Bonjour,Fée Violine a écrit :C'est que, Virgile, ce n'est pas facile de comprendre de quoi vous parlez au juste. Vos propos volent si haut que ça me passe au-dessus de la tête, je dois dire. (pardon, ce n'est pas à moi que vous parliez)
alors en super-compact et en super-résumé : croire que c'était pas bien du tout avant 68 et que c'est tellement mieux après 68 relève du même genre de stupidité que de croire que c'était pas bien avant Vatican II et que c'est tellement mieux après Vatican II. Il n'en est rien. Et comme il n'en est rien, user de se prétexte pour expliquer un mouvement social et culturel de l'ampleur de mai 68 ne conduit à rien.
Pour en revenir à Vatican II, nous disposons d'une herméneutique - celle que promeut le Pape Benoît XVI, qui nous permet de sauver à la fois le passé et le présent d'une rupture prétenduement fondatrice et de maintenir la réalité d'une véritable continuité.
Dans le cas de mai 68, nous ne pouvons avoir recours à aucune "herméneutique", parce qu'aucune continuité n'est pertinente ou possible - et parce que rien ne vient nous sauver de cette rupture prétenduement fondatrice: ni le politique, ni le culturel, ni le social. Or cette rupture est précisément celle dont s'est servi le nihilisme libéral pour affermir son emprise sur la société française (et sur les sociétés européennes).
Confrontés aux dévastations opérées par le nihilisme libéral, et tâchant de lutter contre elles, certains retournent à l'illusion qu'une résistance est possible : il suffirait de revenir à un Marx sans Lénine, à la méthode marxiste de Lukacks sans la Hongrie et l'Allemagne de l'Est, au prophète Debord sans l'impuissance de Debord. Tout cela est totalement naïf et révèle l'impuissance typique de tous les "gauchismes".
Illusoire, essentiellement parce que lutter contre les dévastations du nihilisme libéral suppose d'abord de s'affranchir de ce qui lui a permis de s'implanter dans les coeurs et les esprits : s'affranchir des modes de pensée "gauchistes", de l'"esprit de mai 68". S'en détourner pour faire autrement et vraiment la révolution: sans recours à l'idéologie, de façon pacifique, progressive, respectueuse des coeurs et des esprits - et restaurer dans l'ordre social, dans l'ordre politique, dans l'ordre culturel, de véritables continuités personnelles et communautaires.
J'ai appelé cela une conversion intellectuelle. Elle vaut autant pour ceux qui n'ont pas la foi catholique que pour les catholiques eux-mêmes. Pour ces derniers, on peut aussi appeler cela revenir à l'Evangile et à l'enseignement de l'Eglise. On peut appeler cela revenir à la Tradition, pourquoi pas.
S'il faut s'indigner, aujourd'hui, autant que ce ne soit pas une facilité de plus qui ne ménerait strictement à rien.
Amicalement.
Virgile.