Chère Théo d'Or,
Tout d'abord, je voudrais vous remercier pour vos bons mots!
Ensuite, en ce qui concerne votre question, je vais tenter de répondre du mieux que je peux, en éssayant de ne pas trop répondre à côté, j'ai un peu de mal à mettre ma pensé par écrit
Je pense que, au départ, même sans aucune considération religieuse (je n'étais pas du tout croyant, et encore moins pratiquant), comme vous le dites, je sentais que je n'étais pas sur un chemin de vie qui m'apportait le bonheur. Les relations intimes que j'avais me laissaient un gout d'inachevé, de vide, et parfois même, un sentiment de honte. Sans savoir pourquoi. Même quand tout allait bien, je bousillais volontairement mes relations, parce-que cette sensation d'inachevé, de manque, était (étrangement) bien plus forte, lorsque j'étais avec quelqu'un, que lorsque j'étais seul. Alors indépendament de toute influence religieuse... ça me faisait déjà me poser pas mal de question. Pourquoi ce sentiment de vide intense, alors que je pensais tout avoir...?
Je me mettais en couple, parce-que j'avais peur d'être seul, et je bousillais mes relations, parce-que je me sentais mal dans ces relations...
Et c'est quand je me suis senti aimé, malgré ma petitesse et ma misère que là... j'ai eu le déclic en me disant que vraiment, ce n'était pas une vie qui menait au bonheur.
Alors vous savez, depuis ma conversion, mon orgueil m'a toujours fait rêver de vouloir être un Saint! Comme ça! Du jour au lendemain! ;-)
Seulement, ça n'a pas été vraiment le cas! Il m'a fallu... au moins 3 ou 4 ans, pour commencer à cheminer vraiment. 3 ou 4 années pendant lesquelles j'ai étudié le catholicisme, le Catéchisme, la Bible... J'étais en même temps très réfractaire concernant la position de l'Eglise sur l'homosexualité ou la sexualité en général. Et en même temps, tellement attiré par l'Eglise Catholique. J'avais, gravé dans mon coeur, le visage empli de joie de Soeur Emmanuelle. Femme que, depuis toujours je trouvais merveilleuse, tellement proche des gens... Et je me disais... Mais bon sang... elle vit dans la pauvreté, elle voit la misère tous les jours, elle est seule, elle n'a rien de vraiment à elle... Et pourtant... elle avait bien plus que ceux qui ont tout... mais qui en vérité n'ont rien... Elle m'a donné envie de cheminer encore plus. Mais je sens que je m'éparpille et je vous prie de m'en excuser!
J'essaye de ne pas entrer dans les dogmes comme vous me l'avez demandé, mais concernant votre question, qu'est-ce qui m'a donné l'envie de suivre vraiment le chemin de l'Eglise? Je pense que c'est un ensemble de choses. Ce que 'javais ressenti, dans cette Cathédrale, des exemples comme Soeur Emmanuelle, des témoignages de personnes homosexuelles...
Mais il y a une phrase qui m'a marquée profondément. Et cette phrase venait d'un membre de ce forum. Je ne me souviens plus exactement de ses mots, mais il (se reconnaitra ;-) ) m'a dit que si le Christ avait fondé l'Eglise, il lui avait forcément laissé la capacité de comprendre les Ecritures, et de guider les Hommes. Une phrase simple mais qui a trouvé écho en moi.
J'avais tout éssayé pour me sentir libre et en paix mais je n'y arrivais pas... Et c'est quand, complètement usé nerveusement, j'ai compris qu'il fallait que je m'abandonne à la confiance, que j'ai trouvé la force de me mettre en marche.
Ca m'a pris énormément de temps... Et vous savez, je suis en chemin, et parfois je trébuche et j'attéris dans le fossé, j'ai toujours mes faiblesses, et parfois je tombe, mais ce qui change tout, par rapport à avant, c'est que maintenant... J'ai Quelqu'un pour me tendre la main et m'aider à me relever, quelqu'un qui ne me laisse pas me complaire dans le fossé. Il y a des jours ou je doute, des jours ou je me mets en colère même. Mais quand je m'éloigne de Lui, je retombe dans la tristesse, la futilité, l'égoisme.
Encore une fois, je suis désolé, je pense que je ne réponds pas à votre question, mais ce qui m'a donné la force, non pas de changer, parce-que mes faiblesses sont toujours devant moi, même si je commence à réussir à maitriser les choses un peu mieux, mais de vouloir changer, c'est de me sentir Aimer... D'un amour infini, qui jamais ne me jugeait...
On ne peut pas donner ce qu'on a pas reçu... C'est par Amour qu'Il m'a sauvé, c'est pour l'Amour que je veux changer...
En ce qui concerne mes rapports aux autres, je suis maintenant, bien plus ouvert. J'apprends et je reçois tellement des autres, que ça me donne envie de bien plus me donner aux autres. J'avais tendance à être très dur avec les gens, parce-que j'étais très dur avec moi-même. Quand je me suis senti aimé, c'est là que j'ai pu m'aimer et aimer les autres... Je pense que j'en viens souvent à la même conclusion... La source et le moteur de mon envie d'avancer, ça a été l'amour...
J'espère vraiment, ne pas avoir repondu totalement à côté, et si vous avez encore des questions, je me ferai un plaisir d'éssayer d'y répondre, mais je dois bien avouer que beaucoup de choses me dépassent et que je ne comprends pas tout, moi-même.
Soyez certaine, Théo-d'or, que c'est avec plaisir que je vous lis, et que de tout coeur, je souhaite que votre cheminement vous apporte la paix la liberté et la joie.
Je prie pour vous.
Alex.