http://www.viande.info/
Bonsoir à tous, par rapport aux demandes d'info sur l'impact de la viande dans le monde, le site joint ici me paraît parfait pour avoir accès à une information conséquente.
Christophe67 a écrit :
En février 2014, l'Europe s'est émue contre l'euthanasie d'un girafon.
La même année en Europe a eu lieu un avortement toutes les 27 secondes, soit presque 1,2 millions d'avortements dans la même année dont 209.000 en France.
Il faut se rendre à l'évidence, l'émotion provoquée pour la cause animale fait couler plus d'encre, et probablement plus de larmes, que le sort d'êtres humains. Alors oui je m'élève contre cette émotion que je qualifie d'épidermique, non pas parce que je cherche à dénigrer l'argumentation mais parce que je la trouve mal placée, disproportionnée. Cette émotion est si bien manipulée à l'heure du 20h que le monde s'en satisfait parce qu'elle mouille le coin de l'œil.
Bonsoir Christophe,
pour info, je ne suis pas (encore) végétarienne mais flexitarienne : je ne mange de la viande que 2 fois par semaine, bio ou fermière pour éviter l'élevage intensif. je suis donc encore moi même une viandosaure...
Concernant ma remarque sur "l'émotionnel" dans vos propos. Je comprends que vous soyez gêné par le règne de l'émotionnel dans les médias ou dans notre société en général (c'est le cas en effet) mais moi je parlais par rapport à votre manière de connoter les propos de votre interlocuteur sur ce forum. D'abord chacun s'exprime comme il peut et comme il le veut, ensuite certains propos rationnels sont connotés par vous d'émotionnels, comme si vous voyez de l'émotionnel partout...
Si nous faisions tous cela, à connoter la manière d'argumenter de l'autre au lieu de se contenter d'argumenter sur le fond, on n'aurait pas fini ! plus personne ne comprendrait plus rien...Voilà, cette attitude n'aide pas à nous parler dans de bonnes conditions sereines ... Exprimons nous sur le fond.
Concernant votre remarque sur le girafon et l'avortement, les bras m'en tombent. Mais quel rapport !!??
l'avortement est un sujet en soi, nous pouvons ouvrir un autre sujet là dessus dans "morale et éthique" et là dessus, je me sens plus proche des propos de Jérôme que ceux de Tian...(je serais contente de participer à un tel fil car j'ai des questions)
Si on ne peut parler des animaux sans qu'on nous renvoie à l'avortement, mais alors on ne peut parler de rien ? Et parmi tous les militants de la cause animale, que savez vous de leur coeur et de leur sensibilité par rapport à la question de l'avortement ?
Vraiment, mélanger plusieurs sujets ne fait qu'apporter de la confusion et vient alourdir le débat. Et à nouveau, cela éloigne du fond.
Je comprends bien que, selon votre sensibilité, vous soyez choqué que la question de l'avortement soit négligée.... mais les animaux n'ont pas à en pâtir et ont besoin de défenseurs, et c'est ici notre sujet. Que les défenseurs des enfants à naître ouvrent un autre fil.
Christophe67 a écrit :
Voilà ce que je reproche à l'émotionnel épidermique, de ne se contenter de voir que l'arbre qui cache la forêt. Dans le cas de ce fil, d'être amené à focaliser sur la souffrance animale (à laquelle je suis sensible) au détriment de l'humain, tout en pointant le Christ du doigt.
Au détriment de l'humain ? quel rapport ? nous nous focalisons ici sur la souffrance animale parce que c'est le sujet de ce fil, en déduisez vous que pour autant nous serions insensibles à la souffrance humaine ? Bien au contraire, l'amour des animaux voisine le plus souvent (pas toujours) avec l'amour des frères humains. Vous même d'ailleurs êtes sensible aux deux.
Pointer le Christ du doigt ? c'est juste ! Et pourquoi pas ? Pourquoi pas assumer d'être dérangé par Lui, par Ses propos, par certaines de Ses attitudes ? Pourquoi ne pas s'engueuler avec Lui ? Thérèse d'Avila ne Lui disait-elle pas " Vu comment vous traitez vos amis, cela ne m'étonne pas que vous n'en n'ayez pas beaucoup".
Christophe67 a écrit :
Par contre nous pouvons en parler concernant la nouvelle terre : "Le loup et l'agneau paîtront ensemble, Le lion, comme le boeuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, Dit l'Eternel".
La nouvelle terre, la vie totalement renouvelée en Christ (le paradis ?) nous révèle un monde ou la carnivorisme n'existe plus. Dieu ici considère toute mort pour se nourrir comme un "tort" ou un "dommage". Il est sensé qu'à partir de ce verset biblique d'Isaie, certains deviennent végétariens dès maintenant afin de poser un acte de non-violence radicale, un pas à la fois physique, psychologique et spirituel vers la Jérusalem céleste. Les personnes que je connais qui sont devenus végétariennes me disent 2 choses : qu'elles se sentent beaucoup mieux physiquement et moins agressives... A méditer. Qui nous dit qu'ils ne répondent pas un appel de l'Esprit Saint que les autres n'entendent pas ? Qui nous dit qu'ils ne sont pas à leur manière signe du Royaume ?
Et si, justement parce quel'homme est à la ressemblance et à l'image de Dieu, son refus nouveau de demeurer dans la chaîne alimentaire animale n'était pas signe de Dieu ? Signe des temps nouveaux en Christ ?
je n'ai pas la réponse à ces questions. Mais je remercie Tian de me faire réfléchir là dessus.
Mathieu Ricard, moine bouddhiste,a écrit "Playdoyer pour les animaux". Je ne l'ai pas encore lu. Mais j'ai compris qu'il est végétarien pour répondre à l'appel spirituel que pose notre époque du royaume du dieu consommation, qu'il répond à des questions urgentes qui ne se posaient pas à l'époque du Bouddha.
Tout n'est pas dit dans la Bible. Chaque époque reçoit des appels spécifiques de l''Esprit.
"Tout est dit mais tout reste à dire" (un théologien dont j'ai oublié le nom)
Il faut être lucide qu' en tant que viandosaures, nous sommes complices de la violence cachée de notre époque contre les animaux : violence inique de l'élevage industriel, violence de l'abattage dans certains abattoirs et à cause de l'abattage rituel qui se répand pour cause de gros sous ! et cela, je ne peux le contrôler : je ne sais pas comment l'animal que je mange a été abattu. Je comprends ceux qui décident de tout arrêter pour éviter d'être complice de cette économie actuelle de la viande, cause de tant de souffrance...
Il faut être lucide aussi que nous nous permettons de manger de la viande que dans le refus de voir la réalité : nous serions incapables de tuer le charmant petit agneau dont nous allons déguster les côtes. (sauf en cas de famine comme cela a été dit)
Comme le dit Brigitte Bardot, "si les abattoirs avaient des vitres et non des murs en béton, nous serions tous végétariens"
Donc nous vivons dans une certaine lâcheté et un certain refus du réel et même une sorte de schyzophrénie...Nous avons le devoir de regarder cette incohérence et cette lâcheté en face.
Les chasseurs qui tuent eux même ce qu'ils mangent sont plus respectables...et les végétariens sont extrêmement cohérents et possèdent une grande tenue spirituelle que je ne possède pas.
lorsque je mange de la viande, je demande pardon à l'animal qui a été tué pour moi, comme le faisaient les indiens d'Amérique, afin de rester reliée à la vérité, à ne pas demeurer totalement dans l'inconscience...
La question de la "gourmandise"que pose Tian est intéréssante. Si nous ne sommes pas obligés de manger de la viande pour survivre, si je ne suis pas un Inuit chasseur de rênes ou de phoques, ni un travailleur physique qui a besoin de viande pour sa santé (si c'est bien le cas), pourquoi je continue à en manger si ce n'est par goût ? par habitude, par paresse spirituelle que sais-je, par refus de me remettre en question ?
Cette question doit être posée. Geneviève de Fontenay, la philosophe qui a écrit "le silence des bêtes"le dit (elle est flexitarienne) : manger un animal est une chose éthiquement grave qui doit être questionné. Même si c'est dérangeant.
Tian posait question aussi su "la conscience de Jésus par rapport aux animaux".
Nous ne savons rien de la relation que Jésus avait aux animaux parce que les Evangélistes ont fait le choix de ne nous en rien dire. Le seul passage ou Jésus intervient pour sauver un âne de la violence de son maître est apocryphe. (hélas )
Et sinon ? les chats venaient ils toujours sur Ses genoux quand il prêchait dans une maison ? Caressait-Il tous les chiens qu'Il croisait ? Les oiseaux venait-Il se poser près de Lui ? A t-Il dit à l'âne au Jour des Rameaux en lui caressant la tête "c'est notre grand jour petit père !" ?
je le crois. Sans preuves. Je le crois car c'est ce qui nous est dit de certains grands saints et que le sens de la fraternité avec toutes les créatures de Dieu est le signe d'une présence active de l'Esprit en l'âme.
Les évangélistes ne nous en disent rien de même qu'ils ne montrent jamais Jésus en train de rire ! les exégètes le remarquent tous. Jésus pleure, est bouleversé, touché, en colère, mais ne rit pas. Evidemment Jésus a ri !!! C'est aussi une marque de liberté et de joie spirituelle mais les évangélistes ont fait le choix de ne pas le dire.
Un de mes profs de théologie disait qu'ils voulaient montrer qu'"on était dans une affaire sérieuse". C'est peut-être la même chose pour les animaux.
Ensuite, le fait que Jésus mangeait des animaux est-il le signe que le carnivorisme est une chose moralement juste pour les Hommes ad vitam aeternam sur la Terre ? ce n'est pas certain. Réalise-t-on que Jésus n'a jamais critiqué l'esclavage ? Bien sur Il n'a pas eu d'esclaves Lui même, mais Il en parle dans ses paraboles de manière naturelle, Il ne remet pas du tout en cause un état de fait qui est pour nous aujourd'hui totalement condamnable. Certes, c'est grâce à son message et à celui de Saint Paul que les maîtres se sont mis à affranchir leurs esclaves : si j'aime mon esclave comme mon fils, je l'affranchis...Mais il faudra attendre la Déclaration universelle des droits de l'Homme, d'inspiration chrétienne, pour que l'esclavage soit officiellement aboli. (même s'il existe sous des formes plus ou moins cachées mais c'est un autre débat)
Ce qui est devenu pour nous comme un mal absolu ne l'était pas semble t-il dans la conscience de Jésus mais des siècles de souffle évangélique ont abouti cette déclaration. (il en est de même pour la torture)
Qui nous dit que le souffle biblique qui travaille les coeurs ne participe pas à une future déclaration des droits de l'animal ?
(avec une relation modifiée ou pas au carnivorisme)
Bien à vous,
Axou