Crise démographique dans le monde

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Crise démographique dans le monde

Message non lu par union-ch.com » mer. 20 juil. 2005, 22:08

Vers le dépeuplement du monde, Europe: l'hiver démographique

Dans les prochaines décennies, ce n'est pas la surpopulation mais la dépopulation qui menacera la planète, y compris l'Asie. Réunis à Tours, les démographes craignent de graves conséquences sociales et économiques.

Etienne Dubuis, Tours
Mercredi 20 juillet 2005
Journal le Temps, Suisse

Les démographes annonçaient que la Terre aurait 15 milliards d’habitants en 2050, ils n’en prévoient plus que 9 milliards.

Dans les années à venir, ce n'est plus la surpopulation, mais la dépopulation qui menacera la planète. Pointée pour la première fois par l'ONU en 2002, cette nouvelle bombe démographique inquiète toujours davantage les chercheurs en population. Réunie à Tours, la communauté des démographes sonne l'alarme. Le vieillissement radical de la population, qui se généralise en raison d'une forte dénatalité, annonce une réduction nette de la population mondiale. Les prévisions d'une Terre à 15 milliards d'habitants ont fait long feu. Les scientifiques n'en prévoient plus que 9 milliards à l'horizon 2050.

Le plus surprenant est que les pays les moins avancés suivent de près la tendance d'abord observée dans les pays riches. Le vieillissement de la population menace ainsi l'Asie. La Chine n'y échappe pas, dont l'indice de fécondité est passé de 5,8 enfants par femme en âge de procréer en 1970 à 1,3 aujourd'hui.

La dépopulation, si elle se confirme, aura d'énormes conséquences. Elle posera un problème aigu de répartition des richesses. Elle obligera les sociétés à changer de perspective et à repenser leur organisation. Les mutations démographiques amplifient tous les problèmes d'un pays, qu'ils soient sociaux ou économiques, avertissent les chercheurs

Rien ne se passe comme prévu. Alors qu'on croyait le monde menacé de surpopulation, les démographes brandissent aujourd'hui un nouveau risque: la dépopulation. Loin de continuer à se multiplier comme elle l'a fait de manière spectaculaire depuis deux siècles, l'humanité s'apprêterait tout au contraire, d'ici à une cinquantaine d'années, à diminuer en nombre. Le constat, dressé ces derniers temps par différents chercheurs, a été confirmé lundi par le président de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population (IUSSP), le démographe français Jacques Vallin, en ouverture du XXVe Congrès international de la population, une manifestation majeure qui a lieu tous les quatre ans et réunit cette semaine à Tours quelque 2000 participants.

Notre vision de l'avenir de l'humanité s'en trouve bouleversée. La communauté des démographes avait majoritairement adopté depuis une cinquantaine d'années une théorie dite de la «transition démographique». Selon cette dernière, la population du globe était censée passer d'un point d'équilibre à un autre. Si elle s'était mise à augmenter de manière spectaculaire à partir du milieu du XVIIIe siècle en raison d'une réduction radicale du taux de mortalité, elle allait se stabiliser à terme grâce à une diminution également importante du taux de natalité. Et tout rentrerait dans l'ordre.

Or, la «transition démographique» s'achève, on le constate aujourd'hui, de manière chaotique. Aux deux extrémités de l'existence, l'évolution de la population se poursuit bien au-delà de ce qui était prévu.

L'espérance de vie a pris l'ascenseur. «Dans les années 80, on affirmait qu'elle ne dépasserait jamais 75 ans, explique Jacques Vallin. Ensuite, on a parlé d'un maximum de 85. Et aujourd'hui, on en est à 100.» Il s'agit là, bien entendu, d'une excellente nouvelle, d'autant plus que les personnes âgées bénéficient de plus en plus longtemps d'une bonne santé. Mais ce progrès a pour corollaire un vieillissement radical de la population et aura donc un coût pour la société: il exigera pour le moins une sérieuse remise en question de notre mode de vie.

La fin de la «transition démographique» ne paraîtrait pas aussi dramatique cependant si un autre phénomène ne se produisait pas à l'autre bout de l'existence. L'élévation de l'espérance de vie se couple avec une très forte baisse de l'indice de fécondité. On a longtemps considéré que ce dernier chiffre diminuerait progressivement dans les sociétés développées pour se stabiliser autour de 2,1 enfants par femme, soit le niveau nécessaire à la reproduction d'une population. Or, cette limite a été enfoncée.

En Europe, l'indice est tombé à 1,4, avec des pointes à 1,2 dans différents pays de l'est et du sud du continent. En Asie orientale, il est descendu à 1,6, avec un record mondial de 0,8 à Hongkong. Des chiffres spectaculairement bas. Des chiffres longtemps considérés, aussi, comme exceptionnels. De nombreux démographes s'attendaient à ce qu'ils remontent après quelques années ou, au moins, qu'ils soient compensés par la natalité d'autres régions du monde. Or, là encore, la réalité s'avère surprenante. Non seulement le taux de fécondité des pays développés reste très bas, mais celui de nombreux pays en voie de développement dégringole à son tour.

Le risque de non-renouvellement des populations que l'on pensait exceptionnel se révèle général. Et, à cet égard, un cap vient d'être franchi: depuis 2003, plus de la moitié de l'humanité vit dans un pays ou une région du monde (la Chine et l'Inde ont été découpées en régions) où la fécondité est en dessous de la barre fatidique des 2,1 enfants par femme. Résultat: alors que les démographes annonçaient que la Terre aurait 15 milliards d'habitants en 2050, ils n'en prévoient plus que 9 milliards. Plus significatif encore d'un changement de perspective: beaucoup d'entre eux annoncent pour la suite une réduction nette de la population mondiale.

La dépopulation, si elle se confirme, ne manquera pas d'avoir des effets économiques. Elle posera un problème de répartition des richesses, puisque de moins en moins de travailleurs devront assumer la charge de plus en plus de personnes. De manière plus générale, il sera difficile d'assurer une croissance soutenue avec un nombre déclinant de producteurs et de consommateurs.

Pour assurer la survie du système, les sociétés devront revoir leur organisation en profondeur. Aujourd'hui, les pays développés ont à leur disposition les ressources offertes par l'immigration, dont ils profitent déjà grandement pour conserver leur population. Mais ce n'est là qu'une solution à court terme puisque les réservoirs de migrants sont condamnés à se tarir à leur tour dans quelques décennies. Il s'agira plus profondément de changer notre rapport au travail. La mesure à prendre la plus évidente serait d'élever sensiblement l'âge de la retraite. Mais il faudra cependant revoir entièrement le découpage de la vie entre temps de formation, de travail et de repos.

Les changements économiques et sociaux sont les plus évidents. Mais il y en aura d'autres. Dans le domaine politique par exemple, puisqu'une population âgée et de moins en moins nombreuse aura une façon différente de la nôtre de considérer la vie. Enfin, la géographie même sera bouleversée puisque des régions entières retourneront à la vie sauvage après des millénaires de conquêtes humaines.

Pourquoi les naissances reculent aussi dans les pays pauvres
La fertilité dépend de bien d'autres facteurs que le niveau de vie.
Etienne Dubuis
La forte baisse de la fertilité dans les pays en voie de développement remet en question bien des idées reçues. On a longtemps considéré, par exemple, que la démographie était la conséquence de l'économie, à savoir que seul un recul de la misère était susceptible de diminuer la natalité. Or, dans de nombreux pays, l'«effet» précède la cause: des populations encore très pauvres se mettent à procréer beaucoup moins. Cela ne signifie pas que l'enrichissement ne joue aucun rôle dans de tels changements d'attitude. Cela veut dire que d'autres facteurs, également importants, entrent en jeu.

L'un de ces facteurs est l'exode rural, un mouvement qui touche l'ensemble de la planète au point que les villes abriteront davantage d'habitants que les campagnes à partir de 2007. Si un enfant constitue souvent un soutien pour ses parents à la campagne, parce que la place n'y est pas comptée et que chacun y trouve des tâches simples à accomplir, il devient rapidement un handicap financier en ville, où tout a tendance à se monnayer. Les chiffres sont très clairs sur ce point: partout autour du globe, les citadins ont beaucoup moins d'enfants que les ruraux.

Une autre raison, primordiale, est l'émancipation des femmes. Cela commence bien entendu par leur accès à la contraception et à l'avortement – selon l'ONU, des moyens contraceptifs artificiels sont aujourd'hui utilisés par 62% des femmes en âge de procréer, mariées ou vivant en couple. Mais cela continue aussi, plus indirectement, par toutes sortes d'acquis sociaux, tels l'accès à l'alphabétisation, la possibilité de se marier tardivement et le droit au divorce.

Ailleurs, dans les pays développés, d'autres raisons entrent en ligne de compte. Il en est une, prépondérante et très rationnelle. Les parents souhaitent offrir le meilleur à chacun de leurs enfants. Par conséquent, lorsqu'ils ont le choix, beaucoup d'entre eux préfèrent en avoir moins pour pouvoir leur offrir plus.

Mais il existe aussi des motifs plus mystérieux, comme le manque de confiance dans l'avenir, par exemple, ou la sécularisation. Il est ainsi avéré que les familles peu religieuses ont moins de bambins que les autres. «Au moins 47% des Américains qui vont à l'église chaque semaine estiment que la famille idéale est une famille de trois enfants ou plus, contre seulement 27% de ceux qui ne vont à l'église qu'occasionnellement», indique l'hebdomadaire Newsweek. Avant de préciser que l'Etat américain le plus fécond est l'Utah, dont 69% des habitants sont des membres déclarés de l'Eglise mormone.

Notre livre: " Europe: l'hiver démographique" en parlait déjà en 1989. ( Edition l'age d'homme, Lausanne et Paris )

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Jennifer Roback Morse et la réalité démographique française

Message non lu par FMD » sam. 04 mars 2006, 21:30

[align=justify]Bonsoir,

Dans son article intitulé A Catholic Alternative to Europe's Social Model, Jennifer Roback Morse de l'Acton Institute revient longuement sur la faillite de notre modèle social au sens large du terme et évoque notamment le problème démographique, plus particulièrement dans le cas de la France. Elle tord à cette occasion le mythe de l'exception française en matière de démographie ou plutôt en dévoile les rouages de manière plutôt crue. Elle déclare en effet qu'en France, une naissance sur trois se produit dans une famille musulmane et que sans cet apport, le taux de fertilité des françaises serait de 1,2 enfants par femme, c'est à dire un taux équivalent à celui des pays fortement sinistrés démographiquement comme l'Italie ou l'Espagne. Pour rappel, le taux de renouvellement des générations se situe à près de 2,1 enfants par femme. Le Cardinal López Trujillo, président du Conseil Pontifical pour la Famille, qui participait à une conférence commune sur ce thème avec Jennifer Roback Morse, ne put d'ailleurs que confirmer ces propos pour le moins alarmistes en affirmant que ces tendances « dévastatrices » recoupaient les données démographiques collectées par l'Église catholique. Voilà qui n'annonce rien de bon pour l'Europe...

PaX
Franck[/align]

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Suliko
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Crise démographique

Message non lu par Suliko » mer. 28 août 2013, 16:55

Bonjour,

On entend assez souvent parler de la crise démographique dans le monde en général, et en Occident en particulier. C'est un problème majeur de nos sociétés. Or, j'ai lu plusieurs suggestions pour contrer ce problème, mais il n'était jamais question de permettre aux femmes d'avoir plus d'enfants. Cela m'a toujours énormément frappé. Ainsi, pour pallier au manque démographique, on présente en principe l'immigration comme le moyen par excellence. A mon avis, on ne cherche jamais à résoudre le problème à la racine...D'autant plus que la question de l'immigration est toujours délicate...

Et vous, qu'en pensez-vous? Pourquoi fait-on aujourd'hui si peu d'enfants? Est-ce selon vous pour des raisons essentiellement économiques? Ou s'agit-il plutôt d'un changement des mentalités? Quelle importance accordez-vous à ce problème?
Pour ma part, je considère que la raison principale de cette chute de la natalité est d'ordre non pas économique, mais qu'elle relève d'une nouvelle mentalité, qu'on pourrait qualifier de contraceptive. Il est en effet assez frappant de constater que les familles ayant le plus d'enfants sont très généralement les familles les plus religieuses. En même temps, certains pays de l'ex-URSS sont plutôt attachés à leur religion alors que le taux de natalité et d'avortement est catastrophique...Je viens à ce sujet de lire un article sur le problème du renouvellement des générations en Géorgie et le constat est pessimiste. Du coup, une autre question m'est venue à l'esprit : la religion orthodoxe est-elle plus laxiste sur le sujet que la religion catholique? Ou alors, est-ce un héritage du communisme qu'il est très difficile de mettre de côté? (En même temps, il est fort étrange de voir des Géorgiens attachés à leur religion et pratiquant ne pas rejeter un tel héritage...Je me suis donc dit que les conditions économiques et sociales étaient peut-être la raison principale du déclin de la natalité dans ces pays, ce qui me semble bien moins le cas en Europe de l'Ouest. En tout cas, le taux de natalité suisse est encore plus bas que le taux français alors que les conditions de vie sont quand même globalement meilleures en Suisse...)

A propos, quelqu'un aurait-il lu les écrits de Pierre Chaunu au sujet de la démographie?


Pardonnez-moi si mes propos sont un peu confus.

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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françois67
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Re: Crise démographique

Message non lu par françois67 » mer. 28 août 2013, 20:20

Bonjour,
Cela est une question surtout de culture. Ici, la famille est vue comme un fardeau dès le début, donc on essaye de la limiter. La solution passe par la promotion de la famille pour un retour à un vrai enthousiasme pour la famille, la préservation et bonne entente du mariage, et aussi la création d'infrastructures récréatives, familliales, gratuites et nombreuses (parcs, aires de jeux, clubs...)
Voilà quelques pistes, qu'en pensez-vous?
La Paix soit avec vous.
P.S.: encore une idée: un enthousiasme pour les enfants, qui doivent être vus comme de vraies chances et sources de bonheur.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

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Re: Crise démographique

Message non lu par Promeneur solitaire » mer. 28 août 2013, 22:33

Bonjour Suliko,
Suliko a écrit :Bonjour,

On entend assez souvent parler de la crise démographique dans le monde en général, et en Occident en particulier. C'est un problème majeur de nos sociétés. Or, j'ai lu plusieurs suggestions pour contrer ce problème, mais il n'était jamais question de permettre aux femmes d'avoir plus d'enfants. Cela m'a toujours énormément frappé. Ainsi, pour pallier au manque démographique, on présente en principe l'immigration comme le moyen par excellence. A mon avis, on ne cherche jamais à résoudre le problème à la racine...
Il est malheureusement difficile de résoudre le problème à la racine puisque la racine du mal – sa source – n’est elle-même pas correctement identifiée. D’ailleurs, dès que la question démographique est posée – c'est-à-dire, assez rarement –, elle est discutée uniquement dans une perspective économique ou utilitariste. Et il est vrai qu’un homme d’Etat ou un économiste s’y intéresse uniquement dans le but de savoir comment financer les retraites ou obtenir de la croissance. Cependant, le suicide démographique auquel on assiste en Europe ne peut s’expliquer uniquement par des motifs économiques ou sociaux.

En vérité, la catastrophe démographique actuelle dans les sociétés occidentales post-chrétiennes s’inscrit dans un cadre plus global où la culture de mort règne. Il est désormais uniquement question d’épanouissement personnel, d’accomplissement de soi ou de recherche du bonheur. Les trains de vie qui en résultent peuvent revêtir différentes formes : carriérisme, hédonisme, etc. En revanche, les fruits de ces modes de vie seront toujours profondément stériles. Dans tous les cas, les enfants y sont effectivement considérés comme étant des fardeaux.

Par ailleurs, vous avez bien noté la sincère hypocrisie (ou la profonde naïveté) qui consiste à présenter l’immigration comme la seule porte de sortie à cette crise tout en ignorant :
- les effets de la culture du contraceptif pour tous,
- le massacre d’enfants en devenir par dizaines de milliers chaque année dans l’indifférence la plus totale.

Plus généralement, les modèles de réussite actuels excluent, plus ou moins clairement, la famille nombreuse. La mère de famille qui décide de se consacrer entièrement à son foyer, de le faire vivre, et de faire profiter de ses dons à toute la communauté peut paraître suspecte. Pire, la place naturelle par défaut pour une femme âgée de 20 à 35 ans semble désormais être l’entreprise ou son lieu de travail.

En ceci, il est difficile de blâmer tous les jeunes de ne pas mener une existence plus ouverte à la vie. Pour nombre d’entre eux, ils ont été nourris de faux idéaux. Lorsque seule la réussite – qu’elle soit académique, professionnelle ou matérielle – compte, seuls les esprits costauds et courageux parviennent à aller à contre-courant. Tout le monde n'en est pas capable.

Suliko a écrit :En tout cas, le taux de natalité suisse est encore plus bas que le taux français alors que les conditions de vie sont quand même globalement meilleures en Suisse...
La recherche de toujours plus de confort matériel alors que les conditions de vie sont déjà très décentes – ce qui est le cas en France et en Suisse – est aussi une des raisons du peu de familles nombreuses.

Sa Sainteté le Pape François avait d’ailleurs condamné fermement ce type de comportement qu’il estimait être le résultat d’une « anesthésie des consciences. »
Pape François a écrit :La culture du bien-être qui nous rend peu courageux, qui nous rend paresseux, qui nous rend aussi égoïstes ». Parfois « le bien-être nous anesthésie », car en fin de compte « nous sommes bien dans le bien-être ». Face au choix d’avoir un enfant, nous nous laissons aussi souvent conditionner par le bien-être. Le Pape a imaginé un dialogue entre un couple d’époux : « Non, non, plus d’un enfant, non ! Parce que nous ne pouvons pas partir en vacances, nous ne pouvons pas aller là, nous ne pouvons pas acheter de maison ; non ! Suivre le Seigneur d’accord, mais jusqu’à un certain point...
http://www.vatican.va/holy_father/franc ... 27_fr.html
.
« Le grand malheur de cette société moderne, sa malédiction, c’est qu’elle s’organise visiblement pour se passer d’espérance comme d’amour ; elle s’imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d’une justice sans amour et d’une sécurité sans espérance. » - Georges Bernanos

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Re: Crise démographique

Message non lu par Suliko » mer. 28 août 2013, 23:33

Merci promeneur solitaire pour votre réponse détaillée.

Si je résume votre analyse sur les causes du déclin démographique:

1) Dissociation de la sexualité et le procréation, et donc mentalité contraceptive (largement répandue depuis l'arrivée sur le marché de la pilule).
2) Généralisation de l'arrivée des femmes sur le marché du travail.
3) Matérialisme ambiant.

Le tout étant lié à la déchristianisation.

On pourrait sans doute ajouter un quatrième point:
Les jeunes sont souvent financièrement autonomes moins vite que dans le passé, notamment en raison de l'allongement et dela généralisation des études. Il y a aussi une mentalité qui veut que l'on profite de sa jeunesse, ce qui est vu comme incompatible avec les charges familiales (alors qu'il y a quelques décennies encore, on cherchait à être autonome le plus vite possible pour fonder et nourrir sa famille). En effet, profiter de sa jeunesse est souvent synonyme de "papillonnage" amoureux, càd de relations sentimentales dans lesquelles le but premier n'est pas de fonder une famille (voire n'est parfois pas le but du tout), l'arrivée du premier enfant se faisant toujours de plus en plus tard (ce qui est lié aussi au travail des femmes et au souci de faire carrière).

L'avortement, selon moi, n'est que la funeste conséquence du point 1).

Je suis très pessimiste quant à un éventuel redressement démographique. En effet, Pierre Chaunu semblait avori raison : même si la religiosité réapparaît (comme c'est le cas dans les pays d'ex-URSS), le taux de natalité ne suit pas pour autant...Ainsi, on constate que des pays comme la Géorgie ou l'Arménie, pourtant attachés au christianisme et bénéficiant d'un regain de ferveur religieuse depuis la chute de l'URSS, ont des taux de natalité très bas! D'où l'importance de ne pas non plus négliger les problèmes économiques et sociaux, même si en France, en Suisse ou dans d'autres pays de l'Ouest, la question est un peu moins décisive.
De plus, en ce qui concerne l'aspect religieux, il ne faut pas non plus perdre de vue que nombre de pays musulmans ont un taux de natalité de plus en plus bas. Or, la religion est de plus en plus présente. Mais on pourrait expliquer cela par le constat de Chaunu : même si l'islam revient en force, la natalité ne suit pas pour autant aussi vite. Il faudra voir si dans le futur, ces pays musulmans verront leur natalité grimper...
L'Iran me pose toutefois des problèmes d'analyse, car depuis la révolution islamique, le taux de natalité ne cesse de chuter, malgré la forte présence de la religion...
D'un autre côté, je vois mal comment expliquer que cette mentalité contraceptive se soit répandue si rapidemment en Occident s'il n'y avait pas déjà à la base un désir profond de limiter les naissances, càd une mentalité qui prédisposait à cette révolution. Or, la déchristianisation me paraît très bien expliquer l'émergence d'une telle mentalité.

Suliko
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Re: Crise démographique

Message non lu par Kerniou » jeu. 29 août 2013, 4:51

Je précise, tout d'abord, que je ne suis spécialiste ni de la Géorgie ni en démographie.
Je pense que les conditions économiques jouent un rôle important dans le fait d'avoir ou non des enfants. Après la guerre, les gens ont eu des enfants" pour reconstruire la France" et des structures pour la petite enfance se sont conjointement développées. Nous étions en période de plein emploi et chacun pouvait trouver un travail. J'appartiens à une génération qui a trouvé du travail dans sa jeunesse et qui a connu le chômage en fin de carrière. En France, les enquêtes démontrent que les femmes souhaiteraient avoir un enfant de plus mais elles y renoncent pour des questions de logement et de conditions de travail.Travailler avec deux enfants ou avec trois ne représente pas la même charge de travail. Sans compter la précarité de l'emploi.

Auparavant, les parents se souciaient moins des études de leurs enfants dans la mesure où chacun pouvait trouver un travail et bénéficier de la promotion interne. Maintenant, les choses sont différentes et l'accès à la promotion nécessite, au départ, un niveau d'études relativement élevé.
Si les femmes travaillent, c'est pour se réaliser, certes, mais aussi pour des raisons économiques. En cas de chômage d'un parent, l'autre peut assurer un minimum de ressources: c'est important surtout au niveau de la scolarité. En cas de veuvage ou de divorce, le travail de la femme, malgré la chute de revenus, lui permet d'assurer l'éducation des enfants. J'ai connu nombres de femmes au foyer qui se sont retrouvées abandonnées, sans ressources avec leurs enfants.
La France, avec sa politique familiale et ses structures pour la petite enfance, reste au niveau de l'UE, un des pays avec le taux de natalité le plus élevé. Les équipements en crèches, assistantes maternelles et école maternelle y sont pour beaucoup, bien que tout ne soit pas au top. Les allocations familiales, le dégrèvement d'impôts en fonction du nombre d'enfants et la déduction des frais de garde des jeunes enfants y sont, aussi, pour beaucoup. Sans ces prestations, les familles nombreuses rencontreraient davantage de difficultés. Avoir une famille nombreuse est un choix à l'heure actuelle, ce qui n'était pas le cas auparavant et bon nombre de mères étaient déprimées et usées par les grossesses et les conditions de vie. Les femmes perdaient leurs dents et leurs cheveux qui, eux, repoussaient; elles voyaient leur corps se déformer au fil des maternités rapprochées.

Laver le linge à la main, le faire sécher, le repasser dans des logements mal chauffés en s'occupant des enfants quand on n'avait pas l'eau chaude ou pas l'eau dans la maison, pas de salle de bain, aller faire les courses à pied, avec les enfants, entre deux tétées en laissant le bébé à la maison, tout cela n'était guère facile ... On comprend aisément la volonté de changement.
Au début, la contraception n'était pas vécue comme un moyen de ne pas avoir d'enfants mais de les espacer.

Après la guerre, les filles ont appris un métier, fait des études et se sont mises à travailler. Bon nombre d'entre elles avaient grandi en voyant les difficultés de leur mère et souhaitaient avoir le confort: machine à laver, chauffage, fer électrique, réfrigérateur etc ... pour cela, il fallait deux salaires et les mères ont encouragé leurs filles à travailler. Sur le plan économique, pendant "les trente glorieuses" on avait besoin du travail des femmes d'autant plus que la main d'oeuvre féminine était moins bien payée. Le salaire de la femme restait un salaire d'appoint et lui permettait de ne pas se retrouver sans rien au cas où elle se retrouverait seule. Dans ce cas, la mère prenait un travail de nuit et les aînés quittaient l'école pour subvenir aux besoins de la famille.
A partir du moment où les filles font des études, elles veulent exercer une profession et souhaiter leurs grossesses, c'est ce qui se passe, maintenant, dans les pays musulmans.
De plus, statistiquement, le niveau d'études de la mère joue un rôle déterminant dans la réussite scolaire des enfants ...

De nos jours, les jeunes ont des enfants plus tardivement, c'est un fait dûment constaté. La longueur des études, la difficulté à trouver un emploi et la précarité de l'emploi sont des facteurs déterminants.
Le papillonnage relèverait davantage du changement des mentalités.
"Profite de ta jeunesse", j'ai souvent entendu cela de la génération de mes parents qui s'était mariée jeune et avait eu beaucoup d'enfants .
... Quand les filles se mariaient à 17 ou 18 ans, elles avaient 3 ou 4 enfants à 21/22 ans ! Les jeunes couples n'avaient pas profité de leur part d'insouciance.
Les conditions de vie ont changé et les femmes ne renonceront pas à leur profession. Travailler en ayant des enfants n'est pas de tout repos mais le travail permet aux mères de ne pas "se sacrifier" pour leurs enfants au risque de leur faire porter le sacrifice. C'est un point positif.
Je trouve très encourageant que des jeunes comme vous trouvent bien d'avoir une famille nombreuse; je vous souhaite de le faire.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Crise démographique

Message non lu par Suliko » jeu. 29 août 2013, 11:59

Auparavant, les parents se souciaient moins des études de leurs enfants dans la mesure où chacun pouvait trouver un travail et bénéficier de la promotion interne. Maintenant, les choses sont différentes et l'accès à la promotion nécessite, au départ, un niveau d'études relativement élevé.
Pas forcément. Au début du siècle passé, dans certaines régions, l'emploi se faisait rare, ce qui m'empêchait pas les familles d'être plus grandes qu'aujourd'hui.
En cas de veuvage ou de divorce, le travail de la femme, malgré la chute de revenus, lui permet d'assurer l'éducation des enfants. J'ai connu nombres de femmes au foyer qui se sont retrouvées abandonnées, sans ressources avec leurs enfants.
Il est clair qu'autrefois, sans assistance sociale, les veuves avec enfants se retrouvaient dans des situations très délicates. Mais pour ce qui est du divorce, il était quasi inexistant, ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Il y a donc bien changement des mentalités sur ce point.
La France, avec sa politique familiale et ses structures pour la petite enfance, reste au niveau de l'UE, un des pays avec le taux de natalité le plus élevé.


Cela reste un taux très bas, inférieur au 2,1% qui permettrait le remplacement des générations.
Et puis, en Suisse par exemple, j'ai lu que le taux de natalité des immigrés était de 1,8% et celui des Suisses de 1,3%. Peut-être est-ce la même chose en France? Cela indiquerait donc bien que les mentalités sont différentes en Europe de l'Ouest et que finalement, les Françaises ne font pas tant d'enfants que cela.
Avoir une famille nombreuse est un choix à l'heure actuelle, ce qui n'était pas le cas auparavant et bon nombre de mères étaient déprimées et usées par les grossesses et les conditions de vie. Les femmes perdaient leurs dents et leurs cheveux qui, eux, repoussaient; elles voyaient leur corps se déformer au fil des maternités rapprochées.
Certes, c'est un choix. Néanmoins, lorsque je parle avec des "anciens" de ma famille, je constate que ce sont souvent les femmes de notre génération qui ont une vision négative des familles nombreuses et que les femmes qui ont vécu cette époque révolue sont globalement nettement moins critiques et ne parlent pas forcément avec tristesse et résignation du fait d'avoir eu plusieurs enfants...Et puis, aujourd'hui, les conditions de vie sont quand même meilleures, moins d'enfants meurent à la naissance...
J'aimerais quand même aussi mentionner qu'à l'époque de la mise sur le marché de la pilule, la natalité n'était déjà plus si élevée. Il ne faut donc pas s'imaginer des familles de 10 enfants partout....Si on compare avec d'autres pays à la même époque, c'est flagrant.
Au début, la contraception n'était pas vécue comme un moyen de ne pas avoir d'enfants mais de les espacer.
En fait, elle est rarement vue comme un moyen de ne pas avoir d'enfants...
"Profite de ta jeunesse", j'ai souvent entendu cela de la génération de mes parents qui s'était mariée jeune et avait eu beaucoup d'enfants .
... Quand les filles se mariaient à 17 ou 18 ans, elles avaient 3 ou 4 enfants à 21/22 ans ! Les jeunes couples n'avaient pas profité de leur part d'insouciance.
Vos propos sont assez étranges. Même autrefois, le fait d'avoir 3 ou 4 enfants à 21/22 ans n'était pas forcément si répandu...D'ailleurs, les femmes en Occident ne se sont jamais mariées très tôt, c'est une caractéristique fondamentale qui nous distingue du reste du monde et qui influe sur le nombre d'enfants. Les jeunes filles ne se mariaient globalement pas à 17 ou 18 ans.
Les conditions de vie ont changé et les femmes ne renonceront pas à leur profession. Travailler en ayant des enfants n'est pas de tout repos mais le travail permet aux mères de ne pas "se sacrifier" pour leurs enfants au risque de leur faire porter le sacrifice. C'est un point positif.
Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire. Pourquoi parler de sacrifice? Ce n'est pas ainsi que nos ancêtres voyaient les choses...
Moi, ce que je constate dans mon entourage, ce sont des mères qui doivent jongler entre le travail et la maison, qui sont donc très fatiguées et qui, de plus, culpabilisent bien souvent de ne pas passer plus de temps avec leur(s) enfant(s). Je considère que la situation est loin d'être idéale, car on nous présente le modèle de la femme qui travaille et qui s'occupe de ses enfants comme une évidence, alors que c'est très difficile et épuisant. Je ne nie pas la part d'enrichissement personnel que procure un travail, mais je voudrais nuancer un peu les choses, d'autant plus que tous les travaux ne sont pas spécialement épanouissants.
Par contre, aujourd'hui, le problème des femmes au foyer me semble être la solitude. Je veux dire par là qu'autrefois, la famille et l'entourage étaient nettement plus présents pour épauler les mères. A présent, elles se retrouvent quasiment seules et je comprends que rester toute la journée à la maison sans possibilité de lire ou d'avoir d'autres occupations que de s'occuper d'enfants turbulants puisse être peu motivant...(Surtout si elles vivent en ville, dans de petits logements!).
Je trouve très encourageant que des jeunes comme vous trouvent bien d'avoir une famille nombreuse; je vous souhaite de le faire.
En fait, je n'ai jamais parlé de moi dans ce fil (et je ne suis pas mariée...)
Dernière modification par Suliko le jeu. 29 août 2013, 13:29, modifié 1 fois.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Crise démographique

Message non lu par françois67 » jeu. 29 août 2013, 12:15

Bonjour,
Je crois que seule la religion catholique interdise la contraception. Ce qui explique le cas peut-être de la Géorgie. Ainsi que celui des pays islamiques.
La Paix soit avec vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

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Re: Crise démographique

Message non lu par Suliko » jeu. 29 août 2013, 13:20

françois67 a écrit :Bonjour,
Je crois que seule la religion catholique interdise la contraception. Ce qui explique le cas peut-être de la Géorgie. Ainsi que celui des pays islamiques.
La Paix soit avec vous.
Non, on ne peut pas expliquer les choses ainsi, car le nombre de catholiques suivant le message de l'Eglise sur la question de la contraception est extrêmement minoritaire...

Par ailleurs, certains courants religieux valorisent les familles nombreuses (par exemple, les musulmans "rigoristes" (salafistes ou wahhabites), les juifs orthodoxes, les amish,...)
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Crise démographique

Message non lu par Kerniou » jeu. 29 août 2013, 19:19

A propos de l'âge du mariage, je ne fais pas référence à des statistiques mais à ce que j'ai pu voir autour de moi; tant dans ma génération de ma mère(née en 1922) que dans la mienne ( je suis née en 1947). Bon nombre de filles de mon âge qui travaillaient dès l'âge de 14 ans, se mariaient très jeunes; elles commençaient à fréquenter à 15 ou 16 ans. D'autres se sont mariées jeunes "pour réparer" parce qu'elles étaient enceintes.
Le terme se sacrifier pour ses enfants était dans mon entourage très utilisé. Certaines femmes étaient heureuses d'avoir des enfants rapprochés et d'autres pas, de toute façon, elles n'avaient pas le choix. Certaines mères qui trouvaient leur tâche trop lourde ne se plaignaient pas ouvertement mais parlaient beaucoup de sacrifice et sur le plan psychologique, quand on donne trop, on peut avoir tendance à vouloir être payé en retour. Certaines femmes restaient affectivement très dépendantes de leurs enfants qu'elles voulaient garder près d'elles, même quand ils étaient devenus adultes. Les enfants, par ailleurs, conscients des difficultés que leur mère avaient rencontrées restaient, aussi très accrochés à elles. Pendant longtemps, les parents n'ont eu aucun contrôle sur la conception des enfants et comme vous le dîtes, la mortalité infantile était importante .Avec le travail, même s'il est difficile de tout concilier, les femmes ont, en général, un sentiment d'indépendance qui leur permet de concevoir cette même forme d'indépendance pour leurs enfants.
C'est aussi dans l'air du temps, on ne peut comparer des époques sans tenir compte de la différence de mentalités.
J'espère avoir été plus claire. J'ai, aussi, l'impression que notre différence d'âge et de région fait que nous n'avons pas les mêmes repères.
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Re: Crise démographique

Message non lu par françois67 » jeu. 29 août 2013, 22:48

Bonjour,
Mais si Suliko, cela peut justifier, puisque la Géorgie étant un pays bien plus religieux que la France, on peut imaginer que si elle était catholique, la contraception serait moins utilisée. Hors, comme l'Eglise orthodoxe ne voit pas de soucis avec la contraception, il n'y a pas de raisons pour que même les personnes religieuses pratiquantes ne s'en privent pas.
Ainsi, l'Irlande a un taux de fécondité très élevé pour l'Europe, ce qui coïncide avec l'importance encore élevée du catholiscisme.
La Paix soit avec vous.
Avertissement: j'ai sur ce forum peut-être exprimé des avis contraires à la position de l'Église, et /ou de sa sainte Tradition, et/ou à l'avis qui se doit d'être celui d'un vrai chrétien catholique: ne me prenez donc en RÉFÉRENCE POUR RIEN. Ne soyez pas victimes de scandale. Que mon exemple soit rejeté et en aucun cas suivi. Si vous trouvez un endroit où une de mes interventions serait au moins douteuse, si ce n'est pire, faites-en moi part, notamment par mp. Je m'excuse profondément.

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Re: Crise démographique

Message non lu par Suliko » jeu. 29 août 2013, 23:07

Mais si Suliko, cela peut justifier, puisque la Géorgie étant un pays bien plus religieux que la France, on peut imaginer que si elle était catholique, la contraception serait moins utilisée. Hors, comme l'Eglise orthodoxe ne voit pas de soucis avec la contraception, il n'y a pas de raisons pour que même les personnes religieuses pratiquantes ne s'en privent pas.
Non, car comme l'explique Pierre Chaunu (cf mes précédents messages), le regain de religiosité n'entraîne pas de facto la hausse de la natalité. Il est bien plus dur de remonter la pente que de la descendre.
(Par ailleurs, dans le cas de la Géorgie, les avortements, pourtant interdits par l'Eglise orthodoxe, sont nombreux...Il faut plutôt y voir un relicat des pratiques courantes en URSS ainsi que la conséquence de conditions socio-économiques difficiles).
Ainsi, l'Irlande a un taux de fécondité très élevé pour l'Europe, ce qui coïncide avec l'importance encore élevée du catholiscisme.
Je ne suis pas très convaincue. D'une part, parce que même si leur taux est plus élevé que la plupart des pays occidentaux, il reste bien bas et au-dessous du seuil de renouvellement de la population. D'autre part, parce que des pays somme l'Islande ou la Suède sont très déchristianisés et de tradition protestante et ont pourtant des taux de natalité à peu près semblable à l'Irlande. A l'opposé, des pays où le catholicisme reste plus fort qu'en France, comme l'Italie, ont un taux encore plus bas...Mais il est vrai que les pays scandinaves permettent plus aisément aux mères d'élever leurs enfants et de travailler en même temps.
(En plus, l'écrasante majorité des catholiques, même irlandais, ne respectent pas les règles de l'Eglise sur la question de la contraception).
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Re: Crise démographique

Message non lu par Anaisunivers » ven. 30 août 2013, 19:04

Bonjour à tous,
Mon message arrive comme un cheveu sur la soupe...

Vous parlez d'une crise démographique, que les femmes ne font plus assez d'enfants. Néanmoins, la vraie question est de savoir si la terre pourra supporter 9 milliards d'habitants ? On ne peut d'un côté vanter les familles nombreuses et de l'autre s'étonner que l'on ne peut pas nourrir le monde entier.

Voilà ma petite réflexion,
un cheveu sur la soupe comme je vous le disiez...

In Christo,

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Re: Crise démographique

Message non lu par Suliko » ven. 30 août 2013, 19:12

Nous sommes actuellement loin des 9 milliards d'habitants. D'ailleurs, vous posez un faux problème, car il y a assez de ressources naturelles pour que tout le monde vive décemment. Si ce n'est pas le cas, c'est parce que les richesses sont mal réparties. (En Afrique, par exemple, il y a encore assez de terres non exploitées) De plus, les pays riches gaspillent beaucoup de nourriture...(Cf tout ce qui est jeté dans les grands magazins, et à la maison!)
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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