Je reviens un instant sur mon message d'hier.
Je ne veux choquer personne en associant dans un même message un être aussi exceptionnel que le colonel Beltrame et son meurtrier, et si jamais je l'ai fait, je m'en excuse, particulièrement auprès de personnes qui auraient pu le connaître et en être affectées.
Mais depuis ce terrible drame, je ne peux m'empêcher de rapprocher la mort de toutes les victimes, Mr Beltrame singulièrement, du fil de discussion noté en lien :
http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 62#p377862
où il est question d'un petit garçon de 11 ans, Jacob, qui nous a appris à tous à mourir pour une idée de Dieu bien plus noble qu'il n'y paraît et qui nous révèle tant de choses et nous a tant donné à méditer.
Je ne sais plus où je l'ai lu, (et je m'en excuse, ça m'énerve des fois de tant oublier!), mais les âmes, surtout les exceptionnelles comme Arnaud Beltrame, pardonnent tout ce qu'on peut leur avoir fait dès leur trépas, pardonnent à leurs meurtriers, et par leur amour en cet instant, se détachent de liens délétères qui pourraient les enchainer à quelque chose de "terre à terre", de non résolu spirituellement. Les âmes du purgatoires ont l'habitude de dire que "si elles étaient encore sur terre, elles seraient toutes saintes"*.
Si mourir dans un instant de sacrifice porte le séjour glorieux du sacrifié à son acmé, et dans le même geste révèle Dieu à ceux qui restent, comme on l'a développé dans le fil en référence, alors, il ne se peut que pour une poignée de boue Arnaud ait renoncé à une éternité bienheureuse, et les autres victimes aussi.
Le sacrifice d'Arnaud Beltrame, car pour moi c'en est un,- un tel homme d'expérience ne pouvait s'illusionner, ne serait qu'un instant-, a entraîné dans son sillage l'âme de son meurtrier; ce jeune en mourant a vu Jésus, comme toutes les âmes, et a vu sa victime qui lui avait déjà pardonné, et toutes les autres victimes, dans un pardon magnifique et complet. C'est justement ce genre d'expérience, si forte dans la joie et l'espérance, qui est de nature à sauver une âme sur le pas de la mort, même une âme froide, morte, perdue déjà de son vivant.
Entre la coupe et les lèvres il reste encore la place pour le pardon, c'est ce que je veux croire qu'il s'est passé pour le jeune homme assassin, car Jésus ne veux pas notre perte, et ne ferait jamais rien qui puisse nous y pousser. Au contraire, en virtuose de l'opportunité et de l'Amour, Il sauve encore là où nous pensions que tout était perdu. Au-delà de la vie, Arnaud et ses compagnons, dans ce baptême de sang, ont offert une main tendue pour la Paix et la Vie à une âme assoiffée de justice et de paix, qui errait sans les trouver. Un premier pas -si éclatant- dans leur vie bienheureuse nous laisse penser quelle béatitude les attend là-haut, et combien ces quasi anges sauront être utiles et proches de nous, de leur patrie, de leurs semblables.
La mort n'est pas une punition pour les justes, et elle ne doit pas l'être pour les familles de ces justes. Elle est couronne et récompense. Puissent, après la douleur si compréhensible, les familles des victimes en arriver à comprendre tout cela et trouver une grande paix et un grand élan pour continuer, dans les bras paternels et sur le Coeur de Jésus. Le Coeur de Dieu, source de tout Amour, de toute Vie, de toute Lumière.
Prions pour tous ceux qui sont partis et pour tous ceux qui restent.
*Maria Simma