Marche commune ou communautaire ?

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dany571
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par dany571 » dim. 25 mars 2012, 14:08

marie du hellfest a écrit :Merah s'est fait jeter de certaines mosquées à causes de ses idées extrémistes,
Est-ce tout ce que vous retenez ? Cette affirmation de "Aïcha" aux journalistes ?

Cinci
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » dim. 25 mars 2012, 15:28

@ Pax,

Vous n'accepteriez pas de dénoncer «la Bible et la chrétienté dans l'ensemble», à partir du moment où un individu sectaire de Waco pourrait occasionner du tort grave à autrui, Paxetbonum. Pourquoi exiger des musulmans cette sorte de démonstration publique auquelle vous n'accepteriez pas de vous conformer vous-même ?

Vous souhaiteriez placer les gens dans une situation impossible. Si même un type de la mosquée est prêt à parader tantôt pour condamner le geste du tireur fou, vous ne serez toujours pas content.

Votre exigence : les fourches caudines. Il faudrait que cent milles viennent ramper au pied de l'archevêque et pour protester d'eux-mêmes de tous les tares de la civilisation islamique, la malice inhérente de tous ceux qui récitent le chabadabada du cardinal Barbarin et la folie complète de s'être jamais soucié un jour des croyances de fond du prophète de la péninsule. Votre demande ne me semble pas très réaliste.

Un musulman qui achève d'être définitivement scandalisé par sa propre religion : il renonce à l'Islam tout simplement. Il ne s'en va pas descendre l'avenue des champs Élysées avec l'imam bras-dessus bras-dessous, pour accuser la foi du grand Livre.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » dim. 25 mars 2012, 15:53

@ CUBI37,

Tout le monde va signaler par ici qu'il est une problématique particulière avec le phénomène de la violence religieuse dans le sein même du monde islamique. Il y a bien un problème qui est propre à l'Islam. Il n'y a personne qui fait l'autruche. Seulement, l'on vient nous proposer cette affirmation à l'effet que le Coran ne s'interprèterait aucunement, qu'un tueur fou serait le modèle abouti de sainteté, que le seul choix de tout islamiste serait de révérer personnellement la saloperie (pour ceux qui rencontrent le pape à Rome aussi, je présume), etc.

On ne peut quand même pas raconter n'importe quoi.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par CUBI37 » dim. 25 mars 2012, 19:13

le problème c'est qu'il y a double langage de leur part la vérité blesse ....si le tireur avait été supporter du fn je vous dis pas...deux poisds deux mesures en somme

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 26 mars 2012, 8:33

Cinci a écrit :@ Pax,

Vous n'accepteriez pas de dénoncer «la Bible et la chrétienté dans l'ensemble», à partir du moment où un individu sectaire de Waco pourrait occasionner du tort grave à autrui, Paxetbonum. Pourquoi exiger des musulmans cette sorte de démonstration publique auquelle vous n'accepteriez pas de vous conformer vous-même ?

Vous souhaiteriez placer les gens dans une situation impossible. Si même un type de la mosquée est prêt à parader tantôt pour condamner le geste du tireur fou, vous ne serez toujours pas content.

Votre exigence : les fourches caudines. Il faudrait que cent milles viennent ramper au pied de l'archevêque et pour protester d'eux-mêmes de tous les tares de la civilisation islamique, la malice inhérente de tous ceux qui récitent le chabadabada du cardinal Barbarin et la folie complète de s'être jamais soucié un jour des croyances de fond du prophète de la péninsule. Votre demande ne me semble pas très réaliste.

Un musulman qui achève d'être définitivement scandalisé par sa propre religion : il renonce à l'Islam tout simplement. Il ne s'en va pas descendre l'avenue des champs Élysées avec l'imam bras-dessus bras-dessous, pour accuser la foi du grand Livre.
Je n'ai pas bien compris votre propos.
Je vais faire simple : nous avons comme modèle Jésus-Christ, eux ont comme modèle Mahomet… je vous laisse choisir et me dire si l'un des deux ne peux être un modèle de vie.
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 26 mars 2012, 8:53

PaxetBonum, ce qu'à dit Cinci est assez clair :
Vous n'accepteriez pas de dénoncer «la Bible et la chrétienté dans l'ensemble», à partir du moment où un individu sectaire de Waco pourrait occasionner du tort grave à autrui
Je ne pense pas que la majorité des musulmans se reconnaissent dans les actes de Merah, tout comme la majorité des catholiques ne se reconnaissent pas en Breivik.

De la même manière que vous seriez très choqué si on exigeait de nous, catholique, de descendre dans la rue pour proclamer que nous ne soutenons pas les actes de Breivik, de la même manière demander une telle chose aux musulmans, est infamant.

Je suis franchement stupéfait par les marches contre les amalgames. Je trouve infecte que la première chose qu'ont les assos antiracistes à dire sur ces événements est : "vous les français, ne faites pas d'amalgames, nous savons que vous avez un fond raciste". Les familles des victimes apprécieront.

Mais, dans l'autre sens, je trouve tout aussi infamant de faire cet amalgame ! Et d'exiger de la communauté musulmane des actes qui devraient prouver qu'elle rejette ce type d'actes.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 26 mars 2012, 9:05

jeanbaptiste a écrit : Je ne pense pas que la majorité des musulmans se reconnaissent dans les actes de Merah, tout comme la majorité des catholiques ne se reconnaissent pas en Breivik.
Certes, mais ils se reconnaissent tous dans la vie du 'beau modèle'…
M Merah fait parfois office de bisounours à côté de Mahomet…
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 26 mars 2012, 9:42

Certes, mais ils se reconnaissent tous dans la vie du 'beau modèle'…
M Merah fait parfois office de bisounours à côté de Mahomet…
Oui, mais le modèle fait l'objet de lectures différentes, et c'est cela que vous passez sous silence !

Vous mélangez deux choses : la réalité de l'Islam telle que nous pouvons la lire dans le Coran et ses traditions de lectures, et la réalité vécue de cette Islam. Ce sont deux choses différentes !

C'est la même chose dans le catholicisme : il y a la réalité de la vie du Christ, et la réalité de la vie vécue des chrétiens. Et ces derniers ne forment pas une communauté uniforme :

- chrétiens "sociaux" : seul ne compte que l'attention portée aux petits et aux sdf.

- chrétiens "militants" : insistance sur les "marchands du temple" pour promouvoir les actions musclées.

- chrétiens "tièdes" : va à la messe le dimanche par habitude et pour retrouver les amis, trouve que croire aux anges c'est un peu extravagant, et n'est pas très sûr de croire en la divinité du Christ, mais croit "quand même".

- chrétiens "français" : associent parfois tellement le catholicisme à la France que si l'Église fait mine d'un peu de distance avec le nationalisme c'est moins son rapport à la Nation que son rapport au Christ qui en prend un coup.

etc. etc.

Le souci c'est que vous mélangez deux ordres. Vous mélangez l'analyse du Coran, et l'Islam vécu. On ne peut pas parler de l'Islam sans faire référence à la réalité du Coran et des traditions juridiques qui l'accompagnent. C'est l'erreur principale des islamophiles en France. Ils oublient le Coran afin de pouvoir porter un regard irénique sur l'Islam qu'ils ne perçoivent que comme la religion des exclus et des petits de la France raciste. Mais on ne peut pas parler de l'Islam sans parler de l'Islam vécu ! Et là c'est principalement l'erreur des "islamophobes" qui voudraient que tous les musulmans de France soient des terroristes en puissance désireux d'imiter chaques jours les gestes les plus meurtriers du Prophète.

Évidemment, je force le trait (des deux côtés), mais c'est afin que vous voyiez bien de quoi je veux parler.

On ne peut pas faire l'impasse sur la réalité. La réalité c'est l'Islam comme traditions de lecture d'un livre bien réel, et c'est aussi la manière dont cela est vécu par les musulmans. Ces deux réalités existent bien et sont profondément liées, mais les influences mutuelles font que les formes qu'elles revêtent sont nombreuses, et on ne peut renier cela.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 26 mars 2012, 10:00

jeanbaptiste a écrit :
Certes, mais ils se reconnaissent tous dans la vie du 'beau modèle'…
M Merah fait parfois office de bisounours à côté de Mahomet…
Oui, mais le modèle fait l'objet de lectures différentes, et c'est cela que vous passez sous silence !
Ca c'est ce que l'on veut nous faire croire.
Je vous invite à me donner ces différentes lectures.
Je n'ai à ce jour rencontré aucun musulman qui se serait permis de remettre quoi que ce soit en cause de la vie du 'prophète'
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 26 mars 2012, 10:03

A lire le sermon de l'abbé Iborra sur l'évangile de ce dimanche tout à fait prophétique :
[+] Texte masqué
"Lorsque Jésus déclare : Abraham a eu un ardent désir de voir mon jour et il l'a vu, nous touchons au coeur des longues controverses qui structurent l'évangile de S. Jean. Affirmation que ses auditeurs prennent pour une antériorité temporelle incompréhensible et une supériorité personnelle intolérable : cet homme qui n'a pas même 50 ans (50, chiffre de perfection) serait plus important que le patriarche de qui procède tout le peuple ! Alors Jésus va plus loin et lève le voile : Avant qu'Abraham fût, je suis. Jésus change radicalement de registre : il ne se range plus parmi les partenaires humains de l'Alliance, il s'identifie au partenaire divin. Ce Je suis, ce présent intemporel, c'est justement l'expression par laquelle Dieu se désigne lui-même à Moïse dans le désert. En prononçant le nom divin et en se l'attribuant, Jésus révèle son identité profonde : il est Dieu, Dieu venu dans la chair. Mais cette révélation n'est pas reçue, car trop choquante : on ramasse des pierres pour le lapider... C'est pourtant cette révélation qui est au principe de la confession de foi chrétienne. C'est ce que montre l'épître : Jésus est le médiateur d'une Alliance nouvelle et meilleure parce que son sacrifice, offert une fois pour toutes, est efficace. Au seuil du temps de la passion, la liturgie nous rappelle ainsi solennellement la dignité de celui qui va apparaître comme la victime d'un acte ignoble, d'un acte qui jette une tache sur toute l'humanité. Toute l'humanité puisque l'évangile a soin de noter qu'Hérode et Pilate d'ennemis deviennent amis. Le monde romain et le monde juif, le monde religieux et le monde politique. La passion apparaît comme le centre de l'histoire : la violence qui court depuis Caïn est confondue par le silence de l'Agneau. Dans le creuset de la passion, Dieu forge le nouvel Adam, celui qui devient la matrice de l'humanité nouvelle. Celui qui pardonne en mourant à ses bourreaux est l'archétype de l'humanité nouvelle, le dernier mot de Dieu sur l'homme. En son Fils, Dieu nous a tout dit. Il n'a plus rien à ajouter à l'histoire, il n'a plus qu'à en révéler l'accomplissement final à travers ces accomplissements partiels que sont nos propres vies. D'une certaine manière, il n'y a pas d'après Jésus-Christ : il n'y a plus que la dilatation jusqu'à l'éternité de ce point d'orgue du temps qu'est Pâques, par l'incorporation progressive de tous les hommes à l'homme par excellence qu'est le Christ.

Qu'est-ce à dire ? Que de notre point de vue, qui est celui de la vérité révélée, toute doctrine, et en particulier toute doctrine religieuse, qui relativise la centralité du Christ dans l'histoire est fausse. La croix juge toute doctrine religieuse comme elle juge aussi tout comportement humain. Et à cet égard les événements de la semaine écoulée méritent réflexion. : Depuis deux mille ans, et malgré leurs infidélités dans l'histoire, les chrétiens savent qu'on rend gloire à Dieu et qu'on travaille à l'extension de son règne non en usant des armes de ce monde, dont le prince est homicide et mensonger dès l'origine, mais en imitant celui qui n'a eu d'autres armes que la vérité et la charité. Le témoignage que le Fils rend au Père sur la croix, la marturia suprême, c'est celle que les chrétiens doivent rendre à Dieu. Elle va jusqu'au sang comme tant et tant de nos frères de par le monde et, à des degrés divers en France, ne cessent de le montrer. Une doctrine religieuse qui conduit si souvent à des actes horribles et ignobles comme l'a déclaré le porte-parole du Saint-Siège en qualifiant les crimes de Montauban et de Toulouse, montre qu'elle n'est qu'une imposture humaine. L'islamisme radical se ramène à l'islamisme tout court, et l'islamisme s'enracine dans l'islam, n'en déplaise à certains. On voudrait nous faire croire que c'est une exception doctrinalement aberrante et numériquement insignifiante. C'est faux. L'islam repose sur un corpus scripturaire qui est une juxtaposition de dits qui ne possèdent pas, à la différence du judaïsme et encore plus du christianisme, avec ses deux Testaments, de différentiation interne, de relectures interprétatives autorisées qui permettent de relativiser certains passages. Si nous continuons à lire certains récits cruels, c'est parce que nous les savons réinterprétés au cours des siècles par des auteurs inspirés, parce que surtout nous les savons réinterprétés par la vie même du Christ, clé d'interprétation de toutes les Ecritures. Et, pour prendre un seul exemple, on accepte d'entendre se réjouir les Hébreux contemplant les cadavres des Egyptiens, c'est parce que nous savons qu'il ne s'agit pas tant d'un modèle à célébrer que d'une figure qui annonce la vraie libération de l'esclavage, celle obtenue sur la croix. Ces Egyptiens lancés à la poursuite des Hébreux, diront les Pères, ce sont les vices qui menacent l'âme dans sa marche vers la Terre promise qu'est la sainteté. Ce changement de regard justifie le passage de l'Ancien au Nouveau Testament. Quiconque interpréterait ces textes au pied de la lettre passerait à côté de l'exemplarité normative du Christ sur nos comportements.

Or, dans le Coran, il n'y a pas cette structuration historique : tout est intemporel, tout est sur le même plan. Et, à l'instar du protestantisme, comme il n'y a pas de magistère, d'autorité reconnue par tous pour interpréter authentiquement ces textes, ceux qui leur accordent foi en sont réduits au libre examen. Chacun est libre de privilégier un élément et d'en minimiser un autre. Il y a bien des écoles, mais aucune ne jouit d'une autorité infaillible. Si bien que des appels à la violence peuvent être pris à la lettre tandis qu'en vertu de l'herméneutique chrétienne les mêmes, contenus dans l'Ancien Testament, ne le peuvent plus pour nous : à cause de l'exemplarité du Christ. C'est pourquoi l'islamisme radical est une option légitime de l'islam et non une de ses déformations, quoi qu'en disent les médias. Même s'il y a des écoles qui réduisent le spectre des possibilités, il y a potentiellement autant d'islams qu'il y a de mahométans. En outre, certaines de ces écoles prônent ouvertement la conquête du monde par le moyen de la guerre sainte. C'est d'ailleurs, historiquement, la base même de l'expansion islamique dans le monde. Le succès étonnant de cette voie, me disait un carme égyptien, s'explique par le déséquilibre entre l'énergie mobilisée d'un côté – toute l'énergie religieuse qui aboutit à faire des saints chez nous – et de l'autre l'impossibilité d'orienter verticalement, sur Dieu, dans la mystique, cette énergie. Dans l'islam, on ne sait rien de Dieu et Dieu ne nous invite pas à une communion avec lui où l'absolu du désir humain trouverait son apaisement. Alors cette énergie religieuse formidable se répand horizontalement, investissant les réalités terrestres. Elle se fait politique. Et la religion idéologie. C'est pourquoi dans l'islam, à la différence du christianisme, on ne distingue pas l'Église et l'Etat, Dieu et César. Ce n'est pas la religion qui absorbe le politique, en fait c'est le politique qui absorbe la religion.

Et j'en arrive au dernier point que je voulais aborder ce matin : notre attitude chrétienne face à de tels comportements. Le chrétien se sait citoyen de deux patries, la communauté terrestre à laquelle il appartient et le royaume des cieux auquel il aspire. Citoyen du ciel, il a pour modèle le Christ et doit refuser de répondre au mal par le mal, à la violence par la violence, même s'il y est tenté. Citoyen de la terre, il doit se soucier de préserver partout ces réalisations embryonnaires du royaume des cieux que sont les valeurs conformes au droit naturel. Toutes les civilisations en effet ne se valent pas. Certaines sont des structures de péché qui étouffent l'âme et la nôtre a tendance à le devenir de plus en plus. Mais elle porte encore aussi les valeurs inestimables de la chrétienté. A cet égard, elle mérite d'être défendue par les moyens qui relèvent de l'ordre politique et qui incluent la force militaire. C'est d'ailleurs cette dimension qui a été explicitement visée et qui constitue ainsi un acte de guerre. Si Jeanne d'Arc s'est levée jadis au nom de la justice contre les Anglais qui n'étaient pas à l'époque de pires chrétiens que les Français, si les Français se sont battus contre les Allemands de Guillaume II, qui n'étaient pas de plus mauvais Européens qu'eux, a fortiori avons-nous le droit de nous opposer, en tant qu'Européens et en tant que chrétiens à l'emprise d'une civilisation à bien des égards plus inquiétante par les valeurs sociales et religieuses qu'elle véhicule. Les moyens que nous avons à utiliser sont religieux et ils passent par l'évangélisation. Ils sont aussi politiques et, eu égard à la pression démographique sans précédent que connaît notre continent, cette question est devenue cruciale. S'il affirme que les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine, le Catéchisme de l’Église Catholique dispose aussi : que les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont elles ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption. L'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois, de contribuer à ses charges (CEC 2.241). La question de l'accueil de l'étranger, contrairement à ce que croient certains, n'est pas simplement une question compassionnelle, c'est aussi une question d'ordre public qui relève du bien commun national et donc de l'ordre politique.

Demandons au Seigneur de nous éclairer sur le difficile équilibre à apporter à ces différentes tensions constitutives de notre être de chrétien : citoyen du ciel et imitateur du Christ d'un côté, membre d'une communauté humaine enracinée et protagoniste d'une culture déterminée de l'autre."
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 26 mars 2012, 11:34

Ca c'est ce que l'on veut nous faire croire.
Je vous invite à me donner ces différentes lectures.
Je n'ai à ce jour rencontré aucun musulman qui se serait permis de remettre quoi que ce soit en cause de la vie du 'prophète'
Mais enfin ! Vous savez très bien qu'il y a différents courants dans l'Islam !

Les trois branches principales : chiites, sunnites, kharidjistes ; les différents mouvements : salafistes, les soufistes etc. etc.

Aucun musulmans ne remet en cause la vie de Mahomet, mais chacun la lit de différente manière. Exactement comme il y a des lectures différentes de la vie du Christ.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Raistlin » lun. 26 mars 2012, 12:28

jeanbaptiste a écrit :Aucun musulmans ne remet en cause la vie de Mahomet, mais chacun la lit de différente manière. Exactement comme il y a des lectures différentes de la vie du Christ.
Vous me permettrez de ne pas être d'accord avec cette proposition. Certes, il y a plusieurs lectures de la vie du Christ mais, à moins de tomber dans l'apostasie, aucune ne vient nier les autres. On mettra tel ou tel aspect davantage en exergue pour aborder un sujet précis, mais en aucun cas un chrétien n'est autorisé à nier les autres aspects de la vie du Seigneur. De même, si tel chrétien veut s'inspirer davantage de la vie du prière du Christ, tel autre pourra s'inspirer davantage de sa charité envers les miséreux sans qu'une des deux visions soit meilleure que l'autre.

Pour Mahomet, c'est pareil. Certes, un musulman modéré mettra en avant la bienveillance de Mahomet dans tel épisode, ou bien sa piété dans tel autre. Néanmoins, aucun musulman ne viendra nier les exactions du "beau modèle" (en matière de violence, de luxure ou d'appât du gain). Et si un musulman veut imiter Mahomet jusque dans son combat contre les infidèles, l'islam traditionnel n'a rien à opposer à cela. C'est même une bonne chose et c'est souvent encouragé.

Les propos du père Iborra me semblent donc très pertinents. Cela ne signifiera jamais que les musulmans pris indistinctement sont des tueurs en puissance. Néanmoins, il y a à la base de l'islam une affinité avec l'utilisation de la violence pour soi-disant la cause de Dieu. Alors oui, les hébreux aussi usèrent de violence mais ce fût toujours circonstancié, restreint dans le temps et l’espace. L’islam se comprend comme ayant la mission de porter le combat sur toute la planète.

Et encore une fois, il faut arrêter de croire qu’il existe un islam modéré. Il existe des musulmans modérés, bien entendu, mais pas d’islam modéré. Nous le voyons très bien dans ce qui se passe dans les pays arabes. L’islam modéré en France ne l’est que parce qu’il est minoritaire. Si un jour la tendance s’inverse (Dieu nous en préserve), vous verrez alors que la charia ne tardera pas à pointer son nez. Et la charia, c’est la mort du polythéiste et de l’apostat, et la dhimmitude du juif et du chrétien.

Bien à vous,
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 26 mars 2012, 13:07

Vous me permettrez de ne pas être d'accord avec cette proposition. Certes, il y a plusieurs lectures de la vie du Christ mais, à moins de tomber dans l'apostasie, aucune ne vient nier les autres.
Oui, mais vous parlez de la vie du Christ vu par les catholiques, au sein du catholicisme. Je parlais de la vie Christ vu par l'ensemble des chrétiens du monde. Cette vie prend des visages bien différents et parfois opposés. D'ailleurs vous le dites vous-mêmes :
à moins de tomber dans l'apostasie, aucune ne vient nier les autres
Et vous savez comme moi que l'apostasie est une réalité.

Or il est impossible ici de comparer l'Islam avec le Catholicisme. Il n'y a rien de semblable au Magistère de l'Église en Islam.

Ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas une vision univoque du prophète chez les musulmans, tout simplement. Et que cette vision peut différer du tout au tout.

Et de fait, on retrouve la même chose chez nous à propos du Christ. La seule différence c'est que nous avons une autorité bien particulière qui est le Magistère.
Néanmoins, il y a à la base de l'islam une affinité avec l'utilisation de la violence pour soi-disant la cause de Dieu.
Oui, tout comme il y a à la base de l'Islam une identité entre la "théologie" et le droit. Les théologiens musulmans sont toujours juristes.

Ce qui ne signifie pas que tous musulmans perçoivent leur religion comme liée nécessairement à une législation, mais cela suppose en revanche que l'Islam ne pourra jamais sortir de cette identification sans se renier lui-même.

La même chose pour la violence ou l'usage du mensonge en vue du prosélytisme.

Cela ne signifie pas que tous les musulmans soient violents ou menteurs (loin de là), mais cette dimension de l'Islam innervera toujours la religion musulmane dans son ensemble puisqu'elle est à sa source.

De la même manière, que le Christ nous invite à tendre la joue gauche n'a jamais empêché que de vrais meurtriers se disent chrétiens, mais pour autant la paix et la vérité innervant fondamentalement la foi chrétienne, toute communauté chrétienne véritable, prise dans sa totalité, ne peut pas ne pas être marquée par ce souci de paix et de vérité.
Et encore une fois, il faut arrêter de croire qu’il existe un islam modéré. Il existe des musulmans modérés, bien entendu, mais pas d’islam modéré. Nous le voyons très bien dans ce qui se passe dans les pays arabes. L’islam modéré en France ne l’est que parce qu’il est minoritaire.
C'est là où je suis beaucoup moins d'accord. Il y a, qu'on le veuille ou non, un Islam "modéré". Ce terme est impropre : il y a un Islam de rupture. Ce sont les termes de Meddeb qui considère la modernité, selon les termes d'un Hegel, d'une reprise totale du passé dans la rupture avec ce passé (nous ne sommes plus les héritiers de ce passé).

Ce courant existe vraiment. Il est parfaitement minoritaire, mais il existe. Il est parfaitement opposé à toutes les traditions musulmanes, et même au Coran pris dans son ensemble, et cela est parfaitement conscient, mais il existe.

Exactement comme il y a un "christianisme modéré" (ou "libéral" ou "progressiste") dont nous connaissons tous les erreurs et la voie de décadence sur laquelle il se trouve.

Mais, voilà, cet Islam existe, c'est simplement un fait.

Ensuite, il y a les autres Islam, dans lesquels le martyr a une place plus ou moins importante, mais toujours respectée. La violence, à différents degrés en fonction de sa tradition et de sa place dans l'histoire, est toujours présente en son fond. C'est sûr.

Et puis il y a la façon dont le vive les fidèles

Et c'est sur ce point que je voulais insister dans mon dialogue avec PaxetBonum.

Mes propos sont incompréhensibles si ont ne les ramènent pas à ce qu'exigeait PaxetBonum des musulmans en France. En résumé :

1. Puisque votre prophète est un meurtrier, Merah est un bon musulman.

2. En tant que bon musulman Merah est donc un exemple pour vous.

3. Si telle n'est pas le cas nous voudrions que vous manifestiez pour nous prouver que vous ne soutenez pas Merah dans son action.

Je suis absolument persuadé que nombre des musulmans ici en France ne soutiennent pas Merah ! Et cette demande de Paxet est simplement insultante, injustement insultante, car il ne prend pas en compte la réalité vécue des musulmans en France. Que ces derniers soient "orthodoxes" ou non.

Cela ne doit en revanche pas nous empêcher de réfléchir (et de rappeler) publiquement sur le rapport entre la violence et l'Islam qui est bien souvent nié chez nous au nom d'un Islam dit "modéré" qui n'est que minoritaire et ne rend donc pas compte de la réalité de l'Islam dans le monde entier. Islam qui n'est, rappelons-le, pas univoque non plus.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 26 mars 2012, 13:37

jeanbaptiste a écrit :
Ca c'est ce que l'on veut nous faire croire.
Je vous invite à me donner ces différentes lectures.
Je n'ai à ce jour rencontré aucun musulman qui se serait permis de remettre quoi que ce soit en cause de la vie du 'prophète'
Mais enfin ! Vous savez très bien qu'il y a différents courants dans l'Islam !

Les trois branches principales : chiites, sunnites, kharidjistes ; les différents mouvements : salafistes, les soufistes etc. etc.

Aucun musulmans ne remet en cause la vie de Mahomet, mais chacun la lit de différente manière. Exactement comme il y a des lectures différentes de la vie du Christ.
A ma connaissance les différences ne s'expriment que de la possibilité de plus ou moins interpréter le coran ou non.
Pour ce qui est de la vie de Mahomet, je n'ai jamais vu de différence d'interprétation, à la rigueur le rejet de certains hadiths que d'autres acceptent. Mais même en ne retenant que les hadiths sahih, il y a du boulot pour en faire un modèle…
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 26 mars 2012, 13:41

jeanbaptiste a écrit : Et c'est sur ce point que je voulais insister dans mon dialogue avec PaxetBonum.

Mes propos sont incompréhensibles si ont ne les ramènent pas à ce qu'exigeait PaxetBonum des musulmans en France. En résumé :

1. Puisque votre prophète est un meurtrier, Merah est un bon musulman.

2. En tant que bon musulman Merah est donc un exemple pour vous.

3. Si telle n'est pas le cas nous voudrions que vous manifestiez pour nous prouver que vous ne soutenez pas Merah dans son action.

Je suis absolument persuadé que nombre des musulmans ici en France ne soutiennent pas Merah ! Et cette demande de Paxet est simplement insultante, injustement insultante, car il ne prend pas en compte la réalité vécue des musulmans en France. Que ces derniers soient "orthodoxes" ou non.

Euh… ma schizophrénie semble évoluer gravement… je ne me souviens pas avoir écrit cela…?
Pouvez-vous me citer quand j'ai dit cela ?
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