La charte de la laïcité dans les écoles

Famille - Travail - Chômage - Femme - Enfance - Vieillesse - Handicap - Santé publique
Avatar de l’utilisateur
prodigal
Amicus Civitatis
Amicus Civitatis
Messages : 2292
Inscription : mar. 09 juil. 2013, 10:32

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par prodigal » lun. 04 nov. 2013, 18:30

Suliko a écrit : Laïcité française et anticléricalisme sont intimement liés, ne vous déplaise.
Non, c'est inexact. Les anticléricaux aiment la laïcité, cela n'implique pas la réciproque, et d'ailleurs cet amour est suspect car comme certains l'ont fait remarquer ils ne l'appliquent pas toujours à eux-mêmes.
Suliko a écrit :D'ailleurs, la liberté de conscience n'est qu'un prétexte pour extirper des consciences et des âmes la foi catholique.
Encore moins. C'est une vraie valeur, qu'il n'est pas interdit d'ailleurs de voir comme un héritage du christianisme.
Suliko a écrit :C'est une arme de combat, car elle fut conçue pour cela
Utilisée comme cela si vous voulez, comme toute valeur, mais pas inventée pour cela. Pensez à tous les crimes commis au nom de Dieu lui-même. Cela ne veut pas dire que l'idée de Dieu a été conçue pour pouvoir massacrer impunément des innocents.
Suliko a écrit :D'ailleurs, je ne fais que constater les faits: depuis que ces idées modernes de laïcité et de sécularisme sont nées, le catholicisme est fortement ébranlé, et depuis que l'Eglise a accepté et admis ces valeurs, l'influence de notre religion dans la société ne fait que décroître et les âmes ne font que s'éloigner de la vraie foi.
C'est le célèbre sophisme "post hoc ergo propter hoc" qui conclut de l'antériorité temporelle à la cause. La foi chrétienne a diminué, je reconnais ce fait. C'est à cause de la liberté de conscience, ceci n'est qu'une interprétation, dont les conséquences sont d'ailleurs très difficiles à assumer, ce qui en manifeste la fausseté. Il y a bien d'autres causes de la déchristianisation que celle-ci, qui n'est ordinairement revendiquée que par les anticléricaux fanatiques, ce qui est un comble.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

Avatar de l’utilisateur
Raistlin
Prætor
Prætor
Messages : 8038
Inscription : jeu. 01 mars 2007, 19:26
Localisation : Paris

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Raistlin » lun. 04 nov. 2013, 18:45

prodigal a écrit :Si vous pensez vraiment que la laïcité, c'est-à-dire l'institution de la liberté de conscience comme droit, tue le christianisme, regardez où vous conduit un pareil raisonnement : le christianisme ne peut subsister qu'en maintenant les consciences dans l'esclavage!
Je ne comprends pas comment vous conjuguer le fait qu'un État reconnaisse une religion et l'esclavage. Il ne s'agit pas d'imposer à la population une religion, mais du devoir qu'à l'État de chercher et de défendre le bien et le vrai. Sachez-le, l'Église ne défend pas la neutralité religieuse de l'État. Ce qu'elle défend, c'est le respect de la conscience de l'individu.

Après, la question est de savoir s'il peut exister une laïcité compatible avec le christianisme... Suliko pense que non et je suis tenté de lui donner raison : trop souvent, laïcité rime avec effacement des références chrétiennes, et renvoi de la religion à la sphère privée. On voit ce que cela donne : mariage homosexuel, euthanasie, avortement, etc.


Et pour répondre à Suliko, je pense que quand l'Église se prononce en faveur de la laïcité, elle pense surtout au respect des non chrétiens en pays "chrétien" (si ça existe toujours...). Jamais, à ma connaissance, l'Église n'a applaudi lorsque des crucifix étaient enlevés de salles de classe ou que l'État votait des lois iniques en méprisant ce qu'elle avait à dire sur le sujet.
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

Avatar de l’utilisateur
prodigal
Amicus Civitatis
Amicus Civitatis
Messages : 2292
Inscription : mar. 09 juil. 2013, 10:32

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par prodigal » lun. 04 nov. 2013, 19:01

Lorsque un Etat reconnaît institutionnellement la liberté de conscience comme un droit, il est laïc. Cela ne lui interdit pas de reconnaître certaines religions, distinguées des sectes.
La laïcité se termine là où des pratiques religieuses deviennent obligatoires, pas avant.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

Avatar de l’utilisateur
Suliko
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3154
Inscription : ven. 07 janv. 2011, 22:02

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Suliko » lun. 04 nov. 2013, 19:01

Non, c'est inexact. Les anticléricaux aiment la laïcité, cela n'implique pas la réciproque, et d'ailleurs cet amour est suspect car comme certains l'ont fait remarquer ils ne l'appliquent pas toujours à eux-mêmes.
Ils ne l'appliquent pas à eux-mêmes parce que ce n'est pas le but! D'ailleurs, historiquement, je vois mal comment votre avis peut se justifier.
Vous m'écrivez que ce n'est pas parce que les anticléricaux défendent la laïcité que tous ceux qui la défendent sont anticléricaux. Certes, mais à l'époque des grandes luttes d'influence dont je vous parle, qui d'autre que les anticléricaux défendait la laïcité, l'école républicaine, la loi de séparation? En somme, ma pensée est que la laïcité a été historiquement si intimement liée à l'anticléricalisme républicain qu'il est impossible aujourd'hui de se débarrasser de cet héritage du passé. La laïcité restera à mes yeux toujours lié à l'anticléricalisme et les faits ne semblent pas s'opposer à mon point de vue.
Encore moins. C'est une vraie valeur, qu'il n'est pas interdit d'ailleurs de voir comme un héritage du christianisme.
Ce que je veux dire, c'est que dans le contexte de la fin du 19ème/début 20ème, lors des grandes luttes d'influence entre l'Eglise et les anticléricaux, la liberté de conscience fut utilisée par ces derniers comme une arme contre l'influence de l'Eglise et donc comme un moyen d'extirper des âmes la foi, considérée comme un frein au progrès et comme incompatible avec la nouvelle ère qui s'ouvrait.
Utilisée comme cela si vous voulez, comme toute valeur, mais pas inventée pour cela. Pensez à tous les crimes commis au nom de Dieu lui-même. Cela ne veut pas dire que l'idée de Dieu a été conçue pour pouvoir massacrer impunément des innocents.
Ce n'est pas comparable, parce que Dieu n'a pas été conçu et surtout parce qu'historiquement, on peut difficilement déclarer sérieusement que Dieu fut inventé pour la domination et le massacre d'une catégorie d'hommes sur une autre. Par contre, les anticléricaux ont clairement utilisé la liberté de conscience, l'école républicaine, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat dans le but avoué de toucher l'Eglise et de la mettre à la marge de la société. Je ne vois pas vraiment les autres utilisations, positives, de ces valeurs des Lumières. Je ne nie pas qu'elles puissent exister, mais elles sont périphériques par rapport à la grande lutte contre l'influence de l'Eglise. On en a beaucoup moins conscience aujourd'hui, par ce que justement, ces valeurs sont proclamées essentiellement en rapport avec l'islam, dans le but de se préserver de certains comportements islamiques non compatibles avec les valeurs occidentales, pour créer des sociétés laïques en terre d'islam et aussi dans le but de mettre fin aux persécutions et discriminations contre les athées et les chrétiens (entre autres). Est-ce que cela marche? Pas vraiment, d'après ce que je constate...
D'ailleurs, cet accent mis sur la liberté de conscience, la liberté, la fraternité et l'égalité n'a pas empêché le communisme ou le fachisme, pas plus qu'il n'a engendré des générations de véritables chrétiens par choix (car bénéficiant de la liberté de conscience qui faisait défaut à leurs ancêtres dans la foi). Et en somme, je me demande sérieusement si l'on peut dire que le monde moderne est plus libre et plus égalitaire que la Chrétienté d'autrefois. Sous certains aspects il l'est, je ne le nie pas, mais en ce qui concerne la part la plus importante de notre être, càd la spiritualité, j'en doute fort.
Mais je m'égare du sujet. Veuillez m'excuser.
C'est le célèbre sophisme "post hoc ergo propter hoc" qui conclut de l'antériorité temporelle à la cause. La foi chrétienne a diminué, je reconnais ce fait. C'est à cause de la liberté de conscience, ceci n'est qu'une interprétation, dont les conséquences sont d'ailleurs très difficiles à assumer, ce qui en manifeste la fausseté. Il y a bien d'autres causes de la déchristianisation que celle-ci, qui n'est ordinairement revendiquée que par les anticléricaux fanatiques, ce qui est un comble.
Tout d'abord, c'est vous qui déclarez que laïcité=liberté de conscience. Je le répète: je rejette cette définition de la laïcité. Elle me semble erronée, pour les raisons décrites plus haut.
Deuxièmement, je ne pense par conséquent pas que c'est en soi la liberté de conscience qui a provoqué une déchristianisation sans précédent de notre continent, parce que justement, je n'en donne pas la même définition que vous, tout comme je n'interprète pas la laïcité de votre manière. En somme, ce que je pense, c'est que les idées issues des Lumières ont certes affaibli l'Eglise, mais que puisque c'est depuis les années 1965-1970 que les fidèles ont clairement diminué, l'explication serait la suivante: l'Eglise a accepté de rentrer dans la modernité, de se faire une place dans ce monde moderne dont elle a si longtemps refusé les valeurs. Cette acceptation a entraîné une dissolution des valeurs catholiques au sein même de l'Eglise.
Ensuite, il est clair que plusieurs questions peuvent venir à l'esprit. Par exemple: quel autre choix l'Eglise avait-elle? Ou alors: cette acceptation de nombre de valeurs modernes aurait-elle pu se faire sans les conséquences actuelles (càd la perte de la foi)? On peut naturellement débattre longtemps de tout cela, car la question est vraiment complexe!

Bien à vous!

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

Avatar de l’utilisateur
Raistlin
Prætor
Prætor
Messages : 8038
Inscription : jeu. 01 mars 2007, 19:26
Localisation : Paris

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Raistlin » lun. 04 nov. 2013, 19:43

prodigal a écrit :Lorsque un Etat reconnaît institutionnellement la liberté de conscience comme un droit, il est laïc.
Si c'est ce que vous appelez la laïcité, alors l'Église est d'accord avec vous. Mais ce n'est pas ainsi que l'État français entend la laïcité. Pour l'État français, cela veut dire que :
1- L'État ne reconnaît officiellement aucune religion (grave erreur condamnée par l'Église car l'État a le devoir de promouvoir et de défendre la vérité... or l'agnosticisme n'est certainement pas la vérité).
2- Tout ce qui concerne la religion doit être relégué à la sphère privée. Cela est aussi condamné par l'Église.
3- Toute forme d'expression, même celles calomniant, diffamant et conspuant la religion, sont tolérées. Encore une fois, l'Église n'est pas d'accord avec ça.

Cordialement,
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

Jeremy43
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1017
Inscription : dim. 29 sept. 2013, 22:12

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Jeremy43 » lun. 04 nov. 2013, 21:48

Bonsoir,

La république a été fondée dans des bains de sang avec pour but, non voilé, de remplacer le culte de Dieu et du Roi par celui de la nation et ce à l'encontre des lois de Dieu. Les enfants appartiennent à la république avant d'appartenir à leurs parents, les grands penseurs de la révolution l'ont déclaré dès le début et qui peut aujourd'hui sincèrement dire que les enfants ne sont pas endoctrinés pour adorer ce système si beau, si bon et si universel ? Il n'y a pas plus dangereux qu'un système qui se présente comme bon alors que dans la réalité il est mauvais et tyrannique.

L'état en France contrôle presque TOUT, il veut régenter notre vie de A jusqu'à Z, de notre alimentation, à notre travail en passant par nos idées. C'est l'état qui a cassé et détruit toutes les cultures et pratiques locales qui faisaient le charme de la France en voulant tout uniformiser, en centralisant tout au sein d'une institution.

La république a commencé par détruire le pouvoir de l’Église, puis elle s'est attaquée au culte lui même avec la laïcité et l'école républicaine, promulguant un dogme sans dieu, elle s'est ensuite attaquée à la famille puis désormais elle s'attaque à l'homme, voulant créer un homme nouveau au genre sexuel indéterminé, un citoyen du monde dont la vie consiste à consommer et à s'offrir tous les plaisirs possibles.

En tant que catholique nous sommes un danger pour ce régime impie car nous ne devons obéir qu'au Roi des rois.

Altior
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2848
Inscription : sam. 05 juil. 2008, 23:59
Conviction : catholique traditionaliste
Localisation : In Ecclesia Dei

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Altior » lun. 04 nov. 2013, 23:57

prodigal a écrit :Lorsque un Etat reconnaît institutionnellement la liberté de conscience comme un droit, il est laïc.
Je ne partage pas votre avis. Par exemple, les états chrétiens du Moyen Age (comme la France pendant Louis XIV) reconnaissaient la liberté de conscience sans être des états laïques. De nos jours, nous avons un autre exemple en Hongrie: un état qui reconnaît institutioannellement la liberté de conscience, mais qui n'est pas laïque.

Avatar de l’utilisateur
Kerniou
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 5092
Inscription : mer. 21 oct. 2009, 11:14
Localisation : Bretagne

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Kerniou » mar. 05 nov. 2013, 10:35

Hongrie, exemple de "liberté de conscience" et surtout de xénophobie ...
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

Avatar de l’utilisateur
Suliko
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3154
Inscription : ven. 07 janv. 2011, 22:02

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Suliko » mar. 05 nov. 2013, 10:40

Je ne partage pas votre avis. Par exemple, les états chrétiens du Moyen Age (comme la France pendant Louis XIV) reconnaissaient la liberté de conscience sans être des états laïques. De nos jours, nous avons un autre exemple en Hongrie: un état qui reconnaît institutioannellement la liberté de conscience, mais qui n'est pas laïque.
Altior, vous commettez un anachronisme. Les régimes médiévaux ne reconnaissaient pas ce que l'on appelle la liberté de conscience. Par contre, le pouvoir pouvait faire preuve d'une plus ou moins grande tolérance envers les minorités religieuses. Mais il s'agit bien de tolérance dans le but de préserver la paix sociale et pas de reconnaissance d'un droit individuel à la liberté de conscience.
Par ailleurs, j'ai toujours eu de la peine avec cette expression de liberté de conscience, car par définition, nous sommes libres de croire ou de ne pas croire. Ce n'est pas parce qu'un régime punit les incroyants que leur conscience est entravée. Ce qui est entravé, c'est ce qu'ils estiment être leur droit de pratiquer leur religion.

Kerniou,
La Hongrie a une histoire bien particulière liée au traité de Trianon, qu'elle digère encore très mal. Quant à la xénophobie, les Tsiganes en font certes les frais, mais la France est mal placée pour leur faire la morale...

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

Avatar de l’utilisateur
prodigal
Amicus Civitatis
Amicus Civitatis
Messages : 2292
Inscription : mar. 09 juil. 2013, 10:32

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par prodigal » mar. 05 nov. 2013, 10:57

La liberté de conscience est une question plus difficile qu'il y paraît, je suis bien d'accord. C'est qu'elle fait le lien entre la dignité de la personne et la question de la vérité. Brisez ce lien, et vous êtes un adversaire de la liberté de conscience et de la dignité humaine.
Or, il y a deux manières de briser ce lien. Soit en proclamant le droit pour chacun de penser n'importe quoi sans souci de vérité, ce que l'on appelle parfois relativisme, et qui a le défaut de confondre la valeur de la personne et celle de l'individu séparé. L'individu séparé ne vaut rien, c'est pourquoi il faut s'aimer les uns les autres. Cette manière de briser la liberté de conscience semble être la seule que plusieurs ici ont en vue (Raistlin, Suliko, Altior) pardon si je vous ai mal compris. Elle existe, elle mérite d'être considérée, mais il ne faut pas oublier l'autre, la plus évidente.
L'autre façon de briser le lien est de croire que la dignité de la personne est satisfaite quand on l'oblige à tenir pour vrai ce qui pourtant, au vu de ce qu'elle sait, ne peut pas l'être. "Et pourtant elle tourne". La dignité de la personne, c'est aussi le devoir de dire non quand c'est non, même à d'éminents clercs, même au pape s'il le faut. Et c'est le droit d'exposer ses raisons, et qu'il y soit répondu. Ne tombez pas, s'il vous plaît, dans le syndrome du " c'était mieux avant", il n'est pas vrai que, en pratique, l'Eglise l'ait toujours reconnue. Il arrive donc que la repentance soit légitime.
Le texte (la "charte") à l'origine de notre discussion ne va pas bien loin, mais au moins respecte-t-il la liberté de conscience. Ce n'était pas gagné d'avance.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

Avatar de l’utilisateur
Kerniou
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 5092
Inscription : mer. 21 oct. 2009, 11:14
Localisation : Bretagne

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Kerniou » mar. 05 nov. 2013, 11:00

Sauf erreur de ma part, en Hongrie, des lois xénophobes sont en vigueur dont les juifs sont, aussi, les victimes désignées.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

Avatar de l’utilisateur
Kerniou
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 5092
Inscription : mer. 21 oct. 2009, 11:14
Localisation : Bretagne

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Kerniou » mar. 05 nov. 2013, 11:15

A propos de l'anticléricalisme en France, il ne faut pas oublier que, sous l'ancien régime, l'Eglise jouissait de privilèges et exerçait un réel pouvoir temporel fort éloigné de la charité. Les guerres de religion, La Saint-Barthélémy, Richelieu et Mazarin et leurs intrigues n'ont donné qu'un piètre témoignage de la Bonne Nouvelle et de l'amour de Dieu. Les lumières sont la résultante de cette Histoire-là.
Maintenant, l'Eglise qui connait la pauvreté a bien changé mais la majorité des gens se réfèrent à l'Histoire et ne veulent plus que de telles situations puissent se reproduire. La laïcité pure et dure se forge, de nos jours, sur des bases et de références qui ne sont plus en vigueur.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

Avatar de l’utilisateur
Suliko
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3154
Inscription : ven. 07 janv. 2011, 22:02

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Suliko » mar. 05 nov. 2013, 11:41

La liberté de conscience est une question plus difficile qu'il y paraît, je suis bien d'accord. C'est qu'elle fait le lien entre la dignité de la personne et la question de la vérité. Brisez ce lien, et vous êtes un adversaire de la liberté de conscience et de la dignité humaine.
L'Eglise a longtemps lutté contre le principe de liberté de conscience au nom justement de sa propre définition de la liberté humaine. Que l'on soit d'accord ou non avec l'Eglise, elle s'est clairement opposée dans le passé à la liberté de conscience.
Or, il y a deux manières de briser ce lien. Soit en proclamant le droit pour chacun de penser n'importe quoi sans souci de vérité, ce que l'on appelle parfois relativisme, et qui a le défaut de confondre la valeur de la personne et celle de l'individu séparé.
C'est l'explication généralement donnée par ceux qui veulent démontrer qu'entre d'une part le texte du concile Vatican II sur la liberté de conscience et de religion et d'autre part le Syllabus et Quanta cura de Pie IX il n'y a pas de contradictions. Inutile de vous dire que je n'ai jamais été sincèrement convaincue par ces arguments, qui me semblent conclure avant même d'examiner (càd: deux papes ne peuvent pas se contredire, c'est contraire à la foi catholique, donc Pie IX ne peut pas contredire le concile.)
Le problème, c'est que c'est bien gentil d'écrire que la liberté de conscience et de religion entendue dans un sens catholique ne doit pas impliquer d'abandonner la recherche de la vérité, qu'elle ne doit pas être un prétexte en faveur du droit à l'erreur, dans les faits, il me semble tout à fait impossible de séparer ces valeurs de liberté de conscience/religion du contexte de leur apparition (En somme, j'applique ici le même raisonnement que pour la laïcité.). Pour résumer, à partir du moment où l'on déclare que d'une part, chacun a le droit de pratiquer la religion qu'il désire sans entraves, et donc de construire des lieux de culte, etc... et que, d'autre part, il ne doit donc pas y avoir de religion officielle pour éviter toute discrimination, l'on créée une société dont le sommet renonce à tout télos, à tout sens "officiel" pour permettre aux citoyens de choisir chacun le propre sens qu'ils donnent à leur vie. On créée donc notre société moderne, le relativisme et la perte généralisée de sens, le vide spirituel qui s'ensuivent. Croyez-moi, j'aimerais croire que ces conséquences ne sont pas systématiques et qu'il s'agit juste d'un travers de nos sociétés modernes que de renoncer à rechercher la vérité et même à croire qu'il existe une vérité. J'aimerais croire qu'il est possible de proclamer la pleine liberté religieuse, de conscience, de culte et de tout ce que vous voulez sans aboutir à une société telle que la nôtre, mais les faits contredisent cette interprétation optimiste. En effet, si au lieu d'enseigner aux jeunes générations les vérités de foi on lui enseigne le principe de liberté de conscience/religion, il aura beau plus tard être libre de choisir la religion qui lui plaît ou de ne pas choisir de religion, dans la pratique, le 90% des jeunes vont vivre sans la foi.
Ne tombez pas, s'il vous plaît, dans le syndrome du " c'était mieux avant", il n'est pas vrai que, en pratique, l'Eglise l'ait toujours reconnue. Il arrive donc que la repentance soit légitime.
Je ne comprends pas trop ce que vous entendez par repentance légitime.
Sinon, sincèrement, la perte de la foi catholique est si généralisée et si grande que oui, je pense que d'un point de vue spirituel, c'était mieux avant.

Bien à vous!

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

Altior
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2848
Inscription : sam. 05 juil. 2008, 23:59
Conviction : catholique traditionaliste
Localisation : In Ecclesia Dei

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Altior » mar. 05 nov. 2013, 11:57

Kerniou a écrit :Sauf erreur de ma part, en Hongrie, des lois xénophobes sont en vigueur dont les juifs sont, aussi, les victimes désignées.
Ici, on parle de la liberté de conscience. Question: en quoi est la liberté de conscience entravée en Hongrie ?

Questions pour Souliko:
En quoi il n'y avait pas de liberté de conscience en France pendant l'Ancien Régime ?

Avatar de l’utilisateur
Suliko
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3154
Inscription : ven. 07 janv. 2011, 22:02

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

Message non lu par Suliko » mar. 05 nov. 2013, 12:12

Questions pour Souliko:
En quoi il n'y avait pas de liberté de conscience en France pendant l'Ancien Régime ?
La liberté de conscience est un concept moderne. Dans l'Ancien Régime, un catholique ne pouvait pas choisir l'hérésie et vivre en conformité avec sa nouvelle religion sans dangers. D'ailleurs, comme toute la vie sociale était liée à la religion catholique, il était impossible de rejeter la religion sans problème. Par exemple, il n'y avait pas de mariage civil (qui a dû être permis pour que les couples protestants puissent être reconnus comme tels).
Certaines minorités religieuses pouvaient être tolérées (juifs, protestants), mais pas au nom de leur liberté de conscience individuelle: au nom de la préservation de la paix sociale. Le statut particulier de ces non catholiques ne se justifiait donc pas par des droits individuels à la liberté de conscience/de culte, droits qui n'existaient pas à l'époque et qui étaient inconcevables dans la mentalité de l'AR.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 32 invités