Comment renouer le lien social ?

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Rolando
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Message non lu par Rolando » dim. 29 août 2004, 20:44

Vous dites, Charles, que
Parce qu'on ne veut pas fonder la société sur un lien social mais sur la liberté individuelle, les liens se défont et l'indifférence ou la haine peuvent s'installer.
J’aimerais que vous expliquiez un peu ce que vous entendez par « lien social ». Vous dites que vous tombez des nues en me lisant. Je me relis et ne vois pas ce que j’ai écrit de si contraire à la foi catholique. Mais vous pouvez m’éclairer là-dessus.

Je vous ai dit que les problèmes politiques ne me passionnent pas beaucoup. Je vais vous faire tomber des nues une nouvelle fois en vous avouant qu’à 55 ans, je n’ai pas voté une seule fois. C’est pour vous donner une idée de mon peu d’intérêt pour les questions politiques.

Je ne suis pas attaché à cette indifférence. Montrez-moi comment un changement de lois pourrait rendre les hommes plus amicaux entre eux. Vous semblez mettre en relation la famille traditionnelle avec la paix sociale. Moi, je ne vois pas pourquoi l’amitié serait plus facile entre membres d’une famille qu’entre personnes de familles différentes. L’amour conjugal, paternel, filial reste un amour humain, qui est comme tel enraciné dans l’égoïsme de la chair, et donc sujet à devenir, selon les circonstances, froideur ou haine déclarée. Mais mon propos n’est pas de vous faire enrager. Je me rends compte que j’ai touché un point sensible en vous. Il serait intéressant d’examiner pourquoi il est si sensible.

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Message non lu par piotr » lun. 30 août 2004, 11:56

rolando a écrit :

"Je vous ai dit que les problèmes politiques ne me passionnent pas beaucoup. Je vais vous faire tomber des nues une nouvelle fois en vous avouant qu’à 55 ans, je n’ai pas voté une seule fois. C’est pour vous donner une idée de mon peu d’intérêt pour les questions politiques."

comment s'intéresser à la politique ... j'en ai fait ... pendant des années ...puis avec une fonction de direction d'une école ... suis resté dans le microcosme de la politique ... j'en ai guère trouvé des idéalistes ... ma carrière ... mon portefeuille ministériel ... mon mandat de ceci ou cela ... et pour y arriver lècher le c... du président du parti qui distribue les hochets ... et les gros sous ...

en Belgique, république socialiste quoi qu'on en pense ... on est obligé de voter ... résultat 9 % de blancs et nuls + 9 % pour l'extrême droite ... allez ne rigolons pas ... il n'y a pas 9 % de facistes en Belgique ... mais cela fait 18 % de protestataires qui en ont marre des discours imbéciles de la classe ... ou caste politique actuelle...

comme je te comprends rolando ... mais moi je dois aller voter ou alors .. on passe devant les tribunaux ... un peu comme à Partenia ... ;-)))

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Message non lu par piotr » lun. 30 août 2004, 12:04

comment éviter les guerres puisque dans les familles on se dispute pour des questions d'argent lors des héritages ... suis comblé car je suis fils unique .... comment éviter les guerres puisque dans les familles on divorce pour un oui pour un non ...ce matin je relisais l'évangile selon saint jean ... prologue ... jean 1 : 25 "....car il savait lui-même ce qui était dans l'homme ... le Christ n'était pas dupe de notre lâcheté, de nos faiblesses d'homme ..."

faudra faire avec notre condition humaine ...c'est bien triste ...mais il faut surtout se combattre chaque jour !

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Message non lu par Rolando » mar. 31 août 2004, 0:43

Vous dites, Charles:
Je vous rappelle que la famille est incluse dans le Décalogue. Elle est une de ces communautés politiques intermédiaires qui ouvrent à la personne l'accès à la communauté globale : elle est un lieu de socialisation. Car il y a des communautés qui ouvrent et d'autres qui enferment. Celles qui ouvrent sont naturelles et politiques : la famille, l'entreprise, la ville, le pays. Celles qui enferment : les sectes et autre groupuscules anti-sociaux. Les communautés intermédiaires comme la famille s'emboitent naturellement avec les autres lieux de socialisation. C'est pourquoi on peut parler de tissu social. Les liens sociaux s'ajoutent les uns aux autres sans peine mais l'individualisme libéral, lui, ne permet aucun tissage. En ajoutant des individus on obtient un paquet d'individus, en ajoutant des liens sociaux on obtient une société. Et le premier de tous ces liens sociaux est familial, il est celui de l'enfant à sa mère.
L’Ancien Testament est, en effet, conçoit, en effet, l’unité sociale comme une extension de l’unité familiale. Mais il ne faut pas perdre de vue que l’unité sociale y est cherchée dans une perspective nationaliste, qui prenait la rivalité entre nations comme une donnée inamovible. L’idéal n’était pas la cohabitation pacifique de nations égales en droits, comme aujourd’hui dans le discours de l’ONU ; c’était la suprématie d’Israël. Il s’agissait d’une Pax Hebraica, en quelque sorte. Dans l’harmonie politique universelle, Israël serait une corporation de seigneurs, qui vivraient du travail de ses nations vassales. D’une manière générale, l’AT voyait le bonheur de l’individu dans sa prépondérance sociale. D’où l’énorme relief que prend partout dans l’AT la notion de souveraineté.

Or c’est justement sur ce point que le NT innove de la manière la plus stupéfiante. En projetant le triomphe de l’homme dans l’au-delà d’un Royaume qui n’est pas de ce monde, l’impératif prioritaire n’est plus de ne pas être écrasé. Du coup, ce n’est pas seulement la passion nationaliste qui s’effondre (Cf. le « Nouvel Israël », c’est-à-dire l’Eglise, qui perd peu à peu son identité juive) mais aussi la passion de la famille. Jésus affirme clairement son indifférence aux liens du sang (« Qui sont mes frères, etc. ? ») et exige à ses disciples de renoncer à leurs attachements familiaux. Il y a beaucoup de textes dans ce sens, mais je n’en citerai qu’un des plus forts : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14:26) Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jésus ne confondait pas le lien familial avec le lien religieux. La famille n’est pas pour lui une Eglise. C’est au contraire l’Eglise qui est, dans son esprit, la famille des enfants de Dieu.

Penser que le lien familial soit une protection contre l’isolement social me paraît peu réaliste. Il y a sans doute des familles où l’on s’entraide. Il y a surtout des familles où l’on se déchire. La famille patriarcale, qui est la référence implicite d’une défense de la famille basée sur des valeurs bibliques, est une société qui tient sur la crainte de la colère paternelle. C’est parce que le père a entre ses mains la vie de tout son clan qu’il est obéi. Et c’est parce qu’il interdit l’antagonisme entre ses sujets que ceux-ci se respectent. L’enfant est certainement lié à ses parents par un lien très puissant ; mais c’est le lien de son désir de vivre, qui ne peut être satisfait que dans la dépendance de ceux qui ont le monopole de ses moyens de subsistance. Une fois en âge de se débrouiller seul, il rompt ce cordon ombilical. C’est bien pour cela que le respect des parents fait l’objet d’un commandement : parce qu’il n’a pas de permanence naturelle. Mais que ce lien soit spontanément accepté, dans une situation où il est indispensable, ou assumé par crainte d’un châtiment divin, il reste voulu pour la même motivation individualiste : vivre longtemps sur la terre. Vous noterez que cette promesse accompagne le commandement. Et que sa valeur de motivation est par conséquent annulée dans une quête spirituelle qui n’a plus besoin d’allonger le temps de la vie, parce qu’elle pointe à une vie qui est en dehors du temps.

L’unité familiale, vue comme un modèle de société, ne peut pas intéresser un amour qui vise à un respect désintéressé entre ses partenaires. La famille est le lieu de l’exploitation mutuelle : c’est un commerce de bons services, qui est stabilisé par un instinct grégaire teinté de racisme. Je prends le mot racisme dans son sens de solidarité raciale. La race, c’est d’abord la lignée à laquelle on appartient. Or il n’y a aucune raison naturelle pour que plusieurs solidarités enfermées dans une communauté de sang pactisent spontanément et construisent ainsi une solidarité entre familles. L’unité des tribus d’Israël était construite sur un pouvoir central, qui tentait de représenter pour elles une paternité commune. Mais l’histoire biblique met en évidence l’utopie de cette unité. De même que les familles bibliques étaient des familles désunies, où les frères se faisaient la guerre (et cela, depuis Abel et Caïn), de même l’union entre tribus est restée une espérance et n’a jamais été une réalité. L’histoire d’Israël est une histoire de guerres civiles, et la marginalisation sociale n’y a jamais manqué.

Il faudrait donc examiner si le culte de la famille a réellement un fond chrétien, ne serait-ce que par le biais d’un souci patriotique. Pour moi, le concept même de patrie, appliqué à une réalité politique forcément xénophobe, puisque réservée aux seuls copropriétaires d’un territoire, ne peut pas correspondre à l’universalisme chrétien. Dans l’union de différentes nations, je ne vois qu’un syndicat de puissances, pour faire face à une coalition adverse. Rien qui ressemble à une relation de paix.

Le christianisme primitif a prôné le respect des autorités, mais pour des croyants qui n’attendaient rien des autorités. C’était un respect unilatéral, car les puissances politiques, juives et païennes, se sentaient agressées par une religion qui combattait la servilité. Le pouvoir ne veut pas simplement être laissé en paix ; il veut aussi être adulé. Comme il ne fonctionne que par la crainte, il a tout à craindre d’un amour qui bannit la crainte. Qu’y a-t-il de plus menaçant qu’un être libre, qui pourrait se révolter avec la même facilité qu’il se soumet ?

La vocation du Chrétien n’est pas de dominer. Il n’a rien à dominer. Tout ce qui l’entoure est dominé par Dieu et Dieu domine tout pour que tout soit favorable à ceux qui l’aiment. C’est pourquoi le véritable bien d’un homme isolé n’est pas d’avoir un parent qui s’intéresse à lui : son parent protecteur, il l’a, le Dieu Père, et il n’a besoin que de lui faire confiance.

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Message non lu par piotr » mar. 31 août 2004, 8:16

Vous dites, cher Rolando:
Jésus affirme clairement son indifférence aux liens du sang (« Qui sont mes frères, etc. ? ») et exige à ses disciples de renoncer à leurs attachements familiaux. Il y a beaucoup de textes dans ce sens, mais je n?en citerai qu?un des plus forts : « Si quelqu?un vient à moi, et s?il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14:26) Le moins que l?on puisse dire, c?est que Jésus ne confondait pas le lien familial avec le lien religieux. La famille n?est pas pour lui une Eglise. C?est au contraire l?Eglise qui est, dans son esprit, la famille des enfants de Dieu.
il ne faut pas oublier que les évangiles sont écrits, à l'exception de celui de saint Jean, évêque d'Ephèse, à un moment de la grande rupture avec la synagogue. Jusque là les chrétiens vont à la synagogue et sont encore admis dans le cercle des juifs. Ces textes où on fait dire au Christ "Si quelqu?un vient à moi, et s?il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple." est en fait un texte qui s'adresse aux Juifs où il doit y avoir de rudes discussions dans les familles ... le chrétien qui refuse de renier sa foi en Christos est rejeté des synagogues et donc du monde juif et donc se trouve sans aucune protection dasn le monde romain puisque la religion chrétienne n'en est pas une (sic) mais relève d'une pratique païenne... quoi de plus normal que d'expliquer à ces judéo-chrétiens que l'appartenance au ChRIST PRIME SUR LES LIENS FAMILIAUX ... cette parole aura encore beaucoup d'impact pendant toute la période où les chrétiens vivent dans une culture païenne qui rend des cultes aux empereurs et comme l'a rappelé l'honorable correspondant dans une civilisation où les droits des enfants et en général de l'homme sont incongrus.
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Message non lu par Rolando » mar. 31 août 2004, 15:24

Piotr dit
est en fait un texte qui s'adresse aux Juifs où il doit y avoir de rudes discussions dans les familles ...
Oui, aux Juifs, mais aussi aux Païens, et en général à tous ceux qui ceux qui voudraient faire passer la famille avant Dieu. Dans la littérature ascétique, le détachement des liens familiaux et de toute amitié personnelle est recommandé pour une raison qui sort de la situation historique particulière où a été rédigé le texte cité. C’est que l’amour familial, comme l’amitié, mais d’une manière encore plus contraignante, demande une réciprocité.

L’amour d’une mère pour son enfant n’est pas un don désintéressé, c’est un besoin naturel, qui réclame un assouvissement. C’est pourquoi la frustration que ressentent les mères lorsqu’elles ont un enfant qui ne se laisse plus aimer, entendons câliner, dans une relation physique qui confine à l’accouplement, se traduit en méchanceté vengeresse contre cet enfant. Les profondes et durables animosités entre parents et enfants sont le résultat de querelles amoureuses aussi anciennes que leur relation.

Chaque fois que l’amour attend l’amour, il est un affrontement. Chacun de ses partenaires tend à conquérir une position de supériorité, pour pouvoir extorquer ce qui risque de ne pas être donné librement. La crainte de perdre la personne aimée nous fait concevoir toute sorte de violences pour la forcer à rester passivement à la disposition de notre voracité affective.
[ Propos censurés - Merci d'éviter les messages équivoques :-x | La modération ]

L’important, dans ce qui précède, c’est que l’amour familial, parce qu’il est une relation commerciale, place ses partenaires dans une dépendance mutuelle qui est en concurrence avec l’amour de Dieu. C’est pour cela que le langage mystique est celui de l’amour familial. L’amour que Dieu attend des hommes pour Lui-même n’est pas une partie de leur capacité d’aimer, mais un amour totalitaire, qui tend à absorber les énergies qui sont encore mises au service d’une impossible fusion de volontés entre les hommes. C’est parce que l’autre est aimé comme sauveur, comme vivificateur, qu’il usurpe la place de Dieu. Les créatures ne se donnent pas la vie les unes aux autres. Elles ne peuvent rien les unes pour les autres, car c’est Dieu, et Dieu seul qui sauve ou condamne.

Ainsi, l’éveil de la conscience de Dieu, qui est, négativement, la conscience du néant des créatures, se transcrit socialement par un éloignement de la cellule familiale, un éloignement du cercle des amis, et une autonomie de plus en plus marquée. Le Saint, dans les différentes cultures populaires, est un solitaire. Son renoncement à la tiédeur d’un foyer est directement inspiré par l’attraction de l’Absolu. Son problème n’est pas de savoir si le sexe est oui ou non licite et dans quelles conditions. Il en a perçu la vacuité, comme celle de tout arrangement avec sa peur de manquer. C’est pourquoi le Saint est, dans l’imaginaire traditionnel, un sans famille. Le monde qu’il foule aux pieds (Cf. l’Imitation de Jésus-Christ, qui s’appelait d’abord Contemptus Mundi, c’est-à-dire Mépris du Monde) est indubitablement la servilité du besoin social.

Mais la socialisation avec Dieu, qui laisse en arrière les dépendances sociales, n’est pas le terme ultime de l’ascension mystique. Le Dieu cherché comme partenaire d’amour est une autre illusion que le Saint doit dépasser. Les traités sur la vie spirituelle parlent abondamment de la disparition progressive de la rétribution affective de Dieu. L’humanité de Dieu, sa condescendance pour la faim amoureuse de l’homme, s’estompe peu à peu. Et c’est en disparaissant complètement de la perception de l’homme qu’Il donne finalement à l’homme sa totale et définitive autonomie ; la Vie n’est plus alors une proie à saisir, mais la substance éternelle de l’identité individuelle.

Je ne fais mention de ces hauteurs spirituelles que pour montrer l’extrême fragilité de toute politisation du christianisme. Sans nier la valeur subjective d’engagements familiaux ou patriotiques qui se présentent à l’âme comme des devoirs sacrés, il convient d’en indiquer tout de même le caractère figuratif. Ce sont des images qui parlent de réalités plus subtiles. Leur beauté ne doit pas entraver la recherche d’un amour sans ombre de menace. Un amour sans aucune férocité… Je crois que c’est la vision d’un catholicisme pourfendeur d’immoraux qui fait préférer à certains la bohême d’une dissidence sans objectif à la solennelle ordonnance de la discipline catholique.

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Message non lu par Rolando » mar. 31 août 2004, 17:07

EN REPONSE A CHARLES

Je vous lis et relis, et je ne vois toujours pas le rapport entre la famille et l’unité des hommes. Si c’est une question de saine doctrine, comme vous semblez le dire en citant le Catéchisme et en vous étonnant d’avoir à expliquer une chose aussi « élémentaire » à un prêtre, je me tais. Mais si c’est un sujet de réflexion, qu’il est permis d’examiner, alors je vous pose la question : pourquoi la famille, qui n’est pas naturellement unie, mais ne devient unie que par un effort moral, serait-elle plus utile à l’unification des hommes qu’un autre effort moral d’unification réalisé dans un cadre non familial ?

On est contre l’homosexualité parce qu’elle sape, dit-on, des valeurs familiales. On justifie ces fameuses valeurs familiales en disant qu’elles sont indispensables à l’apprentissage de la vie en société. Mais est-ce le fait d’avoir des liens familiaux qui fait vivre les gens en paix ? Non, car il faut que ces liens soient aussi pacifiques. Si bien que la famille ne se trouve être socialisatrice que si elle est socialisée. Ce qui veut dire que l’agent socialisateur n’est pas la famille elle-même : la famille n’est qu’un objet de socialisation. Mais s’il faut faire un effort pour s’aimer entre mari et femme ; si la différence sexuelle, à elle toute seule, n’assure pas l’amour dans le couple ; si la procréation, en elle-même, ne dit rien sur la qualité des rapports familiaux ; où est le problème de s’aimer en dehors du modèle familial ?

Les valeurs familiales sont autre chose que l’amour. Et je constate qu’elles servent de prétexte pour vouloir empêcher des gens de s’aimer. Car le combat pour la famille est bien une agression contre la liberté de s’aimer en dehors de la famille. Que faites-vous des ordres religieux, où l’on s’aime en dehors de la famille et en rupture avec la famille ?

J’avoue que je ne vois pas la raison de protester contre les associations non familiales au nom de l’unité sociale. La seule chose que je vois, dans cette agitation pro-familiale, qui est certainement bien vue dans le catholicisme, mais peut-être à cause d’une survalorisation de la sexualité, c’est un combat puritain. Son orchestration politique me fait penser qu’il est le paravent d’une revendication conservatrice, compréhensible dans des milieux sociaux privilégiés, mais pas du tout prometteuse pour ceux qui attendent une autre distribution des biens.

Moi, en tout cas, je ne suis pas Catholique pour la doctrine de l’Eglise sur la famille. Elle me paraît l’un des points les plus faibles de sa réflexion théologique. Je pense que ce sentiment englobe, en général, toute la sexologie de l’Eglise, qui est tributaire de coutumes très anciennes, dont il impossible aujourd’hui de comprendre le sens. Je ne suis pas opposé par principe à l’archaïque. Mais il me semble que la fidélité à une culture, même vénérable, a ses limites, et que ces limites sont dépassées quand la culture en question est devenue un motif de discorde. Est-ce que ce sont les tenants d’un amour non familial qui font la guerre aux familles ? Ne seraient-ce pas plutôt ceux qui veulent réserver aux familles le monopole de l’amour qui cherchent querelle sans raison à des gens qui ne les empêchent pas de se marier et d’avoir des enfants ?

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Message non lu par Rolando » jeu. 02 sept. 2004, 14:38

CHARLES
« Le combat contre la famille est celui de l'individualisme, de l'infanticide, de l'euthanasie et du divorce... choses qui n'ont rien à voir avec l'amour et pour lesquelles la famille est un obstacle.

Le combat pour la famille est un antagonisme avec l'individualisme libertaire
. »

La famille, en soi, n’est pas un obstacle à ces comportements. Ils ne deviennent anti-familiaux que par une réglementation chrétienne de la famille. La famille, telle qu’elle est conçue dans une mentalité religieuse non chrétienne ou dans l’agnosticisme légitimé par les lois républicaines, peut subsister avec la pratique de l’avortement et du divorce. Et rien n’empêche que n’y soit aussi intégrée l’euthanasie, et d’autres crimes définis par la morale catholique.

Ce qui vous fait problème, c’est la volonté d’identifier l’intérêt national avec la foi chrétienne. Mais les principes philosophiques qui inspirent la séparation de l’Eglise et de l’Etat résistent, par leur contenu même, à une moralisation sociale qui ne se justifie que par la foi chrétienne.

Appeler naturel ce qui est, en fait, est produit par une volonté morale orientée dans le sens que donne la révélation chrétienne, est, il me semble, une lecture religieuse de la réalité, qui est certainement légitime pour un croyant, mais qui sera toujours abusive pour un non croyant. Nous ne pouvons pas faire des lois laïques qui nient aux incroyants le droit de ne pas pratiquer une morale religieuse. Ou alors, soyons francs, et avouons que nous voulons un Etat confessionnel.

Personnellement, je ne vois pas l’intérêt chrétien d’obliger des citoyens Français à pratiquer une religion à laquelle ils ne croient pas. La foi n’entre pas dans les esprits par la domination de l’homme sur l’homme. N’est-ce pas justement une confiance indue en la pédagogie de la peur qui donne aux Islamistes l’espérance illusoire de moraliser le monde par des actes terroristes ?

Leur religion est différente de la nôtre. Mais le raisonnement des théoriciens d’un Islam politique est tout à fait semblable à celui du catholicisme politisé. Il s’agit de sauver les hommes contre leur gré, en se servant de leur désir de liberté et de bien-être. Or la foi chrétienne ne s’affirme vraiment que dans l’acceptation de la croix, qui est tout le contraire du bien-être et de la liberté, puisque la croix est souffrance et immobilisation forcée. Le désir de ne pas être crucifié peut bien persuader les gens de se soumettre à une loi religieuse devenue une loi civile ; mais si les gens agissent religieusement par crainte de représailles légales, ils sont aussi emprisonnés par les lois quand les exigences de la Charité demandent de défier les lois. Le type de croyants que peut engendrer une théocratie est inutile dans un combat spirituel qui mène fatalement à un choix entre l’approbation du monde et celle de Dieu.

La séparation des pouvoirs n’est pas bonne. Leur unification non plus. Ce qui ne va pas, dans cette affaire, c’est l’idée même de donner une portée spirituelle à l’usage de la force brutale. Il y a moyen d’ergoter sur le devoir éducatif, pour l’étendre à un paternalisme de l’Etat en matière de moralisation des citoyens. Mais le pouvoir armé, quelles que soient ses intentions religieuses ou humanitaires, demeure l’antithèse de la mansuétude évangélique.

L’ingérence de l’Eglise dans les débats législatifs nationaux ne fait que consolider l’idée qu’elle cherche à s’emparer du pouvoir pour rétablir sa vieille terreur inquisitoriale. Parce qu’elle serait « experte en humanité », il faudrait qu’elle se mêle de tout même quand on ne lui demande pas son avis. Je ne nie pas que beaucoup de Catholiques se réjouissent de cette audace qui peut paraître prophétique, mais selon un prophétisme qui ressemble plus à celui de Jean Baptiste qu’à celui de Jésus. Si le premier, comme ses prédécesseurs dans l’AT, se croyait en devoir de dénoncer l’immoralité d’un roi, le second, comme nous le savons, a prôné un éloignement des sphères de pouvoir, qui correspondait à une vision d’ensemble très négative de l’agir politique. Le « Prince de ce Monde », celui qui donne la puissance à qui il veut, ce n’est pas Dieu, dans l’Evangile…

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Message non lu par Rolando » jeu. 02 sept. 2004, 18:58

Charles a dit:
C'est encore la même erreur que vous faites : vous n'envisagez pas la possibilité-même de la morale. Ne voyant ni la contigence pratique du bien, ni sa nécessité morale et exitentielle. [ Attaques personnelles supprimées | Christophe ] Ce n'est pas seulement la vie morale que vous supposez impossible mais la vie spirituelle tout autant.
Votre assurance me confond. J’essaye de suivre votre raisonnement, mais rien à faire, je suis largué !

Pour moi, la vie morale, c’est essentiellement l’amour de Dieu et l’amour du prochain à cause de Dieu. L’amour du prochain, il s’exprime aussi dans une manière de dialoguer, qui doit s’efforcer de rester amène, si toutefois on a le désir de convaincre. [ Attaques personnelles supprimées | Christophe ]

Parlons donc d’amour avec amour. Je ne suis pas un ennemi des familles. Ce qui me fait de la peine, c’est justement la dureté du discours familial. N’oubliez pas que je suis célibataire. Je vois les familles du dehors. Je ne suis pas personnellement engagé dans un devoir familial, et ne le regrette absolument pas. Jusqu’à présent, en 20 ans de sacerdoce, je n’ai connu que des familles déchirées. Si la vôtre est une famille unie et heureuse, rendez-en grâce à Dieu, mais ne vous hâtez pas de vous croire l’artisan de cette extraordinaire bonne fortune. Le bonheur familial est rare, rarissime, et il est fugace… Dieu le conservera sans doute à des familles où règne une très grande piété. Mais où est exactement la différence entre la piété véritable et le catholicisme bcbg ? Question difficile, qui me jette dans une grande perplexité.

Je comprends parfaitement que vous ne vouliez pas appeler « chair » ce que vous avez cru bon de recevoir dans votre vie. Mais regardez aussi avec confiance ceux qui n’ont pas pris le même chemin. Pourquoi accaparer l’amour pour votre manière d’aimer ? Pourquoi vous justifier de votre choix en désirant des lois qui ne permettraient pas à d’autres d’aimer selon leur goût ? Les personnes qui essaient de s’aimer différemment (par exemple, les homosexuels) obéissent à une faim d’amour que vous n’avez pas le droit de vouloir empêcher. Moi, en tout cas, je ne serai jamais du côté de ceux qui s’indignent de convoitises qu’ils n’ont pas.

Le choix du célibat est, selon Saint Paul, celui de la liberté spirituelle. C’est bien, ne vous en déplaise, parce que l’amour conjugal lui apparaît comme un rival de l’amour de Dieu qu’il conseille à ses disciples de ne pas se marier. « Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur; et celui qui est marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. » 1 Co 7,32. Et l’Eglise a défini dans un dogme la supériorité du célibat sur le mariage. Elle devait bien avoir une raison pour le faire.

Entendons-nous : je n’approuve pas la fornication, c’est-à-dire les relations sexuelles en dehors du mariage légitime. Mais je n’approuve pas non plus la volonté de protéger le mariage ou la famille par des lois qui empêcheraient les gens de s’aimer sexuellement à leur guise, car ce serait revenir à une religiosité répressive comme celle qui a mené Jésus à la croix. Nous n’avons pas à nous faire de procès les uns aux autres pour une propriété volée ; donc encore moins pour un bien qui n’a de consistance que dans un raisonnement sur les traumatismes, l’altérité, l’oblativité et je ne saurais quelle autre entité ectoplasmique. Constater que le mariage et les autres relations familiales sont du domaines de l’instinct a l’avantage de ne pas les idéaliser et de considérer avec plus de modestie les passions des autres.

Mon dessein n’est pas de noircir la famille, mais d’élever notre pensée à ce qui est éternel. Un peu plus haut dans la même épître, Saint Paul disait : « Si tu t’es marié, tu n’as point péché; et si la vierge s’est mariée, elle n’a point péché; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner. Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps est court; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. »

C’est cette vision des profondeurs du destin humain qui permet de regarder les jeux de ce monde avec indulgence, et de sortir ainsi du piège de la passion politique. L’Esprit est une autre réalité que l’orthodoxie et l’orthopraxie. C’est le sourire qui clôt l’affrontement des idées, et ne permet pas à la Raison de devenir trop renfrognée.

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Message non lu par Rolando » jeu. 02 sept. 2004, 23:21

Pour Charles

Le dogme dont je parle est dans le Concile de Trente. Je n’ai pas le texte sous la main, mais vous n’aurez pas de peine à le trouver.

Vous remarquerez que je n’ai cité que des textes de la Bible. Ma citation du Magistère de l’Eglise est tirée de son enseignement infaillible. Mis à part vos auteurs « judéo-chrétiens », qui n’ont aucune raison de faire autorité dans un débat qui ne traite pas de la pensée judéo-chrétienne contemporaine, vous avez cité des documents de l’Eglise qui n’ont pas un caractère d’infaillibilité. Tout ce qu’ils pourraient à la rigueur prouver, c’est que votre manière de penser semble avoir un écho dans le discours actuel de l’Eglise.

Mais ne s’agit-il pas précisément de tirer au clair le sens d’un enseignement du Magistère qui ne paraît pas forcément en pleine consonance avec l’Evangile ? Si moi, qui ai l’avantage de posséder une certaine culture catholique, je ne comprends pas très bien de quoi il est question dans le concept de « valeurs familiales » ; si je ne vois pas du tout le rapport entre l’unité sociale et l’imposition légale, dans un pays pluriconfessionnel, de normes religieuses spécifiquement catholiques, il n’est pas impensable qu’une grande masse de Catholiques sans grande formation théologique ne saisissent pas non plus cette partie de l’enseignement de l’Eglise.

En tant que curé de paroisse, je suis entièrement disposé à expliquer à mes fidèles la doctrine de l’Eglise sur tel ou tel point. Mais il faut pour cela que je sache de quoi je parle. D’où l’intérêt d’une discussion exigeante, avec une personne comme vous qui semblez avoir des lumières sur ces questions difficiles.

Je pense que si le célibat consacré est en crise, c’est en partie à cause d’une survalorisation du mariage, qui est un phénomène relativement récent dans l’histoire de la théologie morale. Cette évolution correspond à la réhabilitation de la sexualité dans la culture laïque, et ressemble à une concession à la mentalité séculière, bien dans l’esprit de l’Eglise postconciliaire.

Le fait que la crise des vocations se soit produite précisément au moment où l’on a commencé à parler avec un enthousiasme inconnu auparavant de la « vocation » au mariage est une coïncidence qui mérite notre attention. Il est possible et vraisemblable que l’ardent désir de donner une pleine dignité au laïcat ait poussé les théologiens à un certain mépris de la spiritualité traditionnelle, qui était surtout monacale, donc virginale.

Le brouillage des idées sur l’excellence du célibat aurait très bien pu favoriser la sécularisation de nombreux consacrés et laisser dans l’âme de beaucoup de rescapés une prédisposition aux fautes graves contre la chasteté. Cette hypothèse n’est pas extravagante. Elle est en relation avec notre sujet, dans la mesure où nous parlons de la Famille, et plus précisément de théories nouvelles et absconses pour en rehausser l’importance dans l’organisation sociale.

Les textes de Saint Paul que vous citez mettent en évidence une autre nouveauté de la sexologie catholique : la stricte égalité de l’homme et de la femme. Nouveauté, car la doctrine paulinienne affirme nettement la subordination de la femme, et c’est même cette position d’infériorité qui donne sens à la métaphore conjugale à propos du Christ et de l’Eglise. Vous remarquerez que cette sujétion de la femme à son mari est escamotée du Nouveau Catéchisme et a mis l’Eglise dans la nécessité de se trouver un discours innovateur pour contrecarrer le féminisme, principalement dans sa revendication assez cohérente du sacerdoce de la femme. Nous sommes ici dans une impasse théologique similaire à celle mentionnée plus haut. Et qui peut être expliquée par la même hâte de niveler la sexologie catholique sur la sexologie laïque. La structure même de la famille est devenue confuse, maintenant qu’elle n’est plus conçue sur le modèle monarchique qui était la référence de la pensée sociale catholique.

Même si les changements actuels sont justifiables, l’incompréhension des fidèles devant de si grandes altérations de la tradition théologique mérite une considération attentive. Il ne faut pas chercher ailleurs le sursaut de traditionalisme contestataire qui s’est manifesté principalement en France, et que Jean Paul II a essayé d’endiguer avec un retour modéré aux thèmes préconciliaires.

Pardon pour la longueur, mais je crois que vous survolez de trop haut ces questions, et qu’il vous serait profitable que les revoir à la lumière d’une littérature plus inspirée que vos lectures philosophiques. L’Eglise possède un énorme patrimoine d’écrits ascétiques et mystiques qui ont plus de garantie spirituelle que les trouvailles alambiquées de penseurs contemporains en vogue dans certains milieux intellectuels.

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Rolando
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Message non lu par Rolando » sam. 04 sept. 2004, 11:49

Pour Charles

Concile de Trente, Canon 10 :

« Si quelqu’un dit que l’état du mariage doit être préféré à l’état de virginité ou du célibat, et que ce n’est pas quelque chose de meilleur et de plus heureux, de demeurer dans la virginité ou dans le célibat que de se marier : qu’il soit anathème »

Les écrits ascétiques sont faits pour les ascètes, pas pour les familles.
Ils sont pour les Chrétiens qui cherchent à devenir de bons Chrétiens.

Ce qui me frappe, dans votre réponse, c’est qu’elle ne dit rien du tout sur notre sujet, qui est le rapport entre le lien social et l’imposition à tous de lois censées protéger la famille.

Si vous ne voulez pas en discuter parce que c’est, à votre avis, une question de foi catholique, laissons là ce débat. Mais vous reconnaîtrez alors qu’il y a une certaine dose de duplicité à présenter les « valeurs familiales » comme des valeurs sociales dans une société laïque.

En tant que Catholique, je peux bien avoir la plus haute idée des lois divines et ecclésiastiques qui réglementent la sexualité ; je peux souhaiter que tout le monde les observe ; mais je ne peux pas obliger quelqu’un à les observer. Car ce serait vouloir le salut des hommes contre leur propre volonté. Si le salut des autres devait justifier qu’on les force à faire ce qu’ils ne veulent pas, nous n’en finirions pas de nous faire la guerre les uns aux autres pour nous sauver mutuellement ! Un « lien social » créé par l’imposition de lois religieuses à une population qui n’est pas unie par une religion commune, ce n’est pas une espérance de rapprochement entre les citoyens, mais au contraire une menace de guerre civile.

Si nous voulons que tous nos compatriotes adoptent la morale catholique, il nous faut les persuader de devenir Catholiques ou meilleurs Catholiques. Ce projet n’a rien à attendre des lois civiles, car la crainte de châtiments légaux n’est pas une motivation pour croire en la bonté des lois. Il y a même une prévention spontanée contre des idées qui ont besoin des armes pour être propagées.

Le Catholicisme est perçu par beaucoup comme une mentalité dominatrice, où le religieux est l’excuse du goût de la violence. Ce soupçon n’est pas tout à fait injuste. Bien que nous puissions facilement le retourner contre nos accusateurs, nous avons plus à gagner en examinant loyalement nos sentiments. Ce qui fait la justice d’un acte, c’est sa conformité avec la loi du Christ, qui nous dit d’être bons même avec nos ennemis.

Si cette loi ne permet pas de régler des problèmes politiques, cela veut simplement dire que l’on ne peut pas faire de politique au nom de la foi chrétienne. Mais il y a beaucoup de choses que l’on fait, étant Chrétien, sans invoquer la foi chrétienne : tout ce que nous avons à faire (ou croyons avoir à faire) pour survivre. Il ne faut pas confondre l’instinct avec la vertu.

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