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par Cinci » ven. 04 juil. 2014, 15:56
Il va de soi que l'organisation actuelle des sociétés riches ne favorise pas les familles nombreuses. Et, d'autre part, l'immigration ne va rien changer sur ce plan, comme le faisait valoir deux auteurs québécois dans un essai de 2006 ou 2007. On pourrait prévoit un impact mineur sur la pyramide des âges pour les prochaines décades, ensuite de nouveaux arrivants s'adaptant eux aussi au «régime minceur» de la famille occidentale réduite.
Autrement ...
C'est vrai que la jeunesse comme seul facteur n'est pas du tout un gage de changement, d'innovation, de créativité, de progrès, etc.
Pendant des milliers d'années, l'humanité n'aura toujours été constituée que de jeunes par la force des choses (faible espérance de vie pour la majorité, maladie) et alors que les vieillards à ta tête chenue était une rareté. En général, les sociétés y auront été aussi drastiquement conservatrices. Il n'y avait pas tant que cela de jeunes innovateurs au Moyen-Age non plus.
Non
L'idée de passer son temps à devoir bouleverser la société, à tout changer sans arrêt, à devoir s'adapter, changer pour changer, à faire du tapis roulant tout en songeant à la prochaine invention, celle qui devrait pousser plus loin la transformation de la société reste un phénomène culturel assez récent.
Et ensuite?
Il est évident qu'il sera plus facile à un jeune de s'adapter à de nouvelles conditions crées par d'autres (par des vieux riches notamment) qu'à des personnes d'âge mûr.
Il était pas mal plus facile aux gamins de quinze ans de s'adapter à la Hitlerjugend qu'à des bourgeois établis de 45, 50 ou 60 ans, pour évoquer des types qui auront pu connaître autre chose (et du meilleur souvent !) que ces nouvelles idées «progressives» mises de l'avant.
Il sera relativement plus facile à un jeune immigré affamé, entrant dans une société nouvelle pour lui et qui lui semblerait un peu un territoire hostile en même temps, de s'adapter à un régime de travail plus flexible, moins sécuritaire, plus dur. C'est plus facile pour le jeune dont le critère comparatif de départ serait le régime d'esclavage que pour l'autre de 50 ans qui a eu le temps de goûter un peu à la démocratie à l'inverse, à des conditions meilleures d'existence. Bref, les jeunes sont «plus malléables», mais pas nécéssairement plus indépendants d'esprit ou plus novateurs.