Nanimo a écrit : ↑mer. 22 mai 2019, 17:10
Zélie, Le transfert de Vincent Lambert vers un centre hospitalier plus approprié était aux infos de Rfi, hier tard. Nanimo
Seule la "personne de confiance", Rachel Lambert, peut autoriser la décision de transférér son mari dans un autre hôpital, d'autant plus qu'elle a été nommée tutrice légale en 2016. Les parents remuent ciel et terre pour que leur fils soit transféré, ils sont parvenue à plusieurs reprises à arrêter le processus d'ârrêt des soins mais cela ne doit pas faire oublier une chose : ils ne sont pas les personnes référentes concernant leur fils. La loi dit : d'abord le conjoint, si'il n'y en n'a pas, le ou les enfants, ensuite les parents, ensuite les frères et soeurs. Les parents ne sont pas propriétaires de leurs enfants, même si le lien viscéral peut leur donner l'impression qu'ils doivent passer avant tout le monde, On ne peut qu'avoir compassion d'eux sur ce point.
La position de deux parties est irréconciiable : Rachel L. veut laisser son mari partir pour Vincent, pour respecter son souhait et les parents veulent qu'il reste en vie. Vincent Lambert pourrait partir dans un autre hôpital à priori plus approprié à son cas seulement si ils arrivaient à convaincre Rachel de ce transfert. Cela me parait franchement mal barré : elle va porter plainte contre eux pour "atteinte à la vie privée", la mère ayant montré sans son autorisation des images des images de Vincent sur son lit, instrumentalisant ainsi son fils pour gagner à sa cause le plus grand nombre. On est très loin d'une réconciliation...(je suis personnellement ultra choquée par ce fait des images intimes galvaudées ainsi que par les scènes de liesse récentes que je trouve indécentes, hors de toue dignité et recueillement alors qu'un homme vulnérable repose sur son lit de souffrance. La joie dans le recueillement, ça existe...).
Sur le plans spirituel, on sait d'ou vient la division... Nous tous sommes divisés sur le sujet, c'est lié à notre histoire personnelle, notre sensibilité. Pour ma part, j'étais très soulagée qu'on laisse enfin Vincent partir en paix, qu'on le soustrait à cette guerre dont il est l'objet et non pas le sujet, que l'on respecte son souhait, et qu'on lui rende sa mort qu'on lui a volée. C'est mon sentiment : que les progrès techniques de la science qui permettent de maintenir en vie une personne "à le frontière de la vie", qui serait morte 20 ans plus tôt, sont à double tranchant et qu'on vole leutr mort à ces gens qui devraient aller au ciel...
D'autres sur ce fil se sont exprimées dans le sens inverse. Le positionnelment n'est pas lié à la croyance religieuse, il n'y a qu'à lire le courrier des lecteurs de La Croix...
J'ai envie de préciser qu'il ne faut pas confondre la loi Léonetti et une loi autorisant l'euthanasie. Lorsque Vincent a passé une semaine en Belgique en 2011 pour qu'une sommité des états pauci-relationnels donne son avis, on a proposé à Rachel L.ambert à l'hôpital belge l'euthanasie. elle a refusé.
Ce n'est qu'au bout de 2 ans de soins sans progrès à Reims que l'équipe médicale a proposé à sa femme l'arrêt des soins dans le cadre de la loi. (précisément dans son cas : arrêt de l'alimentation), ce qu'elle a fini par accepter.
Sans progrès, c'est à dire : absence de communication avec son entourage, absence de progrès sur le plan neurologique.
L'arrêt des soins en 2013 se fait en conformité avec la loi Léonetti (les soins peuvent être pris comme une obstination déraisonnable) en accord avec la perrsonne de confiance, Rachel.
Ensuite, bataille judiciaire :
Une quinzaine de recours et pourvois en cassassion des 2 parties , 4 ou 5 expertises médico-judiciaires (on s'y perd, voir Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Vincent_Lambert),
lesquelles, à part la première du Tribunal de Châlon en Champagne en 2013, donne raison à la décision prise par le CHU de Reims en lien avec Rachel Lambert, les deux dernières étant celles de la Cour Européenne des Droits de l'Homme et du Conseil d'Etat. Le Comité actuel des Nations Unies pour les personnes handicapées donnera les résultats de sa propre expertise…
Tout ça pour dire que le moins qu'on puisse dire, c'est que Vincent Lambert a été expertisé sous toutes les coutures, à de multiples reprises et que depuis 2014, les expertises déclarent que la démarche d'arrêt des soins est légal, dans ce cas conforme à la loi Léonetti et n'est donc pas une démarche d'euthanasie qui est interdite en France. Et que si les multiples experts de France et des Nations Unies disent que les gestes et regards de Vincent Lambert ne sont pas des marques de communication ni de présence mais sont inhérentes à son état, elles ont, à mon avis, quand même plus de poids que les vidéos volées à l'intimité de Vincent.
Chacun a son positionnement et sa sensibilité mais on peut quand même avoir du respect pour la Loi sans lui faire dire ce qu'elle ne dit pas et du respect pour la personne de confiance que Vincent aimait, Rachel. Quand j'entends la dame médecin -conseil de la mère de Vincent parler sur la pertinence de placer Vincent dans un hôpital spécialisé comme le sien, elle est certainement pertinente sur le plan médical, encore qu'elle n'a pas du avoir le droit d'ausculter Vincent, mais elle zappe complètement la présence de la seule personne référente, Rachel….
Une chose importante : l'application de la loi Léonetti, que ce soit pour Vincent Lambert ou autre, ne met pas en danger la vie des 1600 personnes soignées en état pauci-relationnel parce que la personne de confiance qui les concerne est garante de leur maintien en vie (pour ceux dont le cas est "à la frontière".) La position de la personne de confiance joue un rôle capital dans ces affaires.
Une amie a perdu une tante de 75 ans récemment, elle a fait un AVC. Maintenue en vie (je ne connais pas les détails), les soignants ont demandé aux frères et sœurs leur avis, disant que l'on pouvait poursuivre les soins ou les arrêter dans le cadre de la loi et les 5 frères et sœurs ont demandé l'arrêt des soins. Dans le cas contraire, cette personne serait restée en vie plus longtemps..Il paraît qu'une division extrême comme dans la famille Lambert est très rare...
Zélie a raison : il serait urgent de chacun déposer notre jugement et ,nous mettre à prier. Je pense d'ailleurs que LA solution spirituelle pour cette famille (et non plus une solution médicale ou judiciaire) serait de tous renoncer à savoir ce qu'il faut faire, renoncer à toute décision (le laisser partir ou le maintenir en vie) et prier ensemble le Seigneur pour qu'Il donne Sa Grâce et sa Lumière et certainement viendrait aux yeux de tous une troisème voie, peut-être un miracle, je ne sais pas . C'est mon sentiment. "Un pauvre crie, le Xeigneur entend". Dans cette famille, il ne me semble pas qu'une seule personne puisse entraîner les autres vers cette démarche de pauvreté spirituelle et de renoncement à soi-même et à son propre jugement, expréience certainement crucifiante. Mais ce serait la seule voie pour sortir de la voie satanique et bloquante du "pour ou contre".
En union de prière donc....
En Christ,
Samaritaine