Bonjour,
Les réponses à vos arguments sont déjà dans ce fil de discussion. Je les résume rapidement ci-après :
Kawabongah a écrit :
Voilà le mien quand à l'avortement sur ce forum:
Je suis quelque peu abasourdie de découvrir que tous vos avis amènent à un peu rapidement à un consensus, alors que ce sujet est une controverse profonde. C'est donc pour cela que je me permet d'intervenir.
La première question à m'avoir traversé l'esprit à la lecture des pages du forum a été "Y a-t-il seulement des femmes qui participent à cette discussion"? Condamner l'avortement aussi durement m'a paru plus qu'extrême et certains de vos pseudonymes révèlent des hommes.
Il y a 12 femmes qui sont intervenues sur ce fil de discussion. Votre assertion, comme quoi les hommes sont contre l'avortement et les femmes pour, ne tient pas.
Kawabongah a écrit :
A ceux qui assurent que la femme dispose de son corps mais n'a aucun droit sur son bébé, je leur répond ceci: quid des femmes violées, abusées, bafouées, qui se retrouvent enceintes par la suite? Elles n'ont certainement pas disposé de leur corps, et se voient chargées d'un fardeau supplémentaire: un souvenir de ce viol, de cet affront qui leur a été fait.
Vous justifiez le droit à tuer le bébé par un cas particulier. Les associations qui s'occupent des femmes qui ont subi un viol et/ou un avortement vous diront que certes, le viol est une blessure qui meurtrit profondément la femme, mais également que l'avortement meurtrit de façon similaire la femme. Ajouter une seconde blessure à la première ne résoud rien, au contraire. Renseignez-vous également sur ce que l'on appelle "le syndrome post-avortement", que toutes les femmes ayant avorté connaissent, à des degrés divers. Cela se manifeste par des angoisses et des troubles psychologiques, ainsi qu'un sentiment de culpabilité.
L'un des commentaires de la première page propose un raisonnement que je trouve particulièrement stupide: "si on pousse l'idée, la femme a droit de vie et de mort sur ses enfants tant qu'ils vivent sous son toit". Je suis outrée de voir que certains d'entre vous refusent d'ouvrir les yeux sur la condition de la femme: une femme enceinte n'est pas une couveuse géante, ni un incubateur, elle accueille un foetus pour lui permettre de grandir. OR lorsque le foetus est non désiré, je ne vois pas en quoi la femme se DOIT de le garder. Son utérus, son ovule, c'est sa propriété privée, il est normal de pouvoir "renvoyer un invité non désiré". Avoir un enfant est un choix grâce aux BIENFAITS de la contraception.
A ceux qui disent qu'avorter, c'est commettre un meurtre, je leur répond ceci: une femme enceinte contrainte de garder son bébé à cause de ses parents, de leurs croyances ou de l'avis des autres, c'est une prise d'otage. Garder l'enfant de son plein gré relève du choix personnel. S'y voir forcer, c'est mourir à petit feu.
Le raisonnement que vous fustigez est pourtant simple : si la femme est autorisée à tuer le bébé dans son ventre, pourquoi ne serait-elle pas autorisée à le faire après la naissance ? A l'adolescence ? Vous dites que la femme accueille un foetus pour lui permettre de grandir, et c'est vrai. Ce foetus est un être humain dès sa conception. Donc la position de pouvoir tuer l'enfant avant la naissance mais pas après n'est pas tenable, car c'est un contradiction avec la science qui affirme l'humanité de l'embryon.
Vous dites que l'utérus et l'ovule de la femme sont sa propriété, ok (c'est discutable sur un plan théologique, je ne développe pas). Mais l'embryon en elle n'est pas un membre de la femme, c'est une nouvelle vie en elle, distincte. L'argument de propriété ne tient pas.
Il est également étonnant que sur ce genre d'argument "on oblige la femme à garder son bébé", on ne pense pas à l'adoption. Après tout, si la femme ne veut pas de son bébé, plutôt que de le tuer (ce que vous ne réfutez pas, car le foetus est un être humain dès la conception, en convenez-vous ?), elle pourrait très bien le confier à une famille qui n'arrive pas à avoir d'enfant.
Bref, vous fustigez plutôt le comportement face à une grossesse non désirée, ce qui est légitime. En revanche, croire que l'avortement est la solution est une erreur grave.
Je suis véhémente dans mes propos, mais savoir qu'aujourd'hui, au XXIè siècle, alors que les femmes se battent depuis bientôt 150 ans pour égaliser leur condition à celle des hommes (et que le "combat" est loin d'être fini) certains estiment nécessaire de supprimer des droits aussi fondamentaux que celui de l'avortement me fait toujours halluciner.
En quoi l'avortement est-il un droit ? Parce qu'à un moment de l'histoire, une poignée d'hommes et de femmes en ont décidé ainsi ? Cela n'a pas de sens. Dans des temps plus anciens, des pratiques que l'on abhorre aujourd'hui existaient et étaient permises, comme l'infanticide dans l'Antiquité.
Ceci montre combien le droit sans la morale n'est rien. En effet, quand on érige quelque chose en droit sans aucun référent moral, la chose n'a aucune légitimité en soi. Le droit sans la morale conduit à n'importe quel type de règle. Comme nous disait un prêtre dominicain, "Mais pourquoi n'aurais-je pas le droit de manger ma grand-mère ?"
Kawabongah a écrit :
Je reste bien entendu ouverte à toutes les réponses tant qu'elles sont politiquement correctes.
Don le non politiquement correct n'a pas le droit d'être dit ? Belle censure a priori. Désolé, mais vous vous êtes trompé d'endroit. Ici, on recherche la Vérité, pas un discours politiquement correct ou incorrect.
Cordialement,