Laurent L. a écrit :
J'ai une question à propos de la Vulgate :
Certains préfèrent utiliser la Vulgate parce que les bibles plus modernes se basent sur les textes massorétiques du XIe siècle, je crois. Mais n'est-ce pas le même argument qu'employait St Augustin à l'égard de St Jérôme, accusant les textes hébreux d'avoir été truqués ? Ce dernier n'avait-il pas en effet basé sa traduction de l'Ancien Testament sur les textes juifs en hébreu de son époque (VIIIe siècle), très proches des textes massorétiques du XIe, dans un but apologétique ?
Si on va au bout de cet argument, pourquoi ne pas carrément se baser sur la Septante, texte juif écrit en grec 200 ans avant la naissance du Christ ?
D'ailleurs, on dirait bien que les spécialistes recommencent à se tourner vers ces versions de la Bible, longtemps délaissées. La Septante à ainsi été récemment traduite en Français par une helléniste française : c'est
La Bible d'Alexandrie.
Bon, d'abord, il faut tordre le cou à une idée largement reçue : les textes massorétiques ne sont pas les textes originaux hébreux.
Toutes les bibles modernes se vantent de traduire à partir des originaux hébreux, parce que dans leur tête l'hébreux fait plus authentique, mais cela est faux. Et cela se voit bien dans leurs traductions, ne serait-ce que Isae 7,14.
Comme vous l'avez dit, ces textes massorétiques sont tardifs et post-chrétiens ce qui d'emblée nuit à leur fiabilité (noatemment parce que les juifs voyaient d'un mauvais oeil les annonces messianiques)
Les vrais textes originaux, eux, ont disparu, possiblement dans un incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, sans en être sûr.
Saint-Jérôme, lui, a eu accès à ces textes hébreux originaux. Il a effectivement pris le parti de les utiliser comme base de traduction par nécessité de confrontation avec les juifs. Mais, il faut avoir à l'esprit qu'il avait à sa disposition la Septante et qu'il avait les moyens de comparer ces traductions.
Il n'est donc pas surprenant de voir une telle proximité entre la Vulgate et la Septante : la Vulgate est un véritable témoin des textes hébreux originaux et de la Septante.
Donc, foin de sa relégation aux oubliettes ! Il faut aussi penser à tous ces pères de l'Eglise qui ont prêché avec elles, qui s'en sont nourris. Et aussi de tout le trésor de la liturgie latine qui en est impreignée.
Il faut la défendre face à ceux (même parmi des exégètes catholiques !) qui nous font croire que leurs nouvelles traductions sont forcément meilleures.
Quant à la Neo-Vulgate, il y a du bon et du moins bon dedans.
Au départ, cela devait être une révision de la Vulgate, commandée par Pie X. C'est devenu, une Bible où l'on a mélangé toutes les traditions (bible latine, grecque, araméenne, etc) pour en faire traduction "idéale", avec un psautier revu à partir du texte massorétique.
Elle contient de réelles corrections, mais aussi de nouvelles traductions dont on se demande quel en est l'ntérêt (cf le Magnificat).
Bref, c'est une Bible vraiment catholique, utilisée par la liturgie, mais dont je demande si elle va faire long feu tant le peu d'intérêt qu'elle a (notamment pour le monde de l'etude biblique universitaire).