équivaut à un changement de mission. Ce n'est plus l'objectif réel de l'Église.

C'est comme dans l'Évangile. Le but de Jésus en multipliant les pains n'était pas premièrement ou essentiellement celui de remplir des ventres creux. C'est bien plutôt de signifier la réalité du royaume des cieux !

La trahison se glisse partout chez nous. Trahison. Tra-hi-son. "Québec, qu'as-tu fais de ton baptême ?", demandait un autre cardinal poursuivant désormais sa mission à Rome.

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Re: Quand les organismes renient leur identité

Message non lu par Altior » sam. 29 févr. 2020, 11:20

Eh bien, c'est tendance. Le tendance d'un monde qui tourne son dos vers Dieu. Et de l'autre côté il n'y a que celui qui est de l'autre côté de Dieu. C'est dans la droite ligne de la Croix Rouge, organisation initialement religieuse devenue de moins en moins croix et de plus en plus rouge. Pour ne pas parler de Emmaüs et d'autres.

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Re: Quand les organismes renient leur identité

Message non lu par Fée Violine » sam. 29 févr. 2020, 13:00

Dans le même genre, il y a l'AJD, fondée il y a longtemps par le Père Jaouen, 1920-2016, un prêtre formidable qui emmenait les jeunes délinquants en bateau pour leur permettre de se réinsérer.
Mais comme dans Aumônerie de la Jeunesse Délinquante, il y avait des gros mots, pas à la mode, AJD signifie maintenant Amis de Jeudi Dimanche, ce qui ne veut rien dire.
http://www.belespoir.com/
Cette association fait tout de même du bon travail !

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Re: Quand les organismes renient leur identité

Message non lu par Foxy » sam. 29 févr. 2020, 16:18

Fée Violine a écrit :
sam. 29 févr. 2020, 13:00
Dans le même genre, il y a l'AJD, fondée il y a longtemps par le Père Jaouen, 1920-2016, un prêtre formidable qui emmenait les jeunes délinquants en bateau pour leur permettre de se réinsérer.
Mais comme dans Aumônerie de la Jeunesse Délinquante, il y avait des gros mots, pas à la mode, AJD signifie maintenant Amis de Jeudi Dimanche, ce qui ne veut rien dire.
http://www.belespoir.com/
Cette association fait tout de même du bon travail !
Oui, et elle perdure après le décès du Père Jaouen, que je connaissais bien car pas très loin de chez nous. Les chantiers sont toujours là, les jeunes y apprennent des métiers, vivent en communauté, il ne manque que le regard et "le coup de gueule" du P.Jaouen…

AJD veut dire "aumônerie de la jeunesse délinquante", mais les jeunes ont préféré traduire par "jeudi-dimanche"...

Son livre "démerdez-vous pour être heureux" écrit par une de ses nièces décrit bien la vie de ce Jésuite, habillé comme un clochard mais au regard pénétrant que tous ceux qui l'ont approché ne peuvent oublier.

En complément du lien de fée Violine : http://www.belespoir.com/association/
La foi que j’aime le mieux,dit Dieu,c’est l’Espérance.
Charles Péguy

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Re: Quand les organismes renient leur identité

Message non lu par Cinci » sam. 29 févr. 2020, 17:35

Altior :

Eh bien, c'est tendance.
On le dirait.

Je pense aussi à la station de radio ciblant chez nous un public intéressé par les questions spirituelles, religieuses et philosophiques, connue sous l'appellation de Radio Ville-Marie à l'origine, pour signifier son enracinement dans la foi religieuse catholique. Fondée dans les années 1990 en vue de pallier l'absence d'une voix catholique dans les médias populaires soit ceux pouvant rejoindre tout le monde, on aura tôt fait de rendre plus discrète cette origine, biffant il y a six ans le logo "Radio Ville-Marie" au profit de Radio VM qui ne veut plus rien dire. Volonté de normaliser, rendre plus inclusif ...

Même que, l'an dernier, des "petits malins" du comité organisateur de la fête nationale à Montréal avaient jugé bon de débaptiser la "fête nationale" sur leurs affiches publicitaires pour annoncer l'événement dans un quartier, pour n'en plus parler que telle une "fête du Solstice d'été". Question d'être plus inclusif, pour s'essayer de faire plaisir à tout le monde ... Là-dessus, pour le coup, ledit comité avait dû se raviser en catastrophe et suite au tollé général ou commotion ayant suivi la diffusion publique de cette nouvelle. On aura pu voir tout de même la tendance parmi les organisateurs conscientisés et si soucieux de ne pas être trop à la traîne de la dernière mode.

C'est comme notre ami Trudeau junior qui se vantait que "son" pays n'avait pas d'identité propre, l'organisme fédéral Poste Canada qui expédiait en début d'année au beau calendrier officiel à tous ses employés d'un océan à l'autre, un calendrier dans lequel on aura pris bien soin de ne pas oublier d'inclure personne (les Sikhs, les Tamouls, les Hindous, les premières nations autochtones, les Ukrainiens, les Juifs, etc.) à l'exception d'un seul groupe brillant par son absence : les Canadiens. Non pas les "Canadians" mais bien les anciens Canadiens (les Québécois, les frenchies quoi !)

On ne parle pas encore de ceux pouvant être un peu ennuyés par la présence d'une croix dans le drapeau national. Il arrive parfois que certains s'en souviennent, et peuvent être effleurés de l'idée qu'il faudrait bien remédier à cela un moment donné, juste question d'arrimer le message politique (la charge du symbole) avec la réalité ou la mentalité d'aujourd'hui.

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