James a écrit :Vous aurez la réponse à vos questions à partir de 1:32:44, ça dure moins de 30 minutes.
J'ai regardé. Je ne suis pas convaincue.
- Najat Vallaud-Balkacem
a déclaré le 6 juin 2013 que la théorie du genre n'existait pas alors qu'en 2011 cette expression apparait dans
une interview au journal 20minutes.
Effectivement, il y a une contradiction. Je ne sais pas si elle s'en est expliquée. Reste que changer d’avis ou faire évoluer sa pensée n'est pas interdit. En 2011, parlait-elle de la "théorie du genre" dans le sens que les "opposants" lui donnent aujourd'hui ? Ce n'est pas sûr. Dans cette interview, elle dit que "
la théorie du genre, qui explique «l'identité sexuelle» des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie, a pour vertu d'aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l'homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets" alors que
sur le site de le JRE on lit :
"cette théorie prétend que nous ne naissons pas homme ou femme mais que nous le devenons à cause des pressions sociales. A leurs yeux, c’est la société qui « construirait » le genre masculin ou le genre féminin, la nature n’y serait pour rien." Rien que les deux passages en gras se contredisent.
- Quand il parle du rapport de l'inspection générale de l’éducation sur "
L'égalité entre filles et garçons dans les écoles et les établissements", la mauvaise foi est flagrante. Je le cite : "
Nous avons là un rapport qui fait 101 pages pour nous dire que l'objectif est de déconstruire les stéréotypes du genre, et qui insiste beaucoup sur un objectif concret, pratique, je cite : "susciter l’intérêt des filles pour les métiers du bâtiment". Évidement s'il faut publier un document de 101 pages dans cet objectif , c'est très significatif de l'état de l'inspection générale de l'éducation nationale".
Le document ne se résume pas du tout à ça, mais balancer une pique devant un public qui n'a pas le texte sous les yeux, c'est beaucoup plus facile que de construire une véritable argumentation. Notons que dans le rapport, on trouve effectivement cette phrase : "
l’information des élèves de cinquième et de troisième visant à susciter l’intérêt des jeunes filles pour les métiers de l’industrie et des bâtiments" (p.26). Selon la note, il s'agit d'un des trois axes définit par une circulaire de... 1982 ! La théorie du genre, déjà ?
- Il parle ensuite de courriers envoyés aux directeurs d'établissements scolaires.
Le premier est un courrier de la rectrice d'une académie (laquelle ?) qui les invite à envoyer les collégiennes et les lycéennes à la Girls day de la SNCF. Il parle ensuite du communiqué de la SNCF sur cet évènement. Apparemment les propos sont choquants. Vous pouvez vous rendre
sur le site ou lire le
communiqué de presse pour vous faire votre avis.
- On passe ensuite au
rapport de Michel Teychenné sur les discriminations LGBT-phobes à l'école. Il semble d'ailleurs le confondre avec le document de la SNU-FSU "
Éduquer contre l'homophobie dès l'école primaire" (c'est celui-là qui fait 192 pages). Malheureusement mon ordinateur n'arrive pas à ouvrir ce document PDF, je ne peux pas le lire. Je note tout de même l'attaque ad hominem contre Michel Teychenné. Si un catholique pratiquant présentait un document sur la laïcité tout en étant chargé de mission, il est
évident que ce monsieur y verrait la preuve que l’Église catholique est associé à l’État pour vampiriser la société française.
- Il prend en exemple les
pink boys américains pour contredire le journal
Le Monde qui "a prétendu que les sympathisants des JRE fantasmaient en prétendant que
certains établissements scolaires avaient l'intention d'encourager les petits garçons à s’habiller en petites filles". Pour prouver le contraire, il dit qu'il y a "
des sites internet communautaires qui encouragent leurs parents souvent très progressistes à envoyer leurs petites garçons habillés en petites filles à l’école dès l'école maternelle". Et voilà, c'est tout. Un site communautaire est-il une école ? Pour l'exemple de la France, il parle d'une institutrice qui aurait demandé aux garçons de sa classe de s'habiller en princesses pour carnaval. Je ne dis pas que c'est intelligent ou pertinent, mais porter une robe pour le carnaval et venir tous les jours à l'école habillé en robe, c'est pas la même chose. D'ailleurs, quand un garçon
se déguise en fille, ça veut bien dire qu'on considère qu'il n'en est pas une...
Vous avez lu le livre
Papa porte une robe ?
- "Eric Fassin est un professeur qui considère que c"est l'hétérosexualité qui doit devenir anormale dans la société". Comme le monsieur me semble souvent approximatif, j'aimerai bien qu'on me donne la phrase exacte et dans son contexte.
- On en revient à
Homosexualité et socialisme et le doc
Les réponses de François Hollande. Il critique ce document où FH dit par exemple que "l’éducation devra faire une place aux questions de genre et d’orientation sexuelle pour changer la perception sociale de l’homosexualité". Qu'est-ce que cela a de dérangeant ? On a le droit ensuite au petit laïus sur la "traque aux mal-pensants". J'ai beau être très réservée par rapport aux organismes qui limitent la liberté d'expression, son discours larmoyant est plus agaçant qu'autre chose.
Idem concernant l'exemple du pauvre patron qui à terme ne pourra plus virer son représentant commercial si celui-ci décide de venir travailler habillé en femme : c'est vrai que c'est tellement courant...
- Enfin, on va parler du rapport de l'OMS :
Standards pour l’éducation sexuelle en Europe. Il parle tout d'abord du rapport de l'UNESCO (p.16) :
Principes directeurs internationaux sur l'éducation sexuelle. Mouais... le mot masturbation a une occurrence : "La masturbation n’est pas nuisible pour la santé physique ou mentale, mais elle doit être pratiquée en privé" (p.26). On est loin de la promotion.
A la page 35, on parle effectivement des raisons de commencer l’éducation sexuelle avant l'âge de 4 ans. Moi aussi ça m'a paru incongru. Mais à la lecture du document, tout n'est pas à jeter : "parallèlement, les enfants apprennent qu’il existe des limites individuelles et des règles sociales à respecter (tu ne peux pas toucher qui tu veux où tu veux). Plus important encore, ils apprennent à prendre conscience de leurs propres limites, à les exprimer et à les défendre (tu peux dire non; tu peux demander de l’aide). Dans ce sens, l’éducation sexuelle est aussi une éducation sociale et contribue à prévenir les abus sexuels." Je comprends le scepticisme, mais tout dépend de ce qu'on met derrière "éducation sexuelle".
Enfin, concernant la p.44, informer les enfants de 9/12 ans sur "le plaisir, la masturbation, l’orgasme", je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais précisons que la phrase n'est pas surlignée, ce qui indique un thème additionnel, donc optionnel.