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par Xavi » dim. 08 sept. 2013, 14:52
Symbolique ? Bien sûr ! Comment exprimer uniquement avec des mots humains la création spirituelle d’un être radicalement nouveau en communion avec Dieu ? Si le récit était réduit à une vision humaine terrestre, il ne pourrait nous parler de l’essentiel.
Pédagogique ? Bien sûr aussi ! Dieu vient se révéler et nous révéler qui nous sommes. Des êtres à son image : radicalement nouveaux, parce que nous ne sommes pas que des esprits, mais un mélange de corps et d’esprit créé sur la terre avec une âme immortelle.
Le récit n’est cependant pas une fable, même s’il reprend des éléments des fables de l’époque. Il nous parle de la réalité, mais de toute la réalité, pas seulement de la réalité spirituelle, ni seulement de la réalité matérielle, mais des deux ensemble.
Ce n’est pas de l’abstraction permettant de considérer que la vraisemblance matérielle est sans importance. Le matériel ou le corporel est d’autant plus important qu’il nous caractérise de manière essentielle. Ce qui nous est tout à fait particulier c’est précisément d’être créé d’esprit et de matière.
L’incarnation de Dieu elle-même vient nous rappeler toute l’importance du corps. Lé révélation de notre création dans l’histoire concrète ne peut être renvoyée dans l’abstrait et le spirituel.
Bien sûr que la question de la femme du fils d’Adam est, en soit, futile. Mais, il ne faut pas fuir loin de la raison ou de la science du fait de notre difficulté à comprendre ce qui nous est révélé de la création.
Il n’y avait pas d’humains du temps des dinosaures. La présence d’âmes immortelles sur la terre n’est pas un produit naturel de l’évolution. N’écartons pas trop vite la valeur concrète et historique de ce que la Genèse nous raconte à cause de nos difficultés ou de nos interprétations trop caricaturales.
Beaucoup ne peuvent plus considérer que Adam a été créé matériellement en un instant comme l’eau a été transformée en vin aux noces de Cana. Il est très difficile d’imaginer qu’Adam et Eve sont les premiers primates, ou les premiers australopithèques, ou les premiers homo habilis, ou les premiers homo sapiens.
Mais, ne rejetons pas la foi constante de l’Eglise qui nous atteste que nous provenons bien d’un premier couple d’êtres créés à l’image de Dieu dans l’histoire, en nous limitant à tort à des représentations qui ne résultent souvent que de mauvaises lectures littérales de nos traductions du texte hébreu de la Genèse qui ne tiennent pas compte des règles d’interprétation que l’Eglise nous indique.
Hélas, le poids de ces mauvaises interprétations nous pèse encore tellement ! Tant de questions concrètes, comme celle de ce fil, s’évaporent si on accepte que l’humain naturel issu de l’évolution a être créé à l’image de Dieu à un moment de cette évolution et qu’Adam et Eve étaient, tout naturellement, entourés des "humains" naturels de l’espèce dont leur corps provenait. Mais, ils étaient des créatures nouvelles créées en communion avec Dieu, avec toute la puissance de Dieu. En tout semblables au Christ, sauf que le nouvel Adam, qui fut aussi une nouvelle création en ce que Dieu lui-même s’est fait homme, n’a pas choisi le chemin mortel de nos premiers parents, mais le chemin de la communion qui franchit la mort et nous rend la vie.