Pour faire écho ...
Il ne semble pas que les apparats (infiniment plus "chargés") des liturgies orientales, gênent les pauvres gens de Russie ou d'ailleurs, et pourtant, Dieu sait que là bas, les pauvres, ils ne sont pas rares !
Ce que je constate c'est que ce discours sur les pauvres qui n'entendraient rien aux ornements (ou seraient choqués par eux) vient bien souvent ... de pays riches (ou anciennement riches).
Oui.
A propos de ...
Après quelques jours de pontificat, je suis surprise de croiser des personnes jusque là éloignées de l'Eglise ou de la foi, qui ont le désir d'y revenir ou de s'y intéresser. Ils ne l'auraient jamais fait avec Benoît XVI.
Moui ... c'est sûr ... conscient aussi au sujet de cette
propension qui est bien présente dans le monde, celle de vouloir jouer l'un contre l'autre, toujours pour diviser.
Grand nombre ont compris que la réputation de "Panzer Cardinal" était imméritée, grand nombre ont compris l'humilité, la réserve, la bonté et la profondeur de ce pape.
... dont votre ci-devant serviteur.
C'est à dire qu'une réputation de bulldozer aura pu être méritée dans une certaine mesure en rapport aux théologiens qui auront pu se faire bousculer sous le pontificat de Jean Paul II. Mais indépendemment du fait de savoir qui aurait tort ou raison, il reste que l'on fait injure à
la personne quand on la réduit à un rôle de vilain sans trop de profondeur et de complexité. La personne de Josepĥ Ratzinger peut représenter autre chose qu'un préfet de discipline et qui ne serait pas capable de voir au-delà le réglement. Son pontificat aura été pour moi l'occasion d'une prise de conscience par rapport à toute cette influence continue et pas nécéssairement bonne de nos journaux quant à la perception que l'on devrait avoir de tel homme public, en particulier d'un homme d'Église. On ne fait pas attention, on n'y prend pas garde ... on ne se préoccupe pas trop ... puis finalement l'on se trouve quand même imprégné de préjugés négatifs ...
La liturgie est là pour mettre en valeur le Christ, les vêtements épiscopaux sont là pour mettre en valeur l'autorité sacrée dont l'homme n'est que dépositaire. Surtout pas pour mettre en valeur un individu.
Moi je suis bien d'accord avec vous. Je ne nourris pas de prévention spéciale à l'encontre du décorum ou bien l'appareil liturgique non plus.
Au contraire, s'il veut ignorer cela et mettre simplement son choix personnel avant même d'être intronisé... il n'agit pas en tant que Pape, dépositaire de l'autorité de la chaire de Pierre, mais en tant qu'individu, profitant de façon tyrannique (c'est la définition même de l'adjectif "tyrannique") de l'autorité qui lui a été confiée.
... oui mais en se rappelant aussi,
archi, comment les saints sont souvent accusés d'être orgueilleux («de vouloir se distinguer des autres»; «de vouloir s'élever au détriment de ...»), accuser fort inutilement par leurs collègues qui ne souhaitaient juste pas être dérangés dans leurs petites habitudes devenues sacro-saintes.
On peut simplement penser que le pape comme n'importe quel évêque a toujours cette liberté de poser un geste ou un autre pour signifier un aspect des choses qui lui tiendrait à coeur de souligner.
C'est en ce sens que moi je ne vois pas de contradiction entre tel geste de Benoit XVI ressortant des placards de vieux oripeaux liturgiques de plus de 400 ans (ou oubliés depuis 400 ans) ou sinon le pape François se dépouillant quelque peu. Il y a comme de l'amitié là-dedans ou de la charité s'exprimant à l'égard de la vie de l'Église. Car c'est aussi juste, à mon sens, de souligner que l'évêque de l'an 1550 ou 1600 est aussi bien l'Église pour vrai avec sa fourrure, que de nous faire voir comment le détachement d'avec les oripeaux (les plus beaux, même sacrés) ou les formules répétitives (ayant leur raison d'être) comporte aussi quelque chose de salutaire. Le point commun serait de ne pas se faire une idôle de choses accessoires ou d'un seul et unique angle de vue. Je parle de gestes ici. Je ne parle pas d'une destruction de l'expression du sacré, du rituel de la messe ou de l'art sacré, comme si la démolition du plafond de la Sixtine serait la chose à faire aussi afin de mieux rejoindre les pauvres. Non mais des gestes comme Jean Paul II était capable d'en poser aussi avec des demandes de pardon inédites, rencontre d'Assises, embrasser le sol du pays visité, etc.
Ce qui est plutôt malsain serait de définir la vie de l'Église comme une sorte de combat politique permanent et où il faut appartenir à un camp devant triompher de l'ennemi intérieur, toujours dans un rapport gagnant/perdant ... puis perdant à détruire, à humilier, à insulter, à éliminer, à suggérer qu'il n'aurait dû exister pour commencer. On aurait là plutôt la meilleure définition de ce que le schisme représente.